La mission archéologique du Louvre à Saqqarah. Fouilles et découvertes (note d information) - article ; n°4 ; vol.148, pg 1669-1681
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La mission archéologique du Louvre à Saqqarah. Fouilles et découvertes (note d'information) - article ; n°4 ; vol.148, pg 1669-1681

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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 2004 - Volume 148 - Numéro 4 - Pages 1669-1681
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Christiane Ziegler
La mission archéologique du Louvre à Saqqarah. Fouilles et
découvertes (note d'information)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 148e année, N. 4, 2004. pp.
1669-1681.
Citer ce document / Cite this document :
Ziegler Christiane. La mission archéologique du Louvre à Saqqarah. Fouilles et découvertes (note d'information). In: Comptes-
rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 148e année, N. 4, 2004. pp. 1669-1681.
doi : 10.3406/crai.2004.22820
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2004_num_148_4_22820NOTE D'INFORMATION
LA MISSION ARCHÉOLOGIQUE DU LOUVRE À SAQQARAH
FOUILLES ET DÉCOUVERTES,
PAR Mrae CHRISTIANE ZIEGLER
II y a sept ans, j'avais eu l'honneur de présenter un rapide bilan
des premiers travaux menés par la Mission archéologique du
musée du Louvre à Saqqarah1. Depuis, le travail s'est intensifié
chaque année2. Nos deux dernières campagnes ayant donné lieu
à d'intéressantes découvertes, il m'a semblé utile de livrer ici la
primeur des informations scientifiques et d'exposer l'état de nos
recherches.
Depuis 1991 la Mission archéologique du musée du Louvre
étudie un secteur de Saqqarah situé au nord de la chaussée
d'Ounas. Permettez-moi de rappeler les raisons qui ont amené le
Louvre à conduire une fouille à Saqqarah : il s'agissait de
retrouver l'emplacement originel du mastaba d'Akhethetep dont
la publication était programmée par le musée. En effet sa cha
pelle magnifiquement décorée, vendue en 1903 par le gouverne
ment égyptien, avait été démontée puis transportée au musée du
Louvre ; depuis, elle y illustre pour le public occidental un des
temps forts de l'art égyptien, celui de l'époque des pyramides.
1. Chr. Ziegler, « La mission archéologique du Louvre à Saqqarah : dernières décou
vertes », CRAI 1997, fasc. I Ganvier-mars), p.169-177.
2. Le premier volume de la publication des fouilles est actuellement sous presse. Les
fouilles ont donné lieu à des rapports réguliers : Chr. Ziegler et al., « A la recherche du
mastaba d'Akhethetep : rapport préliminaire de la mission archéologique du Louvre à Saq
qarah », Revue du Louvre 1993, 2, p. 13-24 ; Chr. Ziegler et al., « La mission archéologique
du musée du Louvre à Saqqarah : résultat de quatre campagnes de fouilles de 1993 à 1996 »,
BIFAO 97, Le Caire, 1997, p. 269-292 ; Chr. Ziegler, « Recherches sur Saqqarah au musée
du Louvre : bilan et perspectives » dans Abusir and Saqqarah in the year 2000,ArOr-Suppl.
IX, Prague, 2000, p. 48-54 ; F. Janot, C. Bridonneau, M.-F. de Rozières, L. Cotelle-Michel et
C. Décamps, « La mission archéologique du musée du Louvre à Saqqarah : une nécropole
tardive dans le secteur du mastaba d'Akhethetep », BIFAO 101, Le Caire, 2001, p. 249-291 ;
M. Etienne, F. Janot et G. Lecuyot, « La mission archéologique du musée du Louvre à
Saqqarah : un contexte de rejets d'embaumement », BIFAO 103, Le Caire, 2003, p. 191-201. 1670 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Notre premier objectif a été atteint : le mastaba dans lequel
s'insérait la chapelle décorée du Louvre a été localisé et suffisam
ment dégagé pour qu'un plan d'ensemble soit dorénavant dressé.
Il convenait en premier lieu de retrouver l'emplacement exact du
tombeau d'Akhethetep que nous imaginions réduit à quelques
arasements enfouis sous le sable. Aujourd'hui la zone fouillée
mesure environ 7 000 m2 et, en plusieurs points, le dénivelé atteint
entre le niveau du sol actuel et le niveau de l'Ancien Empire est
de 10 mètres.
A l'automne 1999 le monument d'où provient la chapelle est
découvert. Long de 32 mètres, large de 16 mètres, c'est un des
plus grands mastabas de Saqqarah. Ses murs sont conservés
jusqu'à une hauteur de plus de 6 mètres ainsi que son parement
extérieur de beau calcaire blanc, très rare sur le site. La façade
orientale porte en creux l'emplacement où venait s'insérer la cha
pelle du Louvre ; aucun doute n'est possible : on y a retrouvé des
inscriptions de tâcherons mentionnant Akhethetep. Non loin de
là, nous avons exhumé trois statues inscrites3 lui appartenant.
Le puits, profond de 23 mètres, entièrement exploré à l'a
utomne 2000, aboutit à un caveau rupestre. Un monumental sarco
phage de granit fermé par un couvercle de calcaire y attendait les
fouilleurs, reposant encore sur des rondins de bois : hélas, dès
l'Antiquité il avait été vidé par des pillards. Les vestiges encore
en place dans le caveau suffisent pour imaginer la splendeur du
trousseau funéraire d'Akhethetep : précieux vases de calcite et
de grauwacke, perle d'or en forme d'un coléoptère, vase canope
ayant contenu les viscères extraites du corps lors de la momificat
ion. Nous avons également retrouvé des inscriptions et les
repères tracés à la peinture noire par les ouvriers au moment du
creusement et de la fermeture du caveau. Les blocs inscrits4 com
portent au moins l'un des ces éléments :
- un signe hiéroglyphique employé comme marque d'ajuste
ment,
- une indication numérale écrite horizontalement,
- une de dimension, la coudée mh qui indique la
dimension effective du bloc.
3. SA.96/34;SA.96/74;SA.96/77.
4. Ils sont en cours d'étude par Marc Etienne, conservateur au Département des Anti
quités égyptiennes. MISSION ARCHÉOLOGIQUE DU LOUVRE A SAQQARAH 1671
Le mastaba d'Akhethetep se distingue par sa taille imposante,
par la qualité exceptionnelle de son architecture ainsi que par
l'existence d'un important complexe funéraire, jusque-là
inconnu, dont il semble former le cœur. La tombe s'inscrit en
effet au centre d'un vaste ensemble architectural dont tous les
éléments ne sont pas encore dégagés. La façade est du mastaba
d'Akhethetep est longée par une vaste rue orientée nord-sud qui
sert d'axe à diverses constructions : portes sud et nord, cour d'en
trée, chapelle symétrique à celle d'Akhethetep. La partie orien
tale de la rue est bordée par un haut mur de calcaire (façade
arrière d'un second mastaba ou mur de clôture). Ce secteur a
livré de très intéressants documents inscrits datés de l'Ancien
Empire : rare papyrus au nom du roi Izezi5, dépôt de petites
tables d'offrandes6 au nom de prêtres du ka.
La fouille s'est révélée particulièrement intéressante pour la
connaissance de ce secteur de la nécropole memphite à l'Ancien
Empire car nous avons mis au jour un quadrillage de rues
bordées de mastabas jusque-là inconnus, qui sont aujourd'hui au
nombre de six. Nous avons d'abord dégagé une petite chapelle
anépigraphe dont le toit, parfaitement conservé, est constitué de
trois grandes dalles de calcaire. Puis une chapelle décorée, celle à
laquelle l'archéologue Auguste Mariette avait attribué le numéro
E 17 au milieu du xixe siècle et que les sables avaient ensevelie.
L'intérieur montre un riche décor évoquant la vie quotidienne.
Les inscriptions indiquent que son propriétaire était prêtre de la
pyramide, toute proche, du roi Ounas.
Les trois dernières saisons de fouilles menées à l'est de la zone
ont révélé que le complexe funéraire se poursuivait : nous
sommes en train de dégager une rue bordée de mastabas de
pierre dont certains sont précédés de petites tombes anonymes.
Les caveaux contenaient des corps déposés dans des cercueils en
roseaux ainsi que du mobilier funéraire simple et particulièr
ement intéressant : appuie-tête de bois, étoffes de lin, vases...
Après examen, il s'avère que certains corps appartiennent à des
personnes d'une soixantaine d'années et témoignent d'une longé
vité exceptionnelle pour l'époque.
C'est donc tout un paysage de l'époque des pyramides qui s'est
peu à peu dessiné en un lieu où la carte était vierge.
5. SA.96/200.
6. SA.96/40 à 43 ; SA.96/85 ; SA.96/87 à 104 ; SA.96/129 et 130. 1672 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Au fur et à mesu

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