LES AUMONIERES DE DIEU   ROMAN
250 pages
Français

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LES AUMONIERES DE DIEU ROMAN , livre ebook

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250 pages
Français

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Description

Année 1997. Après l'assassinat odieux de son mari, Ania va essayer de vivre normalement dans cette Algérie prise dans les griffes d'un intégrisme délirant. ŠEntre vengeance et amour, cette femme, belle et révoltée, va aller jusqu'au bout de sa lutte pour la liberté de vivre et d'aimer selon ses choix. Mais le prix à payer en vaut-il la chandelle ? ŠDans ce thriller, l'auteur pose un regard sans concession sur les paradoxes d'un pays tiraillé entre tradition et modernisme, entre Orient et Occident.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 74
EAN13 9782296464759
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES AUMÔNIÈRES DE DIEU
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont utilisés fictivement, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes serait pure coïncidence.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55085-8
EAN : 9782296550858

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Mohamed A RHAB


LES AUMÔNIÈRES DE DIEU


Roman
Lettres du monde arabe
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan


Ridha SMINE, Tout lecteur est un ennemi , 2011.
Sami AL NASRAWI, Fissures dans les murailles de Bagdad, 2011.
Fouzia OUKAZI, L’Âge de la Révélation, 2011.
Rachida NACIRI, Nanna ou… les racines, 2011.
Abdelaaziz BEHRI, Moha en couleurs, couscous light et autres récits…, 2011.
Myriam JEBBOR, Des histoires de grands, 2011.
Moustapha BOUCHAREB, La troisième moitié de soi, 2011.
Ahmed-Habib LARABA, L’Ange de feu, 2011.
Mohamed DIOURI, Chroniques du quartier, 2011.
Nadia BEDOREH FAR, Les aléas de ma destinée, 2010.
Sami Al Nasrawi, L’autre rive, 2010.
Lahsen BOUGDAL, La petite bonne de Casablanca, 2010.
El Hassane AÏT MOH, Le Captif de Mabrouka, 2010.
Wajih RAYYAN, De Jordanie en Flandre. Ombres et lumières d’une vie ailleurs, 2010.
Mustapha KHARMOUDI, La Saison des Figues, 2010.
Haytam ANDALOUSSY, Le pain de l’amertume, 2010.
Halima BEN HADDOU, L’Orgueil du père, 2010.
Amir TAGELSIR, Le Parfum français, 2010.
Ahmed ISMA?LI, Dialogue au bout de la nuit, 2010.
Mohamed BOUKACI, Le Transfuge, 2009.
Hocéïn FARAJ, Les dauphins jouent et gagnent, 2009.
Mohammed TALBI, Rêves brûlés, 2009.
Karim JAAFAR, Le calame et l’esprit, 2009.
Mustapha KHARMOUDI, Ô Besançon. Une jeunesse 70, 2009.
Abubaker BAGADER, Par-delà les dunes, 2009.
Mounir FERRAM, Les Racines de l’espoir, 2009.
Chapitre I
Le brouillard de ce matin commençait à se dissiper sous la chaleur du soleil et le ciel bleu chassait la grisaille avec son habituelle assurance. La journée s’annonçait bien. Monsieur Taleb, le proviseur du plus grand lycée de la ville, était de bonne humeur. L’année scolaire se finissait sans accrocs et les professeurs étaient globalement satisfaits de leurs élèves. S’il n’y avait pas tous ces assassinats à travers le pays tout entier, il se laisserait aller à siffloter, voire à chantonner des airs de Slimane Azem, son chanteur kabyle préféré. Il venait à peine de refermer la porte de son bureau qu’il la rouvrit aussitôt en entendant des élèves courir dans le couloir.
Que se passe-t-il, que se passe-t-il ? Cria-t-il en accourant au devant des élèves paniqués.
Il avança vers eux d’un pas accéléré, les bras écartés comme s’il voulait empêcher le passage. Monsieur Taleb, malgré sa taille moyenne qu’écrasait sa corpulence, était redouté par les élèves. Il avait une autorité sans faille que tout le monde respectait. Les portes des autres classes s’étaient aussi ré-ouvertes devant cet inhabituel vacarme. Les professeurs avaient l’air surpris, interrogateurs et inquiets. Ils ne comprenaient pas la panique du groupe d’élèves. Les premiers, tout haletants, disaient :
Les barbus Monsieur, les barbus, ils sont venus dans notre classe, Monsieur Baktoul, Monsieur Baktoul… Ils ne finirent pas leur phrase. Certains se mirent à pleurer.
Où sont-ils ? Où ? Où ? demanda Monsieur Taleb en fronçant ses sourcils broussailleux poivre et sel.
Monsieur Baktoul est couché derrière le bureau, ajouta un autre, et il y a du sang.
C’est bon, les enfants, calmez-vous. Je vais aller voir.
Le proviseur sentait bien que quelque chose de grave avait dû se passer. Mais il se força à garder un semblant de sang froid. Fonction oblige ! L’image d’un groupe d’intégristes barbus et hirsutes lui traversa l’esprit. Un télescopage monstrueux entre les horreurs qu’on lui racontait et les images épouvantables que la télévision passait régulièrement aux informations. Les enfants fabulaient. Par où seraient passés des barbus ? Il n’y avait qu’une entrée et de plus, sous ses yeux à longueur de journée. Non, les enfants étaient traumatisés par cette ambiance de mort qui régnait pesamment dans le pays et particulièrement dans cette région. Il s’adressa à son adjoint qui l’avait rejoint tout en pressant le pas :
Emmenez les enfants dehors, appelez l’infirmière !
Vous, reprenez vos cours, allez, allez, ordonna-t-il aux autres professeurs qui étaient sortis sur le seuil de leur classe.
Il entra dans la salle avec une forte appréhension. La porte à peine poussée, il s’arrêta net et se figea comme frappé par la foudre. Il sentit son sang quitter son corps. Une sueur froide colla sa chemise contre la peau de son dos. Monsieur Baktoul était étendu à moitié sous le bureau, la face contre l’estrade en pin, un foulard rouge et jaune couvrait sa tête et ses épaules. Son bras gauche était le long du corps et le bras droit sur la fesse droite. Il s’approcha doucement, les yeux ronds d’effroi. Du sang était répandu devant la tête et coulait sous le bureau en nappe épaisse et mousseuse. L’odeur du sang frais lui monta aux narines. Il s’approcha et dit :
Monsieur Baktoul, Monsieur Baktoul !
Il voulut soulever la tête et s’aperçut qu’elle tenait à peine au reste du corps. Il la lâcha brusquement comme électrocuté, se releva et sortit de la classe, la tête toute chamboulée. Il sentit une énorme nausée lui monter jusqu’à la glotte. Il déglutit et respira un grand coup pour éviter de vomir.
La police, il faut appeler la police, murmura-t-il. Il reprit le couloir, les jambes flageolantes et les yeux hagards. L’intendante devina qu’un incident grave venait de se passer. Elle le suivit d’un regard chargé de peur et d’étonnement car jamais, vraiment jamais, elle n’avait vu Monsieur Taleb aussi retourné, avec un visage aussi livide. Il prit un calepin dans le tiroir de son bureau, le feuilleta d’une main agitée par le stress, trouva le numéro qu’il cherchait. Il se rappela brusquement qu’il y avait un numéro de police secours. Il pianota le numéro abrégé.
En moins de dix minutes, deux voitures de police arrivèrent devant l’entrée principale du lycée. Un monsieur en civil, la cinquantaine bien sonnée, suivi d’un grand jeune homme descendirent du premier véhicule. Le plus âgé, qui semblait être le chef, portait une chemise blanche sous un costume d’été de couleur grise. Il était de taille moyenne, les cheveux courts et épars sur le sommet du crâne et la moustache taillée finement. Il dégageait une prestance quasi militaire. Il s’adressa aux quatre policiers en tenue de l’autre voiture :
Vous deux à l’entrée, et vous deux, faites le tour des bâtiments. Il donnait ses ordres avec détachement comme quelqu’un qui en avait vu d’autres. Il n’avait pas le comportement du blasé. Non, il donnait l’impression d’être un vrai professionnel qui savait comment agir devant telle ou telle situation.
Le lycée était formé de trois longs bâtiments à trois étages. Ils étaient disposés en forme de U. Ils étaient reliés entre eux par des passages abrités. Plus près de l’entrée du lycée se dressait un autre bâtiment en forme de cube où était logée l’administration du lycée. Plus loin encore on voyait un autre bâtiment où se tenaient les cuisines et le réfectoire. Un peu plus à l’écart se dressait le bâtiment de l’internat. Dans la cour, six grands platanes étalaient leurs épaisses branches feuillues comme s’ils voulaient dire au soleil : « tu ne passeras pas plus loin » Leur ombre était bien appréciée l’été. L’ensemble était entouré d’une grille en fer forgé d’un mètre environ sur un muret de même hauteur en brique rouge.
Le proviseur vint à leur rencontre tout haletant et décomposé.
Un de nos professeurs a été assassiné dans sa classe, leur dit-il tout de go. Quelle horreur, quelle horreur, Messieurs. Le monde est fou. La barbarie pure, ajouta-t-il plus pour lui que pour les policiers. Excusez-moi, Messieurs, dit-il en s’écartant

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