L autre rive
161 pages
Français

L'autre rive , livre ebook

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161 pages
Français

Description

Dans cet ouvrage, le travail du romancier est essentiellement axé sur l'identité déchirée entre deux rives symétriques - voire diamétralement opposées - sur le plan de la culture et de la civilisation et ron,gées par la répulsion et le fefus réciproque, la rive nord et la rive sud de la Méditerranée. Dans cette suite de péripéties, le narrateur expose un ensemble de questions ayant trait aux droits humains mais aussi aux questions d'actualité que sont notamment l'émigration, l'islamisation, l'évangélisation.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 30
EAN13 9782296434608
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

L’AUTRE RIVE
Lettres du monde arabe Collection dirigée par Maguy Albet et Emmanuelle Moysan Lahsen BOUGDAL,La petite bonne de Casablanca, 2010. El Hassane AÏT MOH,Le Captif de Mabrouka,2010. Wajih RAYYAN,De Jordanie en Flandre. Ombres et lumières d'une vie ailleurs, 2010. Mustapha KHARMOUDI,La Saison des Figues, 2010. Haytam ANDALOUSSY,Le pain de l’amertume, 2010. Halima BEN HADDOU,L’Orgueil du père, 2010. Amir TAGELSIR,Le Parfum français, 2010. Ahmed ISMAÏLI,Dialogue au bout de la nuit, 2010. Mohamed BOUKACI,Le Transfuge, 2009. Hocéïn FARAJ,Les dauphins jouent et gagnent, 2009. Mohammed TALBI,Rêves brûlés, 2009. Karim JAAFAR,Le calame et l’esprit, 2009. Mustapha KHARMOUDI,Ô Besançon. Une jeunesse 70, 2009. Abubaker BAGADER,Par-delà les dunes, 2009. Mounir FERRAM,Les Racines de l’espoir, 2009.Dernières parutions dans la collection écritures arabes N° 232 El Hassane AÏT MOH,Le thé n’a plus la même saveur, 2009. N° 231 Falih Mahdi,Embrasser les fleurs de l’enfer, 2008. N° 230 Bouthaïna AZAMI,Fiction d’un deuil, 2008. N° 229 Mohamed LAZGHAB,Le Bâton de Moïse, 2008. N° 228 Walik RAOUF,Le prophète muet, 2008. N° 227 Yanna DIMANE,La vallée des braves, 2008. N° 226 Dahri HAMDAOUI,Si mon pays m’était conté, 2008. N° 225 Falih MAHDI,Exode de lumière, 2007. N° 224 Antonio ABAD,Quebdani, 2007. N° 223 Raja SAKKA,La réunion de Famille, 2007.
Sami ALNASRAWI
L’AUTRE RIVE Tome III
Traduit de l’arabe par Driss El Baouchari
Du même auteur Sadâ al-samt (L’Echo du silence), Roman, édition Al Hilal, Rabat, 1988 et édition Babil, Rabat, 1991 Al-su‘ûdu ila al-manfâ (Montée vers l’exil), Roman, éd. Dar Al Amane, Rabat, 1988 Mâ warâ’a al-sûr (Au-delà du mur), Roman, éd. Babil, Rabat, 1989, traduit en russe, éd. Tsitadile, Moscou, 1996 Al-Dawwâmah (le Cercle vicieux),Roman, éd. Babil, Rabat, 1990 Zakhkhâtu al-Tâ‘ûn (Averses de peste),Roman, éd. Babil, Rabat, 1991 Al Mukâfa’ah (la Récompense),Roman, éd. Babil, Rabat, 1995 Lawahât mina al- wâqi’ (Tableaux du réel),Recueil, éd. Babil, 1996 ‘alâ hâfati al ’âkhirah (Au seuil de l’au-delà), Roman, éd. Babil, Rabat, 1996 Awrâq al Zaman al dâ’i‘ (Feuillets du temps perdu), Recueil, éd. L’Orientale, Rabat, 2006 Churûkh fî ‘aswâr Baghdâd (Fissures dans les murailles de Bagdad), Roman, éd. L’Orientale, Rabat, 2009 Ahl al Kahf (Les Gens de la caverne), Recueil, éd. L’Orientale, Rabat, 2009© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13537-6 EAN : 9782296135376
1 - Présente-toi immédiatement au poste de police, sinon tu risques d’être arrêté. Il t’est interdit de quitter le territoire, avait dit l’officier de police à Michel sur la ligne téléphonique de l’hôtel. Le sang ne fit qu’un tour dans ses veines. Les mots du chef l’avaient bouleversé. C’était le cauchemar. Difficile à croire ! Mais pourtant vrai. Il ne cessa de s’interroger : « Mais pourquoi m’a-t-on interdit de voyager ? » Il ne trouvait pas d’explication à cette décision de malheur qui lui défendait de rentrer chez lui, en France. Le ton sec du chef signifiait pour lui qu’il revenait de nouveau au point de départ… Il se rappela le jour où on lui avait bandé les yeux, où le chef l’avait maltraité et torturé au commissariat. Un malheur, dont il ignorait l’ampleur, l’attendait sans aucun doute. - Qu’est-ce qui t’arrive, mon fils ? lui demanda sa grand-mère. - La police m’a interdit de voyager, grand-mère. - Il s’agit peut-être d’une erreur, prends courage. Et puis, rien ne presse, lui dit sa grand-mère pour le soulager, avant de lui demander de nouveau :
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- Aurais-tu enfreint les dispositions concernant la carte de séjour sans t’en rendre compte ? Si c’est le cas, tu paies l’amende et le problème est résolu. En plus, un retard d’un jour ou deux, ce n’est pas la fin du monde !
Michel se tut parce qu’il savait que la raison de cette interdiction de voyage était tout autre. Il savait qu’il s’agissait d’un complot. S’il était question de la carte de séjour, le chef l’en aurait avisé lors de la visite qu’il lui avait rendue avant son voyage préalable.
Il se rappela ce jour où il avait dit à Narjis : « Il est stupide de vouloir jouer avec les grands. S’il est dangereux d’encourir leur animosité, leur amitié peut être mortelle. » Le voilà pris au piège ! Ces monstres ne le laisseront jamais partir parce qu’il connaît leurs secrets. Mais qui serait l’instigateur de ce sale coup ? Que veut-on de lui ?
Il les passa en revue, l’un après l’autre. Chacun d’entre eux avait une affaire et voulait que Michel soit l’outil de sa concrétisation : Ssi Al-‘Ochbî comptait sur lui pour régler son problème avec Narjis et la question du prêt européen qu’il envisageait ; cheikh Al-Râki‘ voulait faire de lui le revendeur qui ferait écouler ses stupéfiants en Europe et encaisserait le montant des faux chèques ; maître Al-Nâssi‘ et Ssi Amine voyaient en lui le seul moyen susceptible de récupérer l’argent volé déposé en Suisse ; Ssi Al-Ghâfî voulait faire de lui l’instrument de son escroquerie de la compagnie d’assurances, qui se trouverait amenée à verser le double du prix réel de ces bateaux désuets coulés ; le père Guitsel et le père Daniel attendaient sa contribution à l’évangélisation des musulmans.
- Celui qui boit une seule fois l’eau de ce pays y retourne certainement, mais vous, monsieur Michel, vous êtes revenu très tôt, avant même que vos affaires n’aient quitté notre hôtel. Alors soyez le bienvenu ! Votre chambre vous attend, elle n’a pas encore été occupée. Oh ! j’allais oublier… Hier,
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quelqu’un a laissé une lettre pour vous. La personne était pressée si bien qu’elle ne m’a même pas laissé le temps de lui dire que vous étiez en voyage. Le père Daniel a demandé de vos nouvelles, lui aussi. Lorsque je l’ai informé de votre voyage, il a été cruellement déçu ; sans mot dire, il s’est mordu les lèvres et s’est hâté de sortir, dit l’employé d’hôtel à Michel. Au commissariat, Michel dut attendre plus d’une heure avant d’être reçu par le chef. Il comprit que ce dernier faisait exprès de l’ignorer et de l’humilier et que c’était un message pour lui dire qu’on allait toujours le traiter ainsi puisqu’il avait refusé de collaborer. - Quelle relation entretiens-tu avec la fille appelée Narjis ? lui demanda sèchement le chef, sans introduction aucune. - C’est une connaissance, rien de plus, répondit Michel. - Où et comment l’as-tu connue ? - C’est une employée à la Banque de Fidélité dont je suis client. Je m’y rendais pour retirer des mandats mis à ma disposition et provenant de France. Elle m’a présenté à son chef, Ssi Al-Na‘sân, qui m’a donné quelques informations au sujet des opérations de transfert. - C’est tout ? - Une fois, elle m’avait pris avec elle en voiture, depuis l’hôtel où je réside jusqu’à la maison de Ssi Al-‘Ochbî, où se tenait une réunion des directeurs de banques. Depuis ce jour-là, je ne l’ai plus revue. - Elle a été assassinée. Le sais-tu ? lui dit le chef tout en le regardant dans les yeux pour voir comment il allait réagir à la nouvelle. - Comment puis-je le savoir ?
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- Elle a été écrasée ce matin dans une zone proche de l’hôtel où tu résides. Ne serait-elle pas venue pour te faire ses adieux ? - Comment puis-je savoir ce qu’elle avait l’intention de faire puisque je ne l’ai pas rencontrée ? - Les premières investigations affirment qu’elle a été écrasée par une voiture qui roulait à toute allure, dit le chef. - Qu’est-ce que j’ai à avoir avec tout cela ? - On ne t’accuse pas de l’avoir tuée, parce qu’au moment de l’accident, tu étais à l’hôtel. Mais on est tenu de rassembler tous les renseignements possibles, d’autant plus que ton nom et le numéro de téléphone de ton hôtel se trouvaient sur son agenda. L’autopsie a révélé qu’elle était enceinte.
- Je ne vois rien d’étrange à ce que mon nom et le numéro de téléphone de mon hôtel se trouvent sur son agenda, étant donné qu’elle m’avait pris en voiture il y a six mois environ. - Qu’est-ce que tu sais de ses relations avec les autres ? - Rien de spécial. - Tu seras considéré comme complice si tu dissimules des informations concernant cette affaire. Nous cacher la vérité constitue un délit, ne le sais-tu pas? - Si, je le sais. - Tu peux nous aider, mais tu refuses de collaborer. Rappelle-toi, monsieur Michel, que tu risques de rencontrer beaucoup de problèmes à cause de ce refus. Il se peut aussi que tu sois convoqué pour l’examen de l’ADN car on doit reconnaître celui qui a mit enceinte Narjis. Cela nous aidera à découvrir la vérité. - Je suis à votre disposition à tout moment.
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