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MusÈedelÕArmÈe
D…PARTEMENT MODERNE
PARCOURS P…DAGOGIQUE
A C T I O N P … D A G O G I Q U E
NapolÈon Bonaparte ‡ lÕHÙtel national des Invalides
Ce parcours s'effectue dans les salles du département moderne du Musée de l'Armée puis sous le Dôme des Invalides où er se trouve le tombeau de l'empereur Napoléon I . Les collections exposées, très riches pour cette période, permettent d'illustrer l'ascension du jeune officier jusqu'au Consulat et à l'Empire. Elles présentent notamment des objets personnels de l'Empereur et de ses proches, des tenues et des accessoires évoquant le luxe de la cour impériale. Plusieurs salles consacrées aux armées évoquent en parallèle les guerres menées par la France contre les coalitions de grandes puissances européennes. Les batailles d'Austerlitz (1805) et de Waterloo (1815) sont reconstituées par l'intermédiaire d'un planrelief animé. L'œuvre politique du Consulat et de l'Empire est présentée sous le dôme de l'église SaintLouis des Invalides, le long de la galerie circulaire entourant le er sarcophage de Napoléon I .
Un jeune officier dans la Révolution Né à Ajaccio, le 15 août 1769, un an après le rattachement de la Corse à la France, Napoléon Bonaparte est admis, à l'âge de dix ans au collège royal de Brienne. Il complète sa formation à l'école militaire de Paris dont il réussit le concours de sortie à l'âge de seize ans. La modestie de son mobilier lorsqu'il est en garnison à Auxonne témoigne des ressources modestes du jeune officier d'artillerie. En 1789, âgé de vingt ans, Napoléon Bonaparte voit surtout, dans les
Depuis le 20 avril 1792, la France a déclaré la guerre à l'Autriche. Il s'agit de mettre fin aux intrigues de Louis XVI, mais aussi d'étendre la Révolution en Europe et de délivrer les peuples asservis. Au nom du«droit des peuples à disposer d'euxmêmes»,la Savoie et le comté de Nice, après Avignon et le comtat venaissin, obtiennent leur rattachement à la France. Les troupes françaises sont souvent accueillies en libératrices même si leurs exactions refroidissent par la suite l'ardeur populaire. Cette dynamique révolutionnaire inquiète les monarques européens qui se coalisent pour la combattre. Sous le Directoire, à partir de 1795, les conquêtes changent en partie de signification : il s'agit d'atteindre les« frontières naturelles »de la France, avec en outre la constitution d'un glacis protecteur de«républiques sœurs »: cellesci doivent verser un tribut, fournir des contingents militaires et aligner leur politique étrangère sur celle de la France.
Mobilier d’Auxonne Inv. : Ca3. © Paris, Musée de l'Armée, photo Drhap.
bouleversements de la Révolution, l'opportunité de prendre une part active à l'émancipation de la Corse, son île natale. C'est un échec ; l'hostilité du nationaliste Paoli contraint la famille Bonaparte à l'exil sur le continent. En 1793, Napoléon Bonaparte se rallie à la fois à la France et à la Révolution.
En 1793, la République affronte sur ses frontières la première coalition*des monarques d'Europe. À l'intérieur, l'exécution du roi et les conflits politiques au sein de la Convention déclenchent une guerre civile, qui se propage dans une soixantaine de
*1792 : Russie, Sardaigne, Espagne, DeuxSiciles, Prusse, Autriche, GrandeBretagne (à partir de 1793).
départements. La Terreur, qui lui répond, débute en maijuin. En juillet, Robespierre prend la tête du Comité de salut public. Ses représentants en mission aux armées remarquent Bonaparte pendant le siège de Toulon (qui a été livré aux Anglais par les contrerévolutionnaires). L'action du jeune officier à la tête de l'artillerie est déterminante pour la victoire et lui vaut une promotion, d'autant qu'il affiche des opinions politiques (en faveur d'un pouvoir politique fort et d'un État centralisé) proches de celles des Jacobins. L'époque permet des ascensions exceptionnelles : le jeune commandant est directement promu général de brigade. La chute de Robespierre compromet ce début prometteur. Tandis que de jeunes généraux, Jourdan, Hoche, Moreau, Pichegru mènent les armées de la Révolution, Bonaparte est en disgrâce à Paris. Il fait cependant la rencontre de Joséphine de Beauharnais, une relation de Barras, alors très influent au sein de la Convention thermidorienne.
La révélation Lorsque Barras doit réprimer l'insurrection du 19 Vendémiaire an IV (11 octobre 1795), il fait appel à Brune, Murat et Bonaparte dont la compétence et l'énergie sauvent la Convention. La récompense suit : Bonaparte est promu général de division et reçoit, en mars 1796, le commandement de l'armée d'Italie qu'il rejoint quelques jours après son mariage avec Joséphine. L'Italie est alors un théâtre secondaire par rapport aux opérations sur le Rhin. Les troupes de l'armée d'Italie manquent de tout et ont une réputation d'indiscipline ; elles sont néanmoins Planrelief de la bataille du pont de Lodi, 10 mai 1796. Dépôt du musée des Plansreliefs. très aguerries. Le planrelief de Lodi exposé par © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06505675.(s 257) le musée a été réalisé à la demande de Bonaparte devenu Premier Consul. Cette victoire obtenue contre les Autrichiens n'est pas militairement décisive mais, elle constitue une étape dans le parcours personnel de Bonaparte, le moment où il a commencé à croire en son destin exceptionnel. Pendant la bataille, l'armée voit son général aux avantpostes veiller à tout et régler personnellement le service de l'artillerie. Il y gagne le sobriquet affectueux de «petit caporal». Dans son entourage on trouve Masséna, Augereau, Sérurier, Berthier, Marmont, Bernadotte, futurs maréchaux d'Empire. La première campagne d'Italie révèle les talents militaires mais aussi la stature d'homme politique de Napoléon Bonaparte. Depuis l'Italie, il renfloue les finances du Directoire et expédie en France de nombreuses œuvres d'art, au titre des contributions de guerre. Sans attendre les plénipotentiaires du gouvernement, il contraint l'Autriche à signer le 17 octobre 1797 la paix de Campoformio qui donne à la France les provinces belges et la rive gauche du Rhin. Bonaparte réunit les territoires italiens libérés de leurs anciens maîtres dans une République cisalpine qu'il dote d'une constitution (le drapeau rouge, vert, blanc, apparaît à cette occasion). Grâce à une adroite propagande (bulletins de victoire, envois de trophées et de délégations) le nom de Bonaparte s'impose rapidement aux Français comme celui d'un général victorieux qui apporte la paix.
Le rêve oriental Ce somptueux harnachement oriental a été recueilli sur le champ de bataille des Pyramides où les troupes françaises, quelques jours après leur débarquement en Égypte, en juillet 1798, remportent une victoire décisive sur les mamelouks, les troupes du sultan ottoman. L'expédition en Égypte, décidée par le Directoire, est dirigée contre les intérêts commerciaux de la GrandeBretagne en Orient (la route des Indes). La guerre économique semble être la meilleure solution tant que la puissance navale de ce pays interdit d'attaquer son territoire. Elle permet aussi d'éloigner
Harnachement de Mamelouk recueilli sur le champ de bataille des Pyramides. Inv. : 5169 I ; Cd 71. © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06510120 258.(s )
un général trop populaire. Bonaparte, sensible au rêve oriental, prend la tête de l'expédition. Il emmène avec lui 150 savants et artistes destinés à approfondir la connaissance de l'Égypte ancienne. Coupé de la France après la destruction de sa flotte par l'amiral Nelson, Bonaparte suit les nouvelles du pays par l'intermédiaire de la presse anglaise. Elles sont alarmantes. Aux désordres intérieurs du Directoire s'ajoutent des revers militaires face à une nouvelle coalition. Jourdan recule sur le Rhin, l'Italie est perdue. Confiant l'expédition à Kléber, Bonaparte décide de rentrer en France. Il échappe aux croisières anglaises et débarque à Fréjus. De la Provence jusqu'à Paris, où il arrive le 16 octobre 1799, les populations l'acclament.
Le Consulat À Paris, le directeur Sieyès est au cœur d'un projet de coup d'État pour en finir avec les désordres du Directoire tout en évitant le retour des Bourbons ou de la terreur jacobine. Il cherche un «bras armé» ; d'autres généraux pressentis se sont récusés. Joseph et Lucien Bonaparte, Talleyrand et un proche de Fouché lui présentent Napoléon. Le coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre 1799) se déroule avec le soutien de troupes acquises à Bonaparte. Après quelques péripéties, une petite cinquantaine de députés, favorables au changement ou apeurés, confie le pouvoir à un triumvirat composé de Bonaparte, Sieyès et Ducos. La Constitution de l'an VIII, publiée le 13 décembre 1799, donne les pleins pouvoirs à Bonaparte, nommé Premier Consul pour une période de dix ans. Sieyès et Ducos n'ont qu'une voix consultative. L'opinion publique plébiscite ce nouveau régime qui répond aux aspirations de la bourgeoisie : stabilité politique, respect de la propriété et de l'égalité en droit. L'œuvre politique accomplie par le pouvoir entre 1799 et 1804 est impressionnante : réconciliation nationale, apaisement religieux, mise en place d'institutions nouvelles (création du Conseil d'État, institution des préfets, élaboration du Code civil, etc.) dont beaucoup subsistent encore aujourd'hui. Ces réalisations sont évoquées sous le Dôme des Invalides, autour du tombeau de l'Empereur. Au mois de mai 1800, le Premier Consul prend le risque de quitter Paris où sa situation n'est pasCréation du Code civil des Français, par PierreCharles Simart (18061857) © Paris, Musée de l'Armée/RMN 05 encore fermement 533896.(Dôme) assurée pour mener personnellement une deuxième campagne en Italie. Les Autrichiens ont repris la plaine du Pô et assiègent Masséna dans Gênes. Monté sur un mulet (le peintre David le transformera en cheval fougueux), Bonaparte franchit le col du Grand SaintBernard encore enneigé. Le Musée de l'Armée expose la tenue que portait Bonaparte, le 14 juin 1800, à la bataille de Marengo. Mal engagée, la rencontre tourne en faveur des Français ; le Premier Consul fait un retour triomphal à Paris. En décembre, Moreau remporte la victoire décisive de Hohenlinden qui ouvre la route de Vienne. La paix de Lunéville, signée avec l'Autriche le 9 février 1801 renforce le traité de Campoformio. La vallée du Rhin, de la Suisse à la Hollande, constitue la nouvelle frontière entre la France et les États allemands. Lorsque l'Angleterre signe la paix d'Amiens, négociée par Joseph Bonaparte, le 27 mars 1802, la France connaît la paix pour la première fois depuis vingt ans. L'habit de général de division porté par Bonaparte à la Ces succès militaires et politiques aboutissent à unsenatusconsulte bataille de Marengo ,14 juin 1800. Inv. : Ca 14 ; P 601.1 © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06505728.(s 259) (une décision du Sénat, plus haute instance législative du régime) qui confère à Bonaparte le consulat à vie. Le plébiscite de juillet 1802 lui assure la légitimité populaire. Son autorité ainsi renforcée, Bonaparte donne à son gouvernement une tournure de plus en plus autocratique.
er Napoléon I sur le trône impérial, 1806, par JeanAugusteDominique Ingres (17801867). Inv. : 4 ; Ea 89.1 ; INV 5420. © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06501469.(s 263)
L’Empereur Les complots et tentatives d'assassinat contre le Premier Consul, largement commentés par la presse, entretiennent l'opinion publique dans la crainte d'un retour des Bourbons, qui affichent leur volonté de revenir sur les acquis matériels et juridiques de la Révolution formalisés par le Consulat. Se pose alors la question de la succession de Bonaparte en cas de disparition prématurée. La réponse proposée est un retour à la transmission héréditaire du pouvoir, censée assurer la stabilité intérieure tout en facilitant les rapports de la France avec les monarchies étrangères. Par lesenatusconsultedu 18 mai 1804,«Le gouvernement de la République est confié à un empereur, qui prend le titre d'Empereur des Français… Napoléon Bonaparte, premier consul actuel de la République, est Empereur des Français».La dignité impériale est ensuite déclarée héréditaire. Napoléon Bonaparte soumet«à la sanction du peuple la loi de l'hérédité». Une nouvelle fois conforté par un plébiscite, il est sacré empereur dans la cathédrale NotreDame de Paris, le 2 décembre 1804, en présence du pape. Le tableau réalisé par Ingres er «Napoléon I sur le trône impérial»détaille les symboles choisis pour la cérémonie. Ils font référence à Charlemagne et à l'empire romain, pour se démarquer du régime monarchique auquel a mis fin la Révolution. À l'instar de Charlemagne, Napoléon ceint la couronne de fer à Milan, le 26 mai 1805, devenant roi d'Italie.
La cour impériale er Pour imposer l'Empire aux monarques d'Europe, Napoléon I organise minutieusement une cour fastueuse. Habits de cour, épées, bâtons de maréchaux reflètent l'éclat ostentatoire de la noblesse impériale créée par l'Empereur. Les commandes de la cour doivent relancer l'industrie de luxe française et favoriser le développement des arts. Les militaires y sont largement représentés. Pour ses compagnons, Napoléon restaure le maréchalat supprimé par la Révolution. Les maréchaux d'Empire ont droit à l'appellation de «cousins» de l'Empereur, ils occupent le sommet de la hiérarchie militaire et reçoivent des titres de noblesse en relation avec leurs faits d'armes. Napoléon place également, dans les années qui suivent, des membres de sa famille à la tête des États vassaux de l'Empire et favorise les mariages avec les grandes familles aristocratiques d'Europe.
L'aîné, Joseph, est roi de Naples en 18061808, puis d'Espagne en 18081813. Elisa est Grande duchesse de Toscane de 1806 à 1814. Louis, marié à Hortense de Beauharnais, est roi de Hollande en 1806. En désaccord avec son frère, il abdique en 1810. Eugène de Beauharnais, marié à Augusta de Bavière, devient viceroi d'Italie de 1806 à 1814. Jérôme, marié à Catherine de Wurtemberg, est roi de Westphalie de 1807 à 1814. Enfin, Caroline et son mari Murat sont faits reine et roi de Naples à parti de 1808.
Portrait de Joachim Murat, maréchal d'Empire, peint vers 1805 par François Pascal Simon Gérard (baron) (17701837). Inv. : 4491 DEP. © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06505701.(s 261)
Les guerres font l’Empire L'institutionnalisation de l'Empire ne met pas fin à l'hostilité des souverains européens. L'Angleterre reprend la guerre dès mai 1803, particulièrement dans les colonies et devient le moteur des coalitions successives nouées contre l'Empire. La Russie, l'Autriche et la Prusse n'admettent pas Napoléon, traité en parvenu. Le désastre naval de Trafalgar, le 21 octobre 1805, anéantit tout projet de débarquement français en Angleterre. Napoléon reprend l'idée de la guerre économique sous la forme d'un blocus continental prohibant le commerce avec cette nation. Faute de pouvoir affronter l'instigateur des coalitions, il se retourne contre ses alliés. Les coalisés sont tour à tour battus : les Autrichiens à Austerlitz en 1805, la Prusse à Iéna en 1806, la Russie à Friedland en 1807. La victoire d'Austerlitz remportée un an jour pour jour après le sacre fait l'objet d'une planrelief animé. Ces victoires répétées mettent Napoléon en mesure de redessiner la carte de l'Europe. L'Italie est sous son autorité, à l'exception des États du pape. Le Saint Empire romain germanique disparaît en même temps que la domination des Habsbourg. À sa place, Napoléon regroupe des États allemands, moins nombreux mais agrandis, dans la Confédération du Rhin. Aux dépens de la Prusse et de l'Autriche, il fait revivre la Pologne sous le nom de grandduché de Varsovie et crée un royaume de Westphalie pour son frère Jérôme. Ces États vassaux améliorent le glacis protecteur de la France, fournissent tributs et contingents militaires ; en échange, ils se sont protégés des visées expansionnistes de leurs puissants voisins russe, autrichien ou prussien. Leurs souverains sont incités à promulguer des constitutions et particulièrement à adopter le Code civil qui transforme les sociétés en profondeur, sans provoquer l'aristocratie au pouvoir. La Prusse ellemême abolit le servage dans ses États. L'Autriche, la Russie et la Prusse, après la paix de Tilsit (juillet 1807), semblent renoncer à leur hostilité à l'encontre de l'Empire.
La Garde impériale Chargée de la protection de l'Empereur, la Garde impériale est un corps privilégié dont les membres bénéficient d'un rang et d'une solde supérieurs au reste des troupes. Elle incorpore les meilleurs éléments de chaque spécialité d'armes : infanterie, cavalerie, artillerie, train, sapeurs du génie, marins. Ses effectifs connaissent une croissance exceptionnelle, passant de près de 8 000 hommes en 1804 à 112 000 en 1814 (elle représente alors un quart de l'armée). La seule présence de la Garde sur le champ de bataille a un impact psychologique considérable, tant sur les troupes françaises que sur celles de l'ennemi. Elle constitue les unités de réserve ; lorsqu'elle est engagée, elle emporte généralement la décision (Eylau, Montmirail), à la notable exception de Waterloo.
La Grande armée Le rassemblement des armées et des unités de la Garde, lorsqu'il est commandé directement par l'Empereur, forme la Grande armée. L'armée du Premier Empire est l'héritière de l'armée de la Révolution. Le recrutement repose sur la loi JourdanDelbrel de septembre 1798 instaurant la conscription. Les mobilisés, âgés de vingt à vingtcinq ans, sont désignés à l'issue d'un tirage au sort  l'achat d'un remplaçant est toutefois possible  et doivent effectuer un service militaire d'une durée illimitée. Ce procédé est très largement utilisé par er Napoléon I qui lève, de 1800 à 1814, 2 300 000 hommes (7 % de la population française). En 17961797, les forces armées de la France rassemblent 400 000 hommes ; en 1812, la Grande armée atteint plus de 600 000 hommes. Si ce système de conscription (atténuée) permet de réunir des effectifs considérables, il Grenadier à pied de la Garde Impériale est impopulaire, entraînant des phénomènes d'insoumission et d'automutilation chez Premier Empire. Inv. : Ga 27 © Paris, Musée de les conscrits, ce qui explique sa suppression théorique dans l'enthousiasme général l'Armée/RMN 07533698.(s 271) par Louis XVIII en 1814 (une conscription atténuée déguisée est officiellement rétablie quatre ans après par la loi GouvionSaintCyr). Les uniformes et les emblèmes restent également ceux des armées révolutionnaires : habit bleu national pour l'infan terie de ligne, drapeau tricolore (la disposition des couleurs bleu blanc rouge en bandes verticales est adoptée en 1812 pour faciliter l'inscription des noms de batailles). Le passage à l'Empire y ajoute l'aigle impériale et les abeilles. L'armement
Action pÈdagogique de MusÈe de lÕArmÈe - HÙtel des Invalides - 129 rue de Grenelle -75700 Paris 07SP tÈl. : 33 (0)1 44 42 51 73 - fax : 33 (0)1 44 42 33 62 - mail : jeunes-ma@invalides.org - www.invalides.org
Modèle réduit de voiturepièce de campagne de 4, modèle 1764, du système Gribeauval, à l'échelle 1/4. Inv.: O 83 ; O 106 © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06 505631.(s 253)
connaît assez peu de changements : il est princi palement constitué du fusil à silex modèle 1777, muni d'une baïonnette et du système d'artillerie de Gribeauval. Beaucoup d'officiers de la Grande armée sont d'origine modeste et doivent leur prodigieuse ascension aux campagnes de la Révolution qui ont, conjointement à la désorganisation de l'ancienne armée royale, favorisé l'émergence de jeunes talents. L'émulation est entretenue par des récompenses variées (augmen tations de solde, élévations en grade, etc.) Par souci d'égalité entre les Français, les décorations du régime monarchique sont supprimées pendant la Révolution. Les soldats valeureux reçoivent des armes de récompense, appelées ensuite armes d'honneur. Elles constituent le premier pas vers l'institution, en 1802, de la Légion d'honneur, ordre national décerné aux militaires et aux civils méritants.
Les collections portant sur les armées du Premier Empire comportent des objets concernant la vie quotidienne aux armées et le service de santé. Bien que celuici soit insuffisant face aux épidémies ou au nombre de blessés, il est marqué par l'émergence de quel ques grandes personnalités Trousse de première urgence de chirurgien, avec comme les médecins instruments chirurgicaux, fabriquée vers 18001815. Inv. : 20383 M © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06Desgenettes et Coste ou 506002.(s 276) les chirurgiens Percy et Larrey. Chirurgien en chef de la Garde impériale, Dominique Larrey (17661842) met au point un système d'ambulances volantes et s'impose comme un précurseur de la chirurgie d'urgence en préconisant de nouvelles méthodes d'amputation limitant la douleur du soldat.
“La guerre est un art simple et tout d’exécution” Napoléon Bonaparte exploite au maximum de leurs possibilités l'armement et la tactique légués par l'Ancien Régime et la Révolution. Sur le plan stratégique, les victoires ont pour objectif d'ouvrir l'accès à la capitale adverse afin d'obtenir la signature de la paix. L'Empereur réalise de puissantes concentrations de troupes et d'artillerie en vue d'une bataille décisive et poursuit avec vigueur le vaincu, à la différence des e généraux du XVIII siècle. Affrontant le plus souvent des coalitions, il s'efforce d'être plus rapide que ses ennemis afin d'empêcher leur jonction et de les affronter séparément (il remporte ses victoires avec les jambes de ses soldats). Le terrain soigneusement étudié, ses décisions prises, il donne ses
Redingote et chapeau ayant appartenu à l'empereur Napoléon. Inv. : Ca 16 ; P 601.2. © Paris, Musée de l'Armée/ RMN 06505455.(s 275)
instructions au chef d'étatmajor, Berthier (qui remplit cette fonction depuis Marengo), qui les exécute avec rapidité et minutie (son absence se fait sentir à Waterloo). Le plus souvent, Napoléon opère une attaque de front en lien avec une manœuvre débordante sur les ailes de l'ennemi. Coiffé de son bicorne noir porté en bataille, vêtu de sa redingote grise dépourvue de marques de grade et de décorations, l'Empereur est facilement identifiable par les troupes avec lesquelles il partage les bivouacs. Un exemplaire de cette tenue légendaire est présenté dans l'environnement des objets personnels de l'Empereur en campagne. Sa simplicité, la proximité qu'il montre avec la troupe expliquent la popularité de Napoléon dans l'armée, encore fidèle à l'idéal révolutionnaire d'égalité. Il sait aussi l'exalter, avant les batailles par ses discours et surtout après par les comptesrendus adroitement enjolivés du Bulletin de la Grande Armée.
La guerre défait l’Empire À la fin de 1807, le blocus continental est presque complètement réalisé, sauf au Portugal, allié traditionnel de l'Angleterre. L'Espagne doit profiter du dépeçage de son voisin et fournit des troupes mais Napoléon sousestime l'activisme du clergé espagnol levé contre «l'antéchrist». L'insurrection de Madrid, en mai 1808, se déroule quelques jours avant que les Bourbons d'Espagne, divisés par leurs querelles familiales, ne renoncent au trône que Napoléon destine à son frère Joseph. Le 2 mai débute une guerre qui embrase l'ensemble de la péninsule ibérique jusqu'en 1814. Les opérations de guérilla et les batailles rangées sont meurtrières pour les contingents de l'armée d'Espagne. Pour la première fois, des troupes anglaises participent aux combats terrestres. Dans le même temps, le blocus provoque une crise économique. Le pape qui le refuse est retenu prisonnier. Ses États comme ceux de la Hollande, après l'abdication de Louis, sont annexés à la France qui compte alors 130 départements. Profitant de ce contexte et du front ouvert en Espagne, l'Autriche et la Russie reprennent les armes. Bernadotte, maréchal d'Empire, devenu héritier du roi de Suède, rallie le tsar. Fouilles archéologiques de Vilnius. © Y. Ardagna(s 278) L'Autriche, de nouveau battue en 1809 à Wagram, vit une seconde er occupation française. L'empereur François I donne sa fille MarieLouise en mariage à Napoléon, désireux d'assurer sa succession. Un fils, le roi de Rome, naît en 1811. Cette union comble l'Empereur mais ne lui apporte pas de réels soutiens. Contre la Russie, il réunit 600 000 hommes. Les États vassaux et alliés fournissent plus d'effectifs que les 130 départements français. En juin 1812, «l'Armée des vingt nations» entre en Russie. Elle connaît des succès initiaux, remporte difficilement la bataille de la Moskova (Borodino) et occupe Moscou mais la stratégie russe du recul et de la terre brûlée contraint Napoléon à la retraite. Le passage de la Bérézina est un épisode tragique de cette retraite. L'hiver russe, la faim et les épidémies détruisent la Grande armée. À l'annonce de ce désastre, la GrandeBretagne, la Prusse, la Russie, l'Autriche et la Suède forment une sixième coalition. Napoléon lève une nouvelle armée, remporte encore quelques succès mais l'Allemagne est perdue en 1813 après la défaite de Leipzig («la bataille des nations»). La France est envahie par trois armées convergentes qui entrent à Paris le 31 mars 1814. Aux Invalides, le maréchal Sérurier fait brûler les drapeaux pris à l'ennemi déposés dans l'église SaintLouis afin qu'ils ne tombent pas entre les mains des coalisés. Talleyrand fait voter la déchéance de l'Empereur et la restauration des Bourbons.
Dans son portraitNapoléon à Fontainebleau, le 31 mars 1814, Paul Delaroche donne une illustre romantique de la détresse de l'Empereur lorsque, abandonné par ses maréchaux, il doit se résoudre à abdiquer, le 4 avril, en faveur de son fils le roi de Rome, puis le 6 sans conditions.
Napoléon à Fontainebleau, le 31 mars 1814, peint en 1840 par Paul Delaroche, (17971856). Inv. : 11931 ; Ea 90.1. © Paris, Musée de l'Armée/RMN 06501957.(s 281)
Les Alliés lui laissent la souveraineté de l'île d'Elbe, située au large de la Corse et de la Toscane. En mars 1815, Napoléon débarque en Provence. Le retournement d'une large partie de l'opinion publique, irritée par les erreurs du gouvernement de Louis XVIII et des émigrés, est réel : la marche de l'Empereur vers Paris apparaît triomphale. Il reprend le pouvoir mais les coalisés refusent de l'accepter. L'aventure ne dure que «CentJours» et se termine par la défaite de Waterloo (18 juin 1815). Un planrelief animé retrace le déroulement de la bataille, où le carabinier Antoine Fauveau, comme la majeure partie de la cavalerie impériale, trouve la mort. Après cet ultime revers, Napoléon est déporté par les Anglais à SainteHélène où il s'éteint le 5 mai 1821.
Le retour des Cendres et le tombeau En 1840, dixneuf ans après sa mort à SainteHélène, la légende napoléonienne est déjà solidement ancrée. Le roi LouisPhilippe pense rallier sinon les bonapartistes du moins l'opinion publique en rapatriant la dépouille du héros. La Grande Bretagne donne son accord. L'expédition est confiée au prince de Joinville, l'unCuirasse de carabinier d’Antoine Fauveau. Inv. : 507 71. © Paris, Musée de l'Armée/RMN des fils de LouisPhilippe. Le roi accueille en personne le cercueil impérial aux 06502220. Invalides, le 15 décembre 1840. L'architecte Louis Visconti est choisi pour édifier le tombeau définitif sous le Dôme des Invalides car son projet repose sur la création d'une excavation qui certes modifie l'architecture intérieure du monument, mais préserve cependant mieux que les autres projets le décor royal louisquatorzien de l'église. Les travaux commencés en 1842 s'achèvent onze ans plus tard. Louis Philippe est renversé en 1848, la Seconde République en 1851. C'est en 1861 que Napoléon III fait placer la dépouille de son oncle dans le sarcophage imaginé par Visconti. Le tombeau de l'Empereur comprend trois parties. Le centre de l'excavation, où s'élève le sarcophage, rappelle les grandes victoires du général. La cella présente une statue de Napoléon en costume de sacre et la liste chronologique de toutes ses victoires. Le long de la galerie circulaire, dix compositions sculptées dans le marbre évoquent l'œuvre politique et institutionnelle du Consulat et de l'Empire. Chaque composition met en scène un Napoléon vêtu à l'antique, devenant ainsi une figure intemporelle, mythique. Le langage est allégorique. Les compositions sculptées se lisent dans le sens des aiguilles d'une montre et se regroupent en deux séries. Les cinq premières sont consacrées à la refondation de la société française : la pacification inté rieure et la centralisation administrative (17 er Statue de Napoléon I en costume de sacre février 1800) pour le retour à l'ordre ; le par PierreCharles Simart (18061857), située dans la cella. Au pied de la statue se Conseil d'État (24 décembre 1799) et le Code trouve la sépulture de l'Aiglon, transféré aux civil (21 mars 1804) pour le rétablissement de Invalides en 1940, sur l'ordre d'Hitler. © Paris, la loi ; le Concordat (15 juillet 1801) pourMusée de l’Armée, Drhap.(Dôme) l'apaisement religieux. Les cinq compositions suivantes évoquent le bon fonctionnement de la société : l'Université, monopole d'État (1806), forme les cadres, la Cour des comptes (16 septembre 1807) contrôle les fonds publics ; le développement du commerce et de l'industrie assurent la prospérité, les grands travaux d'infrastructure et d'embellissement (arcs de triomphe, etc.) transforment la France. La Légion d'honneur (créée le 29 floréal an X, 19 mai 1802), récompense des bons serviteurs de l'État, conclut cette série (la première remise des étoiles de la Légion d'honneur a lieu dans l'église des Invalides le 15 juillet 1804). Création de l'Ordre de la Légion d'honneur, sculptée entre 1846 et 1853 (détail) ; PierreCharles Simart (18061857). © Paris, Musée de l'Armée/RMN 05533828.(Dôme)
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