Cartographie et analyse factorielle : le bassin de Seraing entre 1866 et 1910 - article ; n°3 ; vol.5, pg 271-313
44 pages
Français

Cartographie et analyse factorielle : le bassin de Seraing entre 1866 et 1910 - article ; n°3 ; vol.5, pg 271-313

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
44 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Histoire & Mesure - Année 1990 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 271-313
Cartography and factorial analysis: the Seraing area between 1866 and 1910 The aim of this paper is to compare the teachings of cartography with those of factorial analysis for the delimitation of a geographical region, through of a case study: the Seraing area between 1866 and 1910. After having tested the best possible scale and the most pertinent indicators, the author makes a detailed presentation of the different stages of the two processes. In both cases, the analysis bear on data for the period 1866-1910, which gives the opportunity to focus on two specific images of the area. This study ends with a questioning of the economic development of the Seraing area, suggested by the results.
L’objectif de cet article est de comparer les apports de la cartographie et de l’analyse factorielle dans la délimitation d’une zone géographique. Après avoir étudié les problèmes de la meilleure échelle à adopter et des indicateurs les plus pertinents, l’auteur présente en détail les différentes étapes de ces deux démarches. Dans les deux cas, les analyses portent sur les données de 1866 et de 1910 qui permettent de donner deux images particulières de la région. Une interrogation sur le développement économique du bassin de Seraing suggérée par ces résultats conclut l’étude.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Suzy Pasleau
Cartographie et analyse factorielle : le bassin de Seraing entre
1866 et 1910
In: Histoire & Mesure, 1990 volume 5 - n°3-4. pp. 271-313.
Abstract
Suzy Pasleau. Cartography and factorial analysis : the Seraing area between 1866 and 1910.
The aim of this paper is to compare the teachings of cartography with those of factorial analysis for the delimitation of a
geographical region, through of a case-study : the Seraing area between 1866 and 1910. After having tested the best possible
scale and the most pertinent indicators, the author makes a detailed presentation of the different stages of the two processes. In
both cases, the analysis bear on data for the period 1866-1910, which gives the opportunity to focus on two specific images of
the area. This study end with a questioning of the economic development of the Seraing area, suggested by the results.
Résumé
Suzy Pasleau. Cartographie et analyse factorielle : le bassin de Seraing entre 1866 et 1910.
L'objectif de cet article est de comparer les apports de la cartographie et de l'analyse factorielle dans la délimitation d'une zone
géographique. Après avoir étudié les problèmes de la meilleure échelle à adopter et des indicateurs les plus pertinents, l'auteur
présente en détail les différentes étapes de ces deux démarches. Dans les deux cas, les analyses portent sur les données de
1866 et de 1910 qui permettent de donner deux images particulières de la région. Une interrogation sur le développement
économique du bassin de Seraing suggérée par ces résultats conclue l'étude.
Citer ce document / Cite this document :
Pasleau Suzy. Cartographie et analyse factorielle : le bassin de Seraing entre 1866 et 1910. In: Histoire & Mesure, 1990 volume
5 - n°3-4. pp. 271-313.
doi : 10.3406/hism.1990.1377
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hism_0982-1783_1990_num_5_3_1377Histoire & Mesure, 1990, V-3/4, 271-313
Suzy PASLEAU
Cartographie et analyse factorielle : le bassin de
Seraing entre 1866 et 1910
DE LA COMMUNE AU BASSIN
II arrive souvent que l'historien se trouve dans l'obligation de traiter
une masse importante de données ; soit que le problème qu'il étudie soit
complexe et fasse intervenir un nombre élevé de variables ; soit que le
phénomène examiné soit mal connu et nécessite alors une analyse
exploratoire de vastes dimensions. Quoi qu'il en soit, toute méthode
susceptible d'aider le chercheur à synthétiser ses informations sera la
bienvenue.
L'analyse factorielle en est une parmi d'autres. Cette méthode
consiste, à partir de l'analyse des relations entre variables d'origine, à
dégager un nombre réduit de variables nouvelles significatives souvent
appelées « facteurs ». Ces derniers sont extraits de manière à éliminer la
redondance contenue dans la matrice d'origine. Ils décrivent à peu de
chose près, c'est-à-dire moyennant une perte modérée d'informations, la
même situation que les variables de départ ; soit en reproduisant au
mieux les relations entre variables, soit en restituant la plus grande part
possible de la variation contenue dans la matrice de départ. L'analyse
factorielle est donc essentiellement une technique descriptive. Il en est de
même de la représentation cartographique.
Notre propos est de tester ces deux méthodes, les analyses carto
graphiques et factorielles, afin de voir si elles se complètent ou s'excluent
dans la délimitation d'une zone géographique, en prenant l'exemple du
bassin sérésien.
Sur la rive droite de la Meuse, à une dizaine de kilomètres en amont
de Liège, Seraing au début du XIXe siècle n'est qu'un village, comme
tant d'autres, où petits cultivateurs et houilleurs travaillent côte à côte.
Un siècle plus tard, ses usines sont renommées dans le monde entier.
Elles sont devenues les points forts de l'économie de la région liégeoise
qui, entre temps, a pris corps, non pas sous la forme d'une seule cité,
mais d'un vaste agglomérat de bassins industriels qui sont difficiles à
délimiter précisément.
L'appellation bassin de Seraing est souvent utilisée à partir du
dernier quart du XIXe siècle. Elle désigne pourtant, selon les auteurs,
des zones dont les limites diffèrent considérablement. Intuitivement, on
271 Histoire & Mesure
est tenté d'appeler « bassin sérésien » l'ensemble des communes indust
rielles contiguës de Seraing et caractérisées par la prédominance de la
sidérurgie, à savoir : Seraing, Jemeppe, Tilleur et Ougrée.
Par ailleurs, le rapport sur la région liégeoise établi d'après le
recensement de 1947, inclut, dans ce qu'il appelle le groupe sérésien, ces
quatre mêmes communes(l). Celui-ci, il est vrai, n'a fait que suivre une
tradition inaugurée dès les débuts de l'expansion industrielle. Répon
dant à la Commission d'enquête de 1886, les dirigeants de la Société
Cockerill apportent un témoignage d'autant plus intéressant qu'il
n'intervient qu'incidemment, à l'occasion d'une précision du vocabul
aire utilisé : « La proportion des ouvriers étrangers à la localité [dans les
charbonnages] est de 8,5 %. Les au pays sont domic
iliés dans la localité. Seraing, Jemeppe, Tilleur et Ougrée sont considér
és comme étant de la localité » (2).
En revanche, dans sa monographie sur Seraing et sa région, E.
Broos, dans les années 20, élargit cette entité en englobant aussi les
communes charbonnières de l'ouest de Liège, telles Ans, Glain, Monte-
gnée, Saint-Nicolas, Grâce et Berleur (3).
Ces quelques exemples témoignent de la complexité du problème et
démontrent la nécessité d'adopter des critères définis. Aucune limite
stricte ne prévaut, d'autant que des changements interviennent, qui
modifient les contours.
1. Les choix opérés
Le premier problème qui se pose est de savoir jusqu'à quel point de
précision l'on va descendre dans le tracé des limites. L'idéal serait de se
placer au niveau le plus fin, à savoir celui du quartier, voire de la parcelle
cadastrale. Cependant, recueillir des variables statistiques et manipuler
des indicateurs que seule procure l'enquête sur le terrain relève de
XIXe l'utopie. siècle, On il se faut heurte donc se aussitôt contenter à la des carence circonscriptions des données. communales, Pour le
quitte à individualiser certains quartiers sérésiens ou à écarter certaines
zones qui, fondamentalement, n'ont aucune fonction propre au bassin
industriel. Par exemple, la coexistence d'espaces urbains et industriels
d'une part et des aires forestières d'autre part. Il en est de même des
zones boisées et d'une manière générale des terres de culture qui
subsistent ici et là dans les communes à dominante industrielle.
Un autre problème surgit aussitôt : celui de l'enchevêtrement des
traits ruraux d'une part, urbains et industriels d'autre part. Or, nous
nous proposons précisément de distinguer ces deux caractères dans
l'espace, afin de préciser les limites du bassin sérésien. Le problème est
d'autant plus délicat qu'au XIXe siècle, l'interpénétration des traits
campagnards et citadins est plus poussée qu'aujourd'hui, surtout aux
abords des régions industrielles : « Les bassins industriels sont des
hybrides, des amas de villages qui ont poussé trop vite et dans une seule
272 Pasleau Suzy
direction, de sorte qu'ils assument certaines fonctions de la ville (pas
toutes) et en reproduisent le décor (plus souvent : l'envers du décor) sans
qu'on leur reconnaisse le rang de ville [...] ». « Dès à présent, on devine
que les bassins industriels ne sont pas circonscrits par des frontières fixes
mais par des zones mouvantes de transition » (4).
Loin d'être des frontières stables, les limites de notre bassin
industriel évoluent avec la croissance démographique et économique de
la région sérésienne au XIXe siècle. Afin de mesurer le développement
du bassin industriel, nous ferons ressortir dans un premier temps les
contrastes les plus accusés en opposant le début et la fin de la phase
d'expansion accélérée. Les deux « sous-périodes » qui l'encadrent sont
1846-1866

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents