Relations financières internationales et transnationales - article ; n°1 ; vol.1, pg 110-125
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Relations financières internationales et transnationales - article ; n°1 ; vol.1, pg 110-125

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 1986 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 110-125
Transnational financial relations putting at bay state sovereignty have highly developed since World War two. The article analyses banks behaviour, and the rise of risks, and deals with a possible come-back to the state as the lender of last resort.
Les relations financières transnationales qui échappent à la souveraineté étatique se sont fortement développées depuis la Seconde Guerre mondiale. L'article analyse le comportement des banques, l'accroissement des risques, et traite du retour éventuel à une garantie en dernier ressort des États.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 70
Langue Français

Extrait

Marcello de Cecco
Relations financières internationales et transnationales
In: Revue française d'économie. Volume 1 N°1, 1986. pp. 110-125.
Abstract
Transnational financial relations putting at bay state sovereignty have highly developed since World War two. The article
analyses banks behaviour, and the rise of risks, and deals with a possible come-back to the state as the lender of last resort.
Résumé
Les relations financières transnationales qui échappent à la souveraineté étatique se sont fortement développées depuis la
Seconde Guerre mondiale. L'article analyse le comportement des banques, l'accroissement des risques, et traite du retour
éventuel à une garantie en dernier ressort des États.
Citer ce document / Cite this document :
de Cecco Marcello. Relations financières internationales et transnationales. In: Revue française d'économie. Volume 1 N°1,
1986. pp. 110-125.
doi : 10.3406/rfeco.1986.1107
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1986_num_1_1_1107Marcello
DE CECCO
Relations financières
internationales
et transnationales
comme monde dans un où celle monde l'Etat de nos avait de parents relations acquis et le de internationales, monopole nos grands-parents, 'a des c'est-à-dire generation, relations a grandi extéun
rieures. Ce monopole, évidemment, n'était pas total. Il y eut
toujours des relations transnationales, mais le monde auquel
je me réfère se considérait lui-même volontiers comme une Marcello de Cecco 111
pyramide de pouvoirs au sommet de laquelle se plaçait l'Etat.
" relations transnationales y trouvaient leur place mais Les
devaient être approuvées ou planifiées par le gouvernement
ou par un établissement public représentant l'Etat.
L'histoire montre cependant que cette pyramide de
pouvoirs dominée par l'État ne durait que depuis un siècle.
Les historiens professionnels, qui le savaient bien, pensaient
qu'un processus irréversible avait commencé et que le monop
ole de l'Etat sur les relations extérieures s'accroîtrait inévit
ablement au cours du temps. La tendance à l'internationalisa
tion des relations transnationales était à leurs yeux inévitable.
Les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale témoi
gnèrent du contraire. La tendance à l'internationalisation fut,
au moins pour les grands pays industrialisés, inversée et un
processus opposé de transnationalisation s'est développé à
nouveau, librement, pendant plus de trente ans. Il fut même
si fort que la jeune génération le considérait comme irréversi
ble, tout comme nous l'avions fait pour l'internationalisation.
Cette vision des choses est devenue beaucoup moins sûre
depuis les cinq dernières années. Je pense que nous sommes à
la croisée des chemins et que nous pouvons, pour les dix pro
chaines années, nous attendre aussi bien à un renouvellement
du processus de transnationalisation qu'à un retour à l'inte
rnationalisation. Il me semble que cette dernière hypothèse est
toutefois la plus probable et j'essaierai de l'expliquer en choi
sissant un sujet que je connais particulièrement bien, celui de
la finance internationale.
De la Grande Crise aux années 60
Tout d'abord, je décrirai la transnationalisation du système
bancaire mondial depuis les années 60. Elle a impliqué de plus
en plus les principales banques des pays développés. Un mou
vement opposé avait animé les soixante années précédant la 112 Marcello de Cecco
Seconde Guerre mondiale. Les Etats avaient demandé aux
banques d'organiser un réseau d'opérations internationales.
L'histoire de la banque internationale en Italie depuis l'unif
ication du pays en 1860 en est un très bon exemple. Les ban
ques françaises, en particulier le Crédit mobilier, avaient dû,
dans les années 1860 à 1870, à la demande du gouvernement
français mais aussi sur l'insistance du gouvernement italien,
lancer des opérations en Italie. Après l'effondrement du
système bancaire italien dans les années 1880, le gouverne
ment italien demanda au gouvernement allemand de persua
der les grandes banques allemandes de réaliser des opérations
en Italie, ce qui eut lieu dans les années 1890. Les grandes
banques allemandes, la Deutsche Bank en particulier, avaient
d'ailleurs été créées par le Reich impérial avec l'objectif mer-
cantiliste avoué de servir le commerce et la puissance all
emands.
La tendance à faire des banques un instrument
important de la politique étrangère fut si forte dans les années
précédant la Première Guerre mondiale qu'elle affecta la
Grande-Bretagne. Celle-ci offrait un exemple caractéristique
de transnationalisme, puisque le pouvoir de la City était bien
plus grand que celui de l'Etat. Les institutions financières br
itanniques, en particulier les plus traditionnelles, les Merchant
banks et la Banque d'Angleterre, confondaient leurs profits et
les intérêts de la nation britannique. Elles œuvraient en
faveur du libre-échange et de la liberté des relations financiè
res internationales alors même que l'intérêt bien compris de la
Grande-Bretagne eût nécessité un système totalement diffé
rent.
Toutefois, dès lors que les puissances européennes,
et le Reich allemand en particulier, suivirent durant les vingt
années précédant la Première Guerre mondiale des objectifs
politiques globaux, les banquiers britanniques eurent de plus
en plus de difficulté à aider le gouvernement de leur pays à
mettre en œuvre sa politique étrangère. Leur transnationali- Marcello de Cecco 113
sation était si forte que leur gouvernement ne put que rar
ement les persuader de devenir le bras économique de sa diplo
matie. Jusqu'à ce jour, la transnationalisation des banques
anglaises est restée intacte et la chute libre de l'économie de ce
pays peut être — et a été — attribuée à l'incapacité perma
nente de ses institutions financières à imposer au gouverne
ment leurs vues que l'on pourrait résumer ainsi : le système
bancaire place à travers le monde l'argent là où il est le plus
profitable de l'investir, et l'intérêt national ne peut que coïnci
der avec les activités de la City.
L'entre-deux-guerres vit se renforcer le modèle inter
national que le monde connaissait déjà. Le monopole de
l'Etat sur les relations extérieures fut étendu pour annexer
pour la première fois des domaines auxquels un homme
d'Etat comme Bismarck n'aurait jamais songé. Les relations
financières et les opérations bancaires internationales furent
soumises au contrôle étatique et devinrent progressivement
un instrument de la politique internationale des Etats. Telle
était la conséquence directe du concept de guerre totale appli
qué à l'économie, concept qui prit corps et fut mis en œuvre
sur une grande échelle durant la Première Guerre mondiale.
Une exception partielle à cette tendance fut le com
portement, durant la première partie de cette période, des
grandes banques américaines qui développèrent leurs opéra
tions internationales. En raison de la distribution particulière
des pouvoirs au sein de la société américaine, ce comporte
ment peut être interprété soit comme une première expé
rience de transnationalisme, soit un autre exemple de
la domination du modèle international de relations extérieur
es. En effet, les deux modèles s'appliquent à cet exemple puis
que les banques américaines poursuivaient un objectif de
maximisation du profit lorsqu'elles cherchaient à mettre en
place des opérations à l'étranger — et elles l'auraient fait
même contre les vœux de leur gouvernement — ; mais le gou
vernement américain avait comme stratégie permanente de Marcello de Cecco 114
disputer à la Grande-Bretagne sa primauté dans les relations
internationales et souhaitait utiliser à cette fin les opérations des banques.
Dans les années 20, toutefois, le modèle transnatio
nal l'emporta lorsque les banques américaines, après s'être
engagées dans des opérations internationales et en particulier
dans des prêts aux Etats, se retirèrent pour spéculer à Wall
Street, ou, à la

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents