Iran-Occident :trente ans de clichés et d’incompréhension ’était il y a un an, le 13 juin.de la liberté!» Depuis la nuit précé-rans (gardiens de la Révolution) armés Téhéran était en état de siègedente, l’Iran était en ébullition.de matraques, de gaz lacrmogènes et avec, dans les rues, des auto-A l’issue du premier tour de l’élecfusils à balles réelles. Tout au long- de bCiotapCn.tSsuhrulrelatioeitntd«esAillmahmeouAkbar». Lesvoix. Des résultats considérés commetre prison d’Evin que pour paraître dans bus en flammes et des troupestion présidentielle, on donnait le pré-de l’été et de l’automne, des milliers anti-émeutes en tenue de Robo-sident sortant, Mahmoud Ahmadine-de personnes furent arrêtées. Les plus bles, les ha-jad, vainqueur avec plus de 60 % desconnues ne sont ressorties de la sinis-cris se relayaient de terrasse en terras-un procès de masse, accablées par dessuspects par beaucoup d’Iraniens. En se, comme aux grandes heures de laquelques heures, l’ambiance basculaaveux arrachés sous la torture. Certai-révolution qui renversa le chah en 1979.d’une campagne électorale euphoriquenes succombèrent, d’autres furent pen-Nous avions trouvé refuge chez Afchin,à la répression sanglante. Les cortègesdues pour l’exemple. un ami graphiste. Il était surexcité. «Jebariolés d’hommes et de femmes chan-Le soulèvement de l’année dernière viens de ramener ma mère âgée detant l’espoir de changement se muè-e trouve ses racines au début duXXsiècle 71 ans, dit-il. Elle était à deux rues d’ici,rent en manifestants du «mouvement en train de mettre le feu à des poubel-vert». Ils criaient «mort au dictateur»En l’absence de journalistes étran-les. Ah, l’odeur des poubelles quiet étaient aussitôt chargés par les bassi-gers (ils avaient été obligés de quitter brûlent,ajoutaAfchin,c’estleparfumdjis (miliciens islamiques) et les pasda-le pas vers le 20 juin), les protesta-taires racontèrent eux-mêmes leurs souffrances, en prenant des photos et tournant des films avec leur téléphone portable qu’ils publièrent sur des sites comme Facebook, Twitter ou Youtu-be. A Paris, Londres ou Washington, chacun fut impressionné par la moder-nité et l’ouverture sur le monde de ce «mouvement vert», qui utilisait les der-niers moens de communication, l’In-ternet et l’ensemble de ses réseaux so-ciaux, contre un régime islamique, arriéré et violent. Après trente ans d’in-compréhension, c’était comme si l’Occident retrouvait ses propres en-fants dans les rues de Téhéran. Depuis la révolution de 1979, les télévisions nous avaient habitués aux images de foules fanatisées par une théocratie moenâgeuse, des femmes en tchador portant kalachnikov et criant «mort à l’Amérique», des hommes barbus qui défilaient en se fouettant le dos. Et voi-là que les rebelles iraniens nous res-semblaient et paraissaient nous tendre les bras. Les choses sont pourtant plus compliquées en Iran que ne le laissent Soudain, en 2009, de toutsupposer les clichés dont ce pas est jeunes manifestants accablé depuis trente ans. connectés avec le monde apparaissaient sur les écrans occidentaux.