« La sidérurgie française en quête d un nouveau dynamisme » - article ; n°1 ; vol.31, pg 146-152
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1985 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 146-152
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Pierre Judet
« La sidérurgie française en quête d'un nouveau dynamisme »
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 31. 1er trimestre 1985. Les restructurations de l'industrie française. pp. 146-
152.
Citer ce document / Cite this document :
Judet Pierre. « La sidérurgie française en quête d'un nouveau dynamisme ». In: Revue d'économie industrielle. Vol. 31. 1er
trimestre 1985. Les restructurations de l'industrie française. pp. 146-152.
doi : 10.3406/rei.1985.1198
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1985_num_31_1_1198La sidérurgie française
en quête d'un nouveau dynamisme
Pierre JUDET
IREP-Développemen t
1. — LA SIDÉRURGIE EST EN ETAT DE CHOC
La sidérurgie française est encore sous le coup des chocs qu'elle a subis depuis
1977.
Pendant trente ans, il n'avait été question que de nouvelles capacités de pro
duction et de nouvelles usines :
— dans les années cinquante : train à larges bandes de Denain et usine lorraine à
produits plats de Sollac ;
— dans les années soixante : construction puis extension de l'usine de Dunker
que ;
— au début des années soixante-dix : construction de l'usine de Fos.
De 1944 à 1974, les capacités de production de la sidérurgie française sont pas
sées de moins de 10 millions à plus de 30 millions de tonnes d'acier brut.
Depuis sept ans, extensions et créations nouvelles ont fait place à des réduc
tions drastiques de capacités de production. Cela se traduit par des abandons de
site, de Thionville à Denain ou par des fermetures partielles à Longwy, Fos,
Rombas, Pompey et Neuves-Maisons.
Les effectifs de la sidérurgie qui étaient restés stables pendant vingt ans, ont
perdu de 1977 à 1984 environ 75 000 personnes :
• en 1986, ils auront diminué de plus de 50 % depuis 1974. C'est la sidérurgie
lorraine qui accuse le plus gravement l'impact des plans de restructuration. En
1960, près de 70 °7o de l'acier coulé en France était lorrain ; en 1983, la proport
ion est tombée à 38 °7o, au profit du Nord (Dunkerque) et du Sud-Est (Fos).
C'est également en Lorraine que, malgré les modernisations entreprises ou pro
grammées, les inquiétudes les plus vives persistent. On s'interroge en effet sur les
conséquences à venir sur les installations amont du refus de construire le train
146 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 31, Ie' trimestre 1985 de Gandrange ; on s'interroge également sur la construction des aciéries universel
électriques de Neuves-Maisons et de Longwy. La mise en cause de la cohérence
interne des sites lorrains — à l'exception du complexe de Sollac — entretient le
malaise et laisse ouverte la voie aux spéculations sur l'éventualité d'une ci
nquième restructuration. Cette crainte sourde est alimentée par la fragilité persis
tante de la sidérurgie française qui demeure dans le rouge et qui le sera encore en
1986, alors que Hoogovens, Krupp, Cockerill, les sidérurgies américaines et
japonaises annoncent pour 1984 des exercices positifs.
2. — UNE MISE A NIVEAU INÉVITABLE
Pendant plusieurs années, on a cru possible de conjurer une crise qui affectait,
depuis l'automne 1974, la sidérurgie française. Simple crise conjoncturelle, cor
respondant à un cycle de l'acier bien connu, a-t-on diagnostiqué dans un premier
temps. Il y eut, en effet, reprise en 1976 puis, de nouveau, rechute. La crise était à
l'évidence structurelle ; on est donc entré dans un processus de restructuration,
sans renoncer pour autant à l'optimisme des projections à moyen terme. Le VIIe
Plan français prévoyait l'augmentation des capacités de production d'acier
jusqu'à 35,0 millions de tonnes en hypothèse basse en 1980. En 1977, le Président
de la Chambre syndicale de la sidérurgie française annonçait de son côté une pro
gression des capacités de production : 33,0 millions de tonnes pour 1980 et 34,5
millions de tonnes pour 1983 (1). Producteurs et syndicats, majorité et opposi
tion politiques partageaient la conviction que la croissance momentanément
interrompue, reprendrait sa marche en avant. Il a fallu attendre 1982 pour enta
mer la désescalade. L'hypothèse haute du rapport Judet (2) a été retenue, moins
parce qu'elle s'adaptait à l'évolution probable des grandeurs économiques que correspondait au rythme maximum supportable de descente-retour
vers les réalités. Les titres de la presse du début avril 1982 à propos des prévisions
de production pour 1986 étaient significatifs : « Sombres perspectives » - « Un
bilan sans complaisance » - « Sombres prévisions » - « Les sombres hypothès
es », etc. (3).
Une fois amorcée, la désescalade s'est poursuivie : c'est aujourd'hui autour de
l'hypothèse basse (18,0 à 20,0 millions de tonnes par an) que se stabilisent les
objectifs retenus pour la fin de la décennie.
Il est vrai qu'il devenait difficile de résister au mouvement de désescalade génér
al qui touchait, depuis 1974, l'ensemble de la sidérurgie mondiale. C'est le
Japon qui, le premier, a pris l'initiative de restructurer sa sidérurgie en fonction
de projections plus réalistes. La sidérurgie américaine se modernise sur des bases
réduites. Les sidérurgies socialistes n'ont pas échappé à la décrue générale ; le
(1) Revue de la Métallurgie, avril 1977.
(2) « L'évolution des débouchés de la sidérurgie française », P. JUDET, Grenoble, mars 1982.
(3) Le Républicain Lorrain du 31 mars 1982
Le Nouveau Journal du 1er avril 1982
L'Est du 1er avril 1982
Le Matin du 2 avril 1982
Le Monde du 2 avril 1982
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 37, V trimestre 1985 147 temps de la croissance quantitative accélérée fait place à l'Est à un « grand bond
vers la qualité ».
Dans les pays en voie de développement, un grand nombre de projets évoqués
en 1974-1975 ont disparu ; d'autres sont gelés pour une période indéterminée.
Aucun projet nouveau n'a pratiquement été lancé depuis 1981 ni en Amérique
Latine, ni en Afrique ni au Moyen-Orient (sauf en Libye et en Egypte) ; les seules
régions actives demeurant l'Asie du Sud-Est et l'Asie Orientale.
Il a fallu dix ans pour que les choses se décantent et que professionnels et poli
tiques adaptent décisions et projections à une réalité mieux identifiée. Le dernier
congrès de PIISI (4) a entériné cette mise à niveau générale, en estimant que la
consommation mondiale d'acier atteindrait :
— 719,0 millions de tonnes en 1985,
— et 745,0 de en 1995,
ce qui traduirait une modeste augmentation annuelle de 0,25 % par rapport aux
710,0 millions de tonnes de 1974.
Il est vrai que la crise a révélé le poids d'un mouvement long de baisse de la
consommation spécifique d'acier (5) qui s'est accéléré dans les pays industrialisés
de l'Ouest ou de l'Est, alors que la tendance est à la hausse dans les pays en déve
loppement.
TABLEA VI: Évolution de la consommation spécifique d'acier
(kg d'acier par dollar constant de PIB)
1960 1970 1080
0,084 0,084 0,050 France (6)
0,097 0,101 0,063 États-Unis
0,435 0,262 0,218 URSS
Brésil 0,067 0,074 0,079
Corée du Sud 0,026 0,088 0,190
Ce tableau appelle un double commentaire :
— l'acier de 1980 n'est plus l'acier de 1960 ; une Tour Eiffel construite en 1984
pèserait trois fois moins lourd qu'en 1889 ; les indicateurs purement quantitatifs
sont devenus insuffisants pour rendre compte de l'évolution de l'activité sidérur
gique (6).
(4) Institut International de la Sidérurgie, Chicago, octobre 1984.
(5) Cf. Commission Économique pour l'Europe Steel AC.6/R.15 25 mai 1984. Réunion spéciale sur
l'évolution de la consommation spécifique d'acier.
(6) Le taux annuel de baisse de la consommation spécifique en France aurait été d'environ 2,2 % au
cours de la période récente ; un peu plus élevé au milieu des années soixante-dix mais un peu plus
bas au début des années quatre-vingt (selon CSSF-OTUA).
148 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 31, 1e' trimestre 1985 — par ailleurs le dynamisme de la sidérurgie qui s'affirme au Sud esquisse le des
sin d'une nouvelle distribution mondiale de l

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