Taux de change et chômage : un exemple d application de théorie du change réel d équilibre - article ; n°3 ; vol.13, pg 151-175
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Taux de change et chômage : un exemple d'application de théorie du change réel d'équilibre - article ; n°3 ; vol.13, pg 151-175

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Revue française d'économie - Année 1998 - Volume 13 - Numéro 3 - Pages 151-175
L'objet de cet article est de mettre en évidence la complexité des liens entre chômage et taux de change réel. Selon une approche « naïve » une dépréciation du change mininal induit une baisse du chômage conjoncturel. En réalité, il faut également tenir compte de l'incidence d'une variation du change sur le coin salarial et le chômage structurel. Dans cette optique, une approche en termes de taux de change réel d'équilibre ne permet pas de déceler une surévaluation du franc.
The paper highlights the complexity of the relationship between Unemployment and the exchange rate. According to a naive approach, a depreciation in the nominal exchange rate leads to a reduction in the cyclical unemployment. However, one must take into account the impact of the depreciation on the wage wedge and the structural unemployment. In this respect, a real equilibrium exchange rate approach does not suggest any over evaluation of the franc
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 86
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hervé Joly
Alain Quinet
Nicolas Sobczak
Taux de change et chômage : un exemple d'application de
théorie du change réel d'équilibre
In: Revue française d'économie. Volume 13 N°3, 1998. pp. 151-175.
Résumé
L'objet de cet article est de mettre en évidence la complexité des liens entre chômage et taux de change réel. Selon une
approche « naïve » une dépréciation du change mininal induit une baisse du chômage conjoncturel. En réalité, il faut également
tenir compte de l'incidence d'une variation du change sur le coin salarial et le chômage structurel. Dans cette optique, une
approche en termes de taux de change réel d'équilibre ne permet pas de déceler une surévaluation du franc.
Abstract
The paper highlights the complexity of the relationship between Unemployment and the exchange rate. According to a naive
approach, a depreciation in the nominal exchange rate leads to a reduction in the cyclical unemployment. However, one must
take into account the impact of the depreciation on the wage wedge and the structural In this respect, a real
equilibrium exchange rate approach does not suggest any over evaluation of the franc
Citer ce document / Cite this document :
Joly Hervé, Quinet Alain, Sobczak Nicolas. Taux de change et chômage : un exemple d'application de théorie du change réel
d'équilibre. In: Revue française d'économie. Volume 13 N°3, 1998. pp. 151-175.
doi : 10.3406/rfeco.1998.1064
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1998_num_13_3_1064Hervé JOLY
Alain QUINET
Nicolas SOBCZAK
Taux de change
et chômage : un exemple
d'application de théorie
du change réel d'équilibre
de et 1990 le change manque ont conduit du franc de vigueur certains était surévalué. de observateurs a la persistance croissance Un tel à au d'un jugement penser début chômage que des s'appuyait le années élevé taux 152 Hervé Joly, Alain Quinet, Nicolas Sobczak
sur le lien traditionnellement mis en avant entre taux de change
et activité au travers d'effets de demande : une dépréciation per
met d'améliorer la compétitivité des produits domestiques et
accroît la demande externe, ce qui stimule l'activité et dimi
nue le chômage. De fait, la dépréciation effective des monnaies
européennes, consécutive à la forte appréciation du dollar
depuis 1996, a joué un rôle dans l'enclenchement d'une reprise
« d'école ».
Les liens entre taux de change et activité ne sont néan
moins pas univoques. Une stratégie de dépréciation du change
pour diminuer le chômage peut rapidement venir buter sur une
contrainte d'offre : dès lors que le chômage devient inférieur au
chômage d'équilibre (le NAIRU), le surcroît d'inflation domest
ique ramène la compétitivité à son niveau antérieur et le chô
mage à son niveau d'équilibre. Il est donc contre-productif de
tenter de déprécier le change réel lorsque celui-ci se situe à une
valeur déjà compatible avec le reflux du chômage à son niveau
d'équilibre, ou plus généralement avec l'équilibre interne de
l'économie. Une évaluation rigoureuse du rôle du taux de change
dans la formation du chômage suppose donc préalablement un
diagnostic sur sa valeur d'équilibre. Elle nécessite d'autre part une
analyse des mécanismes par lesquels une modification du taux
de change est susceptible d'affecter le taux de chômage.
L'analyse théorique a développé plusieurs approches du
taux de change réel d'équilibre. De manière générale, le taux de
change réel constitue le prix relatif qui articule le marché domest
ique avec le marché extérieur. Sa valeur d'équilibre peut donc
être vue comme le niveau du change réel compatible avec une
situation « d'équilibre » tant externe qu'interne, chacune de ces
notions restant à définir plus précisément. La litt
érature portant sur le lien entre taux de change et équilibre macro
économique réel est presque exclusivement constituée de théor
ies du taux de change réel d'équilibre dans lesquelles la monnaie
n'apparaît pas. Autrement dit, même le cas où l'on est en
mesure d'estimer un tel niveau de référence et d'en déduire une
éventuelle sous-évaluation ou surévaluation réelle, il n'est a priori Hervé Joly, Alain Quinet, Nicolas Sobczak 153
pas possible de dire si ce déséquilibre est attribuable au niveau
du change nominal ou à celui des prix.
A partir des imperfections de la parité de pouvoir d'achat
(PPA), deux approches peuvent être dégagées. La première repose
sur une vision de long terme du change réel comme prix relatif
des biens non échangeables vis-à-vis des biens échangeables. Le
modèle sous-jacent (modèle d'équilibre général intertemporel à
deux secteurs) est particulièrement séduisant d'un point de vue
théorique et fournit des références de long terme importantes,
mais son estimation empirique reste complexe à mettre en œuvre.
La seconde s'appuie sur une vision du change réel plus tradi
tionnelle, comme indicateur de compétitivité des biens domest
iques par rapport aux biens étrangers. Elle se fonde sur des pré
supposés théoriques que l'on retrouve dans la plupart des modèles
macro-économétriques néo-keynésiens, ce qui facilite considé
rablement les estimations. Cette dernière approche peut en outre
être enrichie par des mécanismes d'offre ; elle permet alors une
analyse détaillée du lien entre change réel et chômage, en parti
culier dans le contexte du marché du travail français.
La PPA : une approche incomplète
La PPA repose indirectement sur la loi du prix unique
La théorie de la parité du pouvoir d'achat stipule qu'une somme
donnée de monnaie nationale doit permettre d'acquérir le même
panier de biens et services sur le marché domestique ou sur un
marché étranger. Cette théorie repose fondamentalement sur la
loi du prix unique, selon laquelle le prix d'un bien échangeable
doit être le même partout, une fois converti dans une monnaie
commune. Cette égalité reflète elle-même l'hypothèse d'une
concurrence parfaite sur les marchés des biens échangeables et plus
précisément l'absence d'opportunité d'arbitrage qui en découle. 54 Hervé Joly, Alain Quinet, Nicolas Sobczak 1
La PPA au sens strict doit être entendue comme une
généralisation de la loi du prix unique à un même panier de
biens et services représentatif de la consommation des ménages1
dans chaque pays. Autrement dit, en notant e le taux de change
domestique (nombre d'unités de monnaie domestique par unité
de monnaie étrangère : une hausse du taux de change correspond
à une dépréciation), on a :
e - _P p*
où P est la valeur du panier représentatif en monnaie domestique
et P* la de ce même panier en monnaie étrangère.
La PPA est généralement considérée comme une théorie
du taux de change nominal. On peut néanmoins aussi l'interpréter
comme une théorie du taux de change réel en réécrivant la rela
tion précédente :
К = = 1
p
Dans sa version « absolue » (c'est-à-dire en niveau), la PPA
stipule donc que le taux de change réel R est constant, égal à 1 .
Il existe également une version « relative » de la PPA. Elle cherche
à prendre en compte l'existence de coûts de transport, de coûts
d'obtention de l'information et d'obstacles aux échanges qui
empêchent l'égalisation stricte des prix exprimés en monnaie
commune. Dans ce cadre, le taux de change réel reste constant,
mais peut être différent de 1. La PPA est donc le plus souvent
interprétée en taux de croissance. Sous cette forme, il apparaît
que le taux de change nominal doit évoluer de façon à effacer
les écarts d'inflation.
L'existence de biens non échangeables conduit à remettre en
cause la PPA quand les écarts de niveau de vie sont importants
L'effet Balassa (voir Balassa [1964]) vise à expliquer pourquoi les
pay

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