Un Sérapieion argien ? - article ; n°1 ; vol.129, pg 151-175
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1985 - Volume 129 - Numéro 1 - Pages 151-175
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Pierre AUPERT
Un Sérapieion argien ?
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 129e année, N. 1, 1985. pp. 151-
175.
Citer ce document / Cite this document :
AUPERT Pierre. Un Sérapieion argien ?. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
129e année, N. 1, 1985. pp. 151-175.
doi : 10.3406/crai.1985.14249
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1985_num_129_1_14249COMMUNICATION
UN SÉBAPIEION ARGIEN ?
PAR M. PIERRE AUPERT
Introduction*
Les progrès de la fouille des thermes A d'Argos ont récemment
montré que l'établissement balnéaire proprement dit s'était installé
au 11e siècle ap. J.-C. dans la cour d'un vaste édifice datant de
l'extrême fin du ie siècle ap. J.-C. : fig. 1 et 21. Or cet présente
trois particularités notables : la voûte et la toiture de sa grande
salle A, d'une technique unique dans l'architecture romaine ; un plan
original, nous y reviendrons ; et, enfin, le doute qui plane sur son
identification, bien que ses dispositions générales nous soient désor
mais très largement connues.
La fouille n'est pas tout à fait achevée, mais nous pouvons estimer
que l'on dispose maintenant de la quasi-totalité du dossier : il est
donc apparu opportun de l'ouvrir, quitte à en résumer les pièces,
avant la publication définitive, afin de susciter réactions et sugges
tions autour d'un problème qui reste ouvert.
A. Position du problème
1. Description de l'édifice
Réservant à la publication le détail des raisonnements et des
preuves qui établissent l'unité de l'ensemble et les restitutions, nous
décrivons rapidement cet état I.
* Bien des éléments d'identification, dont il est ici débattu, ont été élaborés
et pesés de longue date avec R. Ginouvès : c'est assez dire combien cette commun
ication, qu'il a en outre relue et enrichie, lui doit et je n'ai à revendiquer que
les indices architecturaux tirés de la fouille et le choix qu'ils invitent à désormais
effectuer parmi les hypothèses. Enfin, Ph. Bruneau, Fr. Dunant et J. Leclant
ont bien voulu conforter cette réflexion de leur expérience des sanctuaires
égyptiens et P. Gros de sa connaissance de l'architecture romaine : qu'ils soient
ici remerciés de leur aide.
1. P. Aupert, BCH 100 (1976), p. 749-750 ; 101 (1977), p. 667-671 ; 102
(1978), p. 775. R. Ginouvès avait commencé la fouille en 1953, cf. BCH 78 (1954),
p. 173-175 et 79 (1955), p. 135-152 et 323-328. A sa demande, P. Amandry m'en
confia la reprise en 1972. La publication, par P. Aupert, R. Ginouvès et al., est
suspendue à l'extension de la fouille dans le terrain qui borde le bâtiment au
Sud et à l'Est et dont l'expropriation est en cours. 1. — Argos. Plan du bâtiment antérieur aux thermes Fia.
« du théâtre » (P. A.). SERAPIEION ARGIEN ? 153 UN
Fio. 2. — Ieem : axonométrie (P. A.). 154 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
Fig. 3. — Idem : abside et crypte.
C'est une vaste cour à péristyle, dont une partie de la stoa Ouest
est bordée par trois pièces, B 1, B 2 et B 3, sur un axe transversal.
La salle B 1 commande l'accès à une vaste salle A, munie d'une
abside et disposée suivant l'axe longitudinal. La cour est en contrebas
de quelque trois mètres par rapport au sol des portiques et des salles.
Devant le porche qui précède la salle B 1, l'entrecolonnement passe
de 3,35 m à 3,65 m de part et d'autre d'un entreeolonnement axial de
4 m. Cet élargissement et les murs qui le séparent de la stoa, montrent
que ce porche est surélevé par rapport à cette dernière et lié à B 1.
Des portes latérales à arcade le font communiquer avec le portique,
et un vaste escalier le relie à la cour en contrebas. L'abside de la
salle A renferme une crypte, dont la voûte porte un sol surélevé
formant podium (fig. 3). Cette crypte s'ouvre, dans son axe, sur un
couloir enfoncé de plus de 2 m sous le sol de la pièce et dont la couvert
ure, si elle a jamais existé, a disparu. On ne discerne par ailleurs
aucune trace d'un escalier qui en eût permis l'accès. Un conduit
rectangulaire descend de l'extérieur du bâtiment vers le haut de la
voûte : il pouvait aussi bien y apporter une lumière faible, car son
orifice arrière est masqué par le mur Est de la parodos du théâtre,
que de l'eau. Aucun dispositif d'évacuation de cette eau n'a encore
pu être découvert, qui assurerait cette dernière hypothèse. Nous
sommes donc en présence de deux interprétations possibles : soit UN SÉRAPIEION ARGIEN ? 155
une crypte inaccessible avec un couloir scellé, ou occasionnellement
accessible par un escalier en bois, soit un bassin en partie caché sous
le podium et pénétrant en partie dans la pièce.
La salle et la crypte sont couvertes d'une voûte de technique
égyptienne (cf. infra, § C 3.2).
L'ensemble (fig. 2) forme un vaste bâtiment de 84 m de long (non
compris l'escalier Est), dont les caractéristiques singulières et la
situation remarquable, au carrefour de deux grandes rues, entre le
théâtre et la salle hypostyle de l'agora, ne rendent que plus irritant le
manque de données certaines pour son identification.
2. Le silence des textes
Aucune des nombreuses inscriptions découvertes au cours de la
fouille ne peut être rapportée à cette phase, mais toute discussion
serait écartée si nous pouvions reconnaître immédiatement l'édifice
parmi ceux que mentionne Pausanias (II, 21, 1 sq.) dans sa descrip
tion d'Argos. Ce n'est pas le cas. S'il s'agit, en effet, d'un monument
profane, il n'y a pratiquement aucune chance pour que Pausanias
s'en soit préoccupé. S'il s'agit d'un temple, il faudrait être sûr qu'il
n'ait pas été transformé en thermes à une date antérieure à celle du
passage du Périégète : or, ni l'une ni l'autre ne sont suffisamment
connues pour que l'on puisse en décider. Enfin, l'itinéraire de cet
auteur est suffisamment obscur pour que l'on ne puisse pas en tirer
directement une association indiscutable. Il est cependant permis,
une fois défriché le champ des hypothèses, de rechercher chez le
Périégète un éventuel accord avec l'une d'elles. C'est ce à quoi nous
procéderons plus tard : pour l'instant, force est de recourir à des
critères propres au bâtiment lui-même.
3. Méthode d'investigation
II est difficile de faire dépendre l'identification d'un complexe
architectural de sa seule typologie. S'agissant d'ensembles aussi
atypiques et peu liés à des contraintes fonctionnelles que ces groupe
ments cour-temple, on ne peut se fonder que sur l'observation de
particularités ponctuelles, dont seules la mise en série et la conver
gence entre elles, ainsi qu'avec des indices extérieurs, peuvent revêtir
un caractère démonstratif.
Dans cette perspective, nous entreprendrons rapidement, quitte à
schématiser un peu, une triple démarche : l'élimination des bât
iments qui, tout en étant de plan voisin, présentent des traits incomp
atibles avec les dispositions essentielles de notre édifice, puis la
recherche de ceux qui présentent le plus grand nombre de caractères 156 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
communs avec lui et, enfin, la confrontation des orientations ainsi
déterminées avec le contexte historique et archéologique.
B. Le manque de parallèles exacts
Les caractéristiques du bâtiment argien permettent en effet
d'exclure certains types d'édifices, que leur plan inviterait éventuel
lement à lui comparer.
1. Édifice civils
Parmi les édifices civils : les marchés et horrea, à cause de l'absence,
à Argos, de boutiques ou magasins ; les basiliques aussi, dont la salle
principale n'est jamais séparée de la cour par des salles intermédiaires
et dont le tribunal doit être accessible ; les bibliothèques (types
Éphèse2, Athènes3, Sidé4), car il n'y a pas à Argos d'emplacement
suffisant pour le rangement de livres ; les forums enfin, souvent
ordonnés axialement5 et clos, comme à Thuburbo Majus (fig. 4),
mais dont le ou le

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