L apport de l hagiographie à la connaissance de la Nicomédie paléochrétienne (toponymie et monuments) - article ; n°2 ; vol.106, pg 921-992
73 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'apport de l'hagiographie à la connaissance de la Nicomédie paléochrétienne (toponymie et monuments) - article ; n°2 ; vol.106, pg 921-992

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
73 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1994 - Volume 106 - Numéro 2 - Pages 921-992
Pascal Boulhol, L'apport de l'hagiographie à la connaissance de la Nicomédie paléochrétienne (toponymie et monuments), p. 921-992. L'étude du dossier hagiographique de Nicomédie (actuelle Izmit) permet de mieux connaître la topographie et les monuments d'une cité qui, sous la Tétrarchie, fut la capitale politique de l'Empire romain, mais où les fouilles archéologiques, fort limitées, n'ont permis à ce jour aucune reconstitution d'ensemble. En interrogeant les Passions ou Vies de saints protobyzantines dont l'action se situe dans cette ville, et en confrontant leurs données avec les témoignages profanes et les récits de voyageurs des siècles passés, on constate que des textes tardifs et fantaisistes quant aux faits rapportés peuvent néanmoins être topographiquement précieux. Le dépouillement de quelque 34 pièces hagiographiques nicomédiennes permet ainsi d'établir une liste de monuments dont la plupart semblent réels; (v. au verso) parmi ceux-ci figurent un Dôdékathéon et un temple d'Hadrien qu'aucune autre source connue n'attestait.
72 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Pascal Boulhol
L'apport de l'hagiographie à la connaissance de la Nicomédie
paléochrétienne (toponymie et monuments)
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 106, N°2. 1994. pp. 921-992.
Résumé
Pascal Boulhol, L'apport de l'hagiographie à la connaissance de la Nicomédie paléochrétienne (toponymie et monuments), p.
921-992.
L'étude du dossier hagiographique de Nicomédie (actuelle Izmit) permet de mieux connaître la topographie et les monuments
d'une cité qui, sous la Tétrarchie, fut la capitale politique de l'Empire romain, mais où les fouilles archéologiques, fort limitées,
n'ont permis à ce jour aucune reconstitution d'ensemble. En interrogeant les Passions ou Vies de saints protobyzantines dont
l'action se situe dans cette ville, et en confrontant leurs données avec les témoignages profanes et les récits de voyageurs des
siècles passés, on constate que des textes tardifs et fantaisistes quant aux faits rapportés peuvent néanmoins être
topographiquement précieux. Le dépouillement de quelque 34 pièces hagiographiques nicomédiennes permet ainsi d'établir une
liste de monuments dont la plupart semblent réels;
(v. au verso) parmi ceux-ci figurent un Dôdékathéon et un temple d'Hadrien qu'aucune autre source connue n'attestait.
Citer ce document / Cite this document :
Boulhol Pascal. L'apport de l'hagiographie à la connaissance de la Nicomédie paléochrétienne (toponymie et monuments). In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 106, N°2. 1994. pp. 921-992.
doi : 10.3406/mefr.1994.1866
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1994_num_106_2_1866PASCAL BOULHOL
L'APPORT DE L'HAGIOGRAPHIE
À LA CONNAISSANCE
DE LA NICOMÉDIE PALÉOCHRÉTIENNE
(TOPONYMIE ET MONUMENTS)
Dioclétien voulait faire de Nicomédie une seconde Rome1. Si, malgré
ses efforts, son règne de vingt-et-un ans ne fut pas assez long pour lui per
mettre d'atteindre un objectif que le choix de Byzance par Constantin, puis
la reprise de séismes dévastateurs devaient rendre plus tard, à tout jamais,
caduc, la métropole de la Bithynie fut indéniablement l'une des quatre ou
cinq plus importantes cités de l'Empire romain durant la première moitié
du IVe siècle, et peut-être la plus riche en somptueux édifices après la capi
tale de l'Occident2. Pourtant, l'actuelle Izmit (sancak de Kocaeli) a été très
peu fouillée par les archéologues3, l'essentiel du travail de terrain ayant
consisté dans la collecte du matériel épigraphique4. Comme il arrive
souvent, nombre de vestiges antiques restés visibles dans les siècles passés
ont disparu au cours des dernières décennies, absorbés ou recouverts par
'Lactance, Mort, persec, 7, 10 (éd. J.L. Creed, Oxford, 1984, p. 12) : (...)
Nicomediam studens urbi Romae coaequare (...).
2 Voir Libanios, Oratio 61, 7 (éd. R. Foerster, IV, p. 332-333). Il ne s'agit pas,
comme on pourrait le croire, d'hyperbole et de loi du genre; cf. les autres textes anti
ques tout aussi admiratifs que cite Ruge (1936), col. 490.
3 L'absence de fouilles systématiques est déplorée par Çahin, Neufunde (1974),
p. 10, et nous croyons savoir qu'aucun progrès significatif n'a été fait en ce sens
depuis vingt ans. Les fouilles antiques les plus méthodiques ont concerné un nym-
phée (voir §ahin, Neufunde, p. 15-17), des chambres funéraires dans les deux nécro
poles (Id., p. 20-22), et un aqueduc reconnu par §ahin à Pasa Suyu (Id., p. 84-89). À
noter encore, malgré l'insuffisance du compte rendu, un sondage près de la fabrique
de papier, dans la zone de l'Agora : Mansel (1952).
4 Entre autres : CIG, II (1843), p. 965-972; Kleonymos et Papadopoulos (1867),
p. 159-179; CIL, III. 1 (Berlin 1873), p. 59-60, n° 323-332; Legrand (1893), p. 534-
538; Koerte (1899); Dörner, Inschrìften (1941); Id. et von Stritzky (1978); §ahin,
Neufunde (1974); Id., Neue Inschriften (1975); Id., Bithynische Studien (1978);
Robert, Documents d'Asie Mineure (1978), p. 395-428; Çahin et Ögüt-Polat (1985);
Cremer (1992), p. 3-51.
MEFRA - 106 - 1994 - 2, p. 921-992. 922 PASCAL BOULHOL
les constructions de la ville moderne5. Et bien avant le développement
actuel d'Izmit, les Turcs, maîtres des lieux depuis 1337 environ6, ne
s'étaient pas privés de prélever pierres et colonnes sur les monuments sub
sistants7. Ces monuments, du reste, avaient déjà beaucoup souffert à
l'époque byzantine, sans doute moins du manque d'entretien - encore que
celui-ci, déploré par des voyageurs contemporains, semble réel8 -, que des
fréquents tremblements de terre9 qui secouèrent la région pendant des
siècles. Tous ces facteurs réunis expliquent notre ignorance touchant la
topographie d'une cité dont il n'existe, à ce jour, aucun plan digne de ce
nom10. Devant de telles carences, en attendant d'improbables fouilles en
extension, la seule entreprise possible dans l'immédiat semble être d'éta
blir, par le dépouillement des textes littéraires et des inscriptions11, l'inven-
5 Sahin, Neufunde (1974), p. 9; 14; etc.
6 Sur cette date probable, voir Lemerle (1957), p. 66, n. 6 et p. 109, n. 2.
7 Voir, parmi d'autres, les témoignages de : Dernschwam (1555/ 1923), p. 154-
155; Perrot (1862), p. 4; Schultze (1922), p. 304.
8 Voir Odon (ou Eudes) de Deuil, La croisade de Louis VII, roi de France, livre
V (éd. H. Waquet, p. 54) : Quod nobis Nichomedia prìma monstrauit, que, sentibus et
dumis consita, ruinis sublimibus antiquam sui gloriam et presentium dominorum
probat inerciam. Cf., vers la même époque, Idrisi, Géographie, Ve climat, IVe section
(trad. A. Jaubert, 1. 1, p. 299) : «La ville de Nicomédie (...) est actuellement ruinée».
Toutefois, le témoignage de ces deux visiteurs, qui ont vu Nicomédie à une époque
particulièrement troublée, ne vaut pas pour toute la période byzantine tardive; voir
Janin, Bithynie (1920), p. 301-319, spec. p. 318.
9 Sur les séismes de Nicomédie, voir notre appendice n° 1.
10 Dörner (1939), p. 160, n. 1, déplore de n'avoir à sa disposition que le pauvre
croquis que Pogodine et Wulff (1897) ont inséré entre les p. 184 et 185 de leur
étude. Le plan de Firatli (1971), en annexe, est encore extrêmement rudimentaire
pour ce qui concerne la ville antique. Un peu plus élaboré, mais encore très insuffi
sant, est le plan de Sahin, Neufunde (1974), p. 13, que nous reproduisons à la Fig. 1.
11 Les monuments figurés ont déjà été interrogés, du moins quand c'était pos
sible. Il s'agit surtout des représentations numismatiques, étudiées notamment par
Bosch (1935), Metcalf (1980) et Hänlein-Schäfer (1985). Pour ce qui concerne les
plans, vues ou cartes illustrées antiques, le maigre matériel disponible n'est guère
exploitable. Il n'y a rien à tirer du «Coffret de Pécs» (IVe siècle), non plus que des
copies du Chronographe romain de 354. Dans la Tabula Peutingeriana, la vignette
représentant l'enceinte de murs de Nicomédie - bien qu'elle soit peut-être l'œuvre
d'un artiste bithynien, selon Levi (1967), p. 148, n. 234 -, est beaucoup trop schémat
ique et stéréotypée pour servir à notre propos; voir Id., ibid., p. 144 et 209. Les
miniatures du Ménologe de Basile II n'apportent rien touchant l'architecture de
Nicomédie, sauf peut-être celle du fol. 278, où l'on voit les 20.000 chrétiens de la ville
brûler dans l'église, laquelle (de façon anachronique et, là aussi, très stylisée) pourr
ait représenter la basilique constantinienne; cf. reproduction dans le fac simile de P.
Franchi de' Cavalieri, II Menologio di Basilio II, Turin, 1907 (= Codices Vaticani
selecti phototypice expressi, 8), p. 278. DE L'HAGIOGRAPHIE 923 L'APPORT
taire provisoire des monuments et sites de la ville. Les travaux de Solch,
Schultze et Ruge dans l'entre-deux-guerres12 et l'examen de l'historiogra
phie byzantine par Janin13 ont déjà donné de précieux résultats, que
complètent ceux de la recherche épigraphique, illustrée principalement par
Friedrich Karl Dörner et Sencer Sahin dans les vingt dernières années14.
Comme il arrive assez souvent en pareil cas15, les savants ont surmonté leur
mépris instinctif pour l'hagiographie et ont mis à contribution les Passions

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents