Talbot (Ian), Pakistan: A Modern History   ; n°1 ; vol.6, pg 74-74
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Critique internationale - Année 2000 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 74-74
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Publié le 01 janvier 2000
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Langue Français

Extrait

Le cours de la recherche
Notes
TALBOT (IAN) Pakistan : A Modern History Londres, Hurst & Co., 1999, 432 pages. Cet ouvrage vient certes à point nommé éclairer une actualité tourmentée. Mais surtout il était temps qu’un auteur s’efforce de r etracer les cinquante ans d’histoire de ce pays dans toute leur com-plexité. Cette complexité est d’abord celle d’une société plurielle où la multiplicité des identités ethniques le dispute à la variété des versions de l’islam ; celle d’un pays où ni la religion ni le choix de la langue, et pas davantage le centralisme des struc-tures politiques ne sont parvenus à engendrer une véritable unité; celle enfin d’un État peu sûr de son identité, même s’il se veut toujours le foyer natio-nal des musulmans du sous-continent indien et se réclame de l’islam. Au-delà de cette obsédante interroga-tion, Ian Talbot souligne avec raison le poids de l’héritage économique et stra-tégique. Société agraire, où la définition des droits de propriété et la stratégie des Britanniques n’avaient fait que renforcer
le pouvoir des élites existantes, le Pakis-tan a souffert d’emblée d’un déficit industriel. Par ailleurs, divisé en deux parties éloignées de plus de mille six cents kilomètres, victime des incursions récurrentes d’un voisin afghan décidé à remettre en cause les traités anglo-afghans du siècle précédent, et pris dans l’engrenage de tensions cycliques avec l’Inde, le nouvel État ne pouvait qu’être affligé d’un pr ofond sentiment d’insé -curité. Ces deux facteurs expliquent que le politique s’y décline sur le mode de l’autoritarisme, que le pouvoir soit aux mains des civils ou des militair es. La démocratie, au Pakistan, ne fut jamais participative. Ce livre est avant tout un constat d’échec. L’ouvrage prête parfois le flanc à la cri-tique : on peut s’étonner de sa mansué-tude à l’égard d’un Zulfikar Ali Bhutto, dont le rôle dans la tragédie du Bangla-desh et la responsabilité dans la faillite économique du pays sont à peine men-tionnés ; on peut aussi regretter un style parfois trop académique. Il n’en consti-tue pas moins, indiscutablement, un livre de référence.Frédéric Grare
COHEN (PIERRE), LE DÉAUT (JEAN-YVES) Quelle recherche pour demain ? http://www.mission-cohen-ledeaut.org La recherche publique française a été l’objet de débats importants au cours des derniers mois. Ce rapport de deux députés de la majorité, demandé par le Premier ministre et remis le 22 juillet 1999, propose un tour d’horizon relati-vement complet et n’élude aucune des questions posées au système français de recherche publique : faut-il conserver la « spécificité » du système français qui repose sur la dualité enseignement/ recherche ? Pourquoi la mobilité entre recherche, université et monde socio-économique est-elle « introuvable » en France ? Comment faire face aux défis posés par une r echerche mondialisée? Quelles modalités (évaluation, structures de la recherche, métiers, mobilités, etc.) mettre en œuvr e pour mieux les r ele-ver ? Nous nous en tiendr ons ici à ce qui touche aux aspects internationaux. Le rapport offre d’abord un diagnostic très documenté de ce qu’est la recherche en France: publique, privée, dans les organismes et les universités. Il s’appuie sur des comparaisons internationales chiffrées : la France occupe une place honorable en Europe et figure, quel que soit l’indicateur retenu (nombre de cher-cheurs, part des dépenses de R et D dans le PIB, publications, etc.) dans le trio de tête en compagnie de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne. Ce constat n’ex-clut pas un regard lucide : la France ne publie pas autant que la Grande-Bre-
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tagne, qui pourtant finance moins la recherche ; la recherche technologique et les dépôts de brevets sont insuffisants ; la mobilité entre organismes de recherche et université ou monde socio-économique ne se fait pas ; peu de cher-cheurs français travaillent dans des labo-ratoires à l’étranger ; on peut parler d’une situation de « misère » pour les sciences humaines et sociales. La seconde partie du rapport est la plus riche d’observations sur les questions internationales. Les marges de manœu-vre que vont offrir d’importants départs en retraite doivent être utilisées pour renforcer l’ouverture de la r echerche française sur les enjeux eur opéens et internationaux car, sans être négligeable, la part « européenne » de la recherche publique française est insuffisante (moindre retour sur investissement qu’en Grande-Bretagne). Encore faudrait-il, suggèrent les rapporteurs, favoriser une approchebottom updans l’élaboration de programmes de recherche européens, allant des acteurs de la recherche vers les instances eur opéennes et non l’in -verse. Cette proposition touche un point sensible de l’avenir du financement euro-péen de la recherche et méritera sans doute d’être discutée par les instances politiques et les communautés de cher-cheurs. Par ailleurs, le rapport montre qu’une fraction importante de l’enga-gement de la France dans les pro-grammes PCRD de l’Union européenne est en fait concentrée dans un nombre restreint d’institutions, dont peu d’uni-versités. Enfin, il dresse un bilan amer
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des programmes internationaux de déve-loppement de la recherche dans les pays en développement, dénonce les effets pervers de la « politique de substitu-tion » (recours coûteux aux experts du Nord) et s’inquiète de la baisse constante du nombre de docteurs étrangers formés en France. Si le rapport, après une analyse précise et étayée de la recherche publique fran-çaise, offre en troisième partie soixante propositions concrètes, deux seulement concernent l’internationalisation:
KYMLICKA (WILL) Les théories de la justice. Une introduction Paris, La Découverte, 1999, 363 pages. La philosophie politique connaît aujour-d'hui une formidable r enaissance à laquelle les vifs débats intellectuels qui agitent le monde anglo-saxon depuis une vingtaine d'années ont fortement contri-bué. Le grand mérite du livre de Kym-licka, qui nous a lui-même déjà beau-coup aidé à r epenser la question de la citoyenneté dans les sociétés multicul-turelles, est de fournir une présentation très complète des différentes théories de la justice, accompagnée d'une éva-luation critique de leurs thèses essen-tielles. Sont tour à tour évoqués les prin-cipales écoles, des utilitaristes aux féministes en passant par les libéraux, les libertariens, les marxistes et les com-munautariens. Des arguments avancés
« Faire exister la dimension européenne au plan local » (missions régionales d’in-formation, de formation et d’aides au montage de dossiers européens, encore très complexes pour le commun des chercheurs) et « Relancer la coopéra-tion Nord-Sud ». Deux enjeux de taille, mais qui ne représentent que quelques lignes de ce volumineux rapport. En dépit de cette limite, ce texte constitue une pièce majeure dans le débat actuel sur la recherche en France et son avenir. Bruno Cautrès
par les uns et les autres se dégagent, mal-gré leurs importantes divergences, deux points essentiels. D'une part, un libéral comme Rawls et un communautarien comme Taylor partagent une même valeur ultime qui est l'idée abstraite d'égalité. Leur désaccor d ne por te pas sur l'égale considération à laquelle chaque citoyen a droit mais sur la façon de rendre opératoire cette égalité (l'État doit-il être neutre ou bien valoriser le pluralisme des ressources culturelles ?). D'autre part, les débats actuels en phi-losophie politique délaissent de plus en plus les questions du pouvoir et de la souveraineté pour privilégier les réflexions autour de la liberté, de l'équité, de la communauté qui remettent en question à la fois les catégories de pen-sée traditionnelles (comme la distinc-tion public-privé déconstruite par le féminisme) et les alignements politiques classiques droite/gauche. Avec l'émer-
gence de nouvelles problématiques (droits culturels, propriété de soi...), c'est tout le champ du politique qui est redé-fini, et partant les contours des démo-
MEYER (BIRGIT), GESCHIERE (PETER), eds. Globalization and Identity : Dialectics of Flow and Closure Oxford, Blackwell, 1999, 338 pages. Mieux que d’autr es, cet ouvrage r esti-tue l’ambivalence de la globalisation: cette dernière est communément vécue en termes d’uniformisation du monde, mais elle implique dans les faits une hété-rogénéité croissante sur le plan cultu -rel ; elle est toute en flux, mais ne cesse de réactiver de vieilles frontières ou d’en inventer de nouvelles. Dans la lignée des travaux d’Arjun Appadurai, les contri -buteurs du volume s’attachent à décons-truire le lien organique entre l’anthro-pologie et le local, et à montrer simultanément comment la globalisa -tion produit du local. La subtilité et la fermeté du propos procèdent du travail de terrain dont les auteurs sont fami-liers, quand tant d’autres livres sur le même sujet ne se départissent pas d’un
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craties contemporaines qui se trouvent modifiés. Cet ouvrage est précieux car il nous aide à penser ces mutations. Alain Dieckhoff
point de vue très... « global ». De la pre-mière partie, consacrée à la combina-toire du nationalisme et du transnatio-nalisme, on retiendra surtout les chapitres de Seteney Shami sur la dia-spora circassienne, de Prasenjit Duara sur le transnationalisme chinois, et de Mamadou Diouf sur les « originaires » des Quatre Communes, au Sénégal. La deuxième partie, qui traite de la culture matérielle et de son imaginaire, est domi-née par trois contributions africanistes remarquables : Birgit Meyer démonte les mécanismes d’appropriation des biens importés par les pentecôtistes du Ghana ; Filip De Boeck analyse la réinvention d’un ethos du chasseur et sa «dollarisa-tion » chez les jeunes «creuseurs » de diamants à la fr ontière angolo-congo-laise ; Peter Geschiere compare les pra-tiques de la sor cellerie au Cameroun à celles du culte des esprits à Taiwan. La dernière partie renoue avec les considé-rations théoriques. Jean-François Bayart
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