Nouvelles recherches à Khirbet edh-Dharih (Jordanie du Sud, 1996-1999) - article ; n°4 ; vol.144, pg 1525-1563
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Nouvelles recherches à Khirbet edh-Dharih (Jordanie du Sud, 1996-1999) - article ; n°4 ; vol.144, pg 1525-1563

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 2000 - Volume 144 - Numéro 4 - Pages 1525-1563
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Monsieur François Villeneuve
Monsieur Zeidoun AL-
MUHEISEN
Nouvelles recherches à Khirbet edh-Dharih (Jordanie du Sud,
1996-1999)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 144e année, N. 4, 2000. pp.
1525-1563.
Citer ce document / Cite this document :
Villeneuve François, AL-MUHEISEN Zeidoun. Nouvelles recherches à Khirbet edh-Dharih (Jordanie du Sud, 1996-1999). In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 144e année, N. 4, 2000. pp. 1525-1563.
doi : 10.3406/crai.2000.16232
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2000_num_144_4_16232COMMUNICATION
NOUVELLES RECHERCHES À KHIRRET EDH-DHARIH
(JORDANIE DU SUD, 1996-1999),
PAR M. FRANÇOIS VILLENEUVE,
EN COLLABORATION AVEC M. ZEIDOUN AL-MUHEISEN
Nous avions présenté en 1988 et 1994 devant l'Académie1 les
résultats des sept premières campagnes de fouilles et de restaura
tions franco-jordaniennes à Khirbet edh-Dharih. Nous soumettons
ici les données issues des 8e- 9e et 10e campagnes2, conduites en
1996, 1998 et 1999 par l'IFAPO3, la D.G.C.I.D.4 du ministère des
Affaires étrangères et l'Université du Yarmouk, comme précédem
ment, et avec le soutien du département des Antiquités de Jorda
nie et du C.N.R.S.3. Ces nouvelles données sont abondantes pour
l'architecture, le décor et le matériel, mais restent malheureuse
ment très limitées en matière d'épigraphie. Dharih6, localité cam
pagnarde en milieu semi-aride, se trouve à 100 km au nord de
Pétra, dans la large vallée du Laaban, vallée propice à l'irrigation
où passe le principal itinéraire antique et traditionnel de Pétra vers
la Syrie. Le site de Dharih (fig. 1), un village antique d'une ving
taine d'habitations et huileries, un vaste sanctuaire sur la route des
caravanes, une nécropole7 et des traces hydrauliques et agricoles,
est étroitement associé au haut-lieu isolé de Khirbet et-Tannour8,
1. CRAf, 1988, p. 458-479 ; ibid., 1994, p. 735-757.
2. Les principaux collaborateurs des ces trois campagnes ont été sur le terrain A. Cham-
bon, M. Janif, L. Tholbecq, R. Abdallah, V. Alavoine, I. al-Qananweh, P. Fournet, R. al-Nader,
M. Séry, K. Khawalda, C. Durand, C. Apicella, I. Chrétien, M. Zuchowska, archéologues;
R. de La Noue, S. Métay, A. Oman, architectes ; J. Humbert, A. Guillois, S. Plaut, R. Drizard,
S. Vatteoni, dessinateurs ; G. Humbert, J. al-Zîq, C. Hesse, F. Bernel, M. Ali Serbel, restaura
teurs et techniciens. Participent également à l'étude scientifique C. Auge, J. Dentzer-Feydy,
T. Waliszewski.
3. Institut français d'Archéologie du Proche-Orient.
4. Direction générale de la Coopération internationale et du Développement.
5. U.M.R. 7041. Archéologie et Sciences de l'Antiquité, Maison René-Ginouvès, Nanterre.
6. Plan de situation dans CRAI, 1988, p. 459.
7. Sur la nécropole de Dharih, voir prochainement Z. al-Muheisen et F. Villeneuve éd.,
Fouilles de Khirbat adh-Dharih, I P. Lenoble et al. , « Le cimetière au sud du Wadi Sha-
rheh », Syria, 2001, s. p.
8. Fouille dans les années 1930 : v. N. Glueck, Deities and Dolphins, New York, 1965, /kw-
sim. L'association des sanctuaires de Tannour et de Dharih est formellement établie par
une inscription nabatéenne de Tannour datée de 8 / 7 av. J.-C, une dédicace faite par le resh COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 1526
KHIRBET EDH DHARIH
Plan général
Etat des fouilles en 2000
CIMETIÈRE NORD
FlG. 1. - Plan général de Khirbet edh-Dharih
(J. Humbert, A. Omari, sur des levés topographiques de P. Lenoble, C. Meyer, R. Saupin, F. Villeneuve). RECHERCHES À KHIRBET EDH-DHARIH 1527 NOUVELLES
sanctuaire de pèlerinage situé à seulement 7 km au nord. La local
ité de Dharih apparaît comme la plus importante dans un vaste
ensemble de petits sites ruraux des premiers siècles de l'ère chré
tienne autour de cette vallée.
Les dernières campagnes n'ont pas invalidé, sauf sur certains
détails, les résultats présentés précédemment, que nous rappelons
et précisons en quelques mots. Dharih et ses environs immédiat ont
connu d'abord de petits établissements au P.N.A.9, au Bronze
Ancien II, puis à l'époque édomite au Fer II. La période majeure
d'occupation de l'ensemble du site (sanctuaire, village et nécropole)
s'étend du Ier siècle ap. J.-C. jusqu'au milieu du IVe siècle, donc à
cheval sur la fin du royaume nabatéen10 et sur la période romaine.
Pendant ces trois siècles, où le sanctuaire et le village s'installent
puis s'agrandissent constamment, trois éléments sont saillants.
D'une part, il n'y a pas de coupure entre la phase proprement naba-
téenne (Ier s.) et la phase que l'on peut appeler nabatéo-romaine.
Ensuite, le vaste sanctuaire (110 m x 45 m) est manifestement trop
grand, et trop richement décoré, pour n'être que le sanctuaire du
modeste village qui le surplombe : il ne peut s'agir, en liaison avec le
sanctuaire de Tannour, que d'un sanctuaire régional, voire national,
caravanier en tout cas, mais une épigraphie déficiente ne nous per
met pas ici de préciser les choses. Enfin, comme le village montre
clairement l'opposition entre une vaste demeure (fig. 1 : VI), proche
du sanctuaire, et des maisons paysannes de petites dimensions
(fig. 1 : V1211, p. ex.), et la nécropole l'opposition entre un tombeau
monumental (fig. 1 : Cl) et des tombes ordinaires12 (fig. 1 : C2, p. ex.),
nous pensons que les paysans de la localité étaient dominés par une
grande famille, probablement celle des desservants du sanctuaire.
Le séisme dévastateur du 19 mai 363, bien connu à Pétra et dans
toute la région, entraîne ici un abandon d'environ deux siècles. Vers
le milieu du VIe siècle, une communauté chrétienne s'installe sur
cette ruine, qu'elle transforme en partie en carrière ; elle implante
exclusivement ses constructions dans la cour nord de l'ancien sanc
tuaire et dans son temple, et elle remet en service la nécropole. Nous
savons désormais que ce groupe villageois est islamisé dans le cou
rant du VIIP siècle. Il est conduit à abandonner Dharih par un nou-
(«chef», «curateur») de la source du Laaban, qui est l'une des trois sources voisines de
Dharih : v. J. Starcky, « Y a-t-il un dieu Resh aïn La'ban ? », Revue biblique, 1957, p. 215 sqq.,
qui corrige R. Savignac, « Le dieu nabatéen de et son temple », ibid. XLVI, 1937, p. 401-
416, pi. IX-X et E. C. Broome, « La divinité Ras 'Ain La'ban », ibid. LXII, 1955, p. 246-252.
9. Pottery Neolithic A ; l'occupation se situerait ici entre 5600 et 5000 av. J.-C.
10. Annexé et transformé en 106 ap. J-G. en Provincia Arabia.
11. CRAI, 1994, p. 752 sqq.
12. Ibid., 1988, p. 466-471 ; 1994, p. 754 sqq. 1528 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
veau séisme, probablement dans la seconde moitié du Vffle siècle.
Une réoccupation pauvre, tirant parti des pierres du sanctuaire, a
lieu vers la fin de l'époque mamelouke, ou plutôt, pensons-nous
maintenant, au tout début de l'époque ottomane (XVIe s. ?), suivie
d'un nouvel abandon, que le XXe siècle ne viendra qu'à peine troub
ler. Au total, il s'agit d'une histoire très discontinue, ce qui ne s'ex
plique pas seulement par les séismes mais aussi par la position cl
imatique marginale du lieu : seule l'irrigation, et donc un minimum
d'organisation et de sécurité, autorise ici une vie sédentaire durable.
Deux bâtiments, la grande maison VI et le bâtiment dit « fonda
tion rectangulaire », extérieurs au péribole du sanctuaire, parais
sent être associés à celui-ci (fig. 2) : non seulement parce qu'ils en
sont tout proches, mais aussi parce que le parvis nord du sanc
tuaire est pourvu latéralement d'une porte est susceptible de don
ner accès à ces deux bâtiments. Nous n'avons pas repris lors des
trois dernières campagnes, pour des raisons logistiques, la fouille
de la « fondation rectangulaire13», ce bâtiment à un étage et à plan
compact, de 23 m x 19 m, où nous verrions volontiers, en raison du
triclinium et des salles de stockage qu'abrite la moitié sud de son
rez-de-chaussée, une hôtellerie attenante au sanctuaire.
En revanche, la fouille de la demeure principale, VI14, a été
men

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