L imposition du patrimoine. Indivision et circulation des biens en Italie du Sud. Greci au XIXe et début du XXe siècle - article ; n°1 ; vol.110, pg 267-285
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L'imposition du patrimoine. Indivision et circulation des biens en Italie du Sud. Greci au XIXe et début du XXe siècle - article ; n°1 ; vol.110, pg 267-285

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée - Année 1998 - Volume 110 - Numéro 1 - Pages 267-285
Monique Le Chêne, L'imposition du patrimoine. Indivision et circulation des biens en Italie du Sud. Greci au XIXe et début du XXe siècle, p. 267-285. À côté des deux principaux systèmes de transmission des biens que sont le système égalitaire et le système à maison, existe le système de succession et d'héritage sélectif masculin. Dans ce système, tous les fils sont appelés à succéder et à hériter dans la plus stricte égalité, tandis que les filles sont exclues de l'héritage et en particulier des terres. L'étude montre certains éléments spécifiques et les logiques de fonctionnement de ce système d'inspiration lignagère.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monique Le Chêne
L'imposition du patrimoine. Indivision et circulation des biens en
Italie du Sud. Greci au XIXe et début du XXe siècle
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 110, N°1. 1998. pp. 267-285.
Résumé
Monique Le Chêne, L'imposition du patrimoine. Indivision et circulation des biens en Italie du Sud. Greci au XIXe et début du XXe
siècle, p. 267-285.
À côté des deux principaux systèmes de transmission des biens que sont le système égalitaire et le système à maison, existe le
système de succession et d'héritage sélectif masculin. Dans ce système, tous les fils sont appelés à succéder et à hériter dans la
plus stricte égalité, tandis que les filles sont exclues de l'héritage et en particulier des terres. L'étude montre certains éléments
spécifiques et les logiques de fonctionnement de ce système d'inspiration lignagère.
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Le Chêne Monique. L'imposition du patrimoine. Indivision et circulation des biens en Italie du Sud. Greci au XIXe et début du
XXe siècle. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée T. 110, N°1. 1998. pp. 267-285.
doi : 10.3406/mefr.1998.4557
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_1123-9891_1998_num_110_1_4557MONIQUE LE CHÊNE
L'IMPLOSION DU PATRIMOINE. INDIVISION ET
CIRCULATION DES BIENS EN ITALIE DU SUD
GRECI AU XIXe ET DÉBUT DU XXe SIÈCLE
Présentation
Greci est un village d'origine albanaise de l'Irpinia, aujourd'hui pro
vince d'Avellino, situé aux confins de la Campanie et des Pouilles. Comme
beaucoup de communautés villageoises de la province, deux secteurs écono
miques coexistent : l'agriculture, pratiquée dans les vallées et sur les terres
peu accidentées (territoire privé) et l'élevage, l'été sur les hauteurs (territoire
domanial). Ces zones sont aussi, au début du XIXe siècle, en grande partie
recouvertes de forêts. Ce cadre naturel permet une agriculture variée : cé
réales, vignes, oliviers et arbres fruitiers. C'est une d'auto-
consommation. Quand arrive le «Decennio francese», la moitié du territoire
seulement est encore féodale. La commune et les particuliers possèdent des
terres franches. Certains métayers possèdent des domaines non négli
geables, jusqu'à cinquante hectares. Tous les métayers travaillent leurs
terres en propre ou en donnent une partie en location. Ils restent en même
temps métayers des domaines de deux anciennes familles nobles. Les métay
ers détiennent également des cheptels importants qu'ils élèvent eux-mêmes
ou qu'ils mettent en «società». Cette région est avant tout celle de la petite
propriété. Presque tous les paysans possèdent au moins un lopin de terre et
sont propriétaires de leur habitation. Au début du 19e siècle, la pression sur
la terre est relativement faible et la population peu nombreuse.
L'ordre de la succession : éléments d'une réflexion
L'analyse des actes notariés de 1789 à 1860 fait apparaître des modalit
és de succession stables pour cette période1. Les biens immeubles : terres
et maisons sont transmises de façon strictement égalitaire aux fils tandis
1 Les actes notariés des années 1789-1860 de la zone d'Ariano-Irpino sont
MEFRIM - 110 - 1998 - 1, p. 267-285. 268 MONIQUE LE CHÊNE
que les filles reçoivent une dot au mariage. La dot est composée unique
ment d'un trousseau (linge et objets domestiques) et, pour les familles les
plus aisées, également d'argent. La terre rentre exceptionnellement dans
la composition de la dot. Après la loi sur l'héritage de 1861, les filles
commencent à recevoir un peu plus de terres au mariage, en anticipation
sur leur part d'héritage. Cependant, les entrent systématiquement
dans la composition des dots à partir de 1920. Le moment auquel est
transmis aux fils l'héritage est le décès des deux parents ou leur grande
vieillesse. L'indivision2 et une dépendance prolongée des nouveaux
groupes domestiques vis-à-vis des anciens sont les conséquences imméd
iates de cette forme de transmission. Le mode de résidence est patri-
virilocal sans qu'il y ait pour autant, à de rares exceptions près, co-
résidence. Le père attribue ou donne au moment du mariage à chacun de
ses fils une part de la maison, fait contruire ou loue une maison dans le
none, le voisinage immédiat.
La transmission du patrimoine à Greci représente un modèle souvent
rencontré mais, jusqu'à la récente thèse de G. Augustins, jamais «cata
logué». Augustins (1989) y voit une solution de compromis entre deux
éthiques opposées, lignagère et résidentielle. Le lignage est réduit aux d
imensions de la maison ou la maison étendue aux dimensions du lignage.
La succession indivise serait, selon cet auteur, une règle propre à ces sys
tèmes mixtes que sont les zadrugas, les communautés taisibles du centre
de la France, les quartiers lignagers et autres groupes résidentiels et cer
taines frérêches. Comme dans les autres systèmes d'inspiration lignagère
du pourtour méditerranéen, l'indivision à Greci est temporaire. Elle prend
fin avec l'entrée des enfants et des petits enfants dans la vie adulte. Le par
tage aboutit de ce fait à la même fragmentation des propriétés que dans les
systèmes totalement égalitaires. Les frérêches sont là aussi un moyen im
portant pour retarder la dissolution du patrimoine. À la différence de ces
systèmes cependant, le partage se fait «sur place». Il y a fragmentation
mais la dissémination du patrimoine est moindre. Il existe une stabilité des
personnes et des biens dans la commune à l'opposé de ce qui se passe dans
conservés à l'Archivio provinciale di Avellino. À partir de 1851, les actes sont conser
vés à l'Archivio notarile di Benevento.
2 Nous avons opté pour ce terme bien qu'il soit impropre dans ce cas puisqu'il
n'y a pas copropriété. Les seuls propriétaires sont les parents. Mais l'esprit qui anime
cet héritage différé est très similaire à une véritable indivision (optimisation des res
sources), une frérêche par exemple, qui en forme souvent aussi le prolongement.
D'autre part l'héritage n'est souvent qu'imparfaitement différé. INDIVISION ET CIRCULATION DES BIENS EN ITALIE DU SUD 269
les sociétés à système totalement égalitaire. M. Segalen (1985) montre par
exemple en Bretagne l'extrême mobilité géographique des paysans et la r
ecomposition incessante des patrimoines au moins à l'échelle d'un canton.
Le problème de l'alliance et de la transmission de l'héritage se pose ici de
façon particulièrement aiguë. Quelle peut être en effet la place du mariage
dans une logique patrimoniale (endogamie de parenté en particulier)
quand les femmes sont exclues de l'héritage (avant 1861)? Cette première
difficulté nous a amené à donner une place particulière à la circulation des
biens (ventes et achats) qui forme l'autre alternative à une recomposition
du patrimoine.
En même temps, malgré des éléments très marquants dans l'ordre de
la succession et de l'héritage, le principe lignager semble posséder un poids
sensiblement inférieur à celui du de résidence. Il apparaît aussi,
nombre de fois, comme une simple variante du principe plus englobant de
la parenté. L'analyse de la recomposition du patrimoine à travers la ci
rculation des biens nous permet aussi de reconsidérer la place des femmes
dans le système. Sont-elles vraiment les exclues que l'ordre de l'héritage et
de la succession tendrait à montrer? Leurs velléités d'égalité, satisfaites ou
non, inciteraient à penser le contraire. Ce groupe composé des parents et
des frères mariés ne représente-t-il pas avant tout le plus petit aggrégat
dont le comportement est tout entier tourné vers un contrôle maximum
des ressources à travers les liens privilégiés de la parenté ou d'autres :
clientélisme, coopération.
L'indivision
C'est l'habitation et les meubles et ustensiles qui la composent qui défi
nissent l'établissement d'un nouve

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