De l application des mathématiques à l économie politique ( 1876) - article ; n°2 ; vol.4, pg 145-173
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De l'application des mathématiques à l'économie politique ( 1876) - article ; n°2 ; vol.4, pg 145-173

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Description

Revue française d'économie - Année 1989 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 145-173
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Walras
De l'application des mathématiques à l'économie politique (
1876)
In: Revue française d'économie. Volume 4 N°2, 1989. pp. 145-173.
Citer ce document / Cite this document :
Walras Léon. De l'application des mathématiques à l'économie politique ( 1876). In: Revue française d'économie. Volume 4
N°2, 1989. pp. 145-173.
doi : 10.3406/rfeco.1989.1219
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1989_num_4_2_1219Léon
WALRAS
De l'application
des mathématiques
à l'économie
politique (1876)
de compétents. le sérieuses, mathématiques que dire, M. le Cournot, dédain universellement celles usqu'à Parmi le du à en plus l'économie Dr les ces France, absolu. Whewell, tentatives derniers repoussée en politique (...) 1838, en faites temps, Angleterre, n'avaient en pour avait Г ce application sens, les été, vers rencontré hommes on les 1830, peut plus des Léon Walras 146
Nous croyons que la science se doit à elle-même
d'étudier une question agitée à l'heure qu'il est en Anglet
erre, en Hollande, en Italie, au Danemark ; et c'est pour
quoi nous demandons la permission de l'introduire auprès
de nos lecteurs. Quoique la méthode dont il s'agit
confirme hautement, loin de les infirmer, les grandes
conclusions posées par les maîtres de la science en ce qui
touche à la liberté de l'échange et de la production, et ne
menace que quelques exagérations du laisser-faire, laisser-
passer, quoique, pour employer les termes en vogue, elle
constitue non une révolution, mais une évolution scien
tifique, elle n'a reçu qu'un accueil des moins empressés
de la part des économistes attitrés qui, sans la discuter en
elle-même, lui ont opposé des fins de non-recevoir tout à
fait sommaires. Nous ne savons si nous nous faisons ill
usion ; mais nous croyons qu'il y a assez d'esprits indépen
dants et éclairés pour considérer l'économie politique
actuelle comme susceptible de faire encore quelques
progrès, de recevoir encore quelques perfectionnements,
soit de fond, soit dans la forme, pour consentir à examiner
de près la valeur d'une méthode qui, nous le répétons,
bien loin de ruiner l'édifice de la science économique, ne
prétend le reprendre en sous-œuvre que pour établir sur
de meilleurs fondements les parties principales, en laissant
tomber seulement quelques appendices sans élégance ni
solidité.
I
les Des l'augmentation motifs ouvriers d'une ébénistes de grève salaire que nous par nous eux expliquaient interrogions réclamée était comme un aussi jour quoi rasur
isonnable que justifiée. « II suffirait aux patrons, pour Walras 147 Léon
nous l'accorder, nous dit l'un d'eux, d'élever de dix francs
le prix d'un lit ».
« Mais croyez-vous donc, lui répondîmes-nous,
qu'il dépende des patrons de fixer le prix d'un lit ? S'il
en était ainsi, il me semble que, de l'humeur dont vous
me les dépeignez, Hs n'auraient pas attendu votre grève
pour élever ce prix de dix francs et même de plus ». La
conversation en resta là. Nos interlocuteurs n'avaient
aucun désir d'être éclairés ; et, de notre côté, nous ne
nous sentions en état de leur prêter que de très faibles
lumières. Nous pouvions bien leur affirmer que le prix
des marchandises ne dépendait pas de la volonté des mar
chands, mais quant à leur dire nettement de quoi dépend
ait ce prix, cela nous était alors tout-à-fait impossible.
Et nous savions qu'aucun économiste ne l'eût pu faire à
notre place.
Le prix des marchandises, eussent dit certains
d'entre eux, est réglé par la loi de l'offre et de la demande
— Soit ! Mais en quoi consiste cette loi de l'offre et de
la demande ? Ici, beaucoup se taisent prudemment.
Quelques-uns, plus hardis, répondent que le prix des mar
chandises est égal au rapport de la demande à V offre, qu'il
varie en raison directe de la demande et en raison inverse
de l'offre1. Nous ne savons si ces auteurs ont conscience
de faire ainsi des mathématiques ; sinon, ils en font
comme M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir. Il
n'y a, en effet, qu'à appeler p le prix, D la demande, О
l'offre, pour traduire l'une ou l'autre des deux phrases ci-
dessus par l'équation p — D/0. Reste seulement à définir
la demande et l'offre. C'est ce qu'on a essayé de faire de
plusieurs manières différentes ; mais, de quelque manière
qu'on s'y soit pris, il est toujours arrivé ou que la demande
et l'offre étaient elles-mêmes des quantités indéterminées
dont le rapport ne déterminait rien, ou qu'elles étaient
des quantités déterminées mais dont le rapport n'était Léon Walras 148
nullement égal au prix. Aussi la loi de l'offre et de la
demande est-elle, en général, aussitôt abandonnée que
proclamée.
Le prix des marchandises, eussent dit certains
autres économistes, ou les mêmes au besoin, est réglé par
le principe des frais de production. — A merveille ! Et
quel est ce principe ? C'est que le prix de vente des pro
duits est égal à leur prix de revient en services producteurs2 .
Nous ne sortons toujours pas, comme on voit, des mathé
matiques. Soit P le prix total des produits d'une entre
prise ; soient S, I, F les montants des salaires, des intérêts,
des fermages payés par l'entrepreneur dans le cours de la
production comme prix des services des facultés personn
elles, des capitaux et des terres, l'énoncé qui précède se
ramène à l'équation P = S + I + F. Les termes S, l, F
sont définis, reste seulement à les déterminer. Et, en effet,
si le prix des produits est déterminé par les prix des ser
vices producteurs, il faut nous dire par quoi est déterminé
le prix des services producteurs. Il ne manque pas, à vrai
dire, d'auteurs qui ne soupçonnent pas cette nécessité ;
mais il en est un certain nombre qui s'en sont aperçus et
qui ont entrepris de déterminer successivement soit le
taux, soit le montant, des salaires, des intérêts, et des
fermages.
Le taux des salaires, nous disent les plus autorisés,
se règle par le rapport du capital à la population1 '. Conti
nuons à préciser les définitions. D'abord, il paraît que le
taux en question est seulement le taux moyen des salaires.
Soit s ce taux. Ensuite, le capital dont il s'agit ici ne
comprend pas le capital fixe ; ce n'est même pas la totalité
du capital circulant : c'est seulement la partie de ce capital
destinée au paiement des salaires, ou le montant du fonds
de roulement du travail. Soit К ce montant. Enfin, la
population dont on nous parle ne comprend pas les per
sonnes oisives ; ce n'est même pas la totalité des per- Léon Walras 149
sonnes qui travaillent : c'est seulement l'ensemble de
celles d'entre ces personnes qui travaillent au prix d'un
salaire, ou le nombre des travailleurs salariés. Soit T ce
nombre. Voilà le taux des salaires, le capital et la popul
ation parfaitement définis, et l'on a l'équation s = K/T.
Reste à savoir ce que vaut cette équation. Or, tout
d'abord, remarquons ceci : ce n'est pas le taux moyen des
salaires qu'il nous faut, mais le taux des divers salaires
payés dans les diverses entreprises. Si les produits dont
nous voulons déterminer le prix sont des terrassements,
il nous faut le taux du salaire des ouvriers terrassiers ; si
ce sont des montres et des pendules, il nous faut le taux
du salaire des ouvriers horlogers. Ainsi, le taux moyen des
salaires, à supposer qu'il soit déterminé par la formule,
ne peut nous servir à rien ; mais l'est-il en réalité ?
En aucune façon. Le capital et la population, tels
qu'ils nous sont donnés, sont des quantités aussi parfa
itement indéterminées que parfaitement définies. Elles le
sont tellement que, bien loin que leur rapport puisse
déterminer le taux des salaires, elles dépendent elles-
mêmes de ce taux. Que le taux des salaires hausse ou
baisse, il est sûr que le montant du fonds de roulement
du travail augmentera ou diminuera par diminution ou
augmentation des autres fractions du capital c

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