Le manuscrit de la femme amputée
296 pages
Français

Le manuscrit de la femme amputée , livre ebook

-

296 pages
Français

Description

Une femme infirme, son frère jumeau se mourant d'un cancer, un étrange manuscrit découvert au hasard d'une vaste maison et le quotidien bascule. Qui est cette inconnue aux secrets livrés par bribes ? À quelles eaux troubles de l'Histoire son vécu renvoie-t-il ? La curiosité est une infernale machine à traquer le passé et les destinées se croisent pour mieux broyer les individualités. Les femmes qui osent leur différence entrent dans un engrenage sacrificiel aussi insidieux que machiavélique...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2013
Nombre de lectures 94
EAN13 9782296530867
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L e M a n uscr i t Halima GRIMAL
de L a f e M M e a M pu t ée
Le M anuscrit Une femme infrme, son frère jumeau se mourant d’un
cancer, un étrange manuscrit découvert au hasard d’une
de La feMMe a Mpu téevaste maison et le quotidien bascule.
Qui est cette inconnue aux secrets livrés par bribes ?
À quelles eaux troubles de l’Histoire son vécu renvoie-t-il ? Roman
La curiosité est une infernale machine à traquer le passé et
les destinées se croisent pour mieux broyer les individualités.
Toute enquête n’est-elle pas aussi une quête ? Mais les
femmes qui osent leur différence entrent dans un engrenage
sacrifciel aussi insidieux que machiavélique…
Halima Grimal, après avoir multiplié les voyages et les rencontres autour
du monde, a posé ses bagages à La Réunion. Auteur d’analyses critiques pour
promouvoir les compagnies théâtrales qui se produisent dans l’île, elle met
également en mots et accompagne de ses poèmes l’art inspiré du peintre Charly
Lesquelin : un livre de création plurielle devrait paraître prochainement. Le
Manuscrit de la femme amputée suit la publication, en 2011, du recueil de
nouvelles Vingt et un points de suture, aux éditions L’Harmattan.
Couverture : Charly Lesquelin, Révélations, 2012.
Saint-Pierre de La Réunion, collection privée.
30 €
ISBN : 978-2-336-29280-9
LETTRES-OCEAN-INDIEN_GF_GRIMAL_MANUSCRIT-FEMME-AMPUTEE.indd 1 11/02/13 18:59
Le M anuscr it de La feMMe a Mpu tée Halima GRIMAL









Le Manuscrit de la femme amputée


























Du même auteur, aux éditions L’Harmattan :

Vingt et un points de suture, 2011































© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-336-29280-9
EAN : 9782336292809Halima GRIMAL







Le Manuscrit de la femme amputée



Roman













Lettres de l'océan Indien
Collection dirigée par Maguy Albet

Déjà parus

Quraishiyah DURBARRY, Féminin pluriel, 2013.
Christine RANARIVELO, Le Panama malgache, 2011.
Catherine PINALY, Sur Feuille de Songe…, 2011.
SAST, Le sang des volcans, Des Kalachs et des Comores, 2011.
Jean-Louis ROBERT, Concours de bleus, 2009.
François DIJOUX, Le Marlé, 2008.
TOAZARA Cyprienne, Au fil de la sente, 2007.
MALALA Alexandra, Coup de vieux, 2006.
HATUBOU Salim, Les démons de l’aube, 2006.
ATTOUMANI Nassur, Les aventures d’un adolescent mahorais, 2006.
GOZILLON Roland, Une fille providentielle, 2006.
ARIA Jacqueline, Le magasin de la vigie, 2006.
MUSSARD Fred, Le retour du Buisson ardent, 2006.
HATUBOU Salim, Hamouro, 2005.
ROUKHADZE Tchito, Le retour du mort, 2005.
CALLY J. William, Kapali.La légende du Chien des cannes et autres
nouvelles fantastiques créoles, 2005.
ARIA Jacqueline, L’île de Zaïmouna, 2004.
TURGIS Patrick, Tanahéli – chroniques mahoraises, 2003. ick, Maoré, 2001.
FOURRIER Janine et Jean-Claude, Un M’zoungou à Mamoudzou, 2001.
HATUBOU Salim, L’odeur du béton, 1999.
BALCOU Maryvette, Entrée libre, 1999.
FIDJI Nadine, Case en tôle, 1999.
COMTE Jean-Maurice, Les rizières du bon Dieu, 1998.
DEVI Ananda, L'Arbre-fouet, 1997.
DAMBREVILLE Danielle, L’Ilette-Solitude, 1997.
MUSSARD Firmin, De lave et d’écume, 1997.
TALL Marie-Andrée, La vie en loques, 1996.
BECKETT Carole, Anthologie d'introduction à la poésie comorienne
d'expression française, 1995.
DAMBREVILLE Danielle, L'écho du silence, 1995. Tous mes remerciements
Au grand peintre réunionnais Charly LESQUELIN
Qui a accepté d’accorder son art à mes mots
Et que ce roman s’illustre d’une de ses œuvres.
« Main prophétique dressée vers un ciel abyssal,
L’index effleure
Dans des splendeurs d’Orient
L’alphabet des avenirs surhumains.
Au relief de palais fantômes surgis de la mémoire aveugle
Se dessine la parole d’un passé menteur,
Mirage émotion où se décodent les déshonneurs cicatriciels.
Le cimeterre d’un aleph se cabre
Aux soubresauts des vengeances assassines.
Index des listes infamantes,
La mort choisit des noms
Dans le violet doré des meurtres démasqués. »
Halima Grimal Avertissement au lecteur
Tous les personnages de ce roman sont le produit d’une pure fiction
même si le cadre géographique et les situations sont précisément
ancrés dans le réel.
Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé ne serait
que pure coïncidence et croisement fortuit avec les réalités du monde.
PROLOGUE ar ce crachin brumeux qui poissait l'après-midi, c'était comme deux Pombres, deux errances, et au premier regard se discernait l'effacement
des êtres que piège la peur, des gens en sursis, avec cette conscience d'être
de trop qui engonce, qui estompe les contours du corps, deux silhouettes
perdues dans les hachures hésitantes d'une esquisse d'antan, à demi effacée.
Deux femmes marchaient sous le préau où s'engouffre le vent en rafales
opiniâtres, comme si lui était assignée la besogne importune de bousculer les
vieux, les vacillants, les trébuchants, tous ceux dont l'âme s'emmêle à leurs
pas chancelants, comme si une tâche mauvaise poussait son souffle froid et
humide à huer la guérison, pas de rémission, pas d'espoir d'aborder un jour
aux terres inconnues, merveilleuses et odieuses à la fois, de la liberté d'être à
soi, ce terrible chemin de solitude. En avoir enfin le droit reconnu, consigné
dans un registre, et paraphé sous l'autorité des pourvoyeurs de santé, sentir
renaître enfin en soi la capacité de franchir le périmètre interdit, les grilles
qui délimitent la normalité comme un éden extérieur et aussi convoité
qu'inaccessible, le portail qu'on déverrouille, et enfin fouler aux pieds
l'invisible ligne qui abrite ce qu'on nomme folie. Deux femmes que la hargne
du vent maintenait sous les arceaux grisâtres de l'hôpital, dont la perspective
tronquée se dressait en pans de tours géométriques, une succession de
fenêtres sales, des blocs de dureté et à les regarder vous dominer de leur
implacable laideur carrée, vous aviez dans la bouche l'indéfinissable saveur
d'un sirop amer.
Elles marchaient, on voyait leurs têtes dépassant d'habits sans couleur et
c'était comme deux éclats de lune. Des faces exsangues aux yeux creusés,
toute la dérision du temps qui passe.
On aurait dit deux figurantes enrôlées dans un film sans titre, quand le
cinéaste s'acharne sur le montage des scènes et que leur logique lui échappe,
un film inachevé qui se déroule par bribes et dont on cherche à construire le
sens définitif, la forme fatale. On aurait cru une répétition de plus, mise en
scène de chaque jour, quand on redit un texte avec le geste exact, cette façon
de pivoter du talon en silence, avant que ne reprenne le murmure des
répliques, juste pour la mémoire, on est là, au bout de ce foutu préau et on
sait qu'il faut marquer une pause, on s'arrête, en équilibre sur les mots qui
restent à exprimer, et l'essentiel est dans la suite, quand le corps a repris sa
place dans le rythme de la marche et que la bouche de nouveau exhale des
paroles mornes, on parle, on parle comme on récite.
A ce moment surgit une femme en blanc, dont la blouse s'ouvre sur un ventre
lourd, dont les seins se tassent et on voit leur chair molle bouger dans l'écart du
tissu entre deux boutons; ça les fait sourire cette matrone mal fagotée, boudinée
dans l'uniforme qui s'adresse à elles avec une voix haut perchée, comme une
mauvaise actrice qui s'applique à pépier sa vieille comédie, allez mesdames,
c'est l&

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