Quelques études de villes - article ; n°118 ; vol.21, pg 294-311
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Description

Annales de Géographie - Année 1912 - Volume 21 - Numéro 118 - Pages 294-311
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Lucien Gallois
Quelques études de villes
In: Annales de Géographie. 1912, t. 21, n°118. pp. 294-311.
Citer ce document / Cite this document :
Gallois Lucien. Quelques études de villes. In: Annales de Géographie. 1912, t. 21, n°118. pp. 294-311.
doi : 10.3406/geo.1912.7048
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1912_num_21_118_7048OGRAPHIE RALE 194
QUELQUES TUDES DE VILLES
VIENNE GRENOBLE DIJON
intérêt que présente étude géographique des villes apparaît
hui avec évidence On comprend bien que des groupements
de ce genre ont pu se former et se perpétuer sans un concours de
circonstances favorables parmi lesquelles le site la facilité des com
munications tiennent une large place Les historiens les archéo
logues quand ils occupent des villes ne négligent plus guère en
considérer la position et il est pas besoin de rappeler ce que
certains travaux ont gagné inspirer de la connaissance directe des
lieux Toutefois les études proprement géographiques de villes ne
sont pas encore très nombreuses et il aurait avantage les multi
plier ne fût-ce que pour faciliter utiles comparaisons Aussi a-t-on
cru devoir signaler ici trois études de ce genre récemment parues
dont examen ne sera pas sans profit La première est consacrée
une grande capitale Vienne Elle traite surtout de extension
actuelle de la ville vers sa banlieue et des moyens de reconnaître en
général les limites une importante agglomération urbaine Les deux
autres ont pour objet deux de nos villes de moyenne grandeur
Grenoble et Dijon qui toutes deux sont entrées depuis une quaran
taine années dans une période de rapide accroissement Ces études
étant inspiration différente le présent compte rendu ne pouvait
viser établir entre elles un lien arti ciel se compose simplement
de trois fragments placés dans ordre où les travaux originaux ont
paru
VIENNE
Il est peu de grandes villes dont la situation présente plus
avantages que celle de la capitale de Autriche Ils ont été excellem
ment indiqués dans une conférence que fit en 1894 Mr Penck
devant une Société locale
Lorsque partant des bords de la mer Adriatique on veut atteindre
-âêê PBNCK Die geographische Lage von Wien Vortrag ge/tillen den
November 189 Vortrüge des Vereins zur Verbreitung lieber
Kennlni.ise in Wien XXXV Heft 18 Wien 189 in-16 -70 11 convient de
rappeler inssi tude antérieure de KOHL dans son ouvrage Die geographische
Lage der Hauptstädte Lcip/.i 187 219-24f> TUDES DE VILLES 295
les plaines du Nord de Europe une des routes les plus commodes
est celle qui évite obstacle des Alpes et des Karpates Elle passe
nécessairement par le petit bassin de Vienne Les Romains avaient
bâti là une ville importante Carnuntum qui leur servit de tête de
pont tant que le Danube fut la frontière de Empire Carnuntum
était pas endroit où est édifiée plus tard la ville de Vienne
mais plus en aval sur emplacement du village actuel de Petronell
et de la petite ville de Hainburg ce qui explique car en venant du
Sud ce est pas entrée du bassin de Vienne on débouchait
mais plutôt vers sa sortie en face du confluent de la March
Quand leur tour après la période troublée des invasions les
Allemands venus de Ouest avancèrent le long du Danube ils ar
rêtèrent une position maîtresse au de le compris entre les Alpes
les Karpates et les hauteurs méridionales de laf Bohême au confluent
un des bras du fleuve et de la petite rivière de la Wien Le site
était très favorable la défense il était couvert au Nord du côté
du Marchfeld par la large zone inondation du Danube au Sud
du côté des plaines de la Leitha par les collines du Wiener Berg En
arrière étendaient les hauteurs boisées du Wiener Wald obstacle
infranchissable pour une armée Ce poste avancé de la colonisation
allemande était en relations faciles avec la Bohême avec la Silosie
et la plaine allemande par la Porte Morave Vers le Sud une nouvelle
route rempla bientôt la voie romaine de Pannonie celle du Sem-
mering qui par des cols tous inférieurs 000 m. conduit en
Venetië et en Italie Vienne devint ainsi le point de croisement de
deux des plus grandes routes de Europe Ce fut la capitale désignée
un empire qui étendit sur la Bohême la Hongrie les vallées des
Alpes Orientales qui déborda par la Silésie sur la plaine alle
mande par la Venetië et le Milanais sur Italie du Nord
occupation de la Hongrie par les Turcs rendit pour un temps
cette forte position son caractère de place de défense et entrava son
développement est seulement depuis le recul de Islam et ouver
ture de la navigation du Danube elle repris son rôle et recom
mencé grandir
Dès lors ses progrès ont été rapides En 1706 on lui
donna une nouvelle enceinte entourant ses plus anciens faubourgs
Vienne comptait déjà 114 000 un siècle tard en 1815 leur
nombre était élevé 250000 environ Il atteignait 431 000 en 1851
mais déjà plus de 100000 étaient établis dans la banlieue
alors Ils étaient 120 000 on se décida en 1857 supprimer
les Lignes ancienne enceinte de 1706 En 1891 puis en 189 on
annexé Vienne un vaste territoire qui plus que doublé son
étendue Le recensement de 1900avait donné ensemble 675000 b.
celui de 1910 après une nouvelle annexion en 1904 en donné OGRAPHIE RALE â96
2030000 Mais que signiûent ces chiffres Correspondent-ils vraiment
agglomération viennoise Les nouvelles limites si démesurément
étendues englobent-elles pas des populations qui ne font pas vrai
ment partie de cette agglomération est pour répondre ces ques
tions que Mr Hassinger étudié de près le développement de
Vienne depuis une cinquantaine années1
Le fait dominant est exode de la population urbaine vers la
banlieue mais seulement suivant certaines directions Très juste
ment Mr Hassinger voit dans ce mouvement vers extérieur une
conséquence du progrès des communications et des transports en
commun
habitude de quitter la ville pendant été pour aller installer
la campagne hors des Lignes ne introduisit au commence
ment du xixe siècle dans la bourgeoisie viennoise Il serait intéres
sant de savoir si le réveil du sentiment de la nature pas été pour
quelque chose dans celte emigration estivale devenue hui
presque un besoin pour les populations surmenées de nos grandes
villes Vers 1823 organisèrent les premiers services de voitures pour
Hietzing et Dobling deux de ces centres de villégiature situés au pied
du Wiener Wald le premier dans la jolie vallée de la Wien le second
plus près du Danube2 Ainsi put établir pour certains habitants la
séparation entre le lieu de résidence et celui des occupations journa
lières abord pendant la saison été ensuite pendant année tout
entière
Il faut dire que pendant la première partie du xixe siècle
les chiffres précédemment cités ont montré la population était
très rapidement accrue Elle se trouva bientôt étroit dans les
anciennes limites De là ce mouvement vers la banlieue si remar
quable déjà en 1857 Mais cet exode eût pas été possible sans le
développement des moyens de communication en particulier des
chemins de fer En 1838 la ligne du Nord fut mise en exploitation
Wagram en 1841 la du Sud Medling Celle de
Ouest fut ouverte en 1858 les autres depuis 1870 En 1866 on inau
gura les tramways chevaux en 1880 les tramways vapeur en
1897 la traction électrique
Vienne est une des villes de Ancien Monde qui se sont le plus
transformées depuis un demi-siècle Sur emplacement des anciens
remparts une large ceinture de boulevards bordés de monuments le
HUGO HASSINGEB Beitruge zur Siedlungs -und Verkehrsgeographie von Wien
Mitteilungen Geog Ges Wien LIII 1910 5-8S carte pl et ï)
Voir les plans de Vienne et de sa banlieue dans Atlas général Vidai-
Lahiache carton 102 plan 500000 et dans le Stielers land-Alias carton
de la feuille 19 plan lyO 000) TUDES DE VILLES 297
Ring étend au bras canalisé du Danube Au delà rayonnent
les vieux faubourgs masse hui presque compacte coupée
seulement par les parcs et les jardins ensemble correspond peu
près la surface des dix premiers arrondissements Gemeindebezirke
dont quelques-uns se dépeuplent depuis un certain temps au profit
de la périphérie Les onze arrondissements nouveaux ont été annexés
depuis 1891 Ils sont fort inégalement peuplés est du côté de

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