La lecture à portée de main
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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 juin 2013 |
Nombre de lectures | 8 |
EAN13 | 9782296538399 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Michel LoiretteHéritage
à haut risque
Roman
Raphaël Masden, originaire de la cité des Pyramides à Évry, est Héritage
au chômage comme près de la moitié des jeunes de son quartier.
Pourtant, contrairement à la plupart de ses amis, il a réussi après le
bac à entrer à l’Université et le voilà titulaire d’un Master de Lettres. à haut risque
Son ambition: devenir écrivain.
En attendant le succès dans la grande littérature, pour vivre, il Roman
rédige des biographies de personnalités du show-business. Jusqu’au
jour où il rencontre par hasard une jeune femme qu’il a connue au
cours de ses études et qui est désormais enquêtrice dans un cabinet
de généalogie successorale. Bientôt en congé de maternité, la jeune
femme lui propose de la remplacer. Ce sera pour Raphaël le début
de l’aventure.
Première mission: retrouver un héritier dans des conditions
rocambolesques, que notre détective néophyte va devoir a ronter en
prenant les plus grands risques.
Ancien professeur de lettres et proviseur de lycée, Michel
Loirette est l’auteur de plusieurs romans d’aventures.
collection
ISBN : 978-2-343-00711-3 Amarante21,5 €
Michel Loirette
Héritage à haut risque
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©L’Harmattan,2013
5 7,ruedel’Ecolepolytechnique,75005Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN:978 2 343 00711 3
EAN:9782343007113
HÉRITAGE À HAUT RISQUE
Du même auteur
La boîte brisée, 1998, Lotra
Par les cornes de Belzébuth ! 2000, Lotra
Cool ! Le lycée coule ! 2003, Osmondes
Chambres d’hôtel, 2006, Entre deux Rives
Le Diable de l’Île aux grenouilles, 2006, Lotra
Turbulences dans le ciel de Provence, 2008, © Galen
(Traduction de l’américain Real Moi Nina Galen)
La légende des Grands Causses, 2009, Lotra
Louis Dumoulin, peintre des colonies, 2010, L’Harmattan
Héritage à haut risque est une œuvre de fiction. Toute
ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait
fortuite.
Michel LOIRETTE
HÉRITAGE À HAUT RISQUE
Roman
L’Harmattan
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Amarante
Cette collection est consacrée aux textes de
création littéraire contemporaine francophone.
Elle accueille les œuvres de fiction
(romans et recueils de nouvelles)
ainsi que des essais littéraires
et quelques récits intimistes.
Lalistedesparutions,avecunecourteprésentation
ducontenudesouvrages,peutêtreconsultée
surlesite www.harmattan.fr
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11À Danièle,
à Frédéric et Virginie
CHAPITRE 1
Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, je
vais vous conter les événements qui ont marqué mon
existence ces derniers mois. Je m’appelle Raphaël
Masden, un nom d’origine norvégienne, paraît-il. Mais c’est
Raph pour mes amis. Je suis né dans le 91, au quatrième
étage d’une clinique d’Évry, le 15 novembre 1988, de père
inconnu. Ma mère qui avait vu le jour à Montluçon était
venue à Paris pour vivre sa vie. Pour éviter d’être SDF et
abonnée aux restos du cœur, il lui fallait de l’argent. C’est
ainsi qu’après avoir fait des petits boulots mal payés de
caissière dans des hard discount ou de serveuse dans des
pizzerias, elle avait décidé d’exercer le plus vieux métier
du monde.
Je préfère cette expression à un mot beaucoup plus
trivial qui me valut une bagarre avec un mec de mon
quartier. Il m’avait déclaré, je ne me souviens plus pour quelle
raison, que j’étais un fils de pute. Il avait dit cela sans
savoir. C’était pourtant moins grave que sale fiotte. Insulte
suprême dans la cité. Je lui avais cassé le nez et il m’avait
fendu l’arcade sourcilière. Ça pissait le sang dans le
soussol de l’immeuble où nous nous étions battus. Je
défen9 dais l’honneur de ma mère. Elle avait droit au respect
comme n’importe qui.
Je porte son nom, mais je n’ai ni la blancheur de son
teint ni la blondeur de ses cheveux. J’ai juste hérité du
bleu de ses yeux. Si j’ignore qui est mon père, je sais que
je suis un fils d’Africain, de kainf comme on dit ici. Je
partage avec lui le noir de sa peau. La carnation ambre brun
des métis. Je suis un mulâtre.
J’ai passé mon enfance, à quelques pas de la maternité,
dans le quartier des Pyramides, une zone urbaine
sensible. Avec la Grande Borne de Grigny et les Tarterêts de
Corbeil. Un des secteurs où les flics évitent de mettre les
pieds, de peur de recevoir sur la tête des objets divers tels
un poste de télé relégué sur un balcon à cause de la TNT
ou des boules de pétanque. La BAC effectue de temps à
autre des descentes pour arrêter un boss de la drogue ou
des islamistes prêchant le djihad par l’épée. Au petit
matin de préférence, pour ne pas provoquer d’incidents.
Quand ça ne va plus du tout, que les voitures flambent,
qu’il y a du baston, du règlement de compte dans l’air, les
CRS rappliquent et les habitants vivent pendant quinze
jours dans un véritable camp retranché. Plus de bus. Des
contrôles d’identité partout, des barrières antiémeutes,
des fourgons de police, sirènes hurlantes. Puis la vie
reprend son cours. Lorsque je raconte ça à un ami de Paris,
il a un regard effaré comme si je sortais de Jurassic Park.
Mon quartier je l’aimais, malgré tout, parce que j’y avais
mes potes, que c’était l’endroit idéal pour jouer aux
cowboys et aux voleurs, version XXIe siècle, avec ses
labyrinthes, ses caves, ses parkings souterrains. L’architecte
qui avait conçu les immeubles au milieu des années 1970
ne se doutait pas que ça deviendrait le Bronx. À dix ans,
j’étais payé comme « chouf ». Je surveillais l’arrivée des
10 flics sur la terrasse de ma pyramide. J’étais nul comme
guetteur. Je passais mon temps à lire et je ne regardais pas
ce qui se déroulait vingt mètres plus bas. Moralité, le frère
d’un copain, un jour, s’était fait choper à cause de moi et
était retourné à Fleury-Merogis. J’ai raconté que j’avais été
repéré par un policier et que je m’étais caché. Je suis sûr
que personne ne m’a cru. On m’a pardonné parce que
c’était la première fois que j’étais pris en défaut. Par la
suite, j’ai préféré renoncer à la fonction de vigie, de
crainte de recevoir la raclée de ma vie.
Je suis souvent retourné là-haut pour le point de vue.
On y prend conscience qu’il y a deux zones bien distinctes
séparées par la Seine. La rive gauche avec ses blocs
d’immeubles bétonnés, sa tour EDF rebaptisée depuis peu
LCL, ses pyramides, son méga centre commercial et la
rive droite et ses pavillons en meulières et son quadrillage
de Kaufman & Broad. Plus loin, la tache vert sombre de la
forêt de Sénart. Cette terrasse était mon second lieu de
vie. J’y avais construit une cabane avec des palettes de
bois récupérées au supermarché Franprix de la Place Jules
Vallès. Là-haut, j’étais tranquille, ma mère n’y venait pas
pour me crier dessus. Je lisais. J’ai toujours adoré ça. Ce
qui n’était pas courant dans la cité pour un garç