Yobi, l enfant des collines
82 pages
Français

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Yobi, l'enfant des collines , livre ebook

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Description

Né dans la 2ème moitié des années 50 au Ruanda-Urundi, territoire scindé en 2 pays en 1962 (Burundi et Rwanda), Yobi grandit sur sa colline, au Burundi, comme les autres enfants de la campagne. L'introduction de l'école entraîne une rupture entre les instruits et le monde rural. Au cours de cette scolarité, la plupart des jeunes se découvraient Hutu ou Tutsi. En discutant avec son grand-père, Yobi comprit qu'il suffisait d'être riche pour être Tutsi et pauvre pour être Hutu. Mais il se rendit compte que c'était aussi plus compliqué que cela... Il s'agit là d'un premier roman.

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Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2006
Nombre de lectures 55
EAN13 9782336281254
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Pius Nkashama NGANDU, Mariana suivi de Yolena, 2006.
Pierre SEME ANDONG, Le sous-chef, 2006.
Adélaïde FASSINOU, Jeté en pâture, 2005.
Lazare Tiga SANKARA, Les aventures de Patinde, 2005.
Djékoré MOUIMOU, Le candidat au paradis refoulé, 2005.
Koumanthio ZEINAB DIALLO, Les rires du silence, 2005.
Koumanthio ZEINAB DIALLO, Les humiliées..., 2005.
Amaka BROCKE, La fille errante, 2005.
Eugénie MOUAYINI OPOU, Sa-Mana au croisement des bourreaux, 2005.
Lottin WEKAPE, Le perroquet d’Afrique, 2005.
André-Hubert ONANA-MFEGE, Mon village, c’est le monde, 2005.
Loro MAZONO, La quatrième poubelle, 2005.
Kamdem SOUOP, H comme h..., 2005.
Sylvie NTSAME, Malédiction, 2005.
Blaise APLOGAN, Sètchémé, 2005.
Bernard ZONGO, Meurtrissures, 2005.
Ivo ARMATAN SAVANO, Dans les cendres du village, 2005.
Charles DJUNGU-SIMBA K, L’enterrement d’Hector, 2005.
Patrick Serge BOUTSINDI, Le Mbongui. Nouvelles, 2005.
Aissatou FORET DIALLO, Cauris de ma grand-mère.
Ann BINTA, Mariage par colis.
Ann BINTA, Flamme des crépuscules.
Ida ZIRIGNON, Au nom des pères.
Els de TEMMERMAN, L’enlèvement d’enfants dans le Nord de l’Ouganda.
Denis OUSSOU ESSUI, Le temps des hymnes.
Denis OUSSOU ESSUI, La souche calcinée.
Yobi, l'enfant des collines

Salvator Nahimana
Maryse, Carmen et Laura, Merci beaucoup pour vos encouragements.
Je tiens à remercier spécialement Madame Nicole Millon, Mademoiselle Anne Marchand et tous ceux qui m’ont apporté un précieux concours.
A mes parents, sœurs et frères.
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296002869
EAN : 9782296002869
Sommaire
Ecrire l’Afrique Page de titre Remerciements Dedicace Page de Copyright YOBI YOBI L’ENFANT DES COLLINES LA DÉCOUVERTE DE L’ÉCOLE LA RENTRÉE SCOLAIRE LA MAUVAISE NOUVELLE LE PREMIER EMPLOI REMUNÉRÉ DE YOBI LE COLLÈGE CONTACT AVEC LES AÎNES INSTRUITS DE LA CAPITALE LA DÉCOUVERTE DE L’EUROPE LA RENCONTRE DE L’ÂME SŒUR LE RETOUR AU PAYS DE YOBI Ecrire l’Afrique et récits de vie à l’Harmattan
YOBI
Yobi est né dans la deuxième moitié des années 50 au Ruanda-Urundi, territoire, alors sous tutelle belge, et fut scindé en 1962 en ces deux pays: le Burundi et le Rwanda.
Il grandit sur sa colline, au Burundi, comme les autres enfants de la campagne. Malheureusement, les maladies infantiles emportaient de temps en temps les moins résistants. Sur cette colline, toutes les personnes vivaient dans les mêmes conditions. Des relations sociales d’interdépendances liaient les unes aux autres selon la tradition. Puis, l’arrivée du catholicisme tissa aussi d’autres liens.
L’introduction de l’école entraîna la coupure des instruits avec le monde rural. C’est, au cours de leur scolarité, que la plupart des jeunes se découvraient HUTU ou TUTSI. En discutant avec son grand-père, Yobi comprit qu’il suffisait d’être riche pour être TUTSI et pauvre pour être HUTU. Mais, plus tard, il se rendit compte que c’était plus compliqué que cela.
A Usumbura, la capitale, les instruits au contact des occidentaux, trouvèrent de nouvelles richesses qui étaient pour objets de convoitise et non partagées équitablement. Ces instruits, allaient-ils vivre harmonieusement, comme dans les collines, ou leur soif de posséder et de dominer allait-elle prendre le dessus ?
La crainte de Yobi se concrétisa en 1972 : un conflit éclata, le sang coula dans le pays.
Les études conduisirent Yobi en France où il fit connaissance d’ “un autre monde”. Au retour dans son pays, il assista aux premiers pas de la démocratie.
Malheureusement, cette expérience politique se termina par une tragédie, plongeant le Burundi dans une longue guerre civile.
YOBI L’ENFANT DES COLLINES
Yobi naquit dans la deuxième moitié des années cinquante sur une colline enclavée, la colline de Mbuye au Ruanda-Urundi.Voilà un langage bien moderne. Enclavée par rapport à quoi, puisque chaque colline se suffisait à elle-même ? Il apprit qu’il était né un matin, pendant la récolte du maïs. La date exacte du calendrier romain fut précisée par le curé qui l’avait baptisé, en se fiant aux indications des parents, puisque ceux-ci étaient de civilisation orale. Il paraît que naître à cette période de l’année porte bonheur.
Un spécialiste de l’histoire du Burundi l’informa plus tard que Mbuye fut la capitale du royaume du Burundi au XVIII ème siècle.
Le petit grandit comme les autres enfants de la colline. Les maladies infantiles emportaient de temps en temps les moins résistants. Les pauvres Kasilida et Yohani furent de ceux-là.
Les habitants de chaque colline avaient leur propre source d’eau où tous les enfants allaient puiser. Ceux qui avaient des vaches les faisaient paître sur la colline et ceux qui n’en avaient pas faisaient paître leurs chèvres ou leurs moutons. Quand les enfants gardaient ces herbivores, ils en profitaient pour pratiquer leurs jeux favoris : la course à pied ou faire rouler des pierres sur les pentes des collines. Parfois ils s’adonnaient tellement au jeu qu’ils oubliaient leur travail de garde. Les troupeaux en profitaient alors pour ravager les champs des cultures. La punition était pourtant connue : des coups de bâton sur le derrière et la privation du souper. Cela n’empêchait pas les enfants d’oublier leur devoir. Quand ils gardaient les troupeaux avec des adultes, ceux-ci leur racontaient ce qui s’était passé pendant leur jeunesse. C’est ainsi que l’histoire se transmettait. Tous les enfants de la même colline connaissaient la même histoire, avaient les mêmes activités et vivaient dans les mêmes conditions. En tout cas, sur la colline de Yobi c’était ainsi. Plus tard, il réalisa qu’il en était ainsi sur toutes les autres collines. Toutes les personnes vivaient dans les mêmes conditions, et pourtant il y avait des relations sociales de dépendances entre les unes et les autres. Certains propriétaires terriens louaient une partie de leurs terres à ceux qui n’en avaient pas ou peu moyennant en contrepartie des journées de travail, une partie des récoltes, ou des cruches de bière selon les fréquences convenues. Cette pratique fut supprimée par les tenants du pouvoir de la deuxième République. Les personnes qui habitaient et entretenaient des terres sous ce type de contrats pendant dix ans en devenaient ensuite propriétaires.
Sur la colline de Yobi, deux familles ont bénéficié de ces changements : les Bakanibona et les Rugidi.

D’autres relations sociales se tissaient aussi à travers des cadeaux : une personne qui avait reçu en cadeau une vache de quelqu’un devenait son allié, avec obligation un jour de lui en redonner une autre. Les mariages également nouaient des liens entre les familles. C’est ainsi que les gens des collines voisines devenaient parents par le biais des mariages.

En ce temps-là, l’éducation incombait à tous les parents de la colline, et chaque enfant le savait. Même les parents des autres collines intervenaient s’ils venaient à surprendre les bêtises des enfants ou s’il fallait ramener ceux-ci sur le droit chemin. C’est ainsi que le respect mutuel était de mise dans toutes les relations. Le mot parent dépassait le sens familial.

Quand un adulte croisait un enfant, il ne l’appelait pas par son nom mais disait : « Ah ! Le fils ou le petit-fils d’un tel. » Sur la colline, les adultes appelaient Yobi, umuhungu (fils) wa (de) Buhembe.
A propos des noms, chaque enfant d’une même famille portait son nom personnel. Avec le catholicisme vint s’ajouter au nom le prénom.
Le catholicisme tissa également d’autres liens. Les filles eurent des marraines. Elles les considéraient comme leur mère ; les garçons, des parrains, et les considéraient comme leur père.
Yobi avait eu un parrain lors de son baptême comme tous les autres enfants. Les parrains et les marraines étaient choisis en fonction des affinités plus ou moins étroites avec les voisins. Buhembe choisit pour son fils son meilleur ami de la colline, Petero.

Yobi aimait beaucoup son parrain ; ceci était réciproque. Il se souvient encore aujourd’hui de la cérémonie d’investiture de Petero dans le rang des notables. C’était une fête riche en couleurs, en cruches de vin de banane, en bière de sorgho, en victuailles…Toutes les personnes de la colline et même des collines voisines comme Kivo

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