Éducation contre érudition : la subversion discrète du musée d art nord-américain - article ; n°1 ; vol.14, pg 53-67
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Éducation contre érudition : la subversion discrète du musée d'art nord-américain - article ; n°1 ; vol.14, pg 53-67

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Description

Publics et Musées - Année 1998 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 53-67
Dans le cadre d'une réflexion sur la mission éducative des musées il s'agit de présenter, à partir d'une étude de cas, des nouvelles conceptions d'expositions et de pratiques éducatives associées. Ces mises en exposition qui ne sont plus réservées aux seuls conservateurs de musées veulent donner aux visiteurs l'occasion de trouver de nouvelles significations aux oeuvres d'art.
A contribution to our reflection on the educational vocation of museums, this paper — based on case study — presents new exhibition concepts and the related educational practices. These new productions are no longer reserved for curators only and aim at providing visitors with the opportunity to discover new meanings to works of art.
En el contexto de un trabajo sobre la vocación educativa de los museos, tratamos de presentar nuevas maneras de hacer exposiciones con usos educativos. Estas exposiciones quieren dar a los visitantes posibilidades de dar nuevas significaciones a las obras de arte.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Brent Wilson
Éducation contre érudition : la subversion discrète du musée
d'art nord-américain
In: Publics et Musées. N°14, 1998. pp. 53-67.
Résumé
Dans le cadre d'une réflexion sur la mission éducative des musées il s'agit de présenter, à partir d'une étude de cas, des
nouvelles conceptions d'expositions et de pratiques éducatives associées. Ces mises en exposition qui ne sont plus réservées
aux seuls conservateurs de musées veulent donner aux visiteurs l'occasion de trouver de nouvelles significations aux oeuvres
d'art.
Abstract
A contribution to our reflection on the educational vocation of museums, this paper — based on case study — presents new
exhibition concepts and the related practices. These new productions are no longer reserved for curators only and
aim at providing visitors with the opportunity to discover new meanings to works of art.
Resumen
En el contexto de un trabajo sobre la vocación educativa de los museos, tratamos de presentar nuevas maneras de hacer
exposiciones con usos educativos. Estas exposiciones quieren dar a los visitantes posibilidades de dar significaciones a
las obras de arte.
Citer ce document / Cite this document :
Wilson Brent. Éducation contre érudition : la subversion discrète du musée d'art nord-américain. In: Publics et Musées. N°14,
1998. pp. 53-67.
doi : 10.3406/pumus.1998.1116
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pumus_1164-5385_1998_num_14_1_1116Brent Wilson
ÉDUCATION CONTRE ÉRUDITION: LA SUBVERSION
DISCRÈTE DU MUSÉE D'ART NORD-AMÉRICAIN
E m Amérique du Nord, il
se produit actuellement
une subversion discrète qui
pourrait décider de qui
contrôlera le musée d'art.
Cette activité subversive est tellement clandestine que les histo
riens et conservateurs habitués à planifier des expositions, rédiger des
articles érudits pour des catalogues d'expositions et préparer des pan
neaux pour accompagner les œuvres d'art sont généralement incons
cients de la menace qui pèse sur les méthodes de travail qu'ils ont éta
bli au sein de leur musée. Cette lutte discrète concerne le fait de savoir
quels seront les groupes qui auront le droit de concevoir les musées et
les programmes muséographiques pour les adapter à leurs propres
intérêts et idéologies (Giroux, 1997). Les événements en cours pour
raient déterminer en fin de compte s'il faut monter des expositions
dans une optique d'histoire de l'art érudite ou s'il faut les présenter
pour révéler les significations cachées, non historiques ou même ant
ihistoriques des oeuvres d'art et des artefacts. Faut-il donner aux visi
teurs des musées l'occasion de trouver de nouvelles significations par
le biais d'un accrochage nouveau des œuvres dans les musées ou lors
d'échanges entre institutions, voire même permettre à des gens qui ne
sont jamais entrés dans un musée de construire des expositions vir
tuelles et de concevoir leurs interprétations ?
Bien que les pratiques muséographiques ici présentées remettent en
question nombre d'objectifs traditionnels des musées, les problèmes qui
leur sont liés sont rarement débattus dans le monde des musées. L'une
des raisons pour lesquelles ces questions sont si peu évoquées tient au
fait qu'elles se posent essentiellement dans les petits musées et les centres
d'art et rarement dans de grandes institutions prestigieuses. D'autre part,
ce sont les pratiques plutôt que les débats érudits qui sont les facteurs de
cette évolution. En fait, il est possible que certains de ceux qui s'attaquent
aux pratiques muséales actuelles soient tout à fait inconscients des défis
que représentent leurs pratiques pour les musées d'aujourd'hui.
J'aborderai ici de certaines de ces pratiques presque secrètes qui ont
actuellement cours dans les musées d'art nord-américains et qui pourr
aient mener à la prochaine révolution de l'exposition et de la politique
en matière d'éducation au musée. Toutefois, les cas ici présentés pourr
aient bien, finalement, se révéler sans grande conséquence; la question
est de savoir si la nouvelle conception des expositions ainsi que les pra
tiques éducatives associées vont se généraliser.
53
ÉDUCATION CONTRE ÉRUDITION
PUBLICS & MUSÉES N°14 L'ERUDITION FACE AUX
INTÉRÊTS DES VIS
ITEURS DE MUSÉES
A New York, presque toute l'année, le visiteur
qui s'intéresse à l'art peut assister à près d'une douzaine d'expositions
temporaires. Dans toutes les autres grandes villes et dans de nombreuses
villes moyennes ou petites villes américaines, il est possible de visiter au
moins deux ou trois expositions. La plupart de ces expositions sont
accompagnées de catalogues comportant de nombreuses illustrations des
œuvres d'art présentées ainsi que d'exposés sur la signification historique
et culturelle de ces œuvres. Il semble que les expositions soient souvent
sous-tendues par la recherche du fait historique qui est présenté d'un seul
point de vue «objectif». Même quand différentes interprétations sont pro
posées, leurs différences ne sont pas exploitées.
Si nous nous intéressons plus attentivement à la politique des
musées, découvrons que dans l'exposé des missions de chacun des
deux, l'éducation apparaît comme un des objectifs principaux — voire
même l'objectif par excellence. En dépit des éducatifs, les expos
itions tout comme leurs catalogues révèlent que l'éducation est souvent
définie de façon restrictive. Le but essentiel des expositions semble être
essentiellement l'édification d'un petit nombre d'érudits intéressés par ces
recherches et critiques les plus récentes. De fait, les intérêts du visiteur
ordinaire sont subordonnés à ceux du spécialiste.
La conception de l'exposition renforce une vision unidimensionnelle
du monde de l'art. Ainsi, rétrospective d'un musée présente
conventionnellement les œuvres d'un artiste, généralement par ordre
chronologique. Les expositions des collections permanentes d'un musée
sont généralement regroupées par pays, culture, période et style. Il
semble que les de musées soient conçues pour suivre
quelques modèles traditionnels élaborés à partir d'un nombre limité de
variables, comme si les œuvres d'art devaient rester dans leur propre
ghetto prédéterminé historiquement. Il est rare que l'on juxtapose des
œuvres d'époques et de lieux différents. La conception des expositions
semble calculée pour être aussi peu provocante que possible.
On peut considérer les expositions comme des occasions pour les
historiens de l'art et les conservateurs de prouver leurs compétences pour
ce qui est de l'attribution, la provenance, les fonctions, les buts, la signif
ication des œuvres d'art et leurs relations avec d'autres œuvres. La présent
ation du fait historique prédomine sur presque tout autre intérêt. Ces
efforts sont destinés à l'avancement d'un nombre restreint de classifica
tions du savoir et excluent littéralement des centaines d'autres types
d'éclairage que l'on pourrait apporter sur les œuvres d'art et leur
contexte. Plutôt que d'encourager l'extension de la gamme d'interpréta
tions différentes pouvant être associées aux œuvres d'art figurant dans les
collections permanentes et les expositions temporaires, la pratique des
conservateurs du musée d'art est plutôt restrictive. L'ironie, c'est que la
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ÉDUCATION CONTRE ÉRUDITION
PUBLICS & MUSÉES N°14 recherche de l'exactitude historique qui fait autorité amoindrit les œuvres
d'art alors que l'accumulation de multiples interprétations pourrait élargir
le sens des oeuvres. L'autorité de l'historien ou du conservateur n'est évi
dente que pour le rare visiteur critique qui désire remettre en question les
idées implicites qui sous-tendent les expositions. La plupart des visiteurs
se contentent d'accepter les conceptions du fait historico-artistique du
conservateur — souvent présentées comme s'il n'existait pas d'autres
interprétations crédibles. On peut bien sûr toujours proposer
interprétations.
Les int&#

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