Les sanctuaires de Masjid-i Solaiman (Iran) - article ; n°1 ; vol.116, pg 30-40
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1972 - Volume 116 - Numéro 1 - Pages 30-40
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Roman Ghirshman
Les sanctuaires de Masjid-i Solaiman (Iran)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 116e année, N. 1, 1972. pp. 30-
40.
Citer ce document / Cite this document :
Ghirshman Roman. Les sanctuaires de Masjid-i Solaiman (Iran). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 116e année, N. 1, 1972. pp. 30-40.
doi : 10.3406/crai.1972.12717
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1972_num_116_1_12717COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 30
COMMUNICATION
LES SANCTUAIRES DE MASJID-I SOLAIMAN (iRAN),
PAR M. ROMAN GHIRSHMAN, MEMBRE DE L* ACADÉMIE.
La cinquième campagne de fouilles à Masjid-i Solaiman a débuté
à la fin du mois de février 1971 pour se terminer au début du mois
de mai. Faisaient partie de la Mission, à part son chef et Mme Ghirsh-
man, M. Hermann Gasche, architecte, ancien membre de la Délé
gation archéologique à Suse pendant plusieurs années, et Ahmad
Ettemad, chef des travaux. Le Service archéologique était représenté
par M. Ali Alaï. Comme toujours, notre Mission a trouvé une large
hospitalité auprès des autorités du Consortium International des
Pétroles Iraniens, et je tiens à exprimer ici ma profonde gratitude
à MM. J. P. Van Reeven, Président-Directeur Général ; P. Link,
Field General Manager, et à H. Van Den Berg, Secrétaire Général.
Nos travaux, tout comme lors des recherches antérieures sur ce
site, furent concentrés sur la terrasse sacrée, où quatre sanctuaires
des époques achéménide, séleucide et parthe furent mis au jour.
Je montre une vue de la terrasse telle qu'elle se présentait à la
fin de cette dernière campagne, et où on reconnaît chacun de ces
quatre monuments. Un plan d'ensemble dû à M. H. Gasche permet
de les distinguer plus clairement et de se rendre compte de la nette
coupure qui marqua, pendant toute la durée de l'activité religieuse
sur cette terrasse, la séparation entre la partie iranienne proprement
dite, avec le podium sans doute élevé au début de l'époque aché
ménide (n° 1), et qui était donc la partie la plus ancienne, et celle
qui s'éleva après la conquête de l'Iran par Alexandre le Grand,
quand furent bâtis les trois édifices dédiés aux divinités grecques,
et par voie de syncrétisme, gréco-iraniennes. Ce sont :
(N° 2) le Grand Temple dont je suppose que la divinité dédicataire
était Athéna, probablement Hippia,
(N° 3) le Temple d'Héraclès,
(N° 4) le de l'Ouest dont nous ignorons la divinité dédi
cataire.
Les deux parties de la terrasse n'étaient séparées que par un muret
qui ne semble pas avoir dépassé quelques dizaines de centimètres
de haut. Il s'agissait donc plutôt d'un partage symbolique. Il mar
quait toutefois, d'une façon nette, cette séparation entre les domaines
des deux modes de croyances, le mazdéisme ancestral des aborigènes
d'une part, et la religion importée de l'extérieur, d'autre part. Des LES SANCTUAIRES DE MASJID-I SOLAIMAN 31
voies d'accès et de départ, indépendantes les unes des autres, étaient
empruntées par les fidèles de chacune de ces deux parties. On mont
ait vers le sanctuaire iranien par deux escaliers monumentaux de
l'Est et du Sud-Est ; et, si l'on admet qu'à la fin des cérémonies
la voie suivie par les fidèles pour leur départ n'était pas celle de
leur arrivée — pratique observée dans les religions de l'Asie anté
rieure ancienne — c'est par deux escaliers du Sud qu'on les verrait
descendre.
L'ascension vers la partie gréco-iranienne de la terrasse se faisait,
comme le terrain invite à le reconnaître, par la large montée douce,
dotée de plusieurs paliers séparant les volées de marches, et qui
débouchait sur un large parvis devant le Grand Temple avec son
portique donnant au Nord, et sur la façade du d'Héraclès
qui s'ouvrait vers l'Est. La dislocation des fidèles de cette partie
de la terrasse devait se faire par les escaliers pratiqués dans le cof
frage nord de la terrasse. C'est pour la première fois que nous avons
l'occasion de reconnaître une cohabitation sur un plan cultuel de
la population de l'Iran telle qu'elle devait se présenter depuis le
dernier tiers du ive siècle avant notre ère, après la transplantation
de milliers de Grecs et de Macédoniens sur un site à population
presque cosmopolite. On sait que les contacts entre les deux parties
des habitants de l'Iran, à cette époque, devinrent à la longue très
étroits, renforcés surtout par les mariages mixtes. Il faut, semble-
t-il, admettre que sur le terrain religieux, l'orthodoxie réclamait
ses droits.
Sanctuaire iranien. — Le sanctuaire iranien, dont les débuts sem
blent remonter à la fin du vme-début du vne siècle avant notre ère,
à l'époque de l'arrivée des tribus perses dans cette région, se présent
ait à cette époque sous forme d'un podium constitué de grands
blocs de pierre posés à sec. Il supportait un autel où, pendant les
cérémonies qui se déroulaient à ciel ouvert, on exposait un récipient
avec le feu sacré. Tel qu'il se présente aujourd'hui, il ne doit pas
avoir son aspect originel ; il a dû changer d'aspect, du fait de la
construction de deux murs qui furent probablement élevés à
l'époque parthe. Quant au feu sacré, il semble qu'on le conservait
dans une chambre pratiquée dans l'épaisseur du coffrage de la ter
rasse où, aujourd'hui encore, les villageoises viennent allumer des
cierges ou de petites lampes lorsqu'elles formulent des suppliques
au Tout-Puissant.
Le podium bâti sur l'extrême bord d'une terrasse naturelle, dut
subir des dégradations à la suite d'éboulements. Nous ne pûmes
identifier que sa face sud-ouest, son angle ouest et une partie du
côté nord-ouest. Quant à la partie nord-est, en grande dis- COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 32
parue, elle a dû recevoir plusieurs murs de soutènement, indispen
sables pour assurer l'équilibre du monument.
Il m'est difficile d'admettre que ce sanctuaire ait pu subir une
totale désacralisation à une époque qui précéda l'avènement des
Sassanides ; n'a-t-on pas essayé de le transformer en lui donnant
un plan d'un sanctuaire du feu semblable à ceux que l'Iran adopte
à partir du dernier, ou des derniers siècles avant notre ère ? Nos
investigations près de ce monument vont se poursuivre lors de notre
prochaine campagne de fouilles.
Fio. 1. — Podium. Scarabée achéménide. Pierre bleue.
Plusieurs petits objets furent mis au jour lors des travaux autour
de ce monument. C'était surtout des éléments de parure féminine
tels que colliers, bagues, pendants, mais aussi des têtes de flèches
en fer, le tout datant de la plus récente époque de l'activité de ce
sanctuaire, bien datée par les monnaies élymaïdes des trois premiers
siècles de notre ère. L'époque achéménide se trouve confirmée par
deux scarabées, dont l'un, en pierre, est gravé du sujet classique
d'un « héros » terrassant un monstre (fig. 1), et un autre, en fritte qui
porte une cartouche d'un souverain. Je remercie mon confrère et ami,
Jacques Vandier, de m'avoir précisé que ce scarabée porte un car
touche de Thoutmosis III : Menkhéperré, prénom qui a été porté
par un grand prêtre de la XXIe dynastie également ; que ce scarabée
ne lui paraît pas être de travail égyptien et, qu'enfin, l'image du
dieu Bès entre les deux cartouches est une des figures les plus fr
équentes sur les scarabées de toutes les époques.
Cette image de Bès était aussi très fréquente parmi les objets
égyptiens que nous avons trouvés à Suse dans le niveau achéménide. 2. — Vue d'ensemble Fig.
de la terrasse à la fin des
travaux.
N° 1 : le podium.
N°2:le Grand Temple
(d'Athéna ?).
N° 3 : le temple d'Héraclès.
N° 4 : le de l'Ouest. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 34
Quoi qu&

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