La perception, dans le royaume de France, du subside sollicité par Jean XXII “contra haereticos et rebelles partium Italiae » - article ; n°1 ; vol.69, pg 273-319
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La perception, dans le royaume de France, du subside sollicité par Jean XXII “contra haereticos et rebelles partium Italiae » - article ; n°1 ; vol.69, pg 273-319

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1957 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 273-319
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Pierre Gasnault
La perception, dans le royaume de France, du subside sollicité
par Jean XXII “contra haereticos et rebelles partium Italiae »
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 69, 1957. pp. 273-319.
Citer ce document / Cite this document :
Gasnault Pierre. La perception, dans le royaume de France, du subside sollicité par Jean XXII “contra haereticos et rebelles
partium Italiae ». In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 69, 1957. pp. 273-319.
doi : 10.3406/mefr.1957.7420
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1957_num_69_1_7420'
Λ» V
LA PERCEPTION
DANS LE ROYAUME DE FRANGE DU SUBSIDE
SOLLICITÉ PAR JEAN XXII
« CONTRA HAERETICOS ET REBELLES PARTIUM ITALIAE »
PAR
M. Pierre Gasnault
Membre de l'École
Le 23 mars 1324, le pape Jean XXII, au cours d'un consistoire
public, édicta la croisade contre Galéas et Marc Visconti, ainsi que
contre leurs frères et leurs partisans, dénoncés à la Chrétienté
comme hérétiques et rebelles à l'Église 1. Une indulgence plénière
était accordée à qui prendrait les armes contre eux un an durant ;
à qui donnerait un secours financier pour subvenir aux frais de la
croisade des indulgences proportionnées à ce don étaient de la
même façon imparties2. Pour recueillir et centraliser les dons à
Avignon, le pape, quelques jours plus tard, nomma deux col
lecteurs généraux3 : Pierre Marin, remplacé le 11 juillet de la
1 L'étude des relations de Jean XXII avec les Visconti dépasse le
cadre de cet article et nous renvoyons au travail de G. Biscaro, Le rela
zioni dei Visconti di Milano con la Chiesa, dans Archivio storico italiano,
t. XLVI (1919), p. 84-229.
2 Arch, vat., Reg. vat., t. 112, f. 125-127, et le compte rendu de la
séance consistoriale donné par le procureur de Jayme II d'Aragon dans
H. Finke, Acta aragonensia. Quellen zur deutschen, italienischen, franzö
sischen, spanischen zur Kirchen- und Kulturgeschichte aus der diptoma-
tischen Korrespondenz Jay mes II (1291-1327), Band I, Berlin, 1908, J
p. 407. ■<
8 A. Goulon, Lettres secrètes et curiales du pape Jean XXII (1316-1334) '$
relatives à la France, n° 2006 (5 avril 1324). *'ά
Mélanges d'Arch. et d'Hist. 1957. 18 '·£
1 P. ÖASNAULT 274
même année par Pierre de Toufîaille1, et Guillaume de Peyrille*.
Les premiers dons que nous font connaître les comptes de re
cettes de Jean XXII paraissent véritablement avoir pour motif
le désir de gagner des indulgences 8 ou proviennent de fidèles ayant
à racheter une faute : clercs ayant indûment occupé un bénéfice*,
marchands ayant commercé avec les Sarrasins ou traversé une
ville frappée d'interdit5, personnes ayant négligé d'accomplir un
vœu·. Jean XXII avait, en outre, demandé aux archevêques et
aux évêques de toute la Chrétienté de placer des troncs dans leurs
églises afin que les fidèles pussent y déposer leurs offrandes 7.
Mais il est à penser que ces premières mesures se révélèrent vite
insuffisantes. Aussi le pape décida-t-il de solliciter directement
1 Goulon, Lettres secrètes, n° 2139.
a Sur ce personnage, voir F. Baix, Notes sur les clercs de la Chambre
apostolique (XIIIe-XIVe siècles), dans Bulletin de l'Institut historique
belge de Rome, fase. XXVII (1952), p. 29. — On conserve, dans Arch, vat.,
Collect., t. 145, f. 30-84, sous le titre de Cartularium subsidii oblati do
mino nostro pape per prelatos et alias personas ecclesiasticas contra rebelles,
un petit registre de papier où les deux collecteurs recopiaient les quit
tances qu'ils délivraient aux personnes ayant fait un versement. Ces
quittances sont au nombre de 293. La première enregistrée (f. 30) est
datée du 25 février 1324, neuvième année du pontificat de Jean XXII,
date qu'il faut donc interpréter en 1325. Le plus ancien versement con
signé remonte au 18 août 1324 (f. 39') ; le plus récent porte la date du
8 mai 1329 (f. 70'). Les trois-quarts d'entre eux ont pour auteur des pré
lats des diocèses du sud-est de la France.
8 E. Göller, Die Einnahmen der apostolischen Kammer unter Jo
hann XXII {Vatikanische Quellen zur Geschichte der Päpstlichen Hof-
und FinanzverwaUung, 1316-1378..., Band I), Paderborn, 1910, p. 318
et 325.
* Göller, Die Einnahmen, p. 324 et 339.
5 Die p. 330 et 333.
• Göller, Die p. 327 et 339.
7 Reg. vat., 1. 112, f. 127'. Ce procédé était un usage courant dès Gré
goire X, lorsque le deuxième concile de Lyon ordonna la levée d'une dé
cime dans toute la Chrétienté (voir M,- H. Laurent, La décime de 1274-
1280 dans l'Italie septentrionale, dans Miscellanea Pio Paschini, t. I,
Rome, 1948, p. 349-404). « CONTRA HAERETICOS ET REBELLES PARTIUM ITALI AE » 275 SUBSIDE
chaque bénéficier ecclésiastique et d'envoyer à cet effet un repré
sentant de la Chambre apostolique dans les différents diocèses du
monde chrétien. Ce fut vers la péninsule ibérique qu'il se tourna
d'abord. Dès le 11 août 1324, Pierre de Labrunie était nommé
collecteur du subside « contra hereticos et rebelles partium Italie »
dans le royaume de Portugal1. A partir de 1325, Bernard de Saint-
Maurice et Hugues de Mirebeau exercent la même mission dans
les provinces ecclésiastiques de Tarragone et de Saragosse2. Vers
la même époque, ou peut-être un peu plus tard, celle de Compos-
telle fut à son tour mise à contribution 8.
Une nouvelle étape dans la perception de cette aide financière,
étape qui devait d'ailleurs en assurer le succès, s'ouvrit le jour où
Jean XXII eut recours aux bénéficiers ecclésiastiques de France.
Le 23 juillet 1326, il écrivit aux archevêques et aux évêques et à
tous les membres du clergé des diocèses qui constituaient alors le
royaume de France, c'est-à-dire les diocèse des provinces ecclésias
tiques de Narbonne (moins Eine), Toulouse, Auch, Bordeaux,
Bourges, Tours, Rouen, Reims, Sens et Lyon.*. Dans cette lettre,
le pape faisait appel à toutes les ressources de la rhétorique pour
peindre la situation dans laquelle les hérétiques et les infidèles
d'Italie avaient plongé l'Église et ses fidèles. Ce sombre tableau
devait inciter les bénéficiers à apporter un secours opportun à
leur mère l'Église, secours que le pape sollicitait pour la première
fois6. La lettre se terminait en annonçant la venue d'envoyés de
1 Reg. vat., t. 112, f. 210'.
2 Reg. vat., 1. 113, f. 127 et 140'. Le procureur du roi d'Aragon lui fait
part de cette mesure dans une lettre où, avec ironie, il critique violem
ment le pape (Finke, Acta aragonensia, p. 414).
8 Reg. vat., t. 113, f. 232' et 233'.
éReg. foi., t. 113, f. 194.
• Gh. Samaran et G. Mol la t, La fiscalité pontificale en France au
XIVe siècle... (Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome,
fase. 96), Paris, 1905, p. 57. , *tf Jçjf J" ί '
Κ,*1
276 P. GAàNÂULf
la Curie. Outre cette lettre patente, des lettres closes étaient adres
sées à chaque archevêque et évêque et à chaque chapitre cathe
dral pour les inciter à se montrer d'autant plus généreux que leur
geste ferait exemple1. Quelques jours plus tard, au début d'août,
les envoyés pontificaux quittèrent Avignon, munis de leurs lettres
de mission, de sauf-conduits et de l'argent nécessaire pour couvrir
leurs premières dépenses2. C'est à l'étude des méthodes de ces
personnages, de leurs difficultés et de leurs résultats que nous vou
drions consacrer cet article, après avoir exposé au préalable les
négociations que dut mener le pape avec le roi de France pour arri
ver à ses fins 3.
1JReg. vat.,t. 113, f. 195'.
8 K. H. Schäfer, Die Ausgaben der apostolischen Kammer unter
Johann XXII (Vatikanische Quellen zur Geschichte der Päpstlichen Hof-
und Finanzverwaltung, 1316-1378..., Band II), Paderborn, 1911, p. 358.
* Limitant cet article à la France — telle que nous l'avons définie
plus haut — nous rassemblons ici les renseignements concernant la levée
de cette imposition dans les autres pays. Le subside fut sollicité dans les
provinces ecclésiastiques de Trêves, Besançon et Vienne par des lettres
en date du 26 février 1327 [Reg. vat., t. 114,

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