Prison à vie
190 pages
Français

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Prison à vie , livre ebook

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Description

"...A l'issue de ce dernier mandat, Parmirac appela au réferendum pour renouveler la constitution qui remisa un mandat de cinq ans pour un régime présidentiel. Il réussit à se faire élire malgré toutes les imperfections : imperfections voulues et instituées par lui qui s'estimait l'homme politique le plus réclamé, et sans lequel rien n'irait..."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296491434
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Prison à vie
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen

Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.

Dernières parutions

Michèle ASSAMOUA, Le défi. Couples mixtes en Côte d’Ivoire, 2 e édition revue et corrigée, 2012
Angeline Solange BONONO, Marie-France l’Orpailleuse, 2012.
Jules C. AGBOTON, Ma belle-sœur (et quatre autres nouvelles), 2012.
Joseph NGATCHOU-WANDJI, Le Vent du Printemps, 2012.
Faustin KEOUA LETURMY, Dans le couloir du campus , 2012.
Abdou DIAGNE, Les Larmes d’une martyre, 2012.
René GRAUWET, Au service du Katanga. Mémoires, 2012.
Antoine MANSON VIGOU, Journal d’un demandeur d’asile, 2012.
Brigitte KEHRER, Poudre d’Afrique, 2012.
Patrick Serge Boutsindi, Bal des Sapeurs à Bacongo, 2011.
Alice Toulaye SOW, Une illusion généreuse, 2011
Kapashika DIKUYI, Le Camouflet, 2011.
André-Hubert ONANA MFEGE, Le cimetière des immigrants subsahariens, 2011.
José MAMBWINI KIVUILA KIAKU, Le Combat d’un Congolais en exil, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Mais qui a tué Sambala ?, 2011.
Gilbert GBESSAYA, La danse du changer-changer au pays des pieds déformés, 2011.
Blommaert KEMPS, Confidences d’un mari désabusé, 2011.
Nacrita LEP-BIBOM, Tourbillons d’émotions, 2011.
Eric DIBAS-FRANCK, Destins maudits, 2011.
Zounga BONGOLO, L’arbre aux mille feuilles, 2011.
Otitié KIRI, Comme il était au commencement, 2011.
Mamadou SY TOUNKARA, Trouble à l’ordre public, 2011.
Paul-Evariste OKOURI


Prison à vie


L’H ARMATTAN
Du même auteur :

La Sobanga des paradoxes , L’Harmattan 2008.


© L’H ARMATTAN , 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96363-4
EAN : 9782296963634

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Au poète

Des vagues écument la côte sauvage
et le regard perce l’horizon de rage
agité par une brise de l’envolée
filant sur le lit houleux de l’onde salée
vers les confins de la mer et de la terre
où brille à jamais la puissante pierre.

Et nous aussi, hagards, le suivrons, ton chemin,
si beau, si allègre que nous sommes étreints
par une parcimonie d’intelligence,
délicieux héritage de tolérance,
tel un soleil, merveilleuse ténacité
que nous autres prolongerons avec doigté.
Chapitre premier
La cité de Ndoudébé était située à sept kilomètres du centre-ville d’Elkosie et abritait l’une des plus vieilles Ecoles normales d’instituteurs du Golomé. Elle ne recevait rien que les jeunes garçons pour une formation d’enseignants de l’école primaire. Dix pavillons de douze stagiaires chacun se regardaient, séparés par une large allée qui aboutissait sur le onzième.
Derrière les pavillons, il y avait le réfectoire, plus loin, le bâtiment qui abritait les bureaux du directeur général, du directeur des études et des stages, des surveillants et du gestionnaire. Un peu en retrait se dressaient deux bâtiments de salles de classes. En face du complexe, une école primaire recevait les élèves maîtres de première année en stage d’observation. A côté de l’école s’étendait un terrain gazonné pour le sport et la pratique des cours d’éducation physique.
Le climat était à l’unité nationale à Ndoudébé parce que les jeunes stagiaires n’y avaient qu’un seul souci : passer les trois ans de formation et rejoindre le monde du travail. Ils ne faisaient ni référence au village, ni à la région d’origine, encore moins à la tribu dans leurs relations interpersonnelles. Ils étaient pétris dans un moule d’intellection mutuelle qui devait les former pour la vie.
Christa était pourtant très heureux de retrouver les frères de Ngoulouma à Ndoudébé : Maté et Farath étaient en troisième année et se préparaient au Certificat de fin d’études des écoles normales. Ils y avaient bien reçu Christa et l’épargnaient du bizutage qui se poursuivait encore dans les lycées, les écoles de formation d’enseignants, les collèges d’enseignement général, puis à l’Ecole des eaux et forêts de Sonzo. Ce mauvais traitement sur les nouveaux était pourtant décrié et même aboli. La rebuffade, disaient les anciens, était un baptême qui symbolisait l’acceptation de nouvelles figures à l’établissement. Ces châtiments quelques fois corporels provoquaient des bagarres et des déchirements.
Quand il eut traversé le portail de l’Ecole normale, Christa fut accueilli par un coup de sifflet venu du groupe de vétérans qui s’agitaient sous le baobab. L’un d’entre eux prit ses bagages et les jeta par terre avant de lui demander de courir jusqu’au dernier pavillon puis de revenir au point de départ. Quand Christa voulut exécuter l’exigence de l’ancien, Farath qui le reconnut aussitôt sortit de sa réserve.
Eh ! C’est mon "bleu’‘, laissez-le. Il aida Christa à ramasser ses bagages qui trainaient sur le gazon. La fermeture centrale de son sac de voyage avait cédé. Son collègue "bleu" fut ameuté et menacé par le groupe parce qu’il refusa de réparer dans un match imaginaire, une faute commise dans la surface de réparation.
Que c’est drôle et ridicule ! Voulez-vous que je prenne le caillou pour un ballon ? Alors, tuez-moi. Les doyens éclatèrent de rire et comprirent qu’ils ne pouvaient pas aller plus loin avec ce "bleu" sans écoper de sanctions de l’administration. Les nouveaux furent lâchés et conduits au bureau du surveillant général pour l’enregistrement. Ce dernier tenait la liste des admis au concours d’entrée à l’Ecole normale de Ndoudébé et vérifiait les identités. Il les mettait au fur et à mesure qu’ils arrivaient à la disposition de l’intendant qui les installait dans les dortoirs. L’installation des nouveaux ou "bleus" et des anciens stagiaires était suivie d’une dotation en draps, en services de table et autres ustensiles : gobelets, fourchettes, cuillères, plateaux, etc.
Le calendrier scolaire publié par le ministère de l’Education et de la formation professionnelle était respecté. Les réquisitions étaient remises à temps pour permettre aux stagiaires, anciens et nouveaux de faire le voyage d’Elkosie à quatre cents kilomètres de Nkoloville. La ville se situait à mi-parcours du chemin de fer qui reliait les deux grandes villes : Nkoloville et Pontéco.
Une autre école normale se trouvait à Malinda et recevait exclusivement les filles. Cette politique de séparation des élèves maîtres ne s’expliquait pas étant donné que dans les lycées, collèges et facultés de l’université, les garçons et les filles s’asseyaient sur les mêmes bancs. Nkoloville abritait la plus vieille école de formation d’enseignants du primaire et du secondaire. Les enseignants sortis de toutes ces écoles ne suffisaient pas pour combler les besoins en personnel de tous les établissements scolaires de la République. Au déficit criant d’enseignants à l’intérieur du pays s’opposait la pléthore dans les grandes villes.
Le matin dès six heures, le coup de cloche appelait les stagiaires au petit déjeuner constitué d’un gros pain, d’un bol de lait blanc et de deux doigts de banane. Après quoi démarraient les cours à sept heures. Le programme était chargé toute la semaine si bien que le quartier libre, très attendu, commençait samedi à treize heures. Les doyens étaient surtout les plus intéressés par le week-end pour retrouver leurs amis dans la cité. En deuxième et troisième années, ils connaissaient Elkosie, les comportements de ses habitants, les astuces et les codes. Pour les anciens, ce lait était nocif. Christa se rappelle encore l’empressement avec lequel l’un des anciens avait pris dans ses bras une femme qu’il courtisait depuis plusieurs jours déjà. Cet après-midi-là, le doyen Nazaire invita Christa à une promenade derrière le complexe de Ndoudébé. A deux cents mètres de là, ils atteignirent une route carrossable qui s’égarait dans la plaine. Ils la suivirent jusqu’à l’endroit où ils crois

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