Haches à douille de type asiatique - article ; n°3 ; vol.11, pg 245-271
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Haches à douille de type asiatique - article ; n°3 ; vol.11, pg 245-271

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Description

Syria - Année 1930 - Volume 11 - Numéro 3 - Pages 245-271
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

René Dussaud
Haches à douille de type asiatique
In: Syria. Tome 11 fascicule 3, 1930. pp. 245-271.
Citer ce document / Cite this document :
Dussaud René. Haches à douille de type asiatique. In: Syria. Tome 11 fascicule 3, 1930. pp. 245-271.
doi : 10.3406/syria.1930.3488
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1930_num_11_3_3488HACHES A DOUILLE DE TYPE ASIATIQUE
PAR
RENÉ DUSSAUD
À l'âge du bronze, la hache n'a pas connu, en Syrie et en Palestine, le dé
veloppement qui caractérise certaines contrées d'Europe, Les découvertes
récentes de Ras Shamra établissent que l'usage de la hache plate n'a pas cessé
d'être en usage jusqu'à l'âge du fer, en tant qu'outil. Dans le proche Orient,
les seuls progrès ont porté sur la
hache employée comme arme.
Tel est le cas de la belle hache
de bronze du type à douille (fig. 1),
qui a été trouvée à Beisan (Scytho-
polis) par M Alan Rowe, en 1926.
L'auteur de la découverte l'a immé- Fig. 1. — Hache à . douille , ., de . Beisan. _ .
diatement rapprochée de la hache
(fig. 2) w que tient le roi ou le dieu hittite sculpté contre une des portes de
Boghaz-Keui et qu'on a pris tout d'abord pour une Amazone. Dès lors, on
conçoit que, signalant à son tour la hache de Beisan, le P. Dhorme ait pu
écrire : « C'est un document de premier ordre pour l'histoire de l'armement
dans l'antiquité et surtout pour les relations entre les Hittites, les Cananéens,
les Égyptiens <2>. » L'observation est exacte, sauf que l'horizon extrême doit
être reporté vers le nord-est et non vers le sud. Notre courte note tend simple
ment à démontrer que le prototype de ces haches de Boghaz-Keui et de Beisan
dépend du grand centre métallurgique de l'Asie antérieure qui ne doit pas
être limité, comme on l'a pensé jusqu'ici, à la région de l'Urartu (Arménie) ou
des Khaldi (au sud du lac de Van)(3>, mais être étendue jusqu'en Perse ou en
(*) Notre figure est tirée de Otto Puchstein, (3) Voir notre Lydie et ses voisins aux hautes
Boghazkoï. Die BauwerkeT pi. XVIII. époques, p. 77 et suiv. (Babyloniaca, XI (1930),
(2) Dhorme, Revue biblique, 1927, p. 100 ; p. 146).
cf. Syria, VIII (1927), p. 187. 246 SYRIA
Médie occidentale dans les vallées fertiles orientées du nord-ouest au sud-est
dont notre croquis cartographique (tîg. 18) donne un aperçu.
De la grande route menant de Babylone à Ecbatane (Hamadan) se détache
un peu après Behistoun un embranchement qui conduit à Ispahan en traver
sant une riche vallée où se dressent Nihavand —
la Nicpauavàa de Ptolémée — et Bouroudjird. Les
environs de Nihavand offrent, sous la forme de
tells ou de tépés, de nombreux sites antiques,
dont Tépé Giyan, qui ont récemment été mis en
coupe réglée par les indigènes et dont les produits
ont été apportés sur le marché de Paris. Nous ne
possédons encore sur ces découvertes que les ren
seignements qui ont été recueillis par M. E. Herzf
eld, au cours d'un voyage en juillet 1928 w.
On a ainsi mis au jour, avec une céramique
assez ancienne, une série importante de haches
à douille dont la caractéristique consiste en un
développement remarquable de la partie opposée
au tranchant, de ce que nous appellerons, pour
simplifier, le dos de la hache. Ce développement a
moins pour objet d'offrir un autre mode d'atta que
— il ne s'agit pas d'un pic, car le tranchantreste
vertical — que d'équilibrer l'arme et de renforcer Fig. 2. — Relief de Boghaz-Keui.
l'emmanchure. Equilibre et renfort, les artisans
de cette région ne s'écarteront pas de ces principes et y plieront leur ima
gination.
La forme la plus simple et la plus ancienne, que nous placerions volont
iers assez haut dans la première moitié du IIe millénaire (2), se compose d'une
il) E. Herzfeld, Bericht, dans Arch. Mitt, de 2900-2600, qui nous paraît beaucoup trop
reculée par comparaison avec l'armement de aus Iran, I (oct. 1929), p. 65.
Mésopotamie, bien connu à cette époque. (2) M. Herzfeld, loc. cit., propose la date HACHES A DOUILLE DE TYPE ASIATIQUE 247
lame verticale évasée sur le tranchant et venue de fonte avec la douille.
Celle-ci est renforcée, dans la partie opposée au tranchant, par une ou plusieurs
pointes, jusqu'à quatre. L'exemplaire que nous reproduisons (pi. XL1I, 1) est
à trois pointes ; il a été gracieusement offert au Musée du Louvre par M. Vignier,
l'antiquaire parisien réputé. De son côté, M. Herzfel(J a publié d'autres pièces
semblables (1). Leur nombre atteste
que le centre de fabrication de ces
armes de bronze ne devait pas
être éloigné de la région de Niha-
vand, autrement dit qu'il devait se
trouver dans la Perse ou la Médie
occidentale.
Vers le début du IIIe millé
Illustration non autorisée à la diffusion
naire, et peut-être dès les derniers
siècles du IVe millénaire, régnait
en Mésopotamie la hache sumé
rienne à douille. L'exemplaire que
nous reproduisons (fig. 3) a été
tiré de la stèle des Vautours par
Mlle M. Astruc, ancienne élève de
l'École du Louvre. Depuis, les
Fig. 3. — Hache sbelles découvertes de M. Woolley umérienne à douille,
d'après la stèle des à Ur ont fourni un exemplaire Vautours d'Eanna-'
complet (fig. 4)(2>. Cette hache su toum, découverte à Fig. 4. — Hache sumé
Tello (Musée du rienne à douille découmérienne est remarquable par son Louvre). verte à Ur.
bord supérieur droit, l'inflexion
du tranchant et du bord inférieur, par le biseau qui forme la partie inférieure
de la douille et par le renfort de cette dernière.
Trois exemplaires de ce type (3) ont été trouvés dans la nécropole de Tépé
Aly Abad à Moussian et un quatrième (4), variante sans biseau à la douille. On
(1) Illustrated London News, Ier juin 1929, (3) J.-E. Gautier et G. Lampre, Fouilles de
p. 943. Moussian, dans J. de Morgan, Mém. Délégation
en Perse, t. VIII, p. 445, fig. 295. (2) British Museum Quarterly, III, pi. XXXVIII,
a. (4) ibid. , fig. 308. 248 SYRIA
en conclura que cette arme n'était pas seulement en usage en pays sumérien,
notamment à tfr, où elle est attribuée à une époque antérieure à la stèle des
Vautours.
Ces rapprochements prennent toute
leur valeur quand on constate l'analo
gie qu'offre la céramique de Moussian
avec la plus ancienne céramique trou
vée en pays sumérien et, dès lors, nous
Illustration non autorisée à la diffusion
n'aurons pas lieu d'être surpris si,
en les comparant attentivement, nous
percevons quelque rapport entre les
haches de Nihavand et les haches su
mériennes.
La dynastie d'Agadé apporte de noFig. 5. — Hache à douille accadienne, d'après la
stèle de Naramsin (Musée du Louvre). tables changements dans l'armement ;
d'abord l'arc. La stèle de Naramsin, si
précieuse à d'autres titres, offre aussi l'intérêt de nous conserver trois types
de haches bien caractérisés. D'abord la hache sumérienne, à douille, puis une
hache plate presque rectangul
aire dont un bord s'insère
dans le manche. Enfin aux
mains de Naramsin lui-même,
vraisemblablement l'arme la
plus redoutable, et du dernier
modèle, une hache à douille
et à talon pointu (fig. 5) ; on
peut la dénommer la hache à
douille accadienne. Nous con
clurons que les anciennes ha
ches du type de Nihavand, à
Fig. 6. — Hache à douille de Tépé Gïyan,
une ou plusieurs pointes (pi. près Nihavand.
XLH, 1) représentent une com
binaison de la hache à douille sumérienne et de la hache accadienne. Ce point
est important pour fixer l'évolution des formes et définir les influences. SYRIA, 1980. PI. XI
HACHES A DOUILLE DE NIHAVAND (PERSE) .
HACHES A DOUILLE DE TYPE ASIATIQUE 249
Ainsi que l'a très heureusement reconnu M. Vignier, la hache du type de
la planche XLII, 1, tend à se styliser en forme de tête decheval. Sur un exemp
laire (fig. 6) <*>, l'œil de l'animal est nettement indiqué tandis que la crinière
s'étale en une masse arrondie. S

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