Postée du haut de la poupe j’observais l’horizon. Un instant, juste un instant. La mer était agitée tout comme mon cœur. Je me souviens ton regard, je me souviens ton sourire. Pourtant si fragiles. Je me la chaleur de tes bras entourant mon corps, je me souviens. Les hommes apprêtaient les machines à la guerre. N’avaient-ils pas encore compris que l’issue de ce combat était déjà décidée ? Que ceux d’en haut, nous avaient envoyés pour satisfaire un quelconque désir de provocation… L’ennemi approchait, les voiles devant nous s’élevaient. Un matelot m’attrapa par le bras et me tira en arrière pour passer. Mon désarroi envahissait mon cœur, à quoi tout cela servait ? Pourtant, je n’avais aucune échappatoire. Je me demandais tout bas : « Pourquoi ai-je accepté ? ». Je voyais mon reflet dans l’eau, j’étais trempée. Il pleuvait. Dépitée, je prenais mon épée et la serrait fermement. La peur me fit trébucher lorsque le premier canon heurta le flanc. Derrière moi, les hommes criaient des ordres que je n’arrivais pas à comprendre. Tout devenait flou autour de moi. Je perdais l’équilibre. Je tombais. Peu après je compris, j’avais été touchée… Un canon avait suffit, un seul. Mais qu’étais je donc comme noble guerrier ? Tu aurais été honteux de me voir ainsi faiblir… Je le sais. Je ne reviendrais pas porteuse de la victoire que je t’avais promise. Quelques temps plus tard, essayant en vain de me relever. Je vis un homme m’approcher.