Soleil Levant
304 pages
Français

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Soleil Levant , livre ebook

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Description

Entre 1898 et 1931, Albert Kahn, riche banquier autodidacte, crée une bourse, octroyée notamment à de brillants agrégés français. Des cent quarante-sept lauréats, quarante-sept de nationalités différentes font un séjour au Japon, où ils se frottent à la vie, aux traditions et à la modernité galopante du pays. Ces quarante-sept séjours disent le Japon de la première moitié du XXe siècle ainsi que les vies, les carrières et les engagements de ces hommes et femmes à la rencontre du Pays du Soleil Levant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2016
Nombre de lectures 15
EAN13 9782140002663
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Yaelle Arasa





Soleil Levant


Les Voyageurs d’Albert Kahn
à la rencontre du Japon
1898-1930
Copyright
L’Ecole des femmes, Victor-Hugo et Hélène-Boucher, deux lycées parisiens, 1895-1945. L’Harmattan, 2013.
Les Voyageuses d’Albert Kahn, vingt-sept femmes à la découverte du monde, 1905-1930. L’Harmattan, 2014.
Blog : Panthéonistas , pantheonistas.blogspot.com

En préparation :
Les Ibériques



Avertissement aux lecteurs
Soleil Levant. Les Voyageurs d’Albert Kahn à la rencontre du Japon, 1898-1930 , est un récit incluant une édition partielle de documents originaux.

© L’HARMATTAN, 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-75502-1
Dédicace

A l’étrange Monsieur Kahn,

A mes amis vignerons, Sophie et Jérôme,
A mes chers Rosette et Claude.

Des remerciements dépassant les mots
à Jeanne, Marie, Fabienne, Mai
et à Joël, très généreux relecteur.

A un moment tout devient possible
car tu sais qui tu veux être.
Iggy Pop
10 Pionniers
De gauche à droite :
1 er ligne : Sidney Ball, Lowes Dickinson, Walter Willians, Emile Hovelaque, Camille Muller.
2 de ligne : Georges Burghard, Jeanne François, Francis Daniels, Charles Garnier, Edgar Meyer.


6 Benjamins
De gauche à droite :
Joseph Johnson, Edmée Hitzel, Simone Téry, Etienne Dennery, Alfred Péron, Jacques Weulersse.


31 Héritiers
De gauche à droite :
1 er ligne : Charles Borner, Ernest Piriou, Louis Allard, Désiré Roustan, Georges Weulersse, Robert Von Wilbrandt.
2 ème ligne : Félicien Challaye, Louis Aubert, Henri Goy, Claude Maitre, David Mac Gregor, William Kellicott.
3 ème ligne : Rachel Allard, Ivor Back, Paul-Louis Couchoud, Ernest Benians, Henri Labroue.
4 ème ligne : Marguerite Mespoulet, Marie-Rose Pairard, Henry Bauër, Paul Cornuel, Mathurin Méheut, Marie Elichabé.
5 ème ligne : Douglas Knoop, Fernand Bernot, Jean Ray, Georges Meyer, Marguerite Glotz, John H. Nicholson.
Japan in World Atlas , Raiz Erwin 1944, collection particulière.
Acte I Les Voyageurs et le mécène
Monsieur Albert Kahn, pour l’Université, comme pour le grand public, vous serez toujours, le fondateur des bourses Autour du monde. Vous avez le droit de vous féliciter de porter ce titre dans la mémoire des hommes, de vous enorgueillir de cette grande idée, parce que vous avez créé une œuvre où se reconnaît le vrai visage de la France pacifique, laborieuse, humaine.
Désiré Roustan, 1931.
Appel à candidature pour la bourse Autour du monde de 1900.
Dossier AJ/16, Archives nationales.
Place de la Sorbonne , 1900.
Collection particulière.
Chapitre premier Quarante-sept lauréats albertins
Boulogne-sur-Seine, avril 1989.
Le jardin du banquier Albert Kahn, inauguré lors de l’exposition universelle de 1900, s’ouvre de nouveau au public. Du paysage japonais, réalisé au tournant du siècle par des artisans du Pays du Soleil levant, subsistent un immense cèdre de l’Himalaya, un hêtre pleureur, deux ponts et un tori. L’empereur Hirohito – Shôwa Tennô est mort trois mois plus tôt.

A quelques rues de là, Edmée Hitzel, dernière lauréate de la bourse Autour du monde ayant séjourné au Japon, s’éteint à quatre-vingt-dix-sept ans. Comme elle, entre 1898 et 1931, cent quarante-sept hommes et femmes, trois générations d’universitaires, jouissent des libéralités planétaires d’Albert Kahn, mécène nippophile.
Un microcosme universitaire international
La première manne albertine est attribuée en 1898, année de la fondation de la banque Albert Kahn. Au Japon, les accords Nishi-Rozen valident l’influence nippone sur le territoire s’étendant au nord de la Grande muraille de Chine et un nouveau code civil d’inspiration allemande entre en vigueur. En France, Georges Clémenceau publie J’accuse d’Emile Zola, les époux Curie annoncent la découverte du radium et sous les embruns du Havre, les cinq premiers lauréats de la bourse Autour du monde embarquent pour deux années de voyage.
Trente-trois ans plus tard, en 1931, le Japon envahit la Mandchourie, l’Empire State building se dresse au-dessus de Manhattan, et l’exposition coloniale de Paris bat son plein quand les deux derniers Albertins rentrent dans l’Hexagone.
Quarante-sept des lauréats, lors de leur périple mondial, font escale au Japon. Durant ce séjour nippon, qu’il dure quelques semaines ou plusieurs mois, trente-deux Français, agrégés de l’Université, un artiste peintre et quatorze universitaires étrangers, partent à la rencontre du Pays du Soleil levant.
Les trente-deux brillants agrégés français, lauréats de la manne outrageusement généreuse, ont commencé des années plus tôt leur voyage par un périple de l’esprit ayant en commun l’intelligence, un concours universitaire et des soutiens institutionnels certains. Dernier concours de la carrière de l’élite enseignante, l’agrégation, est la condition sine qua non à la candidature albertine. Hommes et femmes concourent dans des catégories différentes.
La Révolution française et la loi Le Chapelier sont fatales à l’agrégation masculine d’Ancien régime créée pour pallier le manque d’enseignants après l’expulsion des jésuites de France en 1764. Recréée par décret impérial, le 17 mars 1808, sa réorganisation sous le Second empire la destine aux licenciés de l’Université, afin de recruter les enseignants des lycées. Les lettres et la philosophie sont la voie de l’excellence, les sciences n’étant que des disciplines de second ordre. En 1882, la nouvelle agrégation féminine recrute les enseignantes des lycées publics féminins.
La sélection est draconienne et le nombre de places réduit, autant que celui des disciplines accessibles, deux pour les femmes, lettres ou sciences, huit à dix pour les hommes. Seules les linguistes concourent ensemble dans les agrégations masculines. La suffragiste Marguerite Mespoulet et la pragmatique Edmée Hitzel déclassent ainsi brillamment leurs concurrents. En 1905, des douze candidats se présentant aux épreuves d’anglais, Marguerite Mespoulet est major des trois admis 1 . Les élus de l’écrit éliminatoire subissent un oral qui les promeut au statut d’élite universitaire républicaine enseignant dans les lycées publics et formant les cadres du pays.

Les trente-deux Voyageurs d’Albert Kahn faisant halte au Japon représentent quarante années d’agrégations, de la doyenne Jeanne François, distinguée en 1888, au benjamin Jacques Weulersse, agrégé en 1928.
La doyenne Jeanne François, encore Demoiselle Antoine 2 , est distinguée lors de la cinquième session des agrégations féminines. Emile Hovelaque, diplômé l’année suivante, la suit de près. Ils sont à la fois les doyens de l’agrégation et des Albertins. En 1888, Jeanne révise en pleine crise boulangiste, la tour Eiffel est en chantier, au Japon l’ère Meiji est proclamée depuis trente ans quand le 15 juillet, le pays affronte la grande éruption du mont Bandai, première grande crise humanitaire de la Croix rouge japonaise.
Les deux décennies suivantes, 1890 et 1900, onze hommes pour le siècle finissant ainsi que trois femmes et neuf hommes pour les dix premières années du siècle nouveau intègrent les rangs des agrégés. Seuls deux lauréats sont issus des promotions des années 1910, la méritocrate Marie Rose Pairard et l’instituteur émérite Henri Goy. Le nombre des bourses françaises s’amoindrit dans les années 1920. La dernière génération d’agrégés nippophiles ne compte que cinq lauréats, deux femmes et trois hommes. Tous trois, le futur diplomate Etienne Dennery, le poète Alfred Péron et le benjamin Jacques Weulersse, nés avec le siècle, sont en outre les Benjamins de la bourse Autour du monde .
La plupart des lauréats sont des candidats de l’excellence, par leur jeune âge lors de l’obtention de leur grade et/ou par leur rang d’entrée dans le corps des agrégés.
La plus jeune des agrégés est la patriote Rachel Allard. Après un cursus relevant de la pure méritocratie républicaine, la modeste fille d’un directeur des contributions indirectes, de suppléances en surveillances depuis ses dix-neuf ans, brillante et précoce enseignante, est lauréate de l’agrégation féminine de lettres-histoire en 1900 à vingt et un ans. Elle est juste majeure. La bienséance agrégative suppose une obtention au plus tôt ; vingt-quatre ans est un âge tardif pour les femmes, encore e

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