Le secteur B - article ; n°1 ; vol.11, pg 67-94
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Description

Antiquités africaines - Année 1977 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 67-94
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean-Michel Carrié
Nicole Sanviti
Le secteur B
In: Antiquités africaines, 11,1977. pp. 67-94.
Citer ce document / Cite this document :
Carrié Jean-Michel, Sanviti Nicole. Le secteur B. In: Antiquités africaines, 11,1977. pp. 67-94.
doi : 10.3406/antaf.1977.1458
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/antaf_0066-4871_1977_num_11_1_14581
:
;
1
Antiquités africaines
t. Il, 1977, p. 67-94
LE SECTEUR Β
par
Jean-Michel CARRIÉ et Nicole SANVITI
1. Présentation topographique. Les fouilles antérieures et la reprise de l'exploration archéologique
Le deuxième secteur de fouille (conventionnellement baptisé « secteur Β ») occupe la partie centrale
du périmètre exploité par les deux premières campagnes '. Sa délimitation est purement arbitraire, et
ne répond à aucune spécificité autre que topographique. Fermé à l'est par la fondation occidentale du
monument à plan basilical, largement ouvert à l'ouest vers le temple nouvellement découvert et les struc
tures qui lui sont associées, ce secteur s'est établi à la limite des fouilles anciennes, dont c'est le point de
rencontre. Au sud, Delattre avait partiellement dégagé le mur à absides qui soutenait les terrasses supé
rieures de la collines. A l'est, MM. Ferron et Pinard ont mis au jour un quartier d'habitations prétendument
gracchiennes, mais puniques en fait 2 ils se sont arrêtés dans le prolongement du mur occidental du
bâtiment basilical. C'est Lapeyre, surtout, qui avait imprimé à cette partie du site la configuration que
nous avons trouvée au moment de reprendre l'exploration du terrain 3. Lapeyre avait centré sa recherche
sur le mur qui constituait, selon lui, « l'enceinte punique de Byrsa » (mur D sur notre plan). Il avait éga
lement mis au jour, sur tout le flanc sud-ouest de la colline, un mur à ossature d'arcs en maçonnerie repo
sant sur des piles de fondation (c'est notre mur C), qu'il reconnaissait être de facture romaine. Entre ces
deux murs, Lapeyre avait dégagé diverses structures puniques : des tombes (9), une citerne (3), complétées
au nord du mur D par les murs 4 et 5. Nous verrons que cette fameuse «enceinte punique» n'était ni
une enceinte, ni même une construction punique ; pourtant, Lapeyre avait reconnu dans cette zone des
vestiges puniques autres que des sépultures. L'idée ne fut pas reprise ensuite ; elle aurait cependant pu
éclairer les dégagements effectués plus tard, au nord des fouilles Delattre, dans le même secteur du site.
Côté sud, enfin, une autre rangée de piles de fondation (notre rangée B), fut partiellement dégagée par les
fouilles Ferron-Pinard 4.
II couvre une partie des carrés F III et F IV du carroyage.
- Cahiers de Byrsa, t. 5, 1955, p. 31-81 t. 9, 1960-1961, p. 77-170.
:i Lapkyrh (G.G.), L'enceinte punique de Byrsa d'après les dernières fouilles de la Colline Saint-Louis de Carthage.
Revue africaine, t. 75, 1934, p. 336-353. Cf notre fig. 1.
Description sommaire dans Cahiers de Byrsa, t. 9, 1960-1961, p. 89. hml I Τ Ι
Fig. 1. — Les fouilles Lapeyre, d'après le relevé de A. Thouverey, Revue africaine, 1934, pi. 2. SECTEUR Β 69 LE
Au total, le niveau de dégagement précédent descendait en pente régulière du nord vers le sud, tendant
à rejoindre la pente native du sol de la colline, avec lequel il se confondait en plusieurs endroits. C'est
seulement au sud des piles C que nous avons retrouvé quelque épaisseur de terrain archéologique. Cepend
ant, entre les murs C et D, subsistait partiellement une eminence non encore entamée, que nous avons
baptisée «butte Lapeyre » : c'était, dans cette partie du site, le dernier témoin des niveaux supérieurs
détruits par nos prédécesseurs.
Nous avons cherché à orienter la fouille vers une enquête stratigraphique visant moins à étudier pour
elles-mêmes des couches le plus souvent rapportées qu'à préciser les niveaux d'aménagement et à situer
par rapport à eux les structures, qu'elles fussent anciennement dégagées, ou que la nouvelle fouille les ait
révélées \
C'est donc en fonction des niveaux successivement rencontrés que nous décrirons les structures. Les
nécessités d'édition nous ont contraints à abréger considérablement le présent rapport. En particulier, il
aura fallu sacrifier les commentaires stratigraphiques et l'inventaire typologique du matériel par couches
ou par niveaux 2.
IÍ. Les niveaux tardifs (sondage 1 )
Quelques restes de murs tardifs, déjà déchaussés par les fouilles précédentes, subsistaient encore au
sommet de la « butte Lapeyre ». Le danger qu'ils présentaient pour toute poursuite de la fouille en contre
bas nous a contraints à procéder à leur destruction en octobre 1974, après les avoir étudiés et relevés
(Cffig. 3).
Le plus ancien de ces murs (mur 6 sur la fig. 4), de faible épaisseur et de construction hétéroclite
(incorporant de nombreux éléments de marbre et un fragment d'inscription tardive) évoque un état d'occu
pation du site par des habitations sommairement construites : donc postérieurement à l'abandon de la
plate-forme supérieure de la colline comme centre politico-religieux de la cité, et à la désaffectation des
édifices de type public.
Une citerne ronde, adjonction ultérieure à ce même mur, et une autre fondation grossièrement appar
eillée, confirment cette impression. Une datation plus tardive encore doit être envisagée pour un massif
de fondation en blocage (pile assez semblable à celles de la file B, mais établie beaucoup moins profon
dément), lui-même antérieur à une canalisation en blocage lié par un mortier blanc dont l'écoulement
se faisait du sud vers le nord et qui coupe le mur C par évidement d'un pilier. Ce dernier aménagement
pourrait descendre jusqu'au Moyen-Age musulman. C'est d'ailleurs à la période musulmane qu'a été
assignée par Lapeyre la citerne rectangulaire creusée au nord des piles C6-C 7 3. Par contre, aucune de
ces structures ne nous paraît devoir être mise en relation avec la période tardo-romaine et byzantine.
Malgré la disparition du contexte stratigraphique nous avons pu au moins constater que la fondation
du mur 6, le plus ancien, n'atteignait pas le niveau du sol augustéen, ce qui impliquerait au moment de sa
construction un surhaussement par rapport au niveau romain.
1 La fouille a été menée en 1974 par Jean-Michel Carrié avec la participation de Mlles Roselyne Bret et Elisabeth
Lafaye ; en 1975 par Jean-Michel Carrié et Nicole Sanviti.
2 Cette partie du rapport préliminaire, complément indissociable du texte ici présenté paraîtra dans le premier volume
de la série de publications consacrées aux nouvelles fouilles de Byrsa.
:i Localisation des plus approximatives sur le plan Thouverey (fig. 1, n° 1), où elle est représentée à l'aplomb des piles
C5-C6. La paroi nord de cette citerne apparaît sur la fig. 6. :
:
:
:
2. — Vue générale du secteur en juin 1974 (du sud au nord). A : emplacement de la citerne punique ; Β : « butte Fig.
Lapeyre » ; C « mur C » ; D « mur D » ; E fondation du monument basilical ; F : au premier plan, maison des fouilles
Ferron-Pinard. au second plan, l'édifice effondré: G « piles C» (cliché J.M. Carrié). :
IVB
Fig. 3. — Le secteur B, situation des sondages (relevé LA. M., M. Borély). N.B. La numérotation des coupes renvoie à
celle des illustrations du présent compte rendu. :
72 FOUILLES A CARTHAGE
III. Terrassement augustéen et remblaiement pré-augustéen (sondages 2-3-4-5 et 14 - cf figure 4)
Ils ont fait l'objet d'une étude stratigraphique détaillée, destinée à préciser les modalités d'établiss
ement de la plate-forme supérieure qu'ils supportaient. Nous ne donnerons ici que les conclusions de cette
enquête. Les niveaux tardifs recouvrent un sol de tuileau de 3 cm qui détruit par les fouilles antérieures,
a été préservé uniquement sous le mur 6. Entre ce sol 2 et une surface dure (β) qui, 3 m plus bas, aplanit le
sommet des couches 25-26-27, nous rencontrons un épais remblai déposé en strates obliques, selon une
disposition caractéristique qui se retrouve en d'autres points du site (secteur A). Ce remblai n'a fourni
aucun matériel d'époque romaine, mais un

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