La participation des travailleurs à la gestion de l entreprise industrielle soviétique - article ; n°2 ; vol.2, pg 75-130
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La participation des travailleurs à la gestion de l'entreprise industrielle soviétique - article ; n°2 ; vol.2, pg 75-130

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Description

Revue de l'Est - Année 1971 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 75-130
Workers Participation in the Management of the Soviet Industrial Enterprise.
Workers participation in management, a permanent target of Soviet Leaders is of primary importance if the basic principles of the socialist system are to be upheld. The author examines the application of this principle in the Soviet Union by looking at the autonomy of the enterprise, the nature of participation (the role of Trade Unions, Party and other organizations) and the attitude of workers towards participation. The article starts with the general problem of « democratic centralism » and presents « participation » in its ideological, juridical, economic and social aspects.
In the first part, the autonomy of the Soviet enterprise, before and after the October 1965 reforms, and the internal distribution of powers within the enterprise are studied. The limits placed on the powers of the enterprise reflect the limits placed on effective participation of workers in enterprise management. It appears that the detailed rules governing the enterprise do not include any indicators which would allow one to measure the effectiveness of workers participation in management.
Workers participation in management is primarily ensured via Party and Trade Union organizations. (The role of the Party is however predominant). The Party and the Trade Unions influence enterprise management by means of meetings and « services » which they offer. Participation in modest in matters concerning the formulation of production programs, stronger in questions related to plan fulfilment and very strong in the administration of social services.
In the last part, based on enquires done in Soviet Union, the author studies the attitude of workers and cadres towards participation. She also looks at the efficiency and the conditions, under which workers participate in management. She concludes that the very future of the socialist State will depend on the economic and social efficiency of participation.
La participation des travailleurs à la gestion de l'entreprise, objectif permanent et avoué des dirigeants soviétiques est un problème qui met en cause les fondements même du système socialiste. Son étendue est étudiée à travers les pouvoirs de l'entreprise, les formes de participation (rôle des syndicats, du parti et d'autres organisations) et l'attitude des travailleurs envers la participation. L'auteur replace ce problème dans le cadre général qu'est le ((centralisme démocratique» et examine la participation d'après ses aspects idéologiques, juridiques, économiques et sociaux.
Dans la première partie l'auteur étudie le degré de l'autonomie de l'entreprise avant et après les réformes d'octobre 1965, ainsi que la répartition interne des pouvoirs au sein de l'entreprise. Les limites souvent fluctuantes des pouvoirs de l'entreprise constituent en même temps les limites d'une participation effective à la gestion. Il constate à cette occasion que dans l'ensemble des réglementations détaillées du statut de l'entreprise on ne trouve guère d'indices permettant de mesurer et d'imposer une participation effective des travailleurs à la gestion. Au sein de l'entreprise la participation des travailleurs prend essentiellement la forme de la coopération des organisations du parti et du syndicat. Le parti y joue cependant un rôle prépondérant. L'influence de ces organisations sur la gestion de l'entreprise s'exerce à travers des réunions et services multiples. Modeste quant aux grandes décisions dans le domaine de la production, cette participation est plus importante dans le domaine de l'exécution et surtout dans le domaine de la gestion des services sociaux.
L'auteur étudie ensuite l'attitude des travailleurs (ouvriers et cadres) envers la participation en se basant sur des enquêtes effectuées à ce sujet en Union Soviétique. Il examine aussi le problème de l'efficacité des formes actuelles de participation et les conditions d'une participation réelle des travailleurs à la gestion. Il conclut que de l'efficacité de la participation sur le plan économique et social dépendra l'avenir même de l'Etat socialiste.
56 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Tiraspolsky
La participation des travailleurs à la gestion de l'entreprise
industrielle soviétique
In: Revue de l'Est. Volume 2, 1971, N°2. pp. 75-130.
Citer ce document / Cite this document :
Tiraspolsky. La participation des travailleurs à la gestion de l'entreprise industrielle soviétique. In: Revue de l'Est. Volume 2,
1971, N°2. pp. 75-130.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0035-1415_1971_num_2_2_1031Abstract
Workers Participation in the Management of the Soviet Industrial Enterprise.
Workers participation in management, a permanent target of Soviet Leaders is of primary importance if
the basic principles of the socialist system are to be upheld. The author examines the application of this
principle in the Soviet Union by looking at the autonomy of the enterprise, the nature of participation (the
role of Trade Unions, Party and other organizations) and the attitude of workers towards participation.
The article starts with the general problem of « democratic centralism » and presents « participation » in
its ideological, juridical, economic and social aspects.
In the first part, the autonomy of the Soviet enterprise, before and after the October 1965 reforms, and
the internal distribution of powers within the enterprise are studied. The limits placed on the powers of
the enterprise reflect the limits placed on effective participation of workers in enterprise management. It
appears that the detailed rules governing the enterprise do not include any indicators which would allow
one to measure the effectiveness of workers participation in management.
Workers participation in management is primarily ensured via Party and Trade Union organizations.
(The role of the Party is however predominant). The Party and the Trade Unions influence enterprise
management by means of meetings and « services » which they offer. Participation in modest in
matters concerning the formulation of production programs, stronger in questions related to plan
fulfilment and very strong in the administration of social services.
In the last part, based on enquires done in Soviet Union, the author studies the attitude of workers and
cadres towards participation. She also looks at the efficiency and the conditions, under which workers
participate in management. She concludes that the very future of the socialist State will depend on the
economic and social efficiency of participation.
Résumé
La participation des travailleurs à la gestion de l'entreprise, objectif permanent et avoué des dirigeants
soviétiques est un problème qui met en cause les fondements même du système socialiste. Son
étendue est étudiée à travers les pouvoirs de l'entreprise, les formes de participation (rôle des
syndicats, du parti et d'autres organisations) et l'attitude des travailleurs envers la participation. L'auteur
replace ce problème dans le cadre général qu'est le ((centralisme démocratique» et examine la
participation d'après ses aspects idéologiques, juridiques, économiques et sociaux.
Dans la première partie l'auteur étudie le degré de l'autonomie de l'entreprise avant et après les
réformes d'octobre 1965, ainsi que la répartition interne des pouvoirs au sein de l'entreprise. Les limites
souvent fluctuantes des pouvoirs de l'entreprise constituent en même temps les limites d'une
participation effective à la gestion. Il constate à cette occasion que dans l'ensemble des
réglementations détaillées du statut de l'entreprise on ne trouve guère d'indices permettant de mesurer
et d'imposer une participation effective des travailleurs à la gestion. Au sein de l'entreprise la
participation des travailleurs prend essentiellement la forme de la coopération des organisations du parti
et du syndicat. Le parti y joue cependant un rôle prépondérant. L'influence de ces sur la
gestion de l'entreprise s'exerce à travers des réunions et services multiples. Modeste quant aux
grandes décisions dans le domaine de la production, cette participation est plus importante dans le
domaine de l'exécution et surtout dans le domaine de la gestion des services sociaux.
L'auteur étudie ensuite l'attitude des travailleurs (ouvriers et cadres) envers la participation en se basant
sur des enquêtes effectuées à ce sujet en Union Soviétique. Il examine aussi le problème de l'efficacité
des formes actuelles de participation et les conditions d'une participation réelle des travailleurs à la
gestion. Il conclut que de l'efficacité de la participation sur le plan économique et social dépendra
l'avenir même de l'Etat socialiste.La participation des travailleurs à la
gestion de l'entreprise industrielle
soviétique
Anita TIRASPOLSKY*
L'expression «participation des travailleurs» (notion sans contenu de
classe) peut avoir deux acceptations. La participation peut être participation
aux bénéfices de l'entreprise. Elle se manifeste alors sous diverses formes
dont le « salaire proportionnel », les primes et les salaires sociaux (salaires
indirects perçus sous formes d'avantages sociaux). La responsabilité du
travailleur n'est pas engagée. Elle peut être aussi participation à la gestion
de l'entreprise. Alors les travailleurs, le collectif comme le directeur se
sentent « engagés ».
Les dirigeants des pays socialistes et surtout de FU.R.S.S. semblent avoir
pour objectif permanent et avoué la participation des travailleurs à la gestion
des entreprises. On parle tantôt de cogestion, tantôt d'autogestion ou de
conseils ouvriers et en Union Soviétique, de participation au «travail
social », sorte d'autoadministration socio-économique dont les limites coïn
cident comme on le verra avec celles de la sphère de gestion communément
admise.
En Union Soviétique, la « mobilisation des masses pour le travail social »
ou, selon la terminologie occidentale, la « participation' des travailleurs à
la gestion » a pris au cours des dernières années une ampleur difficile à
délimiter et à évaluer.
Pour essayer de montrer l'étendue réelle de la participation des travail
leurs à la gestion de l'entreprise industrielle soviétique à l'heure actuelle,
il convient après avoir brièvement situé la participation dans le cadre géné-
* Ce travail a été réalisé sur la base du mémoire présenté au Cycle supérieur de spé
cialisation sur TU.R.S.S. et l'Europe orientale de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris,
en juin 1970.
75 Anita Tiraspolsky
rai du pays de faire ressortir l'étendue des pouvoirs de l'entreprise industrielle
en tant que telle, puis d'analyser les différentes formes de la participation
des travailleurs à la prise des décisions au sein de l'entreprise. On pourra
alors connaître le degré d'adhésion des travailleurs, les obstacles et les con
tradictions de la participation à la gestion de l'entreprise industrielle dans
un pays qui tient à proclamer « a priori » son caractère démocratique. On
pourra peut-être dégager les perspectives de la particiption à la gestion en
Union Soviétique.
Cadre général
Le principe de base de tout le système socialiste, le cadre général où
s'insèrent toutes les institutions, tous les rouages de la vie politique, administ
rative et économique est le «centralisme démocratique» établi en 1918,
qui implique que la « direction de l'économie est centralisée, mais que
par ailleurs est développée l'activité créatrice des organes locaux et des
travailleurs»1.
Ce principe nécessite donc une planification fortement centralisée, une
direction unique à tous les échelons de l'économie collectivisée, mais avec
une participation de plus en plus large et toujours consciente des masses
à l'élaboration des décisions, à leur mise en œuvre et à leur contrôle.
Le centralisme démocratique découle et est à la base du régime sovié
tique socialiste ou plus exactement du socialisme d'Etat.
Le rapport centralisme-démocratie n'est pas resté immuable dans l'his
toire soviétique. La combinaison entre le centralisme et la démocratie
est et a été conditionné par des facteurs objectifs et subjectifs (comme le
niveau du développement des forces productives, les rapports sociaux
socialistes, les circonstances historiques, les difficultés de la croissance
économique, etc.)2' 3f 4.
(1) Lénine, Sobranie Soôinenij, t. 27, p. 181, Mosco

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