Le Chant de L Amour triomphant
28 pages
Français

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Le Chant de L'Amour triomphant , livre ebook

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Description

Au XVIe siècle, Fabius et Mucius aiment tous deux Valéria. L'heureux élu est Fabius, qui l'épouse, pendant que Mucius, dépité part pour un long voyage en orient. Cinq ans plus tard, Mucius revient, riche, et surtout fort des connaissances et mystères de l'orient...

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Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2011
Nombre de lectures 177
EAN13 9782820610089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chant de L'Amour triomphant
Ivan Sergue evitch Tourgueniev
1881
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-1008-9
Wage Du zu irren und zu träumen !
Schiller.
Voici, ce que j'ai lu dans un vieux manuscrit italien :
Chapitre 1

Vers le milieu du XVIe siècle, à l'époque où Ferrares'épanouissait sous le sceptre de ses ducs, protecteurs magnifiquesdes arts et des poètes, il y avait dans cette cité deux jeunes gens: Fabius et Mucius. Unis par des liens étroits de parenté, de mêmeâge, les deux jeunes hommes ne s'étaient presque jamais séparés :une amitié de cœur les avait attachés l'un à l'autre dès lapremière enfance, et la communauté de leur destin n'avait fait queresserrer ces nœuds.
Fabius et Mucius appartenaient à des familles de vieillesouche ; ils étaient riches, libres et n'avaient point defemmes ; leurs goûts et leurs inclinations étaientsensiblement les mêmes. L'un était peintre et l'autre musicien. Lavieille cité était fière d'avoir donné le jour à ces deux artistesqui passaient pour être la parure la plus précieuse de la cour etde la société.
Physiquement, ils ne se ressemblaient guère, mais étaient égauxpar la beauté : Fabius était un peu plus grand que son ami, avaitun teint de lait, des cheveux blond doré et des yeux bleus ;le teint de Mucius, au contraire, était basané et sa chevelurenoire. Jamais il n'arrivait qu'une étincelle de joie illuminât lefond de ses yeux marron foncé, ou qu'un sourire errât sur seslèvres, comme sur celles de Fabius. Ses sourcils épais descendaientbas sur ses paupières étroites, tandis que ceux de son ami,finement tissés d'or, s'arquaient délicatement sur son front, hautet pur. Mucius avait moins d'esprit dans la conversation, pourtant,les deux jeunes hommes plaisaient également aux gentes dames, quicroyaient voir en eux l'incarnation de la courtoisie et de lanoblesse, vertus chevaleresques.
À la même époque, il y avait à Ferrare une jeune damoiselle dunom de Valéria. Elle passait pour être l'une des plus grandesbeautés de la ville, encore qu'on ne la vît guère, car elle menaitun genre de vie fort retiré et ne sortait de chez elle que pour serendre à l'église, ou à la promenade, les jours de fête. Ellehabitait avec sa mère, une veuve noble, mais peu fortunée, dontelle était l'unique enfant. Quiconque la croisait dans la rue,éprouvait aussitôt un sentiment d'involontaire surprise, due à sabeauté, et de tendre respect, inspiré par sa modestie : la jeunefille semblait ne pas se rendre compte du charme qui émanait detoute sa personne. Il y en avait, il est vrai, qui la trouvaient unpeu pâle ; le regard de ses yeux, presque toujours baissé,avait quelque chose de timide, voire d'effarouché ; ses lèvressouriaient peu et à peine, rares enfin étaient ceux qui pouvaientse vanter d'avoir entendu le son de sa voix. Pourtant, le bruitcourait qu'elle était remarquable et que le matin de bonne heure,quand toute la cité sommeillait encore, la jeune fille chantaitvolontiers, enfermée dans sa chambre, quelque vieille chanson ets'accompagnait elle-même sur un luth. Malgré la pâleur de sonteint, Valéria avait une santé florissante, et les vieilles gens nepouvaient s'empêcher de se dire, en la regardant :
« Bienheureux le jeune homme qui fera éclore cette fleurravissante et vierge, encore enveloppée dans ses sépales !»
Chapitre 2

Le duc de Ferrare, Ercola, fils de l'illustre Lucrèce Borgia,avait organisé une grande fête populaire en l'honneur desgentilshommes arrivés de Paris pour répondre à l'invitation de laduchesse, qui était une fille du roi Louis XII. C'est à cetteoccasion que les deux jeunes gens aperçurent pour la première foisValéria. La jeune fille était assise à côté de sa mère, dans unetribune décorée par Palladius et dressée sur la grand-place pourles dames les plus nobles de la cité. Les deux amis tombèrentéperdument amoureux de la belle, dès le premier regard, et, commeils ne se cachaient rien, chacun fut rapidement au courant de cequi se passait dans le cœur de l'autre. Ils décidèrent alors deconjuguer leurs efforts pour approcher de la jeune fille ; etsi jamais son choix s'arrêtait sur l'un d'eux, l'autre promettaitde s'effacer de bonne grâce. Au bout de quelques semaines, et à lafaveur de la réputation dont ils jouissaient à bon droit, ilsréussirent à se faire admettre dans la demeure, pourtant peuaccueillante, de la veuve. Dès lors, il leur devint loisible devoir la jeune fille presque quotidiennement et de s'entretenir avecelle. Et chaque jour, la flamme allumée dans leur cœur jaillissaitplus forte. Cependant, Valéria ne témoignait aucune préférence.Elle faisait de la musique avec Mucius, mais bavardait plusvolontiers avec Fabius, qui l'intimidait moins. Finalement, lesdeux amis décidèrent d'être fixés sur leur sort et écrivirent unelettre à Valéria, où ils lui demandaient de se déclarer et de diresi elle daignait accorder sa main à l'un ou à l'autre. La jeunefille s'en ouvrit à sa mère, lui montra le billet et annonçaqu'elle ne voyait pas d'inconvénient à rester fille

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