Compétences pour innover et coopérations technologiques - Une analyse multivariée de l industrie française - article ; n°1 ; vol.102, pg 29-53
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Revue d'économie industrielle - Année 2003 - Volume 102 - Numéro 1 - Pages 29-53
The purpose of this article is to examine whether there exists, beyond the link well-known between innovation and competence, a link between the core internal competences of the company and its participation in technological cooperative agreements. In order to test this link, we mobilize a database coming from the « competences to innovate » survey realized by the SESSI in 1997. A multivariate analysis of variance enables us to show that the core internal competences (managing internal interactions, technological competences, and environment control) discriminate between the companies taking part in technological cooperative agreements and those which do not enter into such relations. Competences are on the one hand required for technological collaborations and on the other hand the result of those relationships.
L'objet de cet article est d'examiner s'il existe, au-delà du lien bien connu entre innovation et compétence, un lien entre le noyau des compétences internes de l'entreprise et sa participation à des relations de coopération technologique. Afin de tester ce lien, nous mobilisons une base de données issue de l'enquête sur les « compétences pour innover » réalisée par le SESSI en 1997. Une analyse multivariée de la variance nous permet de montrer que le noyau de compétences internes (articulation des interactions internes, compétences technologiques, maîtrise de l'environnement) discrimine entre les entreprises participant à des collaborations technologiques et celles qui ne s'engagent pas dans de telles relations. Les compétences sont alors d'une part indispensables pour les collaborations technologiques, et sont d'autre part le produit de ces relations de coopération.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Zouhour Karray
Compétences pour innover et coopérations technologiques -
Une analyse multivariée de l'industrie française
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 102. 1er trimestre 2003. pp. 29-53.
Abstract
The purpose of this article is to examine whether there exists, beyond the link well-known between innovation and competence, a
link between the core internal competences of the company and its participation in technological cooperative agreements. In
order to test this link, we mobilize a database coming from the « competences to innovate » survey realized by the SESSI in
1997. A multivariate analysis of variance enables us to show that the core internal competences (managing internal interactions,
technological competences, and environment control) discriminate between the companies taking part in technological
cooperative agreements and those which do not enter into such relations. Competences are on the one hand required for collaborations and on the other hand the result of those relationships.
Résumé
L'objet de cet article est d'examiner s'il existe, au-delà du lien bien connu entre innovation et compétence, un lien entre le noyau
des compétences internes de l'entreprise et sa participation à des relations de coopération technologique. Afin de tester ce lien,
nous mobilisons une base de données issue de l'enquête sur les « compétences pour innover » réalisée par le SESSI en 1997.
Une analyse multivariée de la variance nous permet de montrer que le noyau de compétences internes (articulation des
interactions internes, compétences technologiques, maîtrise de l'environnement) discrimine entre les entreprises participant à
des collaborations technologiques et celles qui ne s'engagent pas dans de telles relations. Les compétences sont alors d'une part
indispensables pour les collaborations et sont d'autre part le produit de ces relations de coopération.
Citer ce document / Cite this document :
Karray Zouhour. Compétences pour innover et coopérations technologiques - Une analyse multivariée de l'industrie française.
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 102. 1er trimestre 2003. pp. 29-53.
doi : 10.3406/rei.2003.1831
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_2003_num_102_1_1831KARRAY* Zouhour
COMPETENCES POUR INNOVER
ET COOPÉRATIONS TECHNOLOGIQUES
UNE ANALYSE MULTIVARIÉE
DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE
Mots-clés : Coopération technologique, innovation, compétence, connaissance, MANOVA.
Key words : Technological Cooperation, Innovation, Competence, Knowledge,
MANOVA.
I. — INTRODUCTION
La croissance remarquable des accords de coopération pour organiser tant
les activités de R&D que les projets d'innovation est sans doute le phénomèn
e qui a marqué le comportement des entreprises dans les années quatre-vingt
(Hagedoorn, Link et Vonortas, 2000). Cet essor considérable des accords tech
nologiques n'a pas manqué de susciter une abondante littérature théorique.
Parallèlement, l'expansion des travaux théoriques sur les compétences de la
firme, centrés pour l'essentiel sur des problématiques d'innovation, laisse rel
ativement dans l'ombre l'interdépendance entre la construction des compé-
(*) Maître assistante à la faculté des Sciences économiques et de Gestion de Nabeul, Tunisie.
Chercheur associé au LEREPS (Laboratoire d'Études et de Recherches sur l'Économie,
les Politiques et les Systèmes sociaux) - Université des Sciences sociales (Manufacture
des tabacs) - Toulouse I.
L'auteur tient à remercier les deux référés anonymes de la Revue pour leurs commentaires
sur une version préliminaire de cet article, il demeure toutefois responsable de toutes les
imperfections éventuelles.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 102, 1er trimestre 2003 29 tences et les relations de coopération technologique. Pourtant, d'une part, les
entreprises ne sont pas toujours en mesure de s'engager dans des relations de
coopération technologique. Celles-ci nécessitent des compétences pour utiliser
les ressources mises en commun. D'autre part, les accords de coopération
technologique s'avèrent un vecteur privilégié pour le transfert et l'acquisition
des connaissances et ressources, et favorisent donc le développement des comp
étences. Cette interdépendance demeure toutefois peu abordée dans les
études empiriques.
L'article œuvre alors pour un enrichissement des travaux empiriques portant
sur les liens entre coopération technologique et compétences internes de la
firme. L'objectif de l'article est double. Il s'agit d'une part d'analyser les inte
rdépendances entre les principaux facteurs de et les relations de
coopération technologique, et d'autre part de préciser dans quelles mesures
certaines compétences discriminent entre les entreprises participant à des col
laborations technologiques et celles qui ne participent pas à de tels accords.
Cette discrimination peut être interprétée par le fait que les relations de coopé
ration sont à la fois un résultat et une source de développement d'un noyau de
compétences. Pour cela, on mobilise une base de données originale permettant
une appréciation qualitative des compétences.
Le papier est organisé de la manière suivante. La seconde section reviendra
brièvement sur l'approche basée sur les compétences afin de mettre en avant
les liens structurant entre compétences et coopérations dans un processus d'in
novation. Ensuite, dans un troisième temps, seront présentés les données et
l'échantillon d'entreprises françaises sur la base duquel sera élaborée l'étude
empirique, ainsi que les variables considérées et la méthodologie adoptée. La
quatrième section sera consacrée à l'interprétation des résultats d'une analyse
multivariée de la variance. Enfin, la conclusion discutera les enseignements de
ces résultats en précisant les limites inhérentes à la nature des données mobil
isées.
II. — COOPERATION TECHNOLOGIQUE ET COMPETENCES
DE LA FIRME : QUELQUES POINTS DE REPÈRES THÉORIQUES
La conception renouvelée de la firme basée sur les compétences dépasse une
vision contractuelle longtemps admise (1). Cette nouvelle approche (2) trouve
(1) Certains travaux identifient des voies de complémentarité entre les approches contrac
tuelles et celles fondées sur les compétences (Foss, 1993 et 1996; Hodgson, 1998;
Lazaric, 2000 ; Bellon et Niosi, 2000).
(2) L'article n'entend pas fournir une revue de la littérature. Pour une synthèse des travaux
contribuant à la construction de ce nouveau programme de recherche centré sur les comp
étences, voir Azoulay et Weinstein (2000).
30 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 102, 1« trimestre 2003 son origine dans une acception evolutionniste de la firme (Nelson et Winter,
1982). Elle se base sur une vision de la firme centrée sur les routines afin d'ap
préhender la notion de connaissance (Fransman, 1994; Cohendet et Llerena,
1999) (3). La dynamique d'apprentissage qui accompagne les interactions
entre individus confère à la firme une capacité à créer de nouvelles connais
sances (Nonaka, Toyama et Nagata, 2000). Ces interactions favorisent l'échan
ge des connaissances et des informations. Elles peuvent être soit formalisées
(en fixant des rencontres et des pratiques de travail qui impliquent une colla
boration entre plusieurs spécialisations), soit spontanées au gré des rencontres
qui se produisent naturellement (Divry, Dubuisson et Torre, 1999) et assurent
le transfert, la codification et la cristallisation des connaissances (Nonaka et
Takeuchi, 1995; Cohendet et Llerena, 1999; Ancori, Bureth et Cohendet,
2000; Cohendet et steinmueller, 2000; Co wan, David et Foray, 2000) (4).
Cette approche basée sur les connaissances fournit certes des éléments fon
damentaux pour l'appréhension de la firme. Elle permet d'intégrer de manièr
e explicite la capacité d'interprétation des individus au sein d'une organisat
ion et de montrer le rôle central des compétences organisationnelles dans la
coordination des activités économiques. Cette approche laisse toutefois dans
l'ombre une question centrale relative à la distinction entre connaissances et
compétences. Cette différenciation semble indispensable dès lors qu'il s'agit
de mettre en évidence les liens entre compétences et coopération technolo
gique. Le transfert des connaissances s'inscri

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