Mon ami Machuca de Wood Andrès
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

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Fiche technique
Chili/Espagne/France/
Royaume-Uni - 2004 - 2h
Réalisateur :
Andrés Wood
Scénario :
Roberto Brodsky
Mamoun Hassan
Andrés Wood
Image :
Miguel J. Littin
Montage :
Fernando Pardo
Musique :
José Miguel Miranda
José Miguel Tobar
Décor :
Rodrigo Bazaes
Interprètes :
Matías Quer
(Gonzalo Infante)
Ariel Mateluna
(Pedro Machuca)
Manuela Martelli
(Silvana)
Ernesto MALBRÁN
(Padre Mc Enroe)
F
FICHE FILM
Résumé
Deux enfants âgés de 11 ans :
Gonzalo Infante, issu des beaux
quartiers, et Pedro Machuca, qui
survit dans un bidonville... Alors que
tout les oppose, les deux garçons se
rencontrent sur les bancs de l’école
grâce à l’initiative idéaliste du Père
Mac Enroe : permettre aux enfants
de milieu défavorisé d’intégrer le
collège catholique très huppé qu’il
dirige. Son but : apprendre à tous le
respect et la tolérance au moment
où le climat politique et social
se dégrade dans le pays. Parmi
les parents des enfants, certains
approuvent, d’autres crient au scan-
dale. De cette atmosphère fiévreuse
naît une amitié profonde entre les
deux garçons qui partagent un pre-
mier amour, des rêves de justice et
un instinct de rébellion…
Critique
La rue chilienne est le théâtre du
conflit national qui aboutit, en sep-
tembre, à l’instauration du régime
dictatorial du général Augusto
Pinochet. Côté cour, la gauche, la
classe ouvrière et les Jeunesses
communistes croient, depuis l’ac-
cession au pouvoir de Salvador
Allende, en l’avènement d’une
société plus juste. Côté jardin, la
bourgeoisie apeurée soutient le
retour à l’ordre prôné par Pinochet.
Au Chili, depuis le départ d’Augusto
Pinochet en 1989, aucun cinéaste ne
s’était frotté à la fiction pour traiter
de cette période de fièvre politique,
pendant laquelle les deux camps
s’affrontaient par manifestations
interposées. Sans doute fallait-il
attendre que les enfants de cette
période aient les moyens de faire
des films. Agé de 39 ans, le Chilien
Andrès Wood, qui en avait 8 en
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Mon ami Machuca
Machuca
de Andrés Wood
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1973, est le premier à franchir le
pas. Dans
Mon ami Machuca
, il
met en scène l’éveil au monde de
Gonzalo, un préadolescent d’ex-
traction bourgeoise, pendant ces
quelques mois.
Selon un parti pris du moindre
risque, fréquemment employé
pour aborder des périodes histo-
riques recélant une part de cul-
pabilité collective non assumée
(le franquisme, par exemple), les
faits sont présentés à travers les
yeux d’un enfant. En abordant la
politique par son versant le plus
sentimental, on glisse ainsi sur
les questions ambiguës et con-
flictuelles. Mais Andrès Wood
ouvre incontestablement une brè-
che, et ce d’autant mieux que son
film traite finalement moins d’une
spécificité chilienne que d’une
époque enterrée pour le monde
entier, où l’engagement politique
procédait d’un réjouissant élan
vital.
De cette euphorie qui avait pour
cadre la guerre froide et l’affron-
tement d’idéologies tranchées, du
bien contre le mal, de la liberté
contre le collectivisme, ou de
l’égalité des hommes contre le
capitalisme selon le camp que
l’on avait choisi, le film rend
compte sous la forme d’un récit
d’apprentissage. A travers l’his-
toire de Gonzalo, de son amitié
avec Pedro Machuca, un Indien
des bidonvilles et de leur histoire
d’amour commune avec la voisine
de celui-ci, Silvana, le réalisateur
met sur un même plan l’éveil poli-
tique et l’éveil des corps.
Attiré par leur rage de vivre, le
jeune bourgeois s’invite dans leur
vie, les aide à gagner de l’argent
en vendant des drapeaux et des
cigarettes aux riches manifes-
tants d’extrême droite. Il rejoint
avec eux les cortèges commu-
nistes pour sauter, crier et appe-
ler des lendemains meilleurs. Il
s’enivre de l’audace érotique de
l’insolente et belle Silvana. Par
intermittence, des morceaux de
rock psychédélique prennent le
relais du son, renvoyant au vent
de révolte qui soufflait alors sur
la jeunesse du monde entier.
Entre fascination et dégoût,
Gonzalo découvre les condi-
tions de vie misérables de ses
nouveaux amis, et le gouffre qui
le sépare d’eux. Et c’est dans le
conflit qui se noue en lui, entre
une générosité spontanée qui lui
fait prendre le parti de Gonzalo
dans la cour de l’école contre
une bande de petits-bourgeois
mesquins et une appartenance de
classe qui s’impose explicitement
à lui pour la première fois, que
réside la vraie réussite du film.
(…) Dans ce film d’inspiration
autobiographique, cette amitié
fragile et peu probable, mais
non moins réelle, est présen-
tée comme le fruit de la politi-
que d’Allende. Machuca n’aurait
jamais rencontré Gonzalo si le
directeur de leur école, un prêtre
progressiste, n’avait pas déci-
dé d’enrôler ses élèves, contre
l’avis de leurs parents, dans un
programme de coopérative agri-
cole destinée à financer la sco-
larité d’une poignée d’enfants
des bidonvilles. Le coup d’Etat
de Pinochet et l’institutionnalisa-
tion subséquente de la violence
politique brisent cette expérience
sociale et, avec elle, de manière
dramatique, les ferments de cette
relation humaine. (…)
Isabelle Regnier
Le Monde - 19 janvier 2005
Un sujet fort, une mise en scène
presque classique qui favorise la
peinture des sentiments, c’est la
formule séduisante du troisième
film du Chilien Andrés Wood, jus-
qu’alors inconnu en France. Né à
Santiago en 1965, il raconte ici
une enfance bouleversée, comme
la sienne, par les batailles poli-
tiques qui aboutirent au coup
d’Etat du général Pinochet, en
1973. Ses personnages ont 11
ans cette année-là, et ils vont
faire brutalement l’expérience
des grandes choses de la vie :
l’amitié, l’amour, la confrontation
au monde et à la mort.
(…) Andrés Wood nous touche
en prenant - avec beaucoup de
sensibilité - le parti des enfants
face à des adultes qui cultivent
préjugés et inégalités, hypocrisies
et mesquineries. Ainsi, la mère de
Gonzalo, qui ne consent à passer
des après-midi avec lui que pour
couvrir sa relation adultère avec
un homme d’un milieu encore
plus aisé que le sien. Mais être
pauvre ne rend pas la famille de
Machuca meilleure : les moque-
ries accueillent Gonzalo, qui
passe pour un fils à papa égaré,
un faux frère...
A travers une reconstitution des
années 70 très juste, Andrés
Wood décrit une société chi-
lienne étouffante, minée par les
tensions. La belle amitié de ses
personnages est vite rattrapée
par l’amertume d’une vie où tout
devient politique, où chacun est
d’abord un ennemi de classe.
Même leur flirt avec la jeune
cousine de Machuca perd son
innocence, quand l’initiation sen-
timentale et ses jeux improvisés,
joliment décrits, croise le destin
tragique de tout un pays. Cette
manière décalée d’aborder la réa-
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lité historique fait toute l’origi-
nalité du film, même si on peut
regretter que le passage des des-
tins individuels à l’histoire collec-
tive manque un peu de lyrisme.
Mais, jusque dans les moments
les plus convenus, Andrés Wood
garde cette générosité du regard
où l’on sent l’influence (reven-
diquée) de Truffaut et de Louis
Malle. On pense en l’occurren-
ce beaucoup à
Au revoir les
enfants
. Référence heureuse.
Frédéric Strauss
Télérama n°2871 - 22 janv 2005
Entretien avec le réalisa-
teur
Comment ce projet est-il né ? Est-
il lié uniquement à vos souvenirs
d’enfance ?
C’est un film qui a de multiples
origines. J’avais au départ été
séduit par une ébauche de projet
de l’un des scénaristes de mon
précédent film,
La Fièvre de
l’ormeau
: l’intrigue se dérou-
lait en 1978 et les protagonistes
étaient un tandem d’adolescents,
tous deux fans du film
La Fièvre
du samedi soir
et de sa musi-
que. En discutant avec le scé-
nariste en question, je me suis
rendu compte que nos points de
vue sur ce projet étaient radica-
lement opposés. C’est ma femme
qui m’a fait comprendre que le
film que je voulais réaliser con-
cernait mon expérience du collè-
ge. J’ai contacté Roberto Brodsky,
avec qui j’avais travaillé sur un
documentaire sur cette époque
réalisé pour la télévision, et j’ai
ensuite sollicité Mamoun Hassan.
Tous deux ont nourri le scénario
final de souvenirs personnels de
leur enfance.
Vous aviez déjà réalisé deux
autres films avant
Mon Ami
Machuca
. Pourquoi avoir atten-
du votre troisième long métrage
pour aborder cette période ?
Je ne sais pas exactement pour-
quoi. Dans mes deux premiers
films, comme dans
Mon Ami
Machuca
, les thèmes que
j’aborde me sont venus de maniè-
re spontanée. Et ce que je peux
dire, sans le moindre doute, c’est
que nous pratiquons beaucoup
l’autocensure dans notre métier.
D’autant que les événements qui
se sont déroulés en 1973 con-
tinuent à diviser profondément
le pays, et qu’il n’est pas facile
de les aborder au cinéma. D’une
certaine façon, je pense que je
n’étais pas assez mûr auparavant
pour avoir une opinion tranchée
sur ces événements et cette épo-
que.
Le film retrace une prise de cons-
cience politique qui se forge dans
la rue, sur le terrain pour ainsi
dire...
Dans les années 70 et 80, la poli-
tique était notre quotidien. Tout
le monde appartenait à un parti.
Même si j’étais alors très jeune,
j’ai conservé cela profondément
enraciné en moi.
La réaction de Gonzalo Infante
est-elle typique des jeunes bour-
geois de l’époque, dont les idées
sont progressistes, mais qui res-
tent conscients de leur apparte-
nance sociale ?
Pour moi, Gonzalo n’a rien d’un
personnage stéréotypé et son
comportement est au contraire
tout à fait singulier. S’il s’en-
tend bien avec Pedro Machuca,
c’est parce qu’ils ont tous deux
pas mal de choses en commun
– même s’ils n’ont pas les mêmes
opinions politiques.
La toile de fond politique est sou-
vent évoquée par des plans sur
diverses inscriptions : slogans
sur un mur, affiches, coupures
de presse, banderoles dans une
manifestation...
La toile de fond du film corres-
pond tout à fait à la situation
qu’on a voulu dépeindre. Nous
avons cherché à évoquer cette
époque à travers des éléments
immédiatement perceptibles,
comme les inscriptions et les
affiches, mais aussi en livrant au
spectateur des informations plus
subtiles, à travers les mimiques
et les expressions des visages
des protagonistes. Le film joue
sur plusieurs registres, mais le
contexte politique et social est
primordial à mes yeux.
L’un des plans les plus tristes est
sans doute la disparition du slo-
gan
«No a la guerra civil»
sur un
mur...
Ce qui est assez paradoxal, c’est
que les communistes souhaitaient
préserver la démocratie, tandis
que leurs alliés, comme leurs
ennemis, cherchaient l’affronte-
ment. En un sens, la scène où
l’on découvre que la fumée d’un
incendie a effacé le mot «No» est
encore plus triste...
Pouvez-vous me parler du person-
nage du prêtre marxiste d’origine
américaine ? Pour vous, est-il un
utopiste absolu ?
Le véritable prêtre, qui a inspiré
le père MacEnroe, n’aimait pas
vraiment qu’on l’assimile à un
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marxiste. C’était un utopiste, pas
franchement pragmatique, mais
c’était un authentique héros, de
même qu’Allende était un héros.
C’est grâce au père Whelan que
j’ai pu écrire le personnage du
père MacEnroe.
Y a-t-il des cinéastes ou des films
qui vous ont particulièrement
marqué ? Comme Ken Loach ? Ou
le film
Il pleut sur Santiago
?
J’admire beaucoup de cinéastes,
mais l’influence que je revendi-
que pour ce film est clairement le
cinéma de François Truffaut et de
Louis Malle.
Au-delà du clivage social per-
ceptible dans le collège, il y a
un clivage ethnique entre jeunes
d’origine européenne et jeunes
d’origine indienne...
Il y a effectivement un clivage
qui tient à la couleur de peau des
collégiens. Mais la véritable ligne
de fracture entre les jeunes est
essentiellement sociale et finan-
cière.
Il y a dans le film quelques
moments de légèreté et d’insou-
ciance, comme lorsque les deux
garçons embrassent une fille pour
la première fois…
Quand j’ai commencé à me remé-
morer ces années, je me suis
rendu compte que, malgré la
situation politique troublée, on
avait alors un sentiment de liber-
té et de bonheur. Je voulais qu’on
le ressente dans le film.
(…) Que pensez-vous des cinéas-
tes chiliens qui ont quitté le pays
en 1973, comme Miguel Littin,
Raul Ruiz, Patricio Guzman ou
Helvio Soto ?
J’ai beaucoup de respect pour
eux. En faisant ce film, j’ai cher-
ché à leur rendre hommage.
Dossier de presse
Le réalisateur
Andrés Wood est né en 1965 à
Santiago. Après des études d’éco-
nomie au Chili (1984-1988), il part
en 1990 poursuivre des études
cinématographiques à l’Univer-
sité de New York. En 1992, il réa-
lise son premier court-métrage,
Idilio
, suivi de
Reunión de
Familia
en 1994, qui lui vaut le
prix du Meilleur Film au festival
de Santiago en 1994, celui de
Meilleur Réalisateur au festival
de Viña del Mar en 1995, et une
sélection officielle au festival de
Clermont-Ferrand la même année.
Son premier long-métrage,
Historias de Fútbol
sort au
Chili en 1997. Sa Première
internationale a lieu au festival
de Montréal, mais c’est au fes-
tival de San Sebastián qu’il est
présenté pour la première fois
en Europe. En plus d’être sacré
Meilleur Premier Film en 1998,
au Festival de Carthagène, et
d’obtenir le Prix de la Casa de
America à Madrid, Andrés Wood
est reconnu Meilleur Réalisateur
de l’année 1997 au festival de
Huelva.En 1998, il est réalisateur
et co-scénariste d’une mini-série
pour la télévision,
El Desquite
,
qui obtient le Prix du Conseil
National de la télévision chi-
lienne.
La Fiebre del loco
(
La
Fièvre de l’ormeau
), son second
long métrage, réalisé en 2000, est
sélectionné en 2001 aux festivals
de Venise (Cinéma au présent),
de Toronto, de Biarritz où il est
choisi pour être projeté en numé-
rique, et au Festival de Sundance.
Il est primé à Carthagène, Lérida,
Lima, Biarritz et Madrid. En 1999,
son scénario avait déjà remporté
le Prix Canal Plus Espagne, au
Festival de la Havane. A côté
de ses longs métrages, Andrés
Wood réalise également des films
publicitaires au sein de sa société
de production basée à Santiago,
Wood Productions.
Mon Ami
Machuca
est son troisième long
métrage. Andrés Wood a co-écrit
le scénario de ses trois longs
métrages.
Dossier de presse
Filmographie
Téléfilm :
El Desquite
1998
Courts métrages :
Idilio
1992
Reunión de Familia
1994
Longs métrages :
Historias de Fútbol
1997
La Fiebre del loco
2000
Mon ami Machuca
2004
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Revue de presse importante
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