L homme et la montagne dans la dorsale calcaire du Rif (Maroc septentrional). - article ; n°1 ; vol.41, pg 197-208
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L'homme et la montagne dans la dorsale calcaire du Rif (Maroc septentrional). - article ; n°1 ; vol.41, pg 197-208

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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1986 - Volume 41 - Numéro 1 - Pages 197-208
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ahmed El Gharbaoui
L'homme et la montagne dans la dorsale calcaire du Rif (Maroc
septentrional).
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°41-42, 1986. pp. 197-208.
Citer ce document / Cite this document :
El Gharbaoui Ahmed. L'homme et la montagne dans la dorsale calcaire du Rif (Maroc septentrional). In: Revue de l'Occident
musulman et de la Méditerranée, N°41-42, 1986. pp. 197-208.
doi : 10.3406/remmm.1986.2118
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1986_num_41_1_2118Ahmed El Gharbaoui
L'HOMME ET LA MONTAGNE
DANS LA DORSALE CALCAIRE DU RIF
(MAROC SEPTENTRIONAL)
Les chaînes et chaînons calcaro-dolomitiques du Rif occidental s'insèrent en plan
entre les croupes paléozoïques situées à l'est et les crêtes gréseuses qu'ils domi
nent à l'ouest. Leurs altitudes s'élèvent du nord (jbel Moussa : 841 m) au sud
(1 926 m du jbel Kelti) et au sud-est (jbel Laqraâ : 2 159 m). La zone de culminat
ion qu'ils forment ainsi entre le détroit de Gibraltar et Cherafat leur a valu le
qualificatif général de «dorsale calcaire». Mais, ce domaine est loin d'être uni
forme. Dans le sens longitudinal, on peut y distinguer quatre tronçons : ensemble
du jbel Moussa, chaînon du Haouz, dorsale centrale, dorsale méridionale. Il existe
également une opposition fondamentale, sur le plan physique et humain, entre
les crêtes et la zone de contact. Ce qui n'empêche pas une complémentarité étroite
entre elles.
Sauf de rares exceptions, toutes les crêtes de cette «dorsale calcaire» peuvent
être définies comme fronts d'écaillé originels parce qu'elles résultent directement
de la structure charriée (roches dures débitées en écailles à pendage fort ou subv
ertical). En dehors des dépressions karstiques et de quelques versants plus ou
moins couverts, le substratum affleure partout. Ces reliefs ne se différencient que
par leur orientation en longueur et par la direction vers laquelle est tournée le
regard de leur front.
ROMM 41-42, 1986 198 I A. El Gharbaoui
I. LES GRANDES UNITÉS STRUCTURALES
1. Ensemble du jbel Moussa
L'ensemble du jbel Moussa comprend, à l'ouest de Sebta, trois principales crêtes
carbonatées : jbel (s.s.)> jbel Fahies et jbel Chendir. Ces crêtes sont struc-
turalement différentes l'une de l'autre.
Le jbel Moussa se présente sous la forme de trois arêtes aiguës correspondant
à trois écailles (Moussa, Ras-Leona, Ras-Marsa) aux pendages différents. La plus
importante d'entre elles, longue de 3 kilomètres, porte le plus haut sommet (841 m).
Cette masse liasique plonge vers le sud-sud-est. Il en résulte que le front originel
principal est tourné vers le nord-nord-ouest. Le contact avec la mer se fait par
l'intermédiaire de hautes falaises vives ou par de belles plates-formes d'abrasion
marine.
Le jbel Fahies (750 m) a une orientation nord-est/sud-ouest, très proche de celle
du jbel Moussa. Avec les crêtes de Tourrant-Saddina et du Chendir, il fait partie
des trois principales unités carbonatées situées au nord de Tétouan qui correspon
dent à des anticlinaux.
A l'est du jbel Fahies, existe une autre crête, celle du jbel Chendir (450 m). Elle
est subméridienne et comprend uniquement des dolomies triasiques. Son original
ité structurale réside dans le fait qu'elle constitue la couverture secondaire nor
male de la zone paléozoïque non métamorphique, c'est-à-dire qu'elle n'a pas de
lien structural direct avec la dorsale calcaire. Elle appartient à la fenêtre-combe
paléozoïque des Beni-Mzala sur le bord occidental de laquelle elle forme un crêt
à regard est.
2. Arêtes du Fahs-Lemhar et surfaces du jbel Darsa
Le chaînon du Haouz s'allonge de la ville de Tétouan aux rochers de Dradia.
Il se subdivise en deux tronçons : le jbel Darsa au sud et le Fahs-Lemhar que pro
longe la Hafa-Keddana au nord.
Le jbel Darsa (541 m) s'étend sur quelque 8 kilomètres, du sud-sud-est vers le
nord-ouest, entre la ville de Tétouan et le col d'Alaouia. Cette direction qui s'expli
que par un décrochement dextre est aberrante puisque les lignes directrices du
Haouz et de la majeure partie de la dorsale calcaire sont subméridiennes. Avec
une largeur maximale de 5 kilomètres, les formations calcaro-dolomitiques se pré
sentent ici sous l'aspect d'un édifice en écailles, à structure monoclinale ou plissée.
L'existence de niveaux d'érosion anciens est une autre originalité du jbel Darsa,
aussi bien par rapport aux massifs carbonates qu'à l'ensemble de la péninsule de
Tanger. Ici deux surfaces d'érosion sont emboîtées :
— la plus haute tranche l'ensemble des formations vers 500-550 m. Il s'agit d'un
plan général plus ou moins incliné vers l'est-sud-est. Il n'existe malheureusement
aucun dépôt marin ou continental pouvant dater avec précision cette surface du
jbel Darsa. Aussi ne lui attribuons-nous qu'un âge relatif (Pré-Pliocène indéter
miné) par rapport à la surface située plus bas;
— la deuxième surface, celle de Samsa (350 m), est plus claire. Elle est fini-pliocène
et a été retouchée au Villafranchien et au Quaternaire ancien. Le Rif, l'homme et la montagne I 199
Le Fahs-Lemhar (838 m) constitue, entre les cols d'Alaouia et d' Arabia, la par
tie centrale et la plus élevée du chaînon du Haouz. Il a une orientation rigoureuse
ment méridienne. Ses structures sont prolongées, vers le nord, par celles des crê
tes de Hafa-Keddana, jusqu'aux chicots de Dradia et même au-delà (jbel Fahies).
L'aspect général est celui d'arêtes subverticales très escarpées : les hafa. Les deux
plus importantes d'entre elles encadrent un poljé long de près de 4 kilomètres.
Le substratum, composé essentiellement de dolomies et de calcaires dures (Trias
et Lias), est identique à celui du jbel Darsa.
Far ailleurs, les écailles du Fahs-Lemhar et de l'ensemble du Haouz sont affec
tées d'accidents transverses, se traduisant par des décrochements dextres ou sénestres
et par des coulissages longitudinaux. Aux accidents transverses correspondent des
cois (Bab-Arabia, Tlata-Taghramt) qui servent encore de voie de passage et de com
munication entre les populations résidant de part et d'autre du jbel Haouz.
3. Dorsale centrale
La dorsale est constituée par l'ensemble des massifs carbonates qui s'éten
dent de la vallée de l'oued Martil aux gorges de l'oued Laou. Ici, les altitudes sont
supérieures à 1 000 m. Dans la partie sud du tronçon, on approche même des
2 000 m (1926 au jbel Kelti). Calcaires et dolomies couvrent des superficies plus
vastes que dans les massifs situés au nord de Tétouan : 8 kilomètres de large dans
la zone du jbel Kelti contre 5 dans le jbel Darsa et 4 dans le Fahs-Lemhar. Mais,
de manière générale, les unités structurales du Haouz se retrouvent ici. Il est cepen
dant nécessaire, pour éviter une enumeration fastidieuse, de les regrouper en dor
sale centrale «interne» et dorsale centrale «externe». Dans la première, le passage
des dolomies aux calcaires massifs se fait sans discontinuité. Par contre, dans la
seconde, les dolomies ne passent pas vers le haut à des calcaires blancs, mais à
une série complexe d'alternances marao-calcaro-dolomitiques. Ces différences stra-
tigraphiques s'expriment dans l'allure topographique des crêtes : aux reliefs mass
ifs de la dorsale externe s'opposent ceux, plus déchiquetés, de la dorsale interne.
Mais, cette constatation ne saurait être appliquée de manière automatique par
tout, car les dorsales interne et externe ne se juxtaposent pas toujours en plan sur
les mêmes transversales.
Les quatre crêtes principales de l'ensemble du Ghorghez (Hafa-Hamia, jbel Ghor-
ghez, jbel Jnan, jbel Bouzaïtoun) dominent, au sud, la vallée de l'oued Martil et
font face à la ville de Tétouan. L'altitude maximale (1 237 m) est atteinte au nord-
est de Dar-Raâi. De profonds sillons, dégagés dans le flysch nummulitique intra-
dorsalien, les séparent. Sur le plan tectonique, la quasi-totalité des écailles plon
gent vers l'est. Il en résulte des fronts d'écaillé calcaro-dolomitiques originels à
regard tourné vers l'ouest.
Les crêtes de Koudiat-Aglaguel, orientées du nord au sud, appartiennent à la
dorsale externe. Mais, les é

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