Une mosaïque nouvelle de Taucheira (Libye) - article ; n°1 ; vol.145, pg 477-488
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Une mosaïque nouvelle de Taucheira (Libye) - article ; n°1 ; vol.145, pg 477-488

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 2001 - Volume 145 - Numéro 1 - Pages 477-488
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 69
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Mohamed Fakroun
Une mosaïque nouvelle de Taucheira (Libye)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 145e année, N. 1, 2001. pp. 477-
488.
Citer ce document / Cite this document :
Fakroun Mohamed. Une mosaïque nouvelle de Taucheira (Libye). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 145e année, N. 1, 2001. pp. 477-488.
doi : 10.3406/crai.2001.16278
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2001_num_145_1_16278COMMUNICATION
UNE MOSAÏQUE NOUVELLE DE TAUCHEIRA (LIBYE)1,
PAR M. MOHAMED FAKROUN
De toutes les cités de la Libye Pentapole, Taucheira est la moins
connue. Elle a été pourtant fondée immédiatement après Cyrène,
dans les dernières années du VIIe siècle av. J.-C. et les fouilles de J.
Boardman et de J. Hayes2 ont jeté une vive lumière sur l'installa
tion des Grecs dans ce bon site agricole, et sur les relations qu'ils
ont entretenu le premier siècle de vie de la nouvelle apoikia.
Un temps nommée Arsinoé à l'époque lagide3, la cité reprit son
vieux nom libyque de Taucheira à l'époque impériale4. Les tra
vaux encore inédits du Dr. Fouad Bentahar montrent que son
développement fut certain aux IIe et IIIe siècles ap. J.-C, et cet
essor se maintint à l'époque byzantine5. Taucheira fut même le
dernier point d'appui de la résistance byzantine lors de la
conquête arabe d'Ibn el-As6.
Nous connaissons mieux aujourd'hui Taucheira, essentiell
ement grâce aux fouilles conjointes du département des Antiquités
et de l'Université Garyounes de Benghazi. Ces dernières fouilles
ont commencé en 1972 sous la direction de l'archéologue égyptien
Fawzi el-Fakhrani.
1. La présente étude a été conduite avec l'autorisation du Dr. Ali el-Khadoury,
président du département des Antiquités de Libye, et du Dr. Brahim Tawami, contrôleur
des Antiquités de Benghazi. Ce travail a bénéficié du concours et de la relecture du
professeur André Laronde, directeur de la Mission archéologique française en Libye. A
tous, nous adressons nos vifs remerciements.
2. J. Boardman, J. Hayes, « Excavations at Tocra, 1963-1965, The archaic deposits », I
(BSA, Suppl., 4) et II (BSA, Suppl., 10), Oxford, 1966 et 1973 respectivement.
3. A. Laronde, Cyrène et la Libye hellénistique, Libykai Historiai (Études d'Antiquité
africaine), Paris, 1987, p. 59-61 et 382.
4. Id., « La Cyrénaïque romaine, des origines à la fin des Sévères (96 av. J.-C.-235 ap.
J.-C.) », Aufstieg und Niedergang der rômischen Welt II, 10, 1, Berlin-New York, 1988,
p. 1049.
5. F. Ben Tahar, Recherches sur les monuments et l'urbanisme de Taucheira- Tokra, thèse de
l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), 1997 (inédite) ; Id., « General Account of récent
discoveries at Tocra », Libyan Studies 25, 1994 (Cyrenaican Archaeology. An International
Colloquium, 29th-31th March 1993), p. 231-243 ; D. Smith, J. Crow, « The Hellenistic and
Byzantine Defences of Tocra (Taucheira) », ibid., 29, 1998, p. 35-82.
6. Libyan Studies, Selected Papers ofthe late R. G. Goodchild, J. Reynolds éd., Londres,
1976, p. 264 (-■ Byzantines, Berbers and Arabs in the Seventh-Century Libya, Antiqiùty 41,
1967). COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 478
La mosaïque dont il va être question provient d'une chapelle
située au sud du palais byzantin reconnu dans la partie est de
la ville (fîg. 1). Il s'agit d'une simple chambre rectangulaire,
munie d'une abside à l'est. Il n'y a pas trace d'autel dans cette
abside, et S. Stucchi7 a voulu reconnaître dans cette construction
un consignatorium, ce dont E. Alfôldi-Rosenbaum et J. B. Ward-
Perkins doutent pour leur part à bon droit8. L'édifice est fait de
blocs de remploi, et comporte deux sols superposés. Le niveau
inférieur de mosaïque comportait un décor à médaillons, avec des
poissons. Sur ce premier sol mosaïque, il y avait une couche
de plâtre de 5 cm d'épaisseur. Puis venait une nouvelle mosaïque
que recouvrait une couche de terre battue très fine et bien
damée, du type de celle que nous trouvons au niveau d'occupation
arabe dans l'église de ras el-Hilal (antique Naustathmos, à l'est
d'Apollonia).
La mosaïque qui nous intéresse représente donc le deuxième
sol mis en place. Elle a été déposée dans une pièce adjacente au
musée de Tokra. Ni S. Stucchi, ni E. Alfôldi-Rosenbaum ne l'ont
vu, bien qu'ils la mentionnent l'un et l'autre. Ces deux savants ont
dû avoir connaissance du rapport sommaire de F. el-Fakhrani, en
arabe, et dont la diffusion a été restreinte9.
La mosaïque comportait des scènes de la vie rurale, mais nous
ne retiendrons pas cette partie dans notre étude d'aujourd'hui.
Le panneau qui nous intéresse se trouvait à l'entrée de l'abside
(fig. 2). Dans son état actuel de conservation, il mesure 3,37 m de
long sur 1,56 m de large. Il est bordé par une frise de 66 cm de
large. Ce panneau est mutilé à gauche, où manquent la frise et une
figure d'angle.
Contrairement à ce qu'écrit S. Stucchi10, la frise ne comporte
aucune représentation de scène rurale, mais se compose seul
ement de motifs géométriques (fig. 3). Cette bordure est identique
à celle qui se trouve autour de l'autel de l'église de Gasr el-Libia et
aussi à la cathédrale de Cyrène. On reconnaît des cercles qui se
recoupent avec des rosettes au centre11.
7. S. Stucchi, Architettura cirenaka (Monografie di archeologia libica, 9), Rome, 1975, p.
427.
8. E. Alfôldi-Rosenbaum, J. Ward-Perkins, Justinianic Mosaic Pavements in Cyrenaican
Churches (Monografie di archeologia libica, 14), Rome, 1980, p. 34, n. 89.
9. F. el-Fakhrani, rapport inédit communiqué à la conférence arabe d'archéologie,
Tripoli, 1972 (texte dactylographié en arabe déposé au département des Antiquités de
Libye).
10. S. Stucchi, op. cit. (n. 7), ibid.
11. E. Alfôldi-Rosenbaum, J. Ward-Perkins, op. cit. (n. 8), p. 13 et pi. 44, 2 (pour un
motif de l'église de Gasr el-Libia). ?•■■- .^ Y - i
MOSAÏQUE DE TAUCHEIRA (LIBYE) 479
Fig. 1. - Plan de Taucheira (S. Stucchi, Architettura cirenaica, pi. IV)
Fie. 2. - Vue d'ensemble de la mosaïque de Taucheira (photo M. Fakroun). 480 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Fie. 3. - Bordure de la mosaïque de Taucheira (photo M. Fakroun).
Aux angles de la mosaïque figuraient les représentations des
quatre fleuves du Paradis, et la figure de Phison est conservée à
droite, avec son nom précédé d'une croix (fig. 4). Ce panneau
mesure 86 cm sur 72 cm. Phison, imberbe, est représenté de
trois-quarts, assis entre deux jarres d'où s'écoule l'eau : sur la jarre
de droite figure un oiseau ; derrière Phison, un cyprès.
Trois figures féminines sont représentées dans l'axe de l'abside.
Cette partie du motif occupe 2,39 m de long sur 71 cm de large.
Les figures sont placées sous des arcades richement décorées et
supportées par des colonnes torsadées. Ces colonnes mesurent
60 cm de haut et 17 cm de large. Des représentations d'oiseaux
ornent les écoinçons. On reconnaît de gauche à droite Ktisis,
Kosmésis et Ananéôsis désignées par leurs noms précédés
d'une croix (hauteur des lettres entre 5 et 5,5 cm). Il s'agit de
jeunes femmes aux vêtements richement brodés, coiffées de
bonnets, avec des boucles d'oreille, et qui tiennent chacune
dans leurs mains un objet de forme parallelepipedique qui pend
au bout d'une chaînette (fig. 5). Cet objet se retrouve à Gasr
el-Libia sous une forme globulaire et a généralement été inter
prété comme un encensoir. Toutefois, on pourrait aussi penser à
une représentation de Ktisis qui tient en main un modèle réduit n
MOSAÏQUE DE TAUCHEIRA (LIBYE) 481
Fie. 4. - Phison (photo M. Fakroun).
d'église12. On pourrait donc reconnaître aussi à Taucheira une
église, ce qui s'accorderait bien avec les figures symboliques ici
représentées. Mais il serait étrange que cette église soit figurée au
bout d'une chaînette, et nous en resterons donc à l'interprétation
traditionnelle d'un encensoir. Ktisis tient aussi de son autr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents