Analyse componentielle du vocabulaire général - article ; n°20 ; vol.5, pg 101-125
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Description

Langages - Année 1970 - Volume 5 - Numéro 20 - Pages 101-125
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

E.h. Bendix
Analyse componentielle du vocabulaire général
In: Langages, 5e année, n°20, 1970. pp. 101-125.
Citer ce document / Cite this document :
Bendix E.h. Analyse componentielle du vocabulaire général. In: Langages, 5e année, n°20, 1970. pp. 101-125.
doi : 10.3406/lgge.1970.2038
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1970_num_5_20_2038H. BENDIX E.
New York
ANALYSE GOMPONENTŒLLE
DU VOCABULAIRE GÉNÉRAL.
INTRODUCTION
Dans cette étude, nous chercherons à définir les moyens qui per
mettent d'analyser la structure sémantique du vocabulaire général d'une
langue et nous donnerons une tentative, à titre d'illustration. Certes on
a déjà réalisé des études dans des domaines lexicaux assez fortement struc
turés comme les termes de parenté, les systèmes de pronoms, les noms
de couleurs, les ethnographiques; et ces travaux ont ouvert des
perspectives nouvelles et donné des moyens nouveaux pour une analyse
sémantique approfondie. Nous devons maintenant nous aventurer dans
des domaines dont la structuration est moins évidente.
Dans le chapitre I, nous donnerons les grandes lignes de la démarche
théorique adoptée et nous examinerons certaines des théories sémantiques
actuelles. Le chapitre II décrira les tests que nous avons utilisés dans
nos recherches pour évaluer et enregistrer les réponses des informateurs;
ceci aussi fait partie de la théorie.
(Dans le chapitre III, l'auteur illustrera une forme opérationnelle
de définition pour une étude du verbe anglais have. Dans le cha
pitre IV, il montrera comment utiliser les tests sémantiques pour
aboutir aux définitions, à partir d'un ensemble de verbes anglais
comprenant give, get, take, lose et quelques autres. Aux chapitres V
et VI, il appliquera cette méthode à un petit nombre de verbes ana
logues en hindî et en japonais pour voir comment on peut généraliser
la procédure. Au chapitre VII, la théorie, la méthode et les résultats
seront récapitulés.)
♦ Le titre complet est « Analyse componentielle du vocabulaire général : la structure
sémantique d'un ensemble de verbes en anglais, en hindî et en japonais. Publié avec
l'autorisation de l'auteur et des Éditions Mouton, 1966. (Les deux premières parties de
cet article [théoriques et méthodologiques] ont seules été traduites.) 102
1.1. Le paradigme sémantique des oppositions.
Notre approche est structurale au sens paradigmatique du terme.
Nous considérons que les sens des formes d'une langue donnée s'opposent
les uns aux autres dans le système de la langue et qu'ils se distinguent
les uns des par des composants sémantiques discrets jouant le rôle
de traits distinctifs. Si la recherche dans le domaine sémantique, pour
les langues naturelles, est si difficile, c'est en partie parce que le mot sens
a reçu de multiples définitions (sur les différents emplois du mot sens,
V. par exemple, Lounsbury 1955 et Weinreich 1962, 28-29). Une défi
nition très large de ce terme ne serait sans doute pas pratique pour une
recherche scientifique, elle la rendrait peut-être même impossible. Toutef
ois le problème du linguiste n'est pas de trouver le sens de sens, concept
nébuleux à bien des égards, mais plutôt de formuler une définition avec
laquelle il puisse travailler en tant que linguiste. Il n'est même pas néces
saire de considérer qu'il s'agit d'une définition du terme sens, mais seul
ement de la définition d'un objet de recherche auquel le linguiste peut
provisoirement donner ce nom. Ensuite, quand il aura plus de données
et qu'il les comprendra mieux, il pourra élargir ce concept pour étendre
le champ de la recherche linguistique.
Nous restreindrons donc l'objet de notre étude à ce qu'on pourrait
appeler le domaine des définitions minimales (cf. le sens dit définitionnel
de Wallace et Atkins 1960, 59). La définition minimale du sens d'une
forme est la formule des composants sémantiques qui suffisent à le distin
guer paradigmatiqurment des sens de toutes les autres formes de la
langue. Une telle définition n'inclut pas les sens non-paradigmatiques
dont on peut rendre compte au moyen de règles de combinaison sémant
ique, combinaison de cette forme avec d'autres formes dans la même
construction (comme les règles de projection de Katz et Fodor 1963,
193-207); nous essaierons d'identifier et de définir les composants dans
des termes qui soient aussi généraux que possible, tout en gardant les
traits distinctifs paradigmatiques qui sont nécessaires. Nous ne parlerons
pas des règles de combinaison et nous ne parlerons pas non plus (ou bien
nous y ferons simplement allusion) de la connotation, de la définition osten-
sive, de la métaphore, des idiotismes, de la sémantique historique. Nous
dirons quelques mots de l'homonymie et de la polysémie.
1.2. L'analyse componentielle.
L'approche paradigmatique du sens par la méthode d'analyse compon
entielle est déjà ancienne (ainsi, Varro, De lingua latina [VIII-X]),
surtout en ce qui concerne les paradigmes grammaticaux (parmi les
recherches grammaticales récentes, certaines sont plus délibérément
componentielles, comme Jakobson 1936, Harris 1948, Lotz 1949).
Cependant si, dans notre approche, nous dépassons les limites de la
grammaire, nous nous apercevrons que la frontière traditionnelle entre
la grammaire et le lexique n'est pas sémantiquement pertinente. Certes
les sens des unités grammaticales sont, d'une certaine manière, plus
généraux que ceux des unités lexicales, mais on peut facilement trouver
dans les deux domaines des sens de généralité équivalente. La différence 103
principale ne paraît pas se trouver dans les sens, mais dans la nature
obligatoire du choix entre les catégories d'unités grammaticales (Jakob
son 1959, 139 et passim). Ainsi, c'est seulement en raison des contraintes
syntaxiques qui leur sont associées, que la linguistique descriptive s'est
intéressée à des éléments sémantiques componentiels comme « pluriel »
dans men et « singulier » dans boy et qu'elle les a appelés morphèmes,
alors qu'elle a négligé les composants « adulte » et « enfant » que l'on peut
extraire de la même manière (sur le retard dans l'application de l'analyse
componentielle au lexique, cf. Goodenough 1956, 197-198). Mais, lorsque
l'objectif principal est d'isoler de tels éléments ou composants pour l'ana
lyse sémantique, on constate que leur statut de morphème n'est pas
pertinent, conformément à l'opinion courante selon laquelle on ne doit
pas espérer trouver d'isomorphisme entre le système formel et le système
sémantique d'une langue. En d'autres termes, jusqu'à une époque rel
ativement récente, l'application de l'analyse componentielle, depuis long
temps reconnue par les linguistes comme un bon instrument pour l'analyse
grammaticale et en particulier pour morphologique, a été limitée
à la grammaire et généralement exclue du lexique 1.
Durant ces dernières années, l'analyse componentielle a été plus
fréquemment appliquée au lexique, en particulier par les anthropologues
pour les termes de parenté, les termes ethnographiques et les systèmes
de pronoms 2. Dans ces analyses, on considère que le vocabulaire d'une
langue est divisé en sous-ensembles (sous-systèmes, domaines) que l'on
doit isoler et étudier séparément.
Mais les domaines que sont la parenté ou le système des pronoms
sont essentiellement des naturels et ils ne sont pas repré
sentatifs du lexique général, moins fortement structuré. Peut-être même
les verbes étudiés (chap. Ill et ss.) forment-ils un groupe naturel privilégié
qui n'est pas caractéristique de tout le vocabulaire; et nous n'affirmerons
pas que les méthodes décrites dans cette étude permettent d'obtenir des
résultats concluants pour n'importe quelle partie du vocabulaire général
d'une langue. En revanche nous sommes allés au-delà de l'analyse compon
entielle classique en choisissant un ensemble de mots qui ne soit qu'une
partie d'un système plus large d'oppositions mutuelles, système qui n'est
pas, contrairement à l'ensemble des termes de parenté par exemp

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