Lettre à Tita volume 2
78 pages
Français

Lettre à Tita volume 2 , livre ebook

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78 pages
Français

Description

Lettre à Tita laisse échapper des informations capitales sur la richesse d'un héritage culturel africain qui se meurt. Ce deuxième volume est une satire dans laquelle l'auteur met à nu, dans une dénonciation à peine voilée, les ravages de la modernité.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 196
EAN13 9782296503366
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lettre à Tita
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie MessinaLa collectionLettres camerounaisesl’avantage du présente positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collectionLettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Jeanne Marie Rosette ABOU’OU,Lettre à Tita. Volume 1, 2012. Michel ABEGA,Le chevalier noir, 2012. Berthe-Virginie Tuedjo,La nuit des grillons, 2012. Floréal Serge ADIÉMÉ,Mon prince charmant, 2012. Paul Emmanuel BASSAMA OUM,La poubelle de la discorde, 2012. Ayong EBEMOH,Le salaire du péché, 2012. Janvier YEMELE,Le paon, 2012. Soter Nah OWONA,Foyers éteints ou l’impossible retour à la case natale, 2012. Maxime METO’O,Le rapt impétueux, 2012.
Jeanne Marie Rosette Abou’ou Lettre à Tita
Volume 2
Préface de Jacques Philippe Tsala Tsala
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96295-8 EAN : 97822962958
PREFACE La saga du petit village de Zilan continue avec ce deuxième volume qui rend encore plus dynamique et plus truculent le quotidien de tous ces personnages attachés à leur terroir, mais aussi, ouvert aux lumières et échos de la ville. Ce qui d’ailleurs a amené le petit village à perdre de sa monotonie, celle des hommes, femmes et enfants allant et venant pour le faire vivre et exister. C’est que Zilan est désormais profondément atteint par une inexorable modernité qui le presse de toutes parts. Rien ne sera plus jamais comme avant. La hiérarchie des êtres et des choses, l’ordre des univers visibles et invisibles sont irrémédiablement bousculés pour faire advenir un nouvel ordre. Un ordre qui apparaît comme un questionnement permanent sur les repères à constituer pour mener une existence plus ou moins cohérente pour tous. Ce questionnement existentiel se traduit alors par le cri de la longue missive qu’écrit Edima, fils de Monetita et petit fils de Tita. Sans trahison, sans jérémiades, sans complainte, cette lettre prolongée à Tita est pour le petit-fils témoin, un exutoire qui canalise les angoisses d’une jeunesse tourmentée par la transformation souvent trop rapide du monde. Elle pose aussi les jalons mémoriels d’une histoire commune sans laquelle le passé ne saurait éclairer le présent et l’avenir de tous. La force romanesque de ce nouveau volume tient à l’organisation fantasmatique des effets des mutations sociales sur les comportements, les pensées et les croyances. Au même titre que Tita, le lecteur fidèle est à la fois destinataire et témoin d’une évolution multiforme dont le cadre est la petite clairière équatoriale de Zilan, véritable microcosme de ce qui se passe sur le continent. Les accents un tantinet nostalgiques se risquent à opposer la douceur mythique du passé au bonheur toujours annoncé
de l’avenir. Les valeurs morales et chrétiennes se délitent désormais à l’image de l’ancienne chapelle du village, détruite mais aujourd’hui reconstruite ailleurs. Un déplacement topologique qui ne dit pas moins la cupidité, la rapacité et les intérêts personnels de ces « hommes de Dieu » sortis de nulle part, qui militent pour la prolifération des églises chrétiennes devenues des fonds de commerce. Tita reconnaîtrait-il ses pasteurs ?
Que dire de la célébration de la mort d’antan ? Jadis événement sérieux en lien avec le sacré et les ancêtres vénérés, elle est devenue un gigantesque tintamarre où on réalise des affaires sur le dos du pauvre macchabée. Plus d’émotion, plus de compassion… la lettre décrit les nouveaux sentiments étranges que suscite le départ de ceux qui quittent Zilan. Toute une industrie de la mort est née mettant en valeur : programmes des obsèques, séjour prolongé dans les morgues de prestige, uniforme, gadgets, corbillard, réception. Célébrations orgiaques et ostentatoires auxquelles participent des parents et amis ne se souciant même pas de voir le corps du défunt.
On ne saurait oublier de mentionner les déviances décrites ici qui visent des ego en quête permanente de satisfaction au détriment de la solidarité communautaire. Il semblerait désormais nécessaire de fouler aux pieds les principes de dignité, de loyauté, de partage pour être éligible et gravir des échelons, pour se faire une place au soleil, tout seul. Tout y passe : mensonge, trahison, vol, corruption, meurtre, sorcellerie...
A quoi il faut ajouter le tarissement des ressources agricoles et halieutiques. En effet, la famine en rajoute. Les rivières n’ont plus de poissons, les forêts manquent de gibiers, l’environnement étant sans cesse dévasté par une déforestation sauvage qui influence l’équilibre même des écosystèmes … Oui, la famine pousse à tout. On ne cultive
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plus pour consommer. On cultive pour vendre et gagner beaucoup d’argent. Les pays voisins ayant besoin de vivres qu’ils achètent plus chers.
L’écriture est constamment alerte, engagée et parfois véhémente. Elle s’attaque souvent sans mesure à la modernité toujours opposée au temps de Tita. L’architecture de la Lettre s’organise autour de tableaux scéniques par une technique de dévoilement qui rend compte du génie de l’auteur a manipuler avec aisance les figures de style les plus appropriées. Le roman dure un jour pour presque quatre-vingts ans d’histoire. Le temps de l’histoire compte pour le temps du récit.
Qui mieux qu’une écriture féminine pouvait décrire avec tant de finesse et de précision la vie quotidienne et philosophiquement tourmentée des villageois mondialisés de Zilan ? Qui mieux qu’elle pouvait nous amener vers les sommets d’un imaginaire dont les racines réalistes ne pouvaient augurer d’une telle fantaisie romanesque ? Le paradoxe est que cette douce et ferme écriture bouscule et secoue les consciences léthargiques, la cécité tranquille de ceux qui ne veulent pas voir pour ne pas avoir à s’interroger pire à penser. Il y a un plaisir non dissimulé à lire laLettre à Tita. Car les mots, les lignes, les paragraphes, les pages qui se suivent sans se ressembler disent art et truculence la réalité de la souffrance identitaire d’une Afrique courant après son destin. On peut penser qu’une œuvre romanesque comme celle-ci peut l’aider à le rattraper. Libreville, le 12 mai 2012 TSALA TSALA Jacques Philippe, Professeur des Universités.
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