La femme française aux colonies suivi de Contes et légendes de l Annam
222 pages
Français

La femme française aux colonies suivi de Contes et légendes de l'Annam , livre ebook

222 pages
Français

Description

Conçu comme une sorte de défense et illustration de la mission civilisatrice au féminin, cet ouvrage de C. Chivas-Baron (1876-1956) étudie la présence et l'influence de la femme dans l'empire depuis l'Ancien Régime jusqu'au XXe siècle. Il examine l'évolution du rôle de la femme aux colonies et constitue une source documentaire précieuse pour quiconque travaille sur la question du genre et la colonisation. Contes et légendes de l'Annam est un recueil de récits et de fables que l'auteur a ramenés de l'Indochine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 82
EAN13 9782296237087
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA FEMME FRANÇAISE AUX COLONIES

COLLECTION
AUTREMENT MEMES
conçue et dirigée par Roger Little
Professeur émérite de Trinity College Dublin,
Chevalier dans l’ordre national du mérite, Prix de l’Académie française,
Grand Prix de la Francophonie en Irlande etc.

Cette collection présente en réédition des textes introuvables en
dehors des bibliothèques spécialisées, tombés dans le domaine
public et qui traitent, dans des écrits en tous genres normalement
rédigés par un écrivain blanc, des Noirs ou, plus généralement, de
l’Autre. Exceptionnellement, avec le gracieux accord des ayants
droit, elle accueille des textes protégés par copyright, voire inédits.
Des textes étrangers traduits en français ne sont évidemment pas
exclus. Il s’agit donc de mettre à la disposition du public un volet
plutôt négligé du discours postcolonial (au sens large de ce terme :
celui qui recouvre la période depuis l’installation des
établissements d’outre-mer). Le choix des textes se fait d’abord selon les
qualités intrinsèques et historiques de l’ouvrage, mais tient compte
aussi de l’importance à lui accorder dans la perspective
contemporaine. Chaque volume est présenté par un spécialiste qui, tout en
privilégiant une optique humaniste, met en valeur l’intérêt
historique, sociologique, psychologique et littéraire du texte.

« Tout se passe dedans, les autres, c’est notre dedans extérieur,
les autres, c’est la prolongation de notre intérieur.»
Sony Labou Tansi

Titres parus et en préparation :
voir en fin de volume

Clotilde Chivas-Baron

LA FEMME FRANÇAISE AUX COLONIES

suivi de

CONTES ET LÉGENDES DE L’ANNAM

Présentation de

Marie-Paule Ha

L’HARMATTAN

INTRODUCTION

par Marie-Paule Ha

Écrits récents de Marie-Paule Ha

“The Chinese and the White Man’s Burden in Indochina”,China
Abroad: Travels, Subjects, Spaces. éd. Elaine Yee Lin Ho and
Julia Kuehn, Hong Kong : Hong Kong UP (2009), pp. 191-207

“Double Trouble : Doing Gender in Hong Kong”,Signs : Journal
of Women in Culture and Society, 34: 2 (2009), pp. 423-449

ème
“L’Emigration des femmes aux colonies au début du 20siècle”,
Histoire de l’immigration et question coloniale en France, éd.
Nancy L. Green et Marie Poinsot, Paris: La Documentation
française, 2008,pp. 221-226

Christiane Fournier,Homme jaune et femme
L’Harmattan, 2008, présentation de M.-P. Ha

“On Sartre’s Critique of Assimilation”,
Studies, 6 : 1&2 (2006), pp. 49-60

blanche,

Journal

of

Paris :

Romance

“La Femme française aux colonies: Promoting Colonial Female
Emigration at the Turn of the Century”,French Colonial
History, 6 (2005), pp. 205-224

“French Women and the Empire”,France and Indochina :
Cultural Representations, éd. Jennifer Yee & Kathryn Robson.
Lanham, MD : Lexington Books (2005), pp. 107-120

“Portrait of a Young Woman as aColoniale”,Empire and Culture,
éd. Martin Evans. London : Palgrave Macmillan, 2004,pp.
161-180

Figuring the East : Segalen, Malraux, Duras, and Barthes,
York : State University ofNew York Press, 2000

New

INTRODUCTION

Dans son discours prononcé à l’occasion de l’inauguration de
la Société française d’émigration des femmes (SFEF), fondée
sous le patronage de l’Union coloniale française en 1897,
Joseph Chailley-Bert, secrétaire général de l’Union, explique
à son auditoire que pour favoriser la mise envaleur des
territoires d’outre-mer nouvellement acquis, il ne suffirait pas
d’yexpédier des colons et des capitaux, car la colonisation
par l’homme isolé, qui ne pense que retourner à la mère
patrie, ne pourrait être durable. Pour le fixer sur place, il
faudrait encore envoyce qui constitue laer à la colonie «
1
famille, ce qui en est la base: des femmes» .La mission
principale de la Société est de susciter des carrières coloniales
féminines.À la suite de la création de la SFEF, une littérature
propagandiste fait son apparition dans la métropole ayant
pour objectifs d’initier les Françaises auxchoses de l’empire,
domaine naguère réservé à la seule gent masculine, et de
cultiver chezelles le goût de lavie coloniale. Dans ces écrits
la femme en tant que maîtresse de maison et philanthrope se
vaufrancité »oit confiée la double charge de recréer la «x
colonies et de «relever »l’élément indigène. C’est dans ce
courant d’idées que s’inscrit l’ouvrage de Clotilde
Chivas

1
Joseph Chailley-Bert,L’Émigration des femmes aux colonies. Allocution
de M. le comte d’Haussonville et discours de M. J. Chailley-Bert à la
conférence donnée le 12 janvier 1897 par l’Union coloniale française.
Paris : Armand Colin, 1897, p. 19. L’Union coloniale française est le
lobbycolonial le plus in2uent créé en 1893 par des principales
Maisons françaises ayant des intérêts économiques et commerciaux
auxcolonies. Pour une analyse de l’histoire de l’Union coloniale,voir
Raoul Girardet,L’Idée coloniale en France de 1871 à 1962, Paris : La
Table ronde, 1972; et Charles-Robert Ageron,France coloniale ou
parti colonial ?, Paris : Presses universitaires de France, 1978.

vii

Baron, une des propagandistes les plus actives de ce qu’on
pourrait appeler « la mission civilisatrice au féminin ».

Clotilde Chivas-Baron, écrivaine et coloniale (1876-1956)
Née à Paris en 1876 d’origine dauphinoise, fille de Laurent et
de Marie-Thérèse Marion,Clotilde a grandi à Chatte dans
l’Isère oùelle avécu jusqu’à l’âge de 27 ans. Son aventure
coloniale débuta après son mariage en secondes noces à un
colon, Michel Baron, qui l’emmena en Indochinevers la fin
des années 1900. Dans une interviewaccordée à la revue
Extrême-Asieen 1927, Chivas-Baron confia qu’à part deux
courts séjours à Hanoi et à Saigon et un autre de dixmois
près de la capitale impériale Hué, savie coloniale, qui
s’étendait sur quatre années, se déroulait principalement dans
la brousse. Dans le même entretien, elle avoua aussi que
1
c’était en Indochine que savocation d’écrivaine av.u jour
En effet, toute l’œuvre littéraire de Chivas-Baron se
dégage dans une très large mesure de son expérience coloniale.
Son premier ouvrage, un recueil de contes et de légendes
d’Annam, lui apporta le PrixMontyon de l’Académie
Française en 1917. Cinq ans plus tard, elle donna son deuxième
livre,Trois femmes annamites, qui a été de nouveau choisi
par l’Académie Française pour le Prixde Jouy. Les années
suivantesvoyaient la parution deLa Simple Histoire des
Gaudraix, roman de mœurs coloniales, etFolie exotique : En
brousse sedang, récit d’aventures. En 1927 son roman
indo

1
Marcel Jordan, « Une interviewde Mme Chivas-Baron lauréate du prix
de Littérature Coloniale»,Revue indochinoiseExtrême-Asie :, I, 9
(1927), 351. Pour d’autres sources sur lavie de Chivas-Baron dont
nous nous servons ici,voir son court texte autobiographique « Clotilde
Chivas-Baron »,La Nouvelle Revue indochinoise, 1938, pp. 5-6 ; Jean
Sorrel, «Romancière et Chattoise célèbre: Clotilde Chivas-Baron »,
Le Mémorial de l’Isère, 1528-1529 (aoû; ett 1976)Hommes et
Destins, tome IX, Paris: Académie des Sciences d’outre-mer, 1989,
pp. 87-88.

viii

chinoisConfidences de métisse, qui met en scène le destin
tragique d’uneEurasienne, a été couronné par le Grand Prix
1
de la Littérature Coloniale . En plus de sa création littéraire,
Chivas-Baron collaborait aussi avec des périodiques telles
quePages indochinoises,La Nouvelle Revue indochinoise,
Extrême-Asie :Revue indochinoise,auxquelles elle
contribuait des comptes rendus de livres et des articles sur les
écrivains indochinois.
Mais c’était surtout en tant que promotrice de
l’émigration des femmes que Chivas-Baron se faisait connaître en
métropole. Collaboratrice de plusieurs organes de presse pour
promouvoir la colonisation au féminin, elle faisait de
nombreuses conférences à l’École nationale de la France
d’Outre-mer et organisait des séances régulières sur le rôle
social de la femme coloniale à la radio. Elle participa
également à plusieurs organismes coloniaux: le Conseil
d’Administration de la Fédération nationale de radiodiffusion
coloniale, le Comité des Écrivains coloniaux, et le Comité
directeur des Français d’Asie. La plus retentissante de ses
participations auxmanifestations colonialistes

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