Cinq jours de fouilles à  Ashârah (7-11 septembre 1923) - article ; n°4 ; vol.5, pg 265-293
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Cinq jours de fouilles à 'Ashârah (7-11 septembre 1923) - article ; n°4 ; vol.5, pg 265-293

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Description

Syria - Année 1924 - Volume 5 - Numéro 4 - Pages 265-293
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

François Thureau-Dangin
R.p. Dhorme
Cinq jours de fouilles à 'Ashârah (7-11 septembre 1923)
In: Syria. Tome 5 fascicule 4, 1924. pp. 265-293.
Citer ce document / Cite this document :
Thureau-Dangin François, Dhorme R.p. Cinq jours de fouilles à 'Ashârah (7-11 septembre 1923). In: Syria. Tome 5 fascicule 4,
1924. pp. 265-293.
doi : 10.3406/syria.1924.3062
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1924_num_5_4_3062JOURS DE FOUILLES A ÇASHARAH CINQ
(7-11 SEPTEMBRE 1923)
PAR
M. François THUREAU-DANGIN et le R. P. DHORME
Les fouilles à 'Ashârah n'ont été qu'un court épisode dans notre beau
voyage à travers la Haute-Syrie, la Mésopotamie et l'Iraq. Elles ont eu tous
les caractères d'une improvisation sur place. Nous n'aurions môme pu songer
à les entreprendre, si nous n'y avions été encouragés par l'exceptionnelle bien
veillance du général Weygand, Haut-Commissaire de la République Française
en Syrie, et du général Billotte, qui commandaitla région d'Alep. Nous sommes
heureux de leur exprimer notre reconnaissance, ainsi qu'au colonel Andrea,
commandant les troupes de la région de Deir-ez-Zôr, et à son officier adjoint,
le capitaine Grincourt, qui voulurent bien mettre à notre disposition la main-
d'œuvre militaire, sans laquelle il nous eût été difficile de rien tenter.
Quel intérêt attachions-nous à opérer un premier sondage à 'Ashârah ?
'Ashârah est le nom d'un village qui couvre le sommet d'un tell situé sur
la rive droite de l'Euphrate, à mi-chemin entre Deir-ez-Zôr et Abou-Kemal.
Ce nom est emprunté à la tribu des ''Ashârah qui, des deux côtés du fleuve, oc
cupe un vaste territoire. On dit aussi tell 'Ashârah « le tell des 'Ashârah ».
Dans l'antiquité, la route qui menait le long de l'Euphrate vers la Baby-
lonie passait plutôt sur la rive gauche (orientale). Mais les rois assyriens, soit
que, comme Tukulti-Ninurta II (890-885 av. J.-C), ils remontent du sud-est
vers le nord-ouest, soit qu'ils fassent le trajet inverse, comme Assur-nâsir-
apal II (884-860), avaient grand soin de noter les villes qui étaient en vue sur
la rive droite (occidentale); et leurs annales témoignent précisément que c'est
sur cette rive droite que s'échelonnaient les cités les plus florissantes. La po-
Stria. — V. 34 SYRIA 266
pulation pouvait, comme aujourd'hui, se répartir sur les deux territoires, celui
de Shâmiyeh « Syrie » à l'ouest du fleuve, et celui de Djézîreh « l'Ile, la Mé
sopotamie » à l'est. Mais les points d'attache au sol étaient surtout du côté de
Shâmiyeh. Parfois la ville s'élevait dans une île. Les annales ne manquent pas
de préciser que, dans ce cas, la ville est « au milieu de l'Euphrate ». Des ag
glomérations, qui finirent par constituer des royaumes, se formèrent autour
de ces centres, îles ou tells, qui jalonnaient la fertile vallée. Parmi ces centres
de civilisation il en est un qui, ces dernières années, a pris une certaine ac
tualité dans le monde assyriologique, c'est celui de Tirqa, qui, ainsi que nous
allons le voir, était situé sur le tell occupé aujourd'hui par 'Ashârah.
En 1908, le P. Gondamin publiait dans la Zeitschrift fur Assyriologie (XXI,
p. 247 ss.) une tablette du roi d'Assyrie, Samsî-Adad I, ainsi conçue : « Sam-
sî-Adad, roi du monde, lieutenant du dieu Enlil, révérant le dieu Dagan, is-
sakku du dieu Assur, constructeur de l'E-ki-si-ga, son château fort, temple du
dieu Dagan à Tirqa». Cette tablette qui est depuis entrée au Louvre fÀO 4628)
provenait de 'Ashârah.
A cette occasion, l'un de nous rappelait (1> qu'il avait autrefois, dès 1897,
publié une tablette provenant aussi de Tirqa &). Cette tablette, conservée au
Louvre (AO 2673), est un acte de donation par lequel Isarlim, roi de Hana,
fils d'Idin-Kakka, octroie un terrain de construction « dans la nouvelle ville
qui se trouve à Tirqa » . Le terrain est contigu au palais par trois de ses côtés
et à la grand'place par le quatrième côté. C'est un bien-fonds qui était pro
priété des dieux Samas, Dagan, Iturmer et du roi. Isarlim. La tablette est datée
de « l'année où le roi Isarlim a construit la grand'porte du palais de la ville
de Kasdah ». Le sceau du roi est ainsi libellé : « Isarlim, roi du pays de Hana,
fils d'Idin-Kakka, chéri du dieu [Samas] et du dieu Dagan ».
Une double conclusion s'imposait: la ville de Tirqa était la capitale du
pays de Hana et elle était située sur l'emplacement de 'Ashàrah.
Un autre document publié en 1907 parC. H. W. Johns dans les Proceed
ings'
of the Society of Biblical Archaeology (XXIX, p. 177 ss.) et récemment réé
dité par Albert T. Clay dans la quatrième partie des Babylonian Records in the
(*) OrientalitsUsehe Lileratur-Zeitang, 4908, n° 85, puis Lettres et Contrats n° 237. Voir,
col. 193. en dernier lieu, Schorh, Altbabyl. Iiechlsur-
W Revue d' Assyriologie, vol. IV, fasc. 3, kunden, n° 219. JOURS DE FOUILLES A 'ASHÂRAH 267 CINQ
Library of J. Pierpont Morgan, n° 52, est un contrat de mariage (I> daté de l'an
née où le roi Hammurapih a creusé le canal Habur-ibal-bugas depuis la ville de
DârW-lsarlim jusqu'à la ville de Dûr^-Igitlim ». Dans le nom de ce canal entre
celui de la rivière voisine, le Khabour, et le nom de l'une des villes contient
comme second élémentle nom du roi L-Jarlim que nous connaissons déjà comme
souverain du pays de Hana.
L'unique témoin, dans le contrat que nous venons de mentionner, est un
certain Pa-gi-rum. Le nom de Pa-gi-rum figure dans un texte qui nous amène
encore à Tirqa. C'est un acte de donation, publié par Arthur Ungnad <3). Cette
tablette, acquise à Deir-ez Zôr par le professeur Sarre, proviendrait, au témoi
gnage du vendeur, de la région de Rahbah, au S.-O. de Mayadîn, à environ
40 km. au S.-E. de Deir-ez-Zôr <4>. D'après la carte de Herzfeld (5), Rahbah est
à peine à une quinzaine de kilomètres N.-O. de 'Ashârah. Nous sommes
donc toujours au pays de Hana. Les dieux, par lesquels on prête serment, sont
Samas, Dagan et Iturmer, c'est-à-dire exactement les mômes que sur la ta-
V
blette du Louvre. Le roi n'est plus Isarlim, mais Am-mi-ba-il fils de Su-nu-uh-
ra-am-mu. Le bénéficiaire est précisément Pa-gi-rum, fils de Ba-ki-lum, pro
bablement identique au Pa-gi-rum de la tablette de Johns. La tablette est
datée de « Tannée où le roi Am-mi-ba-il est monté sur le trône de la mai
son de son père ». Les terrains qui sont cédés à Pagirum se trouvent
situés partie dans la ville de Ia-ah-mu-dDa-gan, partie dans la ville de
Tirqa.
Nous venons de voir que Pagirum était fils de Bakilum. En 1909 l'un de nous
publiait dans le Journal Asiatique (10e série, t. XIV, p. 149-ss.) une tablette
analogue à celle du Louvre et à celle de Berlin. Il s'agit d'un achat de terrain.
L'acheteur est « Ba-ki-lum, fils de Sin-na-di-in-su-mi ». Il est probable que ce
Ba-ki-lum était bien le père du Pagirum de la tablette de Berlin. Les 14 arpents
de terrain achetés par ce personnage se trouvent dans la ville de Tirqa. Les
y ...
dieux invoqués sont encore Samas, Dagan, Iturmer. Mais le roi est, cette fois,
l1) Sur l'exact caractère juridique de ce texte, VII, n° 204. Étude dans Beitr. zur Assyrio-
voir les récentes observations de Koschaker logie,\ï, o, p. 26 ss.
dans Zeitschrift f. Assyr.,XXXY, p. 197. (4) Sur cette localité cf. Sarre-Herzfeld,
(2) Lecture rectifiée par Clay. Archàologische Reise..., II, p. 382 ss.
(3) Texte dans Vorderas. Schriftdenkmâler, i5) Ibid., p. 387. 268 SYRIA
un cassite du nom de Kastilia». Le contrat est daté de « l'année où le roi Kas-
tiliaë prit une mesure de grâce (1) ».
En 1912, dans les Proceedings of the Society of Biblical Archaeology (XXXIV,
p. 52), le Révérend Sayce citait une tablette de Ashârah, datée dumême règne,
mais de « l'année où le roi Kastilias prit, pour la seconde fois, une mesure de
grâce ».
Enfin, en 1914, Ernst Herzfeld publiait dans la Revue d'Assyriologie (XI,
p. 131 ss.) un fragment de tablette, qu'il avait trouvé sur place à 

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