La mort d Agrippa et l autel du Belvédère : un certain type d hommage - article ; n°2 ; vol.92, pg 957-976
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La mort d'Agrippa et l'autel du Belvédère : un certain type d'hommage - article ; n°2 ; vol.92, pg 957-976

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1980 - Volume 92 - Numéro 2 - Pages 957-976
Augusto Fraschetti, ~~La mort d'Agrippa et l'autel du Belvédère: un certain type d'hommage~~, p. 957-976. Les honneurs funèbres réservés à Agrippa après sa mort provoquent une coupure grave à l'intérieur de la cité : d'une part les nobles, qui ne veulent pas y participer, ou y participent de mauvaise grâce, de l'autre Auguste et les couches subalternes. En partant de cette coupure on examine certains aspects de l'autel du Belvédère (en premier lieu celui du commanditaire) et on identifie comme étant Agrippa le personnage qui monte au ciel dans la « scène d'apothéose ».
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Augusto Fraschetti
La mort d'Agrippa et l'autel du Belvédère : un certain type
d'hommage
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 92, N°2. 1980. pp. 957-976.
Résumé
Augusto Fraschetti, La mort d'Agrippa et l'autel du Belvédère: un certain type d'hommage, p. 957-976.
Les honneurs funèbres réservés à Agrippa après sa mort provoquent une coupure grave à l'intérieur de la cité : d'une part les
nobles, qui ne veulent pas y participer, ou y participent de mauvaise grâce, de l'autre Auguste et les couches subalternes. En
partant de cette coupure on examine certains aspects de l'autel du Belvédère (en premier lieu celui du commanditaire) et on
identifie comme étant Agrippa le personnage qui monte au ciel dans la « scène d'apothéose ».
Citer ce document / Cite this document :
Fraschetti Augusto. La mort d'Agrippa et l'autel du Belvédère : un certain type d'hommage. In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Antiquité T. 92, N°2. 1980. pp. 957-976.
doi : 10.3406/mefr.1980.1262
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1980_num_92_2_1262AUGUSTO FRASCHETTI
LA MORT D'AGRIPPA
ET L'AUTEL DU BELVEDÉRE :
UN CERTAIN TYPE D'HOMMAGE*
À Annie et Alain Schnapp
1. Les funérailles d'Agrippa, d'après le témoignage explicite de Dion
Cassius, furent semblables en tous points aux cérémonies qui suivirent la mort
d'Auguste en 14 ap. J.-C.1. Le cadavre fut exposé au Forum, où Auguste
prononça la laudatio (καί έν τη άγορφ προέθηκε, τόν τε λόγον τον έπ' αυτού
είπε)2, puis incinéré, probablement au Champ de Mars3. Les cendres d'Agrippa
* Dans ces pages, je développe en détail un thème particulier de mes recherches sur
Morte dei prìncipi ed «eroi» della famiglia di Augusto, à paraître dans le recueil collectif
L'ideologia della morte a Roma (Rome-Bari, sous presse).
1 Dion Cassius LIV 28,5 (τοϋτό τε ούν ούτως 'έδρασε, και την έκφοραν αύτοϋ έν
τφ τρόπιρ έν φ και αυτός μετά ταϋτα έξηνέχθη έποιήσατο) et LVI 33,1.
2 Dion Cassius LIV 28, 3; voir L. Koenen, Die «laudatio funebris» des Augustus für
Agrippa auf einem neuen Papyrus (P. Colon, inv. nr. 4701), dans ZPE 5, 1970, p. 217 sq.;
E. W. Gray, The Imperium of Marcus Agrippa. A Note on P. Colon, inv. nr. 4701, dans
ZPE 6, 1970, p. 227 sq.; L. Koenen, Summum fastigium. Zu der Laudatio funebris des
Augustus (P. Colon, inv. nr. 4701, 11 ff.), ibid., p. 239 sq.; E. Malcovati, // nuovo framment
o augusteo della «Laudatio Agrippae», dans Athenaeum 50, 1972, p. 142 sq. - En dernier
lieu, sur les laudationes funèbres, W. Kierdorf, Laudatio funebris. Interpretationen und
Untersuchungen zur Entwicklung der römischen Leichenrede (Meisenheim am Glam
1980).
3 Comme plus tard pour Auguste (Suet. Aug. 100,4) et comme d'ailleurs déjà pour
Sulla (App. b.c. I 106). Quant à Julie, la fille de César (Liv. per. 106; Dion Cassius XXXIX
64 et surtout Plut. Pomp. 53,5-6), elle fut ensevelie au Champ de Mars. En ce qui
concerne César, le cadavre fut transporté du Champ de Mars, où avait été préparé le
bûcher tout près du tombeau de Julie, jusqu'au Capitole (dans l'intention de le brûler
dans la cella de Jupiter), et puis du Capitole au Forum, où fut improvisé un bûcher :
App. b.c. II 148; pour le récit d'Appien à propos des funérailles de César, par ex.
B. R. Motzo, Caesariana et Augusta, dans Annali Fac. Lettere Univ. Cagliari IV 1931-32,
p. 67-68. Suet. Caes. 84, 6, se détache de cette tradition : quern cum pars in Capitolini
louis cella cremare, pars in curia Pompei destinaret, repente duo quidam gladiis succincti
MEFRA - 92 - 1980 - 2, p. 957-976. 62 958 AUGUSTO FRASCHETTI
furent ensuite déposées non pas dans le tombeau qu'il s'était fait construire,
mais dans le Mausolée qu'Auguste avait fait ériger pour lui-même à partir, au
plus tard, de 28 av. J.-C.4. C'était le même Mausolée qui, sans être complète
ment achevé, en 23 av. J.-C. avait déjà accueilli Marcellus5, et était destiné à
recevoir, avant et après 14 ap. J.-C, les différents membres de la famille6, avec
pourtant une exclusion explicite et péremptoire : celle des deux Julies, fille et
petite-fille d'Auguste, décidée par le prince dans son testament7.
Parmi les actes commémoratifs à l'intérieur de la cité, il faut mentionner la
distribution par Auguste - mais comme si Agrippa lui-même l'avait ordonné
(ώς και εκείνου κελεύσαντος) - de quatre cents sesterces à chacun des memb
res de la plèbe urbaine8, quelques émissions de deniers qui semblent se
prolonger au moins jusqu'au règne de Tibère9, des jeux en l'honneur du
défunt, dont les plus importants furent célébrés dans les saepta Iulia, lors du
ac bina iacula gestautes ardentibus cereis succenderunt confestimque circumstantium turba
uirgulta arida et cum subselliis tribunalia, quicquid praeterea ad donum aderat, congessit;
cf. aussi Cic. Att. XIV 10,1. Voir Z. Yavetz, Plebs and Princeps (Oxford 1969), p. 66 sq.;
S. Weinstock, Divus Julius (Oxford 1971), p. 355.
4 Voir maintenant J.-Cl. Richard, «Mausoleum» : d'Halicarnasse à Rome, puis à
Alexandrie, dans Latomus XXIX 1970, p. 376 sq., surtout à propos de la nouvelle
chronologie proposée par K. Kraft, Der Sinn des Mausoleums des Augustus, dans Historia
XVI 1967, p. 191 sq. - Cf. P. Gros, Aurea templa. Recherches sur l'architecture religieuse de
Rome à l'époque d'Auguste (Rome 1976), p. 29 n. 107.
5 Dion Cassius LUI 30,5 ; cf. Virg. Aen. VI 874.
6 Pour Agrippa, Dion Cassius LIV 28,5; consolatio ad Liuiam 67-68. - Sur le
caractère «dynastique» du Mausolée, par ex. O. Hirschfeld, Kleine Schriften (Berlin
1913), p. 449; E. Kornemann, Mausoleum und Tatenbericht des Augustus (Leipzig-Berlin
1921), p. 2-3; E. Strong, CAH X (Cambridge 1934), p. 571; en dernier lieu, R. R. Hollo-
way, The Tomb of Augustus and the Princes of Troy, dans AJA LXX 1966, p. 171-172.
7 Suet. Aug. 101,5 : Iulias filiam neptemque, si quid Us accidisset, uetuit sepulcro suo
inferri; cf. Dion Cassius LVI 32,4.
8 Dion Cassius LIV 29,4; à partir de Th. Mommsen, Res gestae diui Augusti2 (Berlin
1883), p. 61, cette distribution a été identifiée avec le congiarium dont parle Auguste
lui-même dans les RG 15,1 : trïbunicia potestate duodecimum quadringenos nummos
tertium uiritim dedi. - A ce sujet, les observations de M. Reinhold, Marcus Agrippa. A
Biography (New York 1933), p. 130-131 n. 35, contre V. Gardthausen, Augustus und seine
Zeit II (Leipzig 1891), p. 506 n. 39, me semblent valables; voir aussi J. Gagé, Res gestae
diui Augusti* (Paris 1977), p. 99.
9 RIC I, p. 107 n° 29, p. 108 nos 32-35. - Une datation à l'époque de Caligula de
RIC I, p. 108 n° 32 = BMCEmp I, p. 142-143 nos 161-168 (proposée, avec des doutes, par
ex. par C. H. V. Sutherland, Coinage in Roman Imperial Policy 31 B.C.-AD. 68, London
1951, p. 102 η. 2), est apparue en général difficilement soutenable, si on se réfère a Suet.
Gaius 23,1 : Agrippae se nepotem neque credi neque dici ob ignobilitatem eius uolebat
suscensebatque, si qui uel oratione uel carmine imaginibus eum Caesarum insérèrent; sur
ce passage, voir aussi M. Reinhold, Marcus Agrippa . . ., p. 5 n. 18. LA MORT D'AGRIPPA ET L'AUTEL DU BELVÉDÈRE 959
cinquième anniversaire de sa mort10. Les nobles (οι πρώτοι), qui de son vivant
avaient détesté Agrippa et l'avaient méprisé à cause de la bassesse de ses
origines11, répugnèrent même à assister à ces panégyries12. A propos de cette
mort, on perçoit dans le témoignage de Dion Cassius une sorte de rupture à
l'intérieur du corps des citoyens, l'émergence d'une polarité cachée, mais pas
moins évidente pour autant. D'une part, précisément, les nobles (οι πρώτοι),
qui dans leur ensemble ne veulent pas participer aux panégyries et n'y
prennent part, semble-t-il, que contraints ou de mauvaise grâce. D'autre part,
Auguste et le demos; en particulier, Auguste qui - dans sa volonté de rendre
Agrippa εντιμον παρά τώ δήμω - accentue et amplifie le statut évergétique de
ce dernier. Si, de son vivant, Agrippa était devenu δημοτικώτατος grâce à ses
εύεργεσίαι13, et à sa mort donnait par testament au peuple romain ses thermes
et ses jardins, Auguste fit aussi en son nom une distribution publique
d'argent : d'après Theodor Mommsen, un véritable congiarium 14.
2. Pour Agrippa - collègue d'Auguste dans la tribunicia potestas et Yimpe-
rium proconsulaire, pa

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