Tirana et l urbanisation de l Albanie - article ; n°4 ; vol.50, pg 333-343
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1975 - Volume 50 - Numéro 4 - Pages 333-343
L'Albanie se caractérise par une croissance urbaine très modérée. Pourtant un réseau urbain s'est mis en place, en liaison avec le regroupement des exploitations agricoles, l'activité minière et industrielle, le développement dun nouveau réseau de transport. Quant aux villes plus anciennes, si certaines (Shkodra, Korça) croissent lentement, d'autres comme Elbasan, Durres, Vora, et surtout Tirana, progressent très vite.
Urban growth rate in Albania is a very reasonable one. However there are numerous new towns, owing to the gathering of the agricultural exploitations, to the opening of mining and industrial centers, to the development of the transport network. As for the older towns, some of them (Korça, Shkodra) are slowly growing but others like Elbasan, Durres, Vora and especially Tirana increase fastly.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Sivignon
Tirana et l'urbanisation de l'Albanie
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 50 n°4, 1975. pp. 333-343.
Résumé
L'Albanie se caractérise par une croissance urbaine très modérée. Pourtant un réseau urbain s'est mis en place, en liaison avec
le regroupement des exploitations agricoles, l'activité minière et industrielle, le développement dun nouveau réseau de transport.
Quant aux villes plus anciennes, si certaines (Shkodra, Korça) croissent lentement, d'autres comme Elbasan, Durres, Vora, et
surtout Tirana, progressent très vite.
Abstract
Urban growth rate in Albania is a very reasonable one. However there are numerous new towns, owing to the gathering of the
agricultural exploitations, to the opening of mining and industrial centers, to the development of the transport network. As for the
older towns, some of them (Korça, Shkodra) are slowly growing but others like Elbasan, Durres, Vora and especially Tirana
increase fastly.
Citer ce document / Cite this document :
Sivignon Michel. Tirana et l'urbanisation de l'Albanie. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 50 n°4, 1975. pp. 333-343.
doi : 10.3406/geoca.1975.1689
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1975_num_50_4_1689TIRANA ET L'URBANISATION DE L'ALBANIE
par Michel Sivignon,
Dans le domaine de l'urbanisation, comme dans bien d'autres, l'Albanie
suit un chemin original parmi les pays méditerranéens. La part de la population
urbaine y est modeste : un tiers du total, alors même que la définition de la
ville y est fort large puisqu'on considère comme ville toute localité dont plus
de la moitié de la population active se consacre à des travaux extra-agricoles.
De surcroît, le rythme de l'urbanisation, relativement rapide jusqu'en 1960,
s'est depuis stabilisé : la part de la population urbaine est aujourd'hui à peu
près la même qu'en 1965. Il y a, à l'origine de ce tassement une volonté poli
tique : maintenir la population dans son lieu d'origine, et pour cela, diffuser
l'industrie sur toute l'étendue du territoire et éviter les problèmes d'équipement
et d'emploi que pose une urbanisation accélérée.
L'urbanisation relativement rapide de 1945 à 1960 avait en effet conduit
au dépeuplement d'un certain nombre de districts méridionaux montagnards
qui avant-guerre participaient déjà à l'émigration outre-Atlantique. Une étude
de Pandi Geço 2 a en effet bien montré que Tirana, qui a absorbé la plus
grande partie de l'accroissement urbain, s'est gonflée d'un apport provenant
de la moitié Sud de l'Albanie au demeurant la plus évoluée du point de vue
de l'économie et de la société.
L'urbanisation de l'Albanie en se caractérise pas seulement par sa lenteur.
Elle puise son originalité dans une réorganisation de l'espace, elle-même liée
à la fois à l'utilisation des ressources minérales et au regroupement des exploi
tations agricoles.
1 ) Taille et rythme de croissance
Tirana est l'unique grande ville albanaise. Elle compte 171 000 habitants
en 1970 (environ 180 000 aujourd'hui) alors que sa suivante, Shkodra, n'en
a que 55 000. La capitale est aussi la ville dont l'accroissement est le plus
1. Cette étude est le fruit d'un voyage d'étude effectué sous l'égide du Ministère des
Affaires Etrangères en octobre 1974. Elle doit beaucoup à la science et à l'amitié de Pandi
Geço, professeur de géographie à l'Université de Tirana.
2. Rritja e popullsisë qytetare ne R.P.Sh. dhe shpërndarja e re gjeografike e saj.
Studíme Historike, 1970. MICHEL SIVIGNON 334
rapide. Sa population actuelle équivaut à 7 fois celle de 1938 alors que pour
retrouver une telle croissance il faut chercher des villes qui comme Qytet
Stalin, née du pétrole, n'existaient pas en 1938.
Derrière Tirana viennent 5 villes dont la population est comparable :
Shkodra, Durres, Vlora, Korça et Elbasan. Elles ont de 40 000 à 55 000
habitants. Il existe ensuite en 1970, 7 villes dont la s'échelonne de
10 000 à 25 000 habitants, puis 9 autres de 6 000 à 10 000 habitants. Au total,
en 1974, 63 localités ont reçu le titre de villes, dont certaines ont moins de
1 000 habitants.
Le classement actuel par taille est tout à fait différent du classement de
1938 et ce changement est à l'image de l'évolution du pays. En 1938, avec
25 100 habitants, Tirana, promue au rang de capitale en 1920 venait seule
ment au second rang des villes albanaises derrière la capitale du Nord,
Shkodra, qui fut tout au cours du xixe siècle siège d'un vilayet et la principale
place militaire et commerciale. Presque au même niveau avec 21 200 habitants
venait Korça, qui était une importante ville commerçante aux confins de la
Grèce et de la Yougoslavie. De nos jours les grandes villes commerçantes
du XIXe siècle ont perdu de leur importance relative, au bénéfice de Tirana,
des cités côtières du centre et des villes industrielles nouvelles.
2) Les petites villes nouvelles
Si la statistique albanaise dénombre aujourd'hui 63 villes, c'est grâce au
passage des villages au rang urbain par modification de leur activité.
Il y a d'abord des villes minières : villes nées de gisements de charbon
brun comme Mborja près de Korça, Krraba au Sud-Est de Tirana, Memaliaj
près de Tépelen. Les conditions d'extraction et les rendements ne sont pas
toujours très bons, mais on en maintient l'extraction pour des raisons d'autarcie
(la production est de 700 000 t), des raisons sociales et d'aménagement du
territoire. On a même ouvert de nouvelles mines oui donneront naissance à
de petites villes dans le département montagnard de Kolon ja au Sud-Est.
D'autres bourgades sont nées et se sont développées sur des gisements de
fer ou de minerais non ferreux : un exemnle de ville minière du fer est Prenjasi
au terminus actuel de la voie ferrée à l'Est d'Elbasan, tandis que Rubik et
Kukes dans le Nord-Est travaillent le cuivre. Les villes nées du pétrole sont
nombreuses. La plus importante est Qytet Stalin (14 000 hab.) mais il en
est d'autres comme Cerrik, Patos et la dernière en date est Ballshi où l'on
vient d'ouvrir une importante raffinerie avec vapo-craqueur et que le rail, en
provenance de Fieri, vient d'atteindre.
Dans certains cas, la ville naît et se développe autour d'une industrie
qui n'est pas liée aux conditions naturelles. Tel est le cas de Laç également
terminus provisoire de voie ferrée et où fonctionne une grosse usine d'engrais,
entre Tirana et Shkodra.
En dehors de ces villes minières ou industrielles, l'originalité albanaise
s'exprime dans la croissance de bourgades agricoles nées du développement
des fermes d'Etat et du mouvement de concentration des coopératives.
Les d'Etat, comme les coopératives réunies, regroupent par unité TIRANA ET L URBANISATION DE L ALBANIE 335
d'exploitation entre 2 000 et 3 000 ha de terres cultivées dans les régions
de plaines et bassins. La main-d'œuvre correspondante étant comprise entre
1 travailleur pour 1 ha et 1 travailleur pour 2 ha, ces exploitations impor
tantes nécessitent le regroupement en leur centre d'un ensemble administratif,
scolaire, médical, d'ateliers de réparation du matériel agricole, d'artisans et
4, 100%
50
-45 -50 -55 -60 -65 -70
Fig. 1. — Part de la population urbaine
dans la population totale de l'Albanie
de magasins (les magasins populaires MAPO), de cinémas et de salles de
réunion. A cela peuvent s'ajouter des industries de première transformation.
Cela suffit à constituer de petites villes. La plus ancienne est celle de Maliq,
dans le bassin de Korça, qui s'est développée après 1945 avec l'assèchement
du lac et le développement de la culture et du raffinage de la betterave
(4 000 hab.). Mais elle a été dépassée par certaines villes nouvelles de la
plaine littorale dont le meilleur exemple est probablement Shjak, à l'Est de
Durres (6 200 hab. en 1970). Toute la plaine depuis Tirana jusqu'à Shkodra
sur la frontière yougoslave, qui était très peu peuplée est désormais jonchée
d'une série de petites villes de ce type : Kamza à quelques kilomètres de
Tirana puis, plus au Nord Fuske Kruja (« Kruja de la Plaine » qui se déve
loppe plus vite que Kruja la Haute perch

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