Les mécanismes de la croissance endogène chez Allyn Young - article ; n°1 ; vol.9, pg 3-39
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Revue française d'économie - Année 1994 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 3-39
Les analyses contemporaines de la croissance endogène font référence aux travaux d'Allyn Young, considéré comme un précurseur. Pourtant les modèles de croissance endogène reposent le plus souvent sur des phénomènes traditionnels d'effets externes, occultant ainsi un aspect essentiel de l'analyse de cet auteur : la combinaison de deux dynamiques, celle des rendements d'échelle et celle de l'élasticité de la demande. Cet article propose un modèle multisectoriel fondé sur ce mécanisme. Il débouche sur une analyse des causes du ralentissement de la croissance occidentale au cours des vingt dernières années.
Contemporaneous analysis of endo- genous growth often refer to the work of Allyn Young, who is considered as a precursor. Still, endogenous growth models are most often based on traditional externality phenomena, which hide the essentiel aspect of Young's analysis : the combination of two dynamics, returns to scale and demand elasticities. This article proposes a multisectoral model based on this mechanism, which is then used to analyse the causes of the slowdown in the economic growth of the developed countries over the last years.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 104
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Geneviève Grangeas
Jean-Didier Lecaillon
Jean-Marie Le Page
Christian Ottavj
Les mécanismes de la croissance endogène chez Allyn Young
In: Revue française d'économie. Volume 9 N°1, 1994. pp. 3-39.
Résumé
Les analyses contemporaines de la croissance endogène font référence aux travaux d'Allyn Young, considéré comme un
précurseur. Pourtant les modèles de reposent le plus souvent sur des phénomènes traditionnels d'effets
externes, occultant ainsi un aspect essentiel de l'analyse de cet auteur : la combinaison de deux dynamiques, celle des
rendements d'échelle et celle de l'élasticité de la demande. Cet article propose un modèle multisectoriel fondé sur ce mécanisme.
Il débouche sur une analyse des causes du ralentissement de la croissance occidentale au cours des vingt dernières années.
Abstract
Contemporaneous analysis of endo- genous growth often refer to the work of Allyn Young, who is considered as a precursor.
Still, endogenous growth models are most often based on traditional externality phenomena, which hide the essentiel aspect of
Young's analysis : the combination of two dynamics, returns to scale and demand elasticities. This article proposes a
multisectoral model based on this mechanism, which is then used to analyse the causes of the slowdown in the economic growth
of the developed countries over the last years.
Citer ce document / Cite this document :
Grangeas Geneviève, Lecaillon Jean-Didier, Le Page Jean-Marie, Ottavj Christian. Les mécanismes de la croissance endogène
chez Allyn Young. In: Revue française d'économie. Volume 9 N°1, 1994. pp. 3-39.
doi : 10.3406/rfeco.1994.945
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1994_num_9_1_945G. GRANGEAS,
J.D. LECAILLON,
J.M. LE PAGE,
С OTTAVJ
Les mécanismes de la
croissance endogène
chez Allyn Young
e thème de la croissance endo
gène fait l'objet d'une attention grandissante dans notre
discipline. Pour nombre d'auteurs, les travaux
d'A. Young1 sont à l'origine de cette approche. Dans cet 4 Grangeas/Lecaillon/Le Page/Ottavj
article, nous voudrions montrer, d'une part, que la
problématique initiale de cet économiste est relativement
éloignée de celle des nouveaux modèles de croissance et,
d'autre part, qu'un retour à l'argumentation originale de
Young permet d'interpréter le ralentissement de la
croissance occidentale durant les vingt dernières années.
Dans la littérature contemporaine, en effet, le
phénomène de la croissance endogène est presque tou
jours fondé sur le mécanisme suivant2 : la productivité
marginale du capital ne diminue pas lorsque le volume de
l'équipement s'accroît. Ce phénomène s'expliquerait par
l'existence d'effets externes dus à la synergie de l'acc
umulation simultanée du capital physique et/ou humain
d'un grand nombre de producteurs. Dès lors, si la
productivité marginale du capital, fk, est supérieure au
taux d'actualisation subjectif, p, elle ne le rejoint jamais.
Les producteurs ont alors intérêt à accumuler indéfin
iment le capital. Si la croissance devient permanente, c'est
parce que l'écart entre f^ et p ne s'annule pas. Un tel
résultat doit évidemment tout au concept marshallien
d'effet externe.
Les théoriciens de la croissance endogène attr
ibuent pourtant fréquemment à Young la paternité de la
nouvelle approche. Or il semble que seul le concept de
la croissance endogène lui soit explicitement emprunté.
Une relecture attentive des travaux d'A. Young permet
en effet de dégager deux niveaux d'analyse :
— au plan macro-économique, la dynamique des rende
ments croissants engendre une croissance cumulative du
type : accroissement de la dimension du marché -»
mécanisation -*■ rendements croissants —*■ augmentation
des revenus -* nouvel accroissement de la dimension du
marché ; Grangeas/Lecaillon/Le Page/Ottavj 5
— au niveau intersectoriel, une bonne adéquation entre
les secteurs à forts rendements d'échelle et ceux qui
bénéficient d'une forte élasticité de demande favorise la
croissance.
Ces deux dimensions complémentaires de la
croissance endogène doivent être envisagées successive
ment.
Rendements croissants
et dimension du marché :
un modèle macro-économique
Dans l'article de 1928 redécouvert par N. Kaldor au
milieu des années soixante, ce ne sont pas les effets
externes mais l'enchaînement de trois mécanismes qui
provoque l'apparition de la croissance :
— l'accroissement du capital par tête, k, en fonction de
la dimension du marché, y;
— les rendements croissants, engendrés par la mécanis
ation, qui sont à l'origine de revenus supplémentaires;
— l'augmentation de la demande provoquée par l'appa
rition de ces revenus supplémentaires et par celle de
nouveaux biens d'équipement et de nouvelles branches.
Ces trois points peuvent être repris dans le cadre
d'une formalisation très simple, dont l'objectif est avant
tout de faire apparaître explicitement la parenté du
modèle de Young et des modèles de croissance endogène. 6 Grangeas/Lecaillon/Le Page/Ottavj
La construction du modèle
Elle s'effectue en reprenant les mécanismes que nous
venons de rappeler.
— L'une des principales propositions de Young
est que le niveau d'équipement par travailleur est une
fonction croissante de la dimension du marché : «La
mesure dans laquelle il est rentable d'équiper des usines
avec des équipements spéciaux pour fabriquer des mar
teaux ou construire des machines spéciales destinées à la
fabrication des différentes pièces d'une automobile,
dépend (...) du nombre de clous à enfoncer ou du nombre
de voitures qui peuvent être vendues»3.
Ceci peut s'écrire : к = k(y) ; k'(y) > 0.
— Ensuite, l'auteur se place explicitement dans
une optique de rendements croissants : «(...) les princi
pales économies qui se manifestent à travers les rende
ments croissants sont les économies liées aux méthodes de
production capitalistiques ou détournées»4.
Cette hypothèse se traduit souvent, dans les
études contemporaines, en disant que l'élasticité du
produit par tête, soit q, par rapport à к est supérieure à
l'unité.
— Enfin, la construction de biens d'équipement
est elle-même à l'origine de l'élargissement de la dimens
ion du marché : «Tout progrès important dans l'organi
sation de la production (...) modifie les conditions de
l'activité industrielle et initie des réponses en un autre
point de la structure industrielle, qui provoquent, à leur
tour, des perturbations supplémentaires. Le changement
devient donc progressif et se propage de lui-même de
manière cumulative»5. Grangeas/Lecaillon/Le Page/Ottavj 7
L'enchaînement de ces différents mécanismes
peut être formalisé de la façon suivante :
[1] k = ya;l>a>0;
[2] q = kH;H>l;
La relation [1] indique qu'une augmentation de
1 % de la dimension du marché entraîne, indépendam
ment de toute variation des prix de facteurs, une hausse
de a % du volume de l'équipement par tête.
La relation [2] est une fonction de production à
rendements croissants, le paramètre |i représentant
l'élasticité du produit par tête par rapport à k; sa valeur
supérieure à l'unité traduit la croissance des rendements.
Dans la relation [3], la quantité -= — désigne l'i
nvestissement par tête, m étant un paramètre positif.
La combinaison de [1] et [3] donne :
L Г41 J ^-=kO/»Hm-1 kdt
A partir des équations [2] et [4], et compte tenu
du fait qu'A. Young est un pré-keynésien, on peut écrire,
conformément au postulat de Say, y — q :
[5] =цу()пг
ydt
Cette dernière relation exprime le fait que le taux
de croissance est d'autant plus élevé que la dimension du
marché est importante, résultat conforme à celui de la
plupart des études contemporaines de la croissance.
Le processus implicitement décrit par ce modèle
est finalement le suivant : une hausse initiale des ventes
incite les entrepreneurs à mécaniser leurs productions ;
cette attitude fait apparaître des rendements croissants 8 Gra

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