Économie rurale - Année 1998 - Volume 245 - Numéro 1 - Pages 75-83À partir de l'analyse des transactions entre importateurs de fruits de contre saison et grande distribution, nous montrons qu'aucune forme de gouvernance définitivement supérieure aux autres parce que moins coûteuse ne s'impose. La coordination «marchande» permet les ajustements en volumes qu'une forte incertitude exogène impose. Elle est aussi le gage d'un maintien de la compétitivité prix des grandes surfaces. En revanche, elle ne permet pas d'obtenir une gestion satisfaisante de la qualité qui exige des investissements spécifiques. Telles sont les raisons pour lesquelles des «formes hybrides» sont mises en œuvre. Elles présentent néanmoins l'inconvénient de ne pas autoriser un niveau de flexibilité suffisant. Dès lors, les deux maillons de la filière se coordonnent en associant les deux formes de gouvernances qui se révèlent complémentaires plutôt que substituables. Sur le plan théorique, notre étude de cas confirme certaines intuitions williamsonniennes. En revanche, elle infirme l'idée que les choix de gouvernance sont faits en fonction des seuls coûts de transaction. Les agents recherchent des couples « propriété de coordination/coût de transaction ». Des formes discrètes de gouvernance peuvent être combinées pour obtenir des propriétés hybrides. Complementarities among governance structures : supplying supermarkets with off-season fruit Observed relationships between off-season fruits wholesaler-importers and supermarket retailers show that governance structures are selected not only to minimize transactions costs. « Market» enables the marketing chain to adjust flexibly to the high degree of uncertainty. It also enables buyers to benefit from low purchase prices. However, it fails to elicit satisfactory management of product quality when that requires specific investments. That is the reason for the design of« hybrid forms ». Hybrids, however, do not offer sufficient flexibility. As a result, the wholesaler-importers and supermarket retailers employ both forms of governance, which turn out to be complements rather than substitutes. From a theoretical point of view, our study confirms several william- sonian intuitions. However, it invalidates the idea that choices are made solely on the basis of transaction costs. We show that economic agents evaluate paired «coordination properties/transaction costs», and that discrete forms of governance can be combined to obtain hybrid properties. 9 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.