A propos des découpages de l'industrie - article ; n°1 ; vol.1, pg 57-80

M. Rainelli

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1977 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 57-80
M. Rainelli - Concerning the dividing up of industry.
Various approaches are possible for splitting up the industry and defining the relevant sub-groups : sectors, types of firms, groups. It is here proposed to regroup the industrial sectors on the basis of their homogeneity as regards the economic and financial conditions. Criticizing the approaches based on the destination of production, the paper shows that the sub-groups can be analyzed in terms of the intra-sectoral competitive process. Defined that way, the sub-groups appear to be stable through time, which makes it possible to use them for industrial policy purposes, but also to take account of them for the purpose of meso-analysis.
Rainelli - A propos des découpages de l'industrie.
Les découpages de l'industrie peuvent être envisagés selon différentes optiques : secteurs, typologie de firmes, groupes. La possibilité étudiée ici est celle d'un regroupement des secteurs selon un critère d'homogénéité des conditions économiques et financières. Cette tentative est critique par rapport à celles fondées sur la destination de la production : il est montré que les groupes de secteurs qui composent l'industrie peuvent être interprétés en termes des conditions de la concurrence in-tra-sectorielle. Ce nouveau découpage de l'industrie possède des caractéristiques de stabilité temporelle qui permettent d'envisager son utilisation à des fins de politique industrielle, mais aussi sa prise en compte comme une des approches possibles de la méso-analyse.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_D-ECONOMIE_INDUSTRIELLE
• Publié le: 01 janvier 1977
• Nombre de lectures: 29
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Michel Rainelli
A propos des découpages de l'industrie
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 1. 3e trimestre 1977. pp. 57-80.
Abstract
M. Rainelli - Concerning the dividing up of industry.
Various approaches are possible for splitting up the industry and defining the relevant sub-groups : sectors, types of firms,
groups. It is here proposed to regroup the industrial sectors on the basis of their homogeneity as regards the economic and
financial conditions. Criticizing the approaches based on the destination of production, the paper shows that the sub-groups can
be analyzed in terms of the intra-sectoral competitive process. Defined that way, the sub-groups appear to be stable through
time, which makes it possible to use them for industrial policy purposes, but also to take account of them for the purpose of
"meso-analysis".
Résumé
Rainelli - A propos des découpages de l'industrie.
Les découpages de l'industrie peuvent être envisagés selon différentes optiques : secteurs, typologie de firmes, groupes. La
possibilité étudiée ici est celle d'un regroupement des secteurs selon un critère d'homogénéité des conditions économiques et
financières. Cette tentative est critique par rapport à celles fondées sur la destination de la production : il est montré que les
groupes de secteurs qui composent l'industrie peuvent être interprétés en termes des conditions de la concurrence in-tra-
sectorielle. Ce nouveau découpage de possède des caractéristiques de stabilité temporelle qui permettent d'envisager
son utilisation à des fins de politique industrielle, mais aussi sa prise en compte comme une des approches possibles de la
méso-analyse.
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Rainelli Michel. A propos des découpages de l'industrie. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 1. 3e trimestre 1977. pp. 57-80.
doi : 10.3406/rei.1977.1851
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1977_num_1_1_1851A propos des découpages
de l'Industrie'
M. RAINELLI,
Maître-Assistant à l'Université de Nice
Parler des découpages de l'industrie renvoie, en première ana
lyse, au secteur. Toutefois, le secteur n'est pas seulement cette
réalité statistique à laquelle se réfèrent les comptables nationaux;
c'est aussi, tout d'abord, un concept. Ce fait est masqué par la
prolifération des expressions utilisant ce terme, mais les travaux
de L. Gillard (/13/ (1) ) ont définitivement levé l'ambiguïté qui
pouvait subsister : le secteur n'est pas une donnée intangible, son
contenu concret varie selon le problème spécifique, mais sa construc
tion obéit toujours aux meines principes.
Cet article est issu d'une thèse complémentaire (cf. /24/) . Qu'il
me soit permis de remercier M. le Professeur J. Lebraty <• Directeur
de Recherches, ainsi que MM. les Professeurs Cl. Berthomieu et
Y. Morvan pour leurs commentaires particulièrement précieux.
l)Les chiffres entre barres obliques renvoient à la bibliographie
qui figure à la fin de l'article.
57 — — — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
Nous proposerons, pour notre part, de dénommer secteur tout
regroupement de firmes selon un ou plusieurs critères déterminés.
Cette définition est beaucoup plus large que celle qui repose sur
la nature de la production des firmes ; elle nous est dictée par
une certaine conception de la méso-analyse. En bref, disons que
celle-ci a pour but de fournir l'explication de phénomènes qui ne
peuvent être envisagés ni au niveau de l'entreprise, ni à celui de
la nation. Si pour certains de ces phénomènes, le regroupement sec
toriel s'est révélé pertinent, il n'en est pas de même pour d'autres,
tel la rentabilité ou l'étude du comportement financier des entre
prises (/6/, /8/, /16/) .
Néanmoins, le secteur demeure au centre des travaux récents
portant sur le système industriel contemporain : de nombreuses
voix se sont élevées pour le critiquer, au sein même de l'I.N.S.E.E.
(/2/, /16/) , tout en reconnaissant qu'il est difficile de se passer
d'un regroupement des- firmes fondé sur le prod-uit (/2/) . C'est dans
ce contexte qu'il faut replacer l'article de A. Desrosières (/10/) ,
proposant un découpage de l'industrie en trois groupes de secteurs.
L'intérêt d'un tel découpage apparaît clairement, aussi bien dans
un but explicatif (description et explication des modalités de la
croissance selon cette grille) , que dans un dessein normatif (él
aboration de prévisions, politique économique) . Nous retracerons
dans une première partie la genèse de cette tentative, en essayant
de faire apparaître son originalité par rapport aux autres concep
tions de la méso-analyse. Mais si la démarche de A. Desrosières
nous semble pertinente, des critiques importantes peuvent être for
mulées, à l'intérieur même de son champ d'analyse. C'est ce que
nous verrons dans une deuxième partie. C'est à partir de ces criti
ques que nous présenterons notre tentative d'élaboration d'une gril
le d'agrégation des secteurs traditionnels, ainsi qu'un schéma d'ex
plication de ces groupes de secteurs ; notre apport sera présenté
dans une troisième partie.
I - LA MESO-ANALYSE, CHAMP DE CONTROVERSES
Le niveau intermédiaire de l'analyse économique se situe entre
les unités élémentaires, les firmes, et l'unité globale, la nation ;
traditionnellement, le secteur est considéré comme la base de cette
approche, mais un certain nombre de critiques ont conduit à mettre
en doute la pertinence du secteur. Il a découlé de ces critiques
la construction de typologies d'entreprises ou la référence à de
nouveaux concepts, tels le groupe . Mais ces critiques ont également
conduit à la formulation d'un nouveau niveau intermédiaire, le r
egroupement de secteurs.
I. 1- Les critiques à l'encontre du secteur
Le secteur est fondé sur l'idée d'une agrégation des firmes
selon le critère de la production : deux firmes appartiendront au
même secteur si, et seulement si elles produisent la même marchan
dise. Cette optique traditionnelle, par opposition à la définition
"large" proposée plus haut, est non seulement celle de la Comptabi
lité Nationale, mais aussi celle qui prévaut dans la pensée économi-
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— — REVUE D'ECONOMIE INDUSTRIELLE
d'A. Smith jusqu'à une période récente (/!/)• La trinité à la que/
base d'une telle conception est : la marchandise, le marché, le
processus de production ; une marchandise est produite selon un de et est vendue sur un marché.
Les critiques relatives à l'hétérogénéité du processus de pro
duction d'une marchandise selon les firmes sont assez peu dévelop
pées ; on peut penser, avec R. Borrelly, qu'il existe tendancielle-
ment un processus unique sur lequel les différentes firmes s'alignent
lors des investissements nouveaux /5/. D'autres critiques, plus im
portantes, sont relatives à l'hétérogénéité des marchandises ; à la
suite de E.H. Chamberlin, la différenciation des productions est de
venue un thème majeur de la littérature économique. Sans entrer dans
le fond du débat, contentons-nous de noter qu'il demeure difficile
d'évaluer l'impact de la sur le concept de produit (2)
En effet, s'il n'est plus possible de définir une marchandise
en termes physiques, il est toujours possible de se référer à des
catégories de besoins satisfaits par une série de marchandises étroi
tement substituables . Le problème est alors celui du repérage de ces
"zones de substituabilité" , selon le terme de R. Borrelly (/5/,p.6O)
et de leur permanence dans le temps. En l'absence de démonstration
contraire, du moins à notre connaissance, il est possible de suppo
ser que, la différenciation ne portant que sur des aspects secondai
res du produit, l'identité des processus de production des biens
substituts demeure.
Les critiques portant sur l'homogénéité de la marchandise et
sur l'homogénéité du processus de production ne nous semblent donc
pas dirimantes. En revanche, plusieurs études ont mis en évidence
l'inadéquation d'un regroupement de firmes fondé sur le produit à
rendre compte des phénomènes financiers et de rentabilité.