La répercussion des chocs d intérêt sur l économie française - article ; n°2 ; vol.4, pg 65-88
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Description

Revue française d'économie - Année 1989 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 65-88
La transmission internationale des mouvements de taux d'intérêt conduit naturellement à s'interroger sur l'incidence que ces oscillations peuvent créer sur l'économie française. Cette question revêt un intérêt direct de politique économique, puisque en ce début de 1989, plusieurs pays — dont le Royaume-Uni — voient dans les taux l'instrument essentiel de régulation de la demande intérieure. Partant d'une analyse de la structure de bilan du système bancaire, cet article montre d'abord que l'économie française reste majoritairement « intermédiée », avec pour conséquence que les mouvements de taux qui affectent le passif des institutions financières ne se répercutent que de façon amortie sur les conditions de crédits à la clientèle. En outre, à la notable exception de l'investissement en logement, il apparaît que les principales composantes de la demande, et notamment la consommation des ménages, restent assez peu sensibles aux oscillations de taux — tout au moins en courte période. L'amélioration de la situation des entreprises, qui permet de forts taux d'autofinancement, est à mettre au nombre des facteurs jouant en ce sens. La conclusion est que, pour l'instant, l'économie française réagit probablement moins que d'autres aux oscillations de taux d'intérêt. Il ne faudrait pas en déduire toutefois qu'elle n'est pas sensible au niveau même des taux, ou que les anticipations n'y sont pas affectées par le climat général des marchés financiers. Toutes les innovations intervenues au cours des dernières années en matière de déréglementation financière vont d'ailleurs plutôt dans le sens d'un lent renforcement de l'impact des taux d'intérêt.
The growing interdependence of world financial markets raises the question of the impact of interest rates fluctuations on the French economy, especially since some coun- tries — e.g. the U.K. — presently choose to rely heavily on interest rates as the main instrumental variable to monitor domestic demand. A balance sheet analysis of the French banking system shows that financial intermediation is still a very strong phenomenon ; the main result being that the actual impact of a market-interest rate change on the on- lending conditions to final debtors is much dampened. Furthermore, the available evidence shows little sensitivity of the various components of domestic demand to interest rates short term movements, with the notable exception of investment in housing. The fast improvement in operating margins of the productive sector, which calls for less reliance on debt financing, is one of the explanatory factors. Thus, as of now, the French economy is probably less reactive to interest rate fluctuations than many others. This by no means implies that the level of interest rates is irrelevant, or that anticipations are not affected by the financial market climate. Moreover, all structural innovations that have taken place recently in the financial sector tend to gradually increase the overall sensivity to interest rates.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Patrice Vial
La répercussion des chocs d'intérêt sur l'économie française
In: Revue française d'économie. Volume 4 N°2, 1989. pp. 65-88.
Citer ce document / Cite this document :
Vial Patrice. La répercussion des chocs d'intérêt sur l'économie française. In: Revue française d'économie. Volume 4 N°2, 1989.
pp. 65-88.
doi : 10.3406/rfeco.1989.1350
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1989_num_4_2_1350Résumé
La transmission internationale des mouvements de taux d'intérêt conduit naturellement à s'interroger
sur l'incidence que ces oscillations peuvent créer sur l'économie française. Cette question revêt un
intérêt direct de politique économique, puisque en ce début de 1989, plusieurs pays — dont le
Royaume-Uni — voient dans les taux l'instrument essentiel de régulation de la demande intérieure.
Partant d'une analyse de la structure de bilan du système bancaire, cet article montre d'abord que
l'économie française reste majoritairement « intermédiée », avec pour conséquence que les
mouvements de taux qui affectent le passif des institutions financières ne se répercutent que de façon
amortie sur les conditions de crédits à la clientèle. En outre, à la notable exception de l'investissement
en logement, il apparaît que les principales composantes de la demande, et notamment la
consommation des ménages, restent assez peu sensibles aux oscillations de taux — tout au moins en
courte période. L'amélioration de la situation des entreprises, qui permet de forts taux
d'autofinancement, est à mettre au nombre des facteurs jouant en ce sens. La conclusion est que, pour
l'instant, l'économie française réagit probablement moins que d'autres aux oscillations de taux d'intérêt.
Il ne faudrait pas en déduire toutefois qu'elle n'est pas sensible au niveau même des taux, ou que les
anticipations n'y sont pas affectées par le climat général des marchés financiers. Toutes les innovations
intervenues au cours des dernières années en matière de déréglementation financière vont d'ailleurs
plutôt dans le sens d'un lent renforcement de l'impact des taux d'intérêt.
Abstract
The growing interdependence of world financial markets raises the question of the impact of interest
rates fluctuations on the French economy, especially since some coun- tries — e.g. the U.K. —
presently choose to rely heavily on interest rates as the main instrumental variable to monitor domestic
demand. A balance sheet analysis of the French banking system shows that financial intermediation is
still a very strong phenomenon ; the main result being that the actual impact of a market-interest rate
change on the on- lending conditions to final debtors is much dampened. Furthermore, the available
evidence shows little sensitivity of the various components of domestic demand to interest rates short
term movements, with the notable exception of investment in housing. The fast improvement in
operating margins of the productive sector, which calls for less reliance on debt financing, is one of the
explanatory factors. Thus, as of now, the French economy is probably less reactive to interest rate
fluctuations than many others. This by no means implies that the level of interest rates is irrelevant, or
that anticipations are not affected by the financial market climate. Moreover, all structural innovations
that have taken place recently in the financial sector tend to gradually increase the overall sensivity to
interest rates.Patrice
VIAL
La répercussion des
chocs d'intérêt sur
l'économie française
С ^^^^^^^^^ 'est devenu d'une grande banal
marchés entre ité désormais de les dire « nationaux interconnectés. réflexes qu'avec » et la de internationaux déréglementation politique Et pourtant, économique de quel financière l'argent contraste des autorsont les
ités des différents pays ! Là où nous voyons aujourd'hui
le Royaume-Uni recourir exclusivement à l'arme des taux
d'intérêt pour combattre un excès de demande, il est dou
teux que la France se satisferait d'une telle thérapeut
ique... 66 Patrice Vial
Mais pourquoi un choc sur les taux d'intérêt,
qu'il soit exogène ou initié volontairement, aurait-il des
répercussions moins nettes ici qu'il peut en avoir là ? N'y
a-t-il pas quelque paradoxe à constater que, à l'heure où
se sont généralisées dans tous les pays développés les poss
ibilités d'arbitrage sur le continuum des échéances aussi
bien qu'entre devises, les mêmes causes n'induisent pas
partout les mêmes effets ?
Le paradoxe n'est bien sûr qu'apparent. Les
variations de taux d'intérêt, quelles soient d'origine
externe (hausse ou baisse des taux à l'étranger) ou
internes (en tant qu'instrument de politique monétaire)
affectent « en direct » le marché monétaire et le marché
obligataire. Le financement de l'économie réelle, lui, se
fait avec un degré d'intermédiation — via le système ban
caire — qui varie selon les pays ; et la déréglementation
financière ne fera jamais totalement disparaître cette inte
rmédiation. La diffusion jusqu'à l'épargnant ou l'emprun
teur des variations de taux sur les marchés s'effectue donc
à travers un « filtre national ».
En France, le développement récent des billets
de trésorerie n'empêche pas que l'économie reste majo
ritairement intermédiée ; et la faible diffusion des crédits
à taux révisable pour les particuliers crée une inertie beau
coup plus forte qu'au Royaume-Uni par exemple, où le
développement des prêts hypothécaires à taux variable
rend les ménages plus immédiatement sensibles aux varia
tions du loyer de l'argent.
Quelle est alors l'incidence d'une variation des
taux d'intérêt de marché sur l'économie française ?
Pour aborder cette question on se situera dél
ibérément en aval du problème classique de la relation
entre taux courts et taux longs et on examinera succes
sivement : les répercussions sur les conditions de fonc
tionnement des intermédiaires financiers d'un choc inter- Patrice Vial 67
venu sur le marché monétaire ou le marché obligataire,
ainsi que la façon dont ces conditions se répercutent sur
l'économie réelle *.
Les modifications des conditions
bancaires induites par un choc sur
les taux d'intérêt
En (taux bout débiteurs) de chaîne, vont les dépendre conditions de consenties la structure à la du clientèle passif
et de l'actif des établissements financiers. Ces structures
peuvent varier assez sensiblement selon les types d'éta
blissements, si bien qu'une analyse monographique est
insuffisante pour donner une appréciation de l'équilibre
d'ensemble. Les travaux effectués depuis quelques années
à la Direction de la Prévision en vue de l'établissement
d'une « maquette » du système bancaire ont précisément
pour objet de faciliter cette vision globale. C'est à partir
de cet outil qu'ont été dérivées les données qui suivent.
Choc d'intérêt et taux créditeurs
Le renchérissement ou l'allégement du coût des res
sources bancaires qu'induit une modification des taux de
marché dépend de la forme que prend cette modification.
A l'origine, il peut y avoir par exemple, un mouvement
sur les taux directeurs voulu par les autorités monétaires
— évolution des taux courts qui aura une traduction
immédiate sur le taux du marché monétaire (T.M.M.) — ;
il peut aussi s'agir d'un mouvement de fond des marchés
portant sur les taux longs (que synthétise le taux du
marché obligataire [T.M.O.]) ; on peut également avoir,
par contagion, les deux à la fois. 68 Patrice Vial
La structure des ressources 2
II n'est pas inutile de rappeler la composition du
passif bancaire dans notre pays ; pour les banques A.F.B.,
en 1987, et après consolidation :
— 32 % provient des dépôts à vue
— 18 % des comptes d'épargne à régime spécial
— 16 % des emprunts obligataires et participatifs
— 11,5 % des interbancaires
— 10 % des dépôts à terme
— 7 % des certificats de dép

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