Fouilles à Khirbet-Edh-Dharih (Jordanie), 1984-1987 - un village, son sanctuaire et sa nécropole aux époques nabatéenne et romaine (Ie - IVe siècles ap. J.-C.) - article ; n°2 ; vol.132, pg 458-479
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Fouilles à Khirbet-Edh-Dharih (Jordanie), 1984-1987 - un village, son sanctuaire et sa nécropole aux époques nabatéenne et romaine (Ie - IVe siècles ap. J.-C.) - article ; n°2 ; vol.132, pg 458-479

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1988 - Volume 132 - Numéro 2 - Pages 458-479
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur François Villeneuve
Zeidoun Al-Muheisen
Fouilles à Khirbet-Edh-Dharih (Jordanie), 1984-1987 - un village,
son sanctuaire et sa nécropole aux époques nabatéenne et
romaine (Ie - IVe siècles ap. J.-C.)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 132e année, N. 2, 1988. pp. 458-
479.
Citer ce document / Cite this document :
Villeneuve François, Al-Muheisen Zeidoun. Fouilles à Khirbet-Edh-Dharih (Jordanie), 1984-1987 - un village, son sanctuaire et
sa nécropole aux époques nabatéenne et romaine (Ie - IVe siècles ap. J.-C.). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, 132e année, N. 2, 1988. pp. 458-479.
doi : 10.3406/crai.1988.14625
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1988_num_132_2_14625COMMUNICATION
FOUILLES À KHIRBET EDH-DHARÏH (JORDANIE), 1984-1987
UN VILLAGE, SON SANCTUAIRE ET SA NÉCROPOLE
AUX ÉPOQUES NABATÉENNE ET ROMAINE
(ler-IVe SIÈCLES AP. J.-C.)
PAR FRANÇOIS VILLENEUVE
Notre communication vise à présenter les premiers résultats d'une
nouvelle fouille franco-jordanienne, celle de Khirbet edh-Dharih1.
Cette a débuté en 1984, après une brève prospection en 1983.
Trois campagnes ont eu lieu, en 1984, 1985 et 19872, et chacune a duré
entre un mois et un mois et demi. Ces travaux se sont déroulés sous
les auspices de l'Institut Français d'Archéologie du Proche-Orient,
et ont été financés par le Ministère des Affaires étrangères3. Un
premier programme de trois ans est à présent achevé ; sa publication
est en cours de préparation. Son objectif était simple : prendre la
mesure de l'intérêt de ce site, en établir le plan topographique,
prospecter intensivement ses environs, entamer la fouille de ses prin
cipales composantes, assurer la préservation des bâtiments fouillés.
Les mutations du Ier siècle ap. J.-C. et leurs suites
A Dharih (fig. 1), nous nous trouvons à cent trente kilomètres de la
côte méditerranéenne, dans une zone aujourd'hui totalement
déboisée, fort peuplée, et où seule, depuis l'Antiquité, l'époque
ayyoubide ou mamelouke a vu un léger regain de l'activité sédent
aire. Nous sommes aussi sensiblement sur l'isohyète des 200 mm,
1. Nous sommes ici les interprètes d'un travail collectif qui doit autant à ses
nombreux collaborateurs qu'à nous-mêmes.
• Responsables de chantier : P. Bossut, A. Chambon, C. Crétaz, R. de La Noue,
F. Larché, P. Lenoble.
• Collaborateurs de chantier : A. Benoit, I. Bossut, C. Bouscayrol, G. Humbert,
J. Humbert, C. Justin, A. Palmieri, P. Thévenin.
• Autres collaborateurs de la publication : C. Auge, I. Caneva, A. Gauthier,
F. Le Mort, P. Linant de Bellefonds, J. M. Corriston, F. Zayadine.
La mission a grandement profité des conseils de E. Will et de J. Starcky.
2. Voir par ex. F. Villeneuve, « Khirbet edh-Dharih (1984) », dans RBi, 1985,
p. 421-426, pi. XVI-XVIII ; Id., « (1985) », dans RBi,
1986, p. 247-252, pi. V-VI.
3. L'aide constante et efficace que fournissent le Service des Antiquités de
Jordanie et son directeur M. A. Hadidi, les autorités locales du gouvernorat de
Tafileh, et la société CIT- Alcatel constituent également un appui très précieux. Lajjun
Qaloot e] ricsa V
0 10km
Fio. 1. — Carte de localisation 460 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
donc en un point où l'agriculture sous pluie n'est possible que
certaines années, où irriguée, en revanche, peut se
développer sur les principaux wadis, pour peu que la démographie
l'impose et que les circonstances politiques s'y prêtent. En de
nombreuses régions comparables au sud-est de la Méditerranée
— ainsi le Néguev4, les wadis de la Syrte5 — , ce développement
paraît effectivement se produire au premier siècle de notre ère, par
sédentarisation dans des villages.
Avant de tenter d'interpréter le fait, il faut l'établir. La Nabatène,
ce royaume arabe indépendant centré sur Pétra, devenu État-client
de Rome au ier siècle avant notre ère, puis constitué en province
romaine d'Arabie en 106 de ère, est propice à cette enquête.
Pour Strabon, à la fin de l'époque augustéenne, l'essentiel de ce
territoire, hors de Pétra, est encore soit désert — « s£a> Se tou
»6 — soit abondamment peuplé nepifiokou x^Pa &PW°Ç 7) ttXsicttt)
et voué à Vélevage — « rj Naj^arata, 7roXûav8poç ouaa /copa xai
etf^oToç »7. — Les recherches faites dans le Néguev depuis quelques
décennies semblent signaler ensuite, dans le courant du ier siècle,
un fort courant de sédentarisation agricole8. En TransJordanie, les
prospections de surface, menées un peu partout s'accordent à mont
rer une forte densité de peuplement à l'époque nabatéenne et à
l'époque romaine, une continuité entre ces deux périodes, puis
— dans le Sud jordanien uniquement — un rapide déclin des cam
pagnes dès l'époque byzantine9.
Dater la sédentarisation des Nabatéens, définir ses bases agricoles,
établir un corpus de pratiques funéraires, d'architecture religieuse,
d'habitations, montrer la continuité de peuplement et de culture
après l'annexion romaine, faire la part des innovations liées à la
romanisation, tels sont nos objectifs : ils nous ont conduits à entre
prendre la première fouille globale d'un site rural d'époques naba
téenne et romaine en TransJordanie du Sud.
4. A. Negew, « The Nabateans and the Provincia Arabia », in H. Temporini,
W. Haase, edd., Aufstieg und Niedergang der rômischen Welt, II, 8, Berlin, New
York, 1977, p. 620 sq.
5. M. Reddé, Prospection des vallées du nord de la Libye (1979-1980). La région
de Syrte à l'époque romaine, Paris, 1988, passim et p. 79.
6. Strabon, XVI, 4, 21.
7.4, 18.
8. A. Negev, Tempel, Kirchen und Zisternen, Stuttgart, 1983, p. 92 sq. D'après
les plus récents écrits de cet auteur, cet essor serait tardif dans le Ier siècle,
sensiblement contemporain du règne de Rabbel II (70-106 ap. J.-C).
9. B. MacDonald, « The Wadi el Hasa Survey 1979 : A Preliminary Report »,
dans Annual of the Department of Antiquities of Jordan, XXIV, 1980, p. 169-
183 ; Id., G. Rollefson, D. Roller, « The Wadi el Hasa Survey 1981. A Prel
iminary Report », ibid., XXVI, 1982, p. 117-132 ; Id., G. Rollefson, E. Banning,
B. Byrd, C. D'Annibale, « The Wadi el Hasa Archaeological Survey 1982.
A Preliminary Report », ibid., XXVII, 1983, p. 311-323. FOUILLES À KHIRBET EDH-DHARÎH 461
Le choix du site de Khirbet edh-Dharih s'imposait. Découvert
dès 1818, exploré à plusieurs reprises au xxe siècle10, il se trouve au
cœur d'une zone prospectée dernièrement avec précision par une
équipe américano-canadienne. Cette prospection a montré, dans la
région située au sud du Wadi el-Hesa, frontière traditionnelle
d'Edom et de Moab, l'existence d'un premier peuplement de quelque
importance à l'Âge du fer, mais surtout une dense activité rurale
aux époques nabatéenne et romaine, le long des principaux wadis.
Parmi ceux-ci, le Wadi La' ban, doté de nombreuses sources — dont
plusieurs au voisinage immédiat de Dharîh — , est le plus remar
quable. La grande voie romaine nord-sud de la provincia Arabia, la
Via nova Traiana, n'emprunte pas cette vallée mais passe sur le
plateau immédiatement à l'est. En revanche, la présence, au
débouché de cette vallée dans le Wadi el-Hesa, sept kilomètres au
nord de Dharîh, de l'important haut-lieu cultuel de Khirbet et-Tan-
nûr (ier-ne siècles ap. J.-C.)11, fait penser que l'essentiel des dépla
cements nord-sud du royaume nabatéen se faisaient par le Wadi
La'ban. La proximité de sources thermales chaudes, huit kilomètres
à l'ouest de Dharih, aujourd'hui encore très fréquentées, était peut-
être aussi un facteur d'attrait pour ce secteur dans l'Antiquité.
Le nom antique du site n'est pas connu, encore que l'identification
avec le bourg d'EUebana cité dans l'édit de Bersabée, au ve siècle
soit plausible12. Le nom actuel du lieu signifie peut-être « la ruine du
tombeau »13. Le site archéologique fait partie d'une n&

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