Genèse et développement de la catacombe Saint-Jean à Syracuse - article ; n°2 ; vol.101, pg 751-782
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1989 - Volume 101 - Numéro 2 - Pages 751-782
Marc Griesheimer, Genèse et développement de la catacombe Saint-Jean à Syracuse, p. 751-782. La catacombe Saint-Jean est un des plus vastes cimetières tardifs de Syracuse et le plus homogène, nonobstant les principes antagonistes qui inspirèrent les différentes phases de son développement. La rigueur du projet originel apparaît dans la création d'une large galerie axiale, qui reprend le tracé d'un ancien aqueduc. Ce decumanus maximus est flanqué de 5 cardines sur les parois desquels s'ouvrent de profonds arcosolia à sépultures multiples. Le cimetière ne fut donc conçu, à l'origine (fin IIIe-début IVe siècle), que pour recevoir un type unique de tombes, parfaitement adapté aux besoins d'une communauté chrétienne socialement homogène. Mais le développement cohérent de la région méridionale fut rapide- (v. au verso) ment bloqué par la création de vastes rotondes, qui ne furent pas creusées à partir de la galerie d (seul accès possible), mais bien depuis la surface, comme le prouve leur parfait alignement sur un axe est-ouest (calqué sur la cadastration de la Neapolis), et l'équidistance de 60 pieds entre leurs lucernaires. Ces rotondes sont donc un témoignage architectural de la précoce conversion, dès le règne de Constantin, de l'aristocratie syracusaine. Le développement ultérieur perdit ainsi sa cohérence initiale. L'extension maximale de la catacombe fut atteinte dès la fin du IVe siècle, et deux générations seulement plus tard commença son progressif abandon.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Marc Griesheimer
Genèse et développement de la catacombe Saint-Jean à
Syracuse
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 101, N°2. 1989. pp. 751-782.
Résumé
Marc Griesheimer, Genèse et développement de la catacombe Saint-Jean à Syracuse, p. 751-782.
La catacombe Saint-Jean est un des plus vastes cimetières tardifs de Syracuse et le plus homogène, nonobstant les principes
antagonistes qui inspirèrent les différentes phases de son développement.
La rigueur du projet originel apparaît dans la création d'une large galerie axiale, qui reprend le tracé d'un ancien aqueduc. Ce
decumanus maximus est flanqué de 5 cardines sur les parois desquels s'ouvrent de profonds arcosolia à sépultures multiples. Le
cimetière ne fut donc conçu, à l'origine (fin IIIe-début IVe siècle), que pour recevoir un type unique de tombes, parfaitement
adapté aux besoins d'une communauté chrétienne socialement homogène.
Mais le développement cohérent de la région méridionale fut rapide-
(v. au verso) ment bloqué par la création de vastes rotondes, qui ne furent pas creusées à partir de la galerie d (seul accès
possible), mais bien depuis la surface, comme le prouve leur parfait alignement sur un axe est-ouest (calqué sur la cadastration
de la Neapolis), et l'équidistance de 60 pieds entre leurs lucernaires. Ces rotondes sont donc un témoignage architectural de la
précoce conversion, dès le règne de Constantin, de l'aristocratie syracusaine.
Le développement ultérieur perdit ainsi sa cohérence initiale. L'extension maximale de la catacombe fut atteinte dès la fin du IVe
siècle, et deux générations seulement plus tard commença son progressif abandon.
Citer ce document / Cite this document :
Griesheimer Marc. Genèse et développement de la catacombe Saint-Jean à Syracuse. In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Antiquité T. 101, N°2. 1989. pp. 751-782.
doi : 10.3406/mefr.1989.1648
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1989_num_101_2_1648TARDIVE ANTIQUITÉ
MARC GRIESHEIMER
GENÈSE ET DÉVELOPPEMENT DE LA CATACOMBE
SAINT- JEAN À SYRACUSE
À la mémoire du R. P. Umberto Maria Fasola
La catacombe Saint- Jean1 n'est plus désormais, comme on le croyait
encore au début du siècle, le plus vaste cimetière souterrain de Syracuse2.
De nombreuses découvertes archéologiques3 ont, en effet, depuis une ci
nquantaine d'années, entièrement modifié notre connaissance de la topo
graphie des catacombes de la Vigna Cassia4 et Sainte-Lucie5.
1 Ce travail a été rendu possible grâce à l'amabilité du regretté P. Umberto
Maria Fasola, alors professeur à l'Institut pontifical d'archéologie chrétienne et
secrétaire de la Commission pontificale d'archéologie sacrée. À Syracuse même, le
constant soutien du Santi Luigi Agnello me fut particulièrement pré
cieux. J'ai été très sensible à l'accueil que m'a réservé le docteur Giuseppe Voza,
surintendant de la Sicile orientale et aux suggestions qu'il me fit pour résoudre les
problèmes topographiques de la ville antique.
2 J. Führer, Forschungen zur Sicilia sotterranea, dans Abhandlungen der Kais.
Bayer. Ak. der Wiss., I CL, XX Bd., III Abt., Munich, 1897, p. 13 « Weitaus die grossart
igste unter den syrakusanischen Katakomben ist die Nekropole von S. Giovanni ».
3 Dues pour la plupart d'entre elles à la création d'abris antiaériens pendant la
dernière guerre mondiale.
4 S. L. Agnello, Nuovi ipogei scoperti nel cimitero di Vigna Cassia, dans NSA, 9,
1955, p. 221-258; Id., Lavori di sistemazione nelle catacombe siracusane di Vigna
Cassia, dans Arch. stor. sir., 2, 1956, p. 45-64; id., Scavi recenti nelle catacombe di
Vigna Cassia a Siracusa, dans RAC, 32, 1-2, 1956, p. 9-67; Id., Le catacombe di Vigna
Cassia in alcuni appunti inediti dell'Orsi, dans Arch. stor. sir., 7, 1961, p. 118-131.
G. Agnello, Recenti esplorazioni nelle catacombe Cassia e S. Maria a Siracusa, dans
Atti II congr. naz. arch, crisi., (Matera, 25-31 maggio 1969), Rome, 1971, p. 25-43;
Id., Nuovi ritrovamenti nella catacomba di S. Maria a Siracusa, dans RAC, 49, 1973,
p. 7-34. S. L. Agnello, Nuova planimetria dell'area cimiteriale dell'ex Vigna Cassia in
Siracusa, dans IX congr. int. arch, crisi., Cité du Vatican, 1975, p. 2-10.
5 S. L. Agnello, Recenti esplorazioni nelle catacombe siracusane di S. Lucia I,
dans RAC, 30, 1954, p. 7-60; Recenti esplorazioni nelle catacombe siracusane di
S. Lucia II, dans RAC, 31, 1955, p. 7-50; Paganesimo e cristianesimo nelle catacombe
di S. Lucia a Siracusa, dans Actes du Ve Congr. int. arch, ehr., Aix-en-Provence 1954,
Cité du Vatican, Rome, 1957, p. 235-243.
MEFRA - 101 - 1989 - 2, p. 751-782. 752 MARC GRIESHEIMER
La catacombe Saint- Jean6 reste toutefois le plus monumental, le plus
homogène, et le plus célèbre des cimetières souterrains syracusains. Célé
brité due en partie à la découverte inopinée, en 1872, d'un sarcophage7 à
double registre orné d'une frise continue d'une rare qualité plastique - où
avait été inhumée une femme de rang sénatorial, Adelfia, épouse du
cornes Balerius* - ainsi qu'à une abondante moisson épigraphique qui
dépasse les 500 tituli9.
La régularité de son plan, bien connu depuis les relevés de J. Führ
er10 et les fouilles de P. Orsi11, surprend par son caractère presque
urbain, ordonné autour d'un axe majeur grossièrement orienté dont le
tracé se confond pour partie avec un aqueduc utilisé comme front de tail
le, et invite à réfléchir sur son origine, à rechercher la conception d'en
semble qui prévalut dans ce projet, somme toute grandiose pour une ville
provinciale.
6 Le nom antique de cette catacombe nous est inconnu. Par commodité, j'util
iserai le nom de catacombe Saint-Jean (San Giovanni) - héritage de la période no
rmande qui vit, sur l'emplacement d'une basilique byzantine (c'est du moins une
hypothèse vraisemblable), la construction d'une basilique dédiée à saint Jean
l'Évangéliste, dont la catacombe tire son nom actuel.
7 F. S. Cavallari, Sul sarcofago ritrovato nelle catacombe di S. Giovanni nel giu
gno 1872, dans Bull, della Comm. di ont. e belle arti in Sicilia, 1872, p. 22-27. A. Fer-
rua, Note sul sarcofago di Adelfia, dans PARA (rend.), 27, 1951-1952, 1952, p. 55-76.
S. L. Agnello, II di Adelfia, Cité du Vatican, 1956.
8 CIL X, 7123.
9 La plupart de ces inscriptions furent publiées par P. Orsi (Siracusa. Esplora
zioni nelle catacombe di s. Giovanni ed in quelle della vigna Cassia, dans NSA, 1893,
p. 276-314; Siracusa. Nuove esplorazioni nelle catacombe di s. Giovanni nel 1894,
dans NSA, 1895, p. 477-521 ; Gli scavi a S. Giovanni di Siracusa nel 1895. Preliminar
i, dans Rom. Quart., 10, tav. 1-3, 1896, p. 1-59; Siracusa. Nuove esplorazioni nelle
catacombe di S. Giovanni, dans NSA, 1907, p. 753-778; Siracusa. VI. Nuovi scavi nel
le di S.Giovanni, a) Estremità del «Decumanus Maximus», dans NSA,
1909, p. 346-355.); A. Ferrua {Note di epigrafia siracusana, dans Arch. stor. sic.
orient., 4-5, 1938-1939, 1939, p. 19-37; Nuovi studi nelle catacombe di Siracusa, dans
RAC, 17, 1-2, 1940, p. 43-81 ; il refrigerio dentro la tomba, dans Civ. catt., 92, 2, 1941,
p. 373-377; Le iscrizioni datate della Sicilia paleocristiana, dans Kokalos, 28-29,
1982-1983, 1984, p. 3-29.) et S. L. Agnello, Iscrizioni cemeteriali inedite di Siracusa,
dans RAC, 36, 1960, p. 19-42.
10 J. Führer, Forschungen zur Sicilia sotterranea, dans Abhandlungen der Kais.
Bayer. Ak. der Wiss., I CL, XX Bd., III Abt., Munich, 1897, p. 13-39 (683-709), taf. I;
J. Führer et V. Schultze, Die altchristlichen Grabstätten Siziliens, dans Jahrbuch
des Kais. Deutsch, arch. Inst., VII Ergäng., Berlin, 1907, p. 22-26, Taf. I. J'ai repris,
tout en la complétant, la numérotation des galeries adoptée par V. Schultze dans
cette dernière publication.
11 Cf. note 9. CATACOMBE SAINT- JEAN À SYRACUSE 753 LA
Certes Syracuse n'est pas Rome, et la catacombe Saint- Jean est bien
en-deçà du gigantisme des réalisations romaines, mais par la largeur de
ses galeries et les monumentales réalisations que sont les rotondes, sur
tout si l'on considère qu'elles ne bénéficient d'aucun renfort de briques,
Syracuse impressionne par l'audace de ses réalisations architectoniques
souterraines. C'est précisément la relation entre ces rotondes et l'axe
majeur autour duquel s'organise le plan originel qui peut rendre compte
de la genèse et

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