L empereur Anastase et sa politique religieuse - article ; n°1 ; vol.32, pg 305-336
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L'empereur Anastase et sa politique religieuse - article ; n°1 ; vol.32, pg 305-336

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1912 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 305-336
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Duchesne
L'empereur Anastase et sa politique religieuse
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 32, 1912. pp. 305-336.
Citer ce document / Cite this document :
Duchesne Louis. L'empereur Anastase et sa politique religieuse. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 32, 1912. pp. 305-
336.
doi : 10.3406/mefr.1912.7071
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1912_num_32_1_7071ANASTASE L'EMPEREUR
ET SA POLITIQUE RELIGIEUSE
L'édit d'union (Henotique), imaginé par le patriarche Acaee et
promulgué par l'empereur Zenon, n'avait eu qu'un succès relatif.
Les Egyptiens, qu'il devait ramener, ou lui faisaient grise mine
ou, s'ils l'acceptaient, l'interprétaient dans leur sens, nettement dé
favorable au pape Léon et au concile de ( 'halcédoine. Le haut personnel
de cette affaire disparut de bonne heure et presque en même, temps:
d'abord le patriarche d'Antioche, Pierre le Foulon (-ÎHH ι, puis Acace
de Constantinople (48i)J, puis Pierre Monge Î4!)O): eiiiin (4!)1)
l'empereur Zenon. Fravita. successeur d.' Acace. s'empressa, aussitôt
élu, (l'écrire au pape Félix et à Pierre d'Alexandrie. Ni l'un ni
l'antre ne le trouvèrent à leur gré. Félix était heureux du respect
qu'il témoignait à saint Pierre et à sou siège, mais inquiet de ce
qu'il ne sY-xpliqnait pas sur la question d'Aeace et de Pierre Monge·.
Ce dernier l'approuvait de condamner Xestorius et Kutychès, mais
regrettait qu'il ne leur adjoignit pas le pape Léon et le concile
de ( 'halcédoine l.
Fravita ne siégea que quatre mois. Ce n'est pas lui qui reçut
les réponses ù ses lettres. A sa place, au printemps de l'année 400,
1 On n'a plus la lettre de- Fravita au pape, mais la réponse de ce
lui-ci * J. BL">), ou plutôt une série de lettres (J. Ηΐ^-βίο) écrites par lo
pape à cette occasion, à l'empereur Zenon, à Fravita, à Thabissius, arch
imandrite à Constantinople, enfin à Pévéque V'etranio. La lettre de Fravita à
Pierre Atonie et la réponse de celui-ci sont conservées dans l'histoire de
Zacharie (WM. Misc., VI, ó. fi).
Më lam/ es Λ' Arch, ut d'Hist. 1912. 22 /306 l'empereur anastase
on élut Euphemius, un syrien d'Apamée, qui dirigeait un hospice
aux environs de Constantinople. Euphème était un partisan ('(
invaincu du concile de Chalcédoine. Du reste, il s'en fallait de beau
coup que les gens de Constantinople fussent, dans la question débattue,
au même point que ceux d'Alexandrie. Le concile n'avait pas déposé
leur patriarche ; loin de là, on y avait officiellement reconnu leur
patriarcat. Si l'attachement que quelques-uns conservaient à Entyoliès,-
l'influence plus lointaine des Apollinaristes, la propagande toujours
active des Alexandrins, maintenaient dans la capitale quelques
sympathies pour le dogme de la nature unique, l'ensemble de la
population tenait pour la doctrine du gouvernement, appuyée sur
les lieux par le patriarche, fomentée par quelques monastères pleins
de zèle, autorisée de loin par le patronage du pape de Rome.
L'Hénotique était considéré comme un document qui regardait les
Egyptiens, une concession de forme qu'on faisait à ces enragés,
comme, à la frontière de leur pays, on faisait aux Blemmyes la
gentillesse de leur tenir ouvert un temple d'Isis1. Mais, pour les
gens sages de Constantinople, la règle doctrinale, c'était toujours
le concile de Chalcédoine et les déterminations du pape Léon.
Le patriarche Euphème était dans ces sentiments : il les exposa
même au pape Félix et appuya cette démarche de manifesta
tions très significatives : il refusa la communion de Pierre, effaça
son nom des diptyques et menaça ses envoyés. Il parlait même de
lui faire son procès, lorsque Pierre mourut à son tour. Son succes
seur Athanase II et les patriarches alexandrins qui vinrent après
lui maintinrent exactement son attitude : acceptation de l'Hénotique
pour la forme, hostilité décidée contre le concile.
On espérait à. Constantinople que le pape Félix, à qui les dis
positions d'Euphème ne pouvaient qu'être agréables, se mettrait
résolument de son côté et l'aiderait à lutter contre l'opposition égyp-
1 Letronne, Mévi. de V Acaâ. des inscr., t. X, p. 168: cf. Duchesne...
JiJglises séparées, p. 289. ET SA POLITIQUE RELIGIEUSE 307
tienne. Il n'en fut rien. Félix crut devoir insister pour que le nom
d'Acace fût effacé sur les diptyques de Constantinople 1 ; ses succes
seurs devaient en faire autant. De là et pour longtemps, une terrible
pierre de scandale entre Rome et l'Eglise grecque. Car il est évident
que, sous l'empereur Zenon, et il en fut de même sous son succes
seur, un patriarche qui eût accepté la radiation d'Acace ne fût pas
demeuré vingt-quatre heures en fonctions, Euphème se résigna. Il
continua à défendre, en dehors de la communion du pape, les prin
cipes au nom desquels celui-ci avait rompu avec son prédécesseur.
C'est sur ces entrefaites que mourut l'empereur Zenon (avril 49 lj.
Zenon, sous les auspices duquel s'agitaient ces questions subtiles,
avait été le plus grand paillard de son empire. Avec le temps,
cette prérogative lui fut disputée : il avait un frère plus jeune,
appelé Longin, qui, lui aussi, faisait la, désolation des gens de bien.
Ces [sauriens se croyaient tout permis. Les jurisconsultes leur ayant
appris que Les princes sont au dessus des lois, ils se mettaient à
l'aise avec, la morale commune et les convenances les plus élément
aires. Quand Zenon mourut, Longin ne douta, pas qu'il allait, à, son
tour, bénéficier d'une situation aussi avantageuse. Mais il avait
compté sans l'impératrice Ariadné, personne avisée, qui, comme on
1(5 pense l»ieu, professait, sur la conduite des empereurs, des (»p
inions très différentes. Elle sut écarter les avidités de Longin et
mit en avant le candidat de la, vertu, le silentiaire Anastase.
(Je n'était pas un très grand personnage. Quand il fut devenu
empereur, les généalogistes 2 le firent descendre du grand Pompée.
En fait il était de Dyrrachium (Durazzo) sur l'Adriatique, et de
1 Théophane, a. 598H, rapporte cela d'une façon confuse et inexacte;
son témoignage doit être rectifié d'après la lettre de (lélase à Euphonie
et la façon dont elle présente les rapports.
2 V. son panégyrique en vers latins, composé en 512 par le célèbre
grammairien Priscien, Baehrens, Poëtae latini minores, t. V, p. 264. l'empereur axastase :5O8
condition ordinaire. Le corps des silentiaires, auquel il appartenait,
était un personnel de second ordre. Au cours de sa longue et lente
carrière administrative, il avait séjourné à Alexandrie, à Antioche,
et bien ailleurs. Il jouissait ainsi d'une certaine notoriété. Le po
pulaire de Constantinople le reconnaissait à sa liante taille, à ses
cheveux blancs1, et surtout à ses yeux, l'un noir et l'autre bleu,
qui l'avaient fait surnommer Anastase aux deux prunelles f}ix.oco:.)
Mais ce par quoi il était surtout célèbre, c'est sa grande piété.
Homme d'église, assidu aux offices, même nocturnes, il se montrait
fort passionné pour les questions religieuses. C'était ce qu'on ap
pelait à Constantinople un dia orinomene, un de ces scrupuleux à
tendances monophysites, qui n'acceptaient pas sans hésitation la
communion du patriarche, l'orthodoxie officielle ne leur offrant
pas de suffisantes garanties. Il s'était trouvé à Antioche au moment
où mourut Pierre le Foulon. Peu s'en fallut qu'on ne l'élût à sa
place, tant étaient grandes et sa dévotion et la confiance qu'il ins
pirait au parti monophysite. A Constantinople sa situation n'était
pas aussi bonne. Le patriarche Euphème ne lui agréait guère ; il
lui faisait de l'opposition. Il avait réussi à trouver, dans un coin
de Sainte-Sophie, une sorte de chaire, d'où il discourait assidûment.
Peu satisfait de cette prédication laïque et diacrinomène, l'arch
evêque intervint et la fit cesser 2. A la mort de Zenon, ce n'est
pas sans difficulté qu'Eupli

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