L emblema de l Enlèvement d Europe à Préneste (Barberini-Oldenburg) ou l histoire d une mosaïque «oubliée» du temple de la Fortune - article ; n°2 ; vol.98, pg 491-564
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L'emblema de l'Enlèvement d'Europe à Préneste (Barberini-Oldenburg) ou l'histoire d'une mosaïque «oubliée» du temple de la Fortune - article ; n°2 ; vol.98, pg 491-564

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1986 - Volume 98 - Numéro 2 - Pages 491-564
Odile Wattel-de Croizant, L'emblema de l'Enlèvement d'Europe à Préneste (Barberini-Oldenburg) ou l'histoire d'une mosaïque «oubliée» du Temple de la Fortune, p. 491-564. L'emblema de l'Enlèvement d'Europe du temple de la Fortune à Préneste (Barberini-Oldenburg) constitue un document exceptionnel pour la connaissance de l'ornementation musivale des bâtiments du secteur méridional. La scène marine est parfaitement adaptée au cadre qui l'abritait : le nymphée des Propylées de la voie des Arcioni. Les correspondances stylistiques entre ce panneau et les célèbres pavements (« nilotique », « aux poissons») de l'«antre des sorts» et de la «salle absidiale» ont révélé une conception architecturale et décorative unitaires pour le sanctuaire inférieur; les détails techniques ont permis d'identifier ces «pavements d'un genre nouveau» avec les lithostrota pliniens. Ces trois compositions ont été exécutées par un atelier commun, d'origine locale, mais pénétré d'in- (v. au verso) fluences gréco-alexandrines, qui font penser à une co-production romano-alexandrine, intervenue à l'époque des restaurations syllaniennes. Dans le répertoire iconographique consacré à l'Enlèvement d'Europe, la figuration du groupe de dos reste inhabituelle et pourrait s'inspirer d'un modèle pictural original, telle la peinture d'Antiphile exposée à Alexandrie et reproduite à Rome au portique de Pompée. À l'évidence, il s'agissait d'un tableau assez célèbre pour donner lieu à une série de répliques en mosaïques: un «emblema portatif» de Cannes (Sainte-Marguerite) propose une copie miniaturisée, mais fidèle du motif central de l'œuvre prénestine.
74 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 108
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Odile Wattel de Croizant
L'emblema de l'Enlèvement d'Europe à Préneste (Barberini-
Oldenburg) ou l'histoire d'une mosaïque «oubliée» du temple de
la Fortune
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 98, N°2. 1986. pp. 491-564.
Résumé
Odile Wattel-de Croizant, L'emblema de l'Enlèvement d'Europe à Préneste (Barberini-Oldenburg) ou l'histoire d'une mosaïque
«oubliée» du Temple de la Fortune, p. 491-564.
L'emblema de l'Enlèvement d'Europe du temple de la Fortune à Préneste constitue un document
exceptionnel pour la connaissance de l'ornementation musivale des bâtiments du secteur méridional. La scène marine est
parfaitement adaptée au cadre qui l'abritait : le nymphée des Propylées de la voie des Arcioni. Les correspondances stylistiques
entre ce panneau et les célèbres pavements (« nilotique », « aux poissons») de l'«antre des sorts» et de la «salle absidiale» ont
révélé une conception architecturale et décorative unitaires pour le sanctuaire inférieur; les détails techniques ont permis
d'identifier ces «pavements d'un genre nouveau» avec les lithostrota pliniens. Ces trois compositions ont été exécutées par un
atelier commun, d'origine locale, mais pénétré d'in-
(v. au verso) fluences gréco-alexandrines, qui font penser à une co-production romano-alexandrine, intervenue à l'époque des
restaurations syllaniennes. Dans le répertoire iconographique consacré à l'Enlèvement d'Europe, la figuration du groupe de dos
reste inhabituelle et pourrait s'inspirer d'un modèle pictural original, telle la peinture d'Antiphile exposée à Alexandrie et
reproduite à Rome au portique de Pompée. À l'évidence, il s'agissait d'un tableau assez célèbre pour donner lieu à une série de
répliques en mosaïques: un «emblema portatif» de Cannes (Sainte-Marguerite) propose une copie miniaturisée, mais fidèle du
motif central de l'œuvre prénestine.
Citer ce document / Cite this document :
Wattel de Croizant Odile. L'emblema de l'Enlèvement d'Europe à Préneste (Barberini-Oldenburg) ou l'histoire d'une mosaïque
«oubliée» du temple de la Fortune. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 98, N°2. 1986. pp. 491-564.
doi : 10.3406/mefr.1986.1513
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1986_num_98_2_1513ODILE WATTEL-DE CROIZANT
L'EMBLEMA DE L'ENLÈVEMENT D'EUROPE
À PRÉNESTE (BARBERINI-OLDENBURG)
OU L'HISTOIRE D'UNE MOSAÏQUE «OUBLIÉE»
DU TEMPLE DE LA FORTUNE
Le Landesmuseum d'Oldenburg a pu acquérir en 1968 l, auprès du
service des œuvres d'art de la République fédérale allemande, une mosaï
que antique représentant le thème de l'Enlèvement d'Europe, originaire
de Préneste (Palestrina), conservée à Rome au Palais Barberini et transfé
rée dans les collections allemandes entre 1942 et 1944 (fig. 1). La figura
tion n'était pas inconnue, puisque après sa découverte en 1676, elle fut
reproduite sur les aquarelles des Bartoli, avec un commentaire de Michel-
Ange de La Chausse2, et publiée sous la forme d'une gravure dans les
Vetera monumenta de J. Ciampini3. Le tableau, exposé au Palais Barberini
des «Quatre Fontaines» depuis les années 1691-1692, devint un «objet de
musée» dont on oublia l'origine archéologique jusqu'à la fin du XIXe siè
cle4. Il fallut attendre 1870 et l'étude de O. Jahn illustrée par le dessin de
1 Inv. Nz. : LMO 14 008. Nous tenons ces informations du Dr P. Reindl, direc
teur du Landesmuseum d'Oldenburg, que nous remercions pour l'accueil qu'il a
bien voulu nous réserver lors de notre passage au musée de la ville. L. Budde, Die
Entführung der Europa. Das Europa-mosaik Barberini in Oldenburg, dans Berichte
der Oldenburgischen Museumsgesellschaft, VIII, Oldenburg, 1967-68, p. 3 à 8, avec
fig. ; 0. ScHONBERGER, Das Barberini in Oldenburg, dans Würzburger
Jahrbücher für die Altertums Wissenschaft, neue. Folge, 4, Würzburg, 1978, p. 223 à
228 et pl. 229.
2 P. et F. Sancti Bartholi, J. P. Bellorio, M. A. Causseo, Picturae antiquae cryp-
tarum romanarum et sepulcri Nasonum animadversiones, Rome, 1750 (lère edit.
1706), p. 95-96, pl. XII.
3 J. Ciampini, Vetera monumenta, Rome, 1690, I, chap. X, p. 82 et pi. XXXIII.
4 La mosaïque fut transférée du palais baronal de Palestrina, où elle dut
séjourner entre 1676 (environ) et 1692, à celui des «Quatre Fontaines» à Rome dès
1692; sur les circonstances du transfert et les inventaires de 1692-1704, cf. infra
p. 503-504; J. Furietti, De musiviis, Rome, 1752, p. 56 : «... quod Europae Agenoris
Pheniciae régis filiae fabulam exhibet minutissimis lapillis coagmenta turn in Barbe-
MEFRA - 98 - 1986 - 2, p. 491-564. 492 ODILE WATTEL-DE CROIZANT
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1 - Enlèvement d'Europe, Oldenburg Landesmuseum.
Cliché Ο. Wattel-de Croizant.
Schulz5 pour réintégrer cet emblema dans son «cadre», le secteur appelé
rinis aedibus existens. . .»; L. Cecconi, Storia di Palestrina, I, IV, 1756, p. 49 : «... un
altro pezzo di musaico ivi trovato (Palestrina) rappresentante la favola di Europa,
e che conservasi nel palazzo Barberini. . . » (il se réfère à J. Ciampini).
5 O. Jahn, Die Entführung der Europa auf antiken Kunstwerken, Vienne, 1870,
p. 7, η. 2 et pi. II exécutée d'après un dessin de Schulz. J. Overbeck, Griechische
Kunstmythologie, p. 454 sq., Atlas, pi. VII, 20; Beschreibung der Stadt Rom, III, 2,
p. 431 ; W. Helbig, Untersuchungen über die campanische Wandmalerei, 1873, p. 224
sq. ; Id., Führer durch die öffentlichen Sammlungen klassischen Altertümer in Rom,
2, Leipzig, 1913, p. 395; W. H. Röscher, Ausfürliches Lexikon der grieschischen DE L'ENLÈVEMENT D'EUROPE À PRÉNESTE 493 L'EMBLEMA
«l'Arcione» (fig. 2), situé au sud du temple de la Fortune6. Ce niveau infé
rieur du sanctuaire ne fit pas l'objet de fouilles avant 1824-1827, aussi la
nature exacte du monument qui aurait pu abriter cette mosaïque et l'adé
quation de la scène marine avec la présence de « Propylées-nymphée » à
proximité ne furent-elles jamais mises en relation. Depuis deux siècles,
l'esthétique des célèbres mosaïques de l'«aire sacrée», dites «aux pois
sons» et «nilotique» retint exclusivement l'intérêt de l'historiographie7, au
détriment de ce modeste panneau de 84 cm de côté, qui fut complètement
négligé. Du même coup, les correspondances stylistiques visibles à l'œil
nu, entre ces tableaux originaires du même secteur, passèrent inaperç
ues.
La présence dans notre répertoire iconographique consacré à l'Enl
èvement d'Europe8, d'une réplique miniaturisée de cet emblema prénestin9,
römischen Mythologie, Leipzig, 1884, I, p. 1412 sq.; S. Reinach, Répertoire de pein
tures grecques et romaines, Paris, 1922, p. 12, n° 1.
6 Sur le site de l'Arcione à Palestrina : E. Fernique, Étude sur Frenesie (BEFAR,
17), Paris 1880, p. 105 (description de l'Arcione) et pi. I, carte des ruines du temple
de la Fortune à Frenesie (dans le texte, fig. 2). P. Blondel, État actuel des ruines du
temple de la Fortune à Frenesie, dans Mélanges d'archéologie et d'histoire, 2, 1882,
p. 169-170 (sur la via degli Arcioni), pi. I : topografia generale; O. Marucchi, Guida
archeologica della città di Palestrina, 1912, plans pi. II, IV; G. Gullini, Guida del
santuario della Fortuna Primigenia a Palestrina, Rome, 1956.
7 G. Gullini, / mosaici di Palestrina, dans Archeologia classica. I. Supplem.,
Rome, 1956; F. Fasolo-G. Gullini, // santuario della Fortuna Primigenia a Palestri
na, Rome, 1953, p. 306 à 317 (sur les autres mosaïques), H. Kalher, dans Gnomon,
30, 1958, p. 370. P. Romanelli, Palestrina, Rome, Naples, 1967, p. 61 est le seul à
faire allusion à l'Enlèvement d'Europe, pour dire qu'elle ne figure pas dans le
palais baronal de Préneste et que O. Marucchi, Descrizione del Museo prenestino
barberiano, con brevi cenni sul palazzo baronale, Rome, 1917, ne la mentionne pas!
En effet la mosaïque était à Rome, au palais Barberini des « Quatre Fontaines ». Cf.
aussi O. Wattel-de Croizant, Ovide et

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