Fouilles et travaux de l Institut français d archéologie orientale durant l année 1967-1968 - article ; n°3 ; vol.112, pg 395-408
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Fouilles et travaux de l'Institut français d'archéologie orientale durant l'année 1967-1968 - article ; n°3 ; vol.112, pg 395-408

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1968 - Volume 112 - Numéro 3 - Pages 395-408
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur François Daumas
Fouilles et travaux de l'Institut français d'archéologie orientale
durant l'année 1967-1968
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 3, 1968. pp. 395-
408.
Citer ce document / Cite this document :
Daumas François. Fouilles et travaux de l'Institut français d'archéologie orientale durant l'année 1967-1968. In: Comptes-rendus
des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 3, 1968. pp. 395-408.
doi : 10.3406/crai.1968.12284
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1968_num_112_3_12284395
COMMUNICATION
fouilles et travaux
de l'institut français d'archéologie orientale
durant l'année 1967-1968, par m. françois daumas.
Durant l'année écoulée, comme nous l'espérions, nous avons pu
reprendre les fouilles du temple de Montou au Nord du temple
d'Amon à Karnak. Par contre il n'a pas été possible de terminer,
comme nous l'aurions souhaité, les sondages de Dikhela. Les autor
ités militaires, en effet, ne nous ont pas autorisés à travailler de
nouveau sur ce site, qui ne nous avait rien livré sur les Thérapeutes
de Philon d'Alexandrie, mais qui révélé une importante instal
lation chrétienne et en particulier une église somptueuse. Nous
n'avons aucune idée du moment où nous pourrons achever d'explorer
cet endroit.
L'ensemble de notre équipe a d'abord attaqué un nouveau kom
dans l'immense ville monastique des Kellia, en novembre et décem
bre 1967. Puis, simultanément, en janvier et février 1968, nous
avons fait des relevés à Dendara (MM. Lenthéric, Marthelot, Castel
et Bernadac) et des fouilles à Karnak (MM. Jacquet, Curonici,
Jarry). En mars et avril 1968, M. Sauneron a repris ses fouilles et
relevés d'Esna (M. et Mme Jacquet, MM. l'abbé Leroy, Lenthéric,
Debono). C'est dans l'ordre chronologique que nous allons rapide
ment passer en revue les principaux résultats de cette activité :
Les Kellia. De l'énorme agglomération des Kellia, nous possédons
maintenant un relevé complet des Qsour el Robayat et du Qasr el
Waheida. Il présente plus de 600 koms numérotés. Nous savons par
les précédentes fouilles qu'il comprenait des cellules pour un seul
ermite et des couvents pour plusieurs moines menant une vie monas
tique individuelle. En regardant la forme même des collines de
sable on peut conjecturer facilement que le plus grand nombre
d'entre elles appartient à l'un de ces deux types. Parmi celles qui
en diffèrent nettement était le Qasr el Waheida isolé au Nord-Ouest.
Il était immense comme on pouvait le voir en regardant à la surface
du sol la trace des murs extérieurs.
Mais il était aussi très bas sauf une petite partie à l'Est. Ces par
ticularités nous invitaient à l'explorer tout de suite, bien que des
monuments plus importants et mieux conservés nous eussent attirés
ailleurs par l'espoir de trouver des peintures murales et des inscrip
tions en bon état. Il importe en effet au point où nous en sommes
de l'exploration de connaître les différents genres de construction
que peut comporter la ville. 396 COMPTES RENDUS DE l'aCADEMIE DES INSCRIPTIONS
Nous n'avons trouvé durant la première partie des travaux, ni
objet, ni peinture, ni inscription importants. Mais l'architecture est
extrêmement intéressante encore qu'énigmatique. Les parties basses
nous ont rendu un couvent de grande dimension rappelant le kom 219
fouillé dès le début. Mais il comprenait aussi des éléments nouveaux
et un plan différent.
l
Fig. 1. I.e sommet du Qasr el Waheida avant la fouille.
D'abord c'est évidemment le dernier état qui est apparu. Nous
avons dégagé pour commencer une immense pièce dont le sol de
béton rougeàtre avait été troué par des tombes dont la date est
difficile à préciser. Les corps ont les pieds tournés vers l'Orient.
Aucun mobilier n'était disposé à côté d'eux. Ces inhumations sont
en tout cas largement postérieures à l'abandon du monastère puisque
les murs étaient déjà écroulés et que le sable le recouvrait avec une
faible hauteur.
La couverture de cette salle était soutenue par deux rangées de
colonnes divisant le vaisseau en trois nefs. Nous n'avons aucun
moyen de dater cette construction. A quoi servait-elle ? 11 est diffi
cile aussi de le savoir. Ce n'était pas une église, puisqu'il n'y avait
pas de heikal pas plus que de diakonikon ni de prolhésis1. D'autre
1. Pour le détail <k- ces trois éléments dans les églises copies, voir A. .). Butler, The
uiiciriil coplic Cluirchvs <ij' liqifpl, 188-1, t. I, p. 32-3,'5. *. .Jfc. m»
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36
Fig. 2. ■— Le Qasr el Waheida au cours de la touille. Au fond le bâtiment
cnigmatique avec repère géodésique. Au premier plan, jardin avec rigole.
Fig. 3, I /intérieur de l'une des tours du Qasr el Waheida, COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 398
part, il était visible par les irrégularités de la surface que le sous-sol
était formé par d'autres salles que l'on avait recouvertes de béton
rougeâtre à une époque où elles étaient ruinées. En faisant dispa
raître le sol nous avons retrouvé la construction primitive à 1 mètre
de profondeur environ.
Comme un état antérieur du couvent s'est pratiquement retrouvé
dans toutes les parties bâties, quoique à des profondeurs différentes,
il faut imaginer sans doute, entre les deux occupations des lieux,
un intervalle d'abandon plus ou moins long. Les derniers venus
n'auront pas pris la peine de vider le sable accumulé et auront
rebâti par-dessus. Mais l'absence d'inscription jusqu'ici empêche
d'avoir la moindre idée de la date d'aucun des états. A côté de cette
grande salle, des chambres, une cuisine montrent qu'au moins une
cellule avait été prévue. Puis, à l'Ouest, s'étend une grande cour
avec un puits muni de plusieurs bassins et d'une rigole arrosant un
jardin. Encore à l'Ouest des salles, à deux états d'occupation, dont
le premier est à plus de 1 m. 80 au-dessous du second, formaient
une ou plusieurs cellules. L'une d'elles possède un lit maçonné dans
le mur, ce que nous n'avions encore jamais trouvé. Dans le second
état, quatre salles ont été réunies en une seule ; on a conservé au
milieu la croix formée par la rencontre des murs ; elle fournit un
pilier permettant une couverture plus facile au moyen de poutres
en tronc de palmier, par exemple. Le sol et la base étaient peints
de motifs géométriques assez grossiers ; mais la hauteur des murs
(30 à 40 centimètres au maximum) est si faible que l'on ne peut faire
aucune conjecture raisonnable sur l'emploi de cette pièce agrandie.
Ce qui nous intéressait d'ailleurs au plus haut point dans cet
immense kom était le monticule sud-est. Il s'est révélé formé de
deux corps de bâtiment dont toute la partie supérieure était tombée ;
ce sont d'énormes constructions en grosses briques carrées d'un
module supérieur à celui des murs ordinaires. Toute la base fort
épaisse est de section carrée. Au centre est une pièce profonde sans
aucune ouverture. On ne pouvait y entrer que par en haut. Dans
l'épaisseur des murs de 2 mètres et plus par endroit on trouve
ménagés trois réduits qui n'ont pu être habités, vu leur exiguïté,
mais qui ont pu servir de resserre à provision. Qu'étaient ces étranges
monuments, contigus l'un à l'autre ? On peut hasarder une expli
cation provisoire sous bénéfice d'inventaire : n'était-ce pas des tours
de guet et de refuge pour protéger les moines, souvent attaqués ?
Le fait même qu'ils étaient à l'Ouest du site viendrait appuyer cette
interprétation. Les bédouins pillards venaient du côté du désert.
C'est des régions désolées de la Libye qu'arrivaient les Maziques1.
1. Sur ces tribus sauvages, voir Evelyn Withe, The Monasteries of The Wadi'n Natrun,
t. II, New York, 1932, p. 151-152. 4. ■— La grande salle. Au centr

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