Classica et Orientalia. - article ; n°3 ; vol.34, pg 288-305
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Description

Syria - Année 1957 - Volume 34 - Numéro 3 - Pages 288-305
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Maricq
Classica et Orientalia.
In: Syria. Tome 34 fascicule 3-4, 1957. pp. 288-305.
Citer ce document / Cite this document :
Maricq André. Classica et Orientalia. In: Syria. Tome 34 fascicule 3-4, 1957. pp. 288-305.
doi : 10.3406/syria.1957.5239
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1957_num_34_3_5239CLASSICA ET ORIENTALIA
PAR
André Maricq
2. LES DERNIÈRES ANNÉES DE HATRA :
L'ALLIANCE ROMAINE
Dans un précédent article (1) j'ai montré le parti que l'on pouvait tirer
de quelques inscriptions araméennes pour reconstruire quelque chose de
l'histoire de Hatra au début de sa splendeur. Nous voici maintenant
invités à replacer dans leur contexte historique trois inscriptions latines,
datant des dernières années de Hatra, que M. David Oates édite sous le
titre : A Note on three Latin Inscriptions from Hatra (Sumer, 11 [1955],
pp. 39-43 et photographies sur trois planches).
Les trois inscriptions, numérotées Hatra 79, 80 et 81, sont conservées
au musée de Bagdad. Elles proviennent de l'antecella du 9e sanctuaire,
fouillé par le Département Iraquien des Antiquités en 1954.
La première est datée par les consuls de 235 :
Numéro 79. Sur une face d'un autel qu'Oates décrit avec précision. Le début du texte devait
figurer sur la face située à gauche de la face inscrite, qui est érodée.
d(onum) d(edit) non(is)
iunis Sève- 5.6.235
ro et Quin-
tiano co(n)s(ulibus).
Les deux autres inscriptions sont des dédicaces dues à un tribun mili
taire, Q. Petronius Quintianus. L'épithète de Gordiana de la cohorte
commandée par lui prouve qu'elles appartiennent au règne de Gordien III
(238-243).
(*) A. Maricq, « Hatra de Sanatrouq », Syria, 32 (1955), pp. 273-288. Cet article compte comme
le premier de la série des Classica et Orientalia. CLASSICA ET ORIENTALIA 289
Numéro 80. Sur la base d'une statue dont seule subsiste la partie inférieure. Voyez la descrip
tion précise d'Oates.
1 Deo Soli Invicto
Q. Petr(onius) Quintianus
trib(unus) mil(itum) leg(ionis) I Part(hicae), coh(ortis) IX Maur(orum)
5 Gordianae,
votum re-
ligioni lo
ci posuit.
Numéro 81. Sur la base d'une statue dont ne subsiste aussi que la partie inférieure. Voyez la
description précise d'Oates.
1 Erculi Sanct(o),
pro salute do-
mini nostri Au[g(usti) Q.]
Petronius Qu[in-]
5 tianus, dom(o) [Nico-]
midia, trib(unus) mil(itum)
leg(ionis) I P(arthicae), trib(unus) coh(ortis) IX
Gordianae, genio coh(ortis).
Ligne 1. Oates lit Herculi sanct(um), « consecrated to Hercules », par confusion, j'imagine,
avec la construction bien connue de sacrum. Sanctus est une épithète caractéristique d'Hercule :
cf. R. Peter, Roscher-Lexikon, 1, coll. 2967-8, s. v. Hercules. Sur la pi. je ne vois pas de //
initiale au nom d'Hercule.
Ligne 4. Le u de Aug. n'est pas visible sur la pi., mais Oates note une ligature du a et du u.
Oates ne restitue pas Q.
Lignes 5-6. Oates restitue dom[ita] Midia, « after the victory over Media ». Nous estimions avoir
une connaissance assez précise des opérations de Gordien III en Orient (x). Or, nous ignorions tout
(l) Voyez [E. Honigmann et] A. Maricq, pp. 282-3 éd. WOstenfeld; Tabarï, trad.
Recherches sur les Res Gestae divi Saporis Nôldeke citée ci-dessous, p. 36), on consta
[Mém. Acad. royale de Belgique, Lettres, tera qu'il s'agit de vers cités au cours du récit
fasc. 4 [1953]), pp. 111-122 et 31. — L'auteur légendaire de la chute de Hatra; enfin, si l'on
invoque à l'appui de son interprétation le prend la peine de lire la précieuse note de Nôl
géographe Yâqât (xme s.) et l'historien deke — dont l'auteur cite le livre — , on ap
Tabari (839-923), selon lesquels le dernier prendra qu'il faut sans doute lire Bahraslr
roi de Hatra, Dayzân, aurait défait les Perses ( Vëh- Ardas îr, Séleucie), avec le Kit'ib al-
à Sahrazûr, dans le Kurdistan. On observera Ayûnl, 2,37 (cf. les Tables de Guidi, p. x) le
tout d'abord que Hatra, et non Rome, est ici « Livre des Chansons », d'Abû'l Farag al-
mise en cause; ensuite, si l'on se reporte Ififahân! (né en 987), au lieu de Sahrazûr,
aux textes (Yaqut, Mu gam al-Buldân, 2, et que ces vers n'ont probablement rien à 290 SYRIA
de cette conquête de la Médie. L'Histoire nous l'apprendrait de bien insidieuse manière par cet
ablatif absolu glissé entre le nom du dédicant et son titre. Ce que l'on attend en pareille place, c'est
plutôt le lieu d'origine du personnage et, de fait, nous reconnaissons la formule habituelle,
domo x : il s'agit d'une précision dans l'état-civil du dédicant que ne comporte pas l'autre texte;
par contre celui-ci ne spécifie pas que la 9e cohorte est une cohorte de Maures. — Du nom de la
ville, seule la fin, -midia, est conservée. Je ne crois pas qu'elle permette une autre restitution que
[Nico]midia, Nicomédie. On ne peut objecter que la lacune ne pouvait contenir quatre lettres :
le o devait être écrit plus petit et enchâssé dans le c, comme l'est deux fois celui de coh(ortis) aux
lignes 7 et 8.
Les deux dédicaces sont symétriques : l'une a pour objet une divinité
romaine, Hercule, protecteur de la famille impériale (1), auquel est assi
milé le Génie de la cohorte (2); l'autre, une divinité indigène représentant
la religio loci. Le choix de Sol comme divinité de Hatra confirme que la
ville était bien « dédiée au Soleil », comme le dit Dion Cassius (68, 31, 2).
La lecture, par A. Caquot, de la légende « Hatra de Samas » sur des monn
aies attribuées auparavant à Émèse, ne permettait déjà plus d'en douter (3).
La dédicace à Sol est de toute évidence le fait d'un officier allié, non
d'un ennemi. Ces inscriptions latines constituent ainsi le premier témoi
gnage certain de cette alliance de Hatra avec Rome devant la menace
sassanide, dont on n'avait jusqu'à présent pu que supposer l'existence (4).
Oates met les deux dédicaces de Q. Petronius Quintianus en rapport avec
l'expédition de Gordien III. Mais, sa malencontreuse restitution do-
m[ita] Midia écartée, ces textes ne contiennent plus aucune allusion à une
campagne militaire. Il est plus naturel de supposer que ces soldats romains
voir avec Hatra: cf. Th. Noldeke, Geschichte Dessau, ILS 6835.
der Perser und Araber zur Zeit der Sasaniden, (3) A. Caquot, Syria, 29 (1952), p. 114;
Leyden, 1879, p. 36, n. 3. Sur la légende de cf. H. Seyrig, ibid., p. 204, n. 1 (à Doura).
Les témoignages sur le culte du Soleil à Hatra la fin de Hatra, ses variantes, le thème folklo
rique qu'elle illustre, voyez A. Christensen, sont réunis par H. Ingholt, Parthian Sculpt
ures from Hatra, p. 29 (à la n. 3, la réf. à La princesse sur la feuille de myrte et la prin
Dion Cassius doit se lire : 75, 12, 2) : Dion cesse sur le pois, Acta Orientalia, 14 (1936),
Cassius, les monnaies, l'inscription n° 2 pp. 241-257.
(F. Safar, Sumer, 7 [1951], p. 173 de la partie (x) Voyez, par exemple, Boehm, RE, 8
(1912), coll. 580-2, s. v. Hercules, et J. Babe- arabe et 9 [1953], p. 8; A. Caquot, Syria,
lon, Commode en Hercule, Rev. numism., 29 [1952], p. 90); un linteau de porte sculpté
ve s., 15 (1953), pp. 23-36. (W. Andrae, Haïra, 1, pp. 17-21; 2,
(2) Des exemples de l'identification de pp. 150-2 et fig. 254; Ingholt, op. cit.,
génies anonymes avec des divinités supérieures p. 24 et pi. VI, 3) et un buste (Naji al-Asil,
III. London News, 1951, pp. 806-7 et fig. 2; sont donnés par Birt, Roscher-Lexikon, 1,
Ingholt, op. cit., p. 23 et pi. VI, 2). col. 1622, s. v. Genius, et par W. F. Otto,
RE, 7, col. 1168, s. v. Genius ; dans un cas la (*) Cf. F. Safar, Sumer, 8 (1952), p. 7.
divinité est Hercule : CIL VIII 262 et 11430 = ET ORIENTALIA 291 CLASSICA
appartiennent à une garnison romaine stationnée à Hatra : aussi bien la
/ Parthica, dont le tribun de la cohorte d'auxiliaires Maures est un tribun
militaire, était-elle cantonnée à Singara (1). La date de l'inscription n° 79
— 235 — contraint d'ailleurs d'admettre l'existence d'une telle garnison :
l'expédition de Sévère Alexandre était alors terminée depuis deux ans et,
sans qu'il y ait eu de traité, la paix régnait pour quelques années entre les
deux empires.
La garnison qui occupait cette position avancée, n'était pas isolée.
Au cours de son exploration aérienne et terrestre du limes mésopotamien,

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