Le coffret (?) d ivoire du château royal de Shabwa - article ; n°1 ; vol.68, pg 187-208
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Le coffret (?) d'ivoire du château royal de Shabwa - article ; n°1 ; vol.68, pg 187-208

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Description

Syria - Année 1991 - Volume 68 - Numéro 1 - Pages 187-208
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

J.-C. Beal
Le coffret (?) d'ivoire du château royal de Shabwa
In: Syria. Tome 68 fascicule 1-4, 1991. pp. 187-208.
Citer ce document / Cite this document :
Beal J.-C. Le coffret (?) d'ivoire du château royal de Shabwa. In: Syria. Tome 68 fascicule 1-4, 1991. pp. 187-208.
doi : 10.3406/syria.1991.7216
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1991_num_68_1_7216LE COFFRET (?) D'IVOIRE DU «CHÂTEAU ROYAL»
DE SHABWA
PAR
Jean-Claude Béal
Les fouilles conduites en 1976 et en 1980 sur le «Château royal» de Shabwa ont
rencontré, entre autres, un ensemble de plus d'une centaine de fragments d'ivoire sculpt
és, qui constitue l'un des plus importants lots d'ivoire antique travaillé qu'on connaisse
dans la région1.
L'essentiel de ces fragments provient du dégagement des superstructures carboni
sées du «bâtiment A», et a, comme elles, subi l'action du feu. Inventoriés sous les cotes
archéologiques V/76/41, 43, 54, 61, 69, 70, 71, les différents lots qui le composent sont
issus principalement, d'après les fiches d'inventaire, des stuctures 505, 500, 508, 510,
507; la main d'ivoire V/80/115 a été trouvée dans la couche de destruction, au nord du
bassin situé contre le bâtiment A2.
L'étude détaillée de ces fragments permet de proposer quelques hypothèses quant à
leur emploi, leur style et leur datation.
1. Nous remercions M. J.-F. Breton, directeur de la 2. Sur les conditions de la découverte, voir
Mission Archéologique Française du Yémen, d'avoir bien J. Pirenne, «Seconde mission archéologique française au
voulu nous confier l'étude de ce matériel; il nous signale Hadramawt (Yémen du Sud)», dans CRAI, 1976, p. 417.
la découverte d'un important lot d'objets d'ivoire par la Voir aussi J. Pirenne, Les témoins inscrits ..., op. cit.,
mission archéologique soviétique, en R. D. P. du Yémen, 1990, p. 71-72 et fig. 25.
sur le site de Bir fAlî (antique Qana'). 188 SYRIA [LXVIII
Catalogue des fragments
Nous avons distingué à l'aide de lettres (de A à P) les différents types d'éléments qui
forment le lot, et adopté une numérotation continue pour les différents éléments qu'on
peut reconstituer.
A. Inscription.
1. Plaque rectangulaire, dont sept fragments concordants ont été retrouvés ; un
huitième se laisse facilement replacer dans la restitution graphique.
L. : 109 mm au moins (La restitution de l'inscription proposée par J. Pirenne sup
pose une longueur réelle de près de 130 mm); 1. : entre 27 et 28,5 mm; Ép. : 4,3 mm.
(Fig. 1). L'inscription, en majuscules et en relief sur fond plat, est répartie sur deux
lignes séparées par une moulure. Sur trois côtés de la plaque, un motif de doubles perles
et pirouettes schématisées court entre les moulures. Le quatrième côté est bordé par une
seule moulure.
Le dos de la plaque, lisse, porte un graffîte3.
Remarque : l'inscription est parue dans l'étude consacrée par J. Pirenne aux inscriptions
de Shabwa ; d'après la forme des lettres, l'auteur l'attribue au ve s. de n. è.
B. Arcades à décor végétal.
Fragments d'au moins cinq plaques découpées en arcades successives ornées d'un
motif de perles et pirouettes. Des motifs végétaux traités en champlevé occupent les
écoinçons : une feuille lancéolée ou une grappe, et une vrille dans les angles, une combi
naison de feuilles, de vrilles et de grappes sortant d'un calice entre les arcs. La bordure
est chaque fois moulurée. La face non décorée est toujours lisse.
2. L. restituée : au moins 180 mm ; 1. : 30,4 mm , Ép. : entre 4 et 6 mm. (Fig. 1). La
plaque comprenait au moins trois arcades. Près des deux extrémités, un trou de fixation ;
un autre au-dessus de la seconde arcade à partir de la gauche. Dans l'écoinçon gauche,
3. Dans la mesure du possible, nous avons fait le relevé minuscule sud-arabe antique récemment découverte»,
de ces graffites, sans chercher à en proposer un commen- dans Scripta signa vocis, Studies about scripts, scriptures,
taire qui échappe, comme celui de l'inscription n° 1 elle- scribes and languages in the Near East, presented to
même, à notre compétence. Sur les types d'écritures J. H. Hospers, Groningen, 1986, p. 185-199.
minuscules sud-arabes, voir J. Ryckmans, «Une écriture 1
_ _ J
L _ _y
Fig. 1. 190 SYRIA [LXVIII
une feuille et une vrille en spirale sortent d'un calice sommaire posé sur deux petits
cubes. Les deux écoinçons suivants sont ornés de deux feuilles avec leurs tiges croisées
issues d'un calice avec socle, et de vrilles en volutes et en spires ; l'écoinçon de droite
reprend le thème de la feuille et des vrilles, en cette fois. Le décor des arcades
comporte quant à lui un rang de perles et pirouettes entre double moulure.
3. L. conservée : 81 mm ; 1. : 23,5 mm ; Ép. : 3,2 mm. (Fig. 1). La plaque comprenait
au moins trois arcades, s'il faut bien ajouter aux sept fragments concordants qui en
forment deux, le dernier fragment, non concordant, d'une troisième arcade de même
aspect ; de plus, l'absence de bordure au coin gauche suggère que la plaque pouvait
occuper la partie médiane ou droite d'un décor qu'une autre plaque prolongeait à gauche.
Dans l'écoinçon gauche, débris d'une feuille et d'une vrille en volute ; au centre, feuille et
grappe rattachées à une même tige issue d'un calice sans support; à droite, débris d'une
grappe, et, peut-être, l'extrémité gauche d'un calice. Le décor des arcades comporte un
rang de perles et pirouettes doubles entre moulures surmontées d'une ligne de cubes.
Graffîte au dos.
4. L. conservée : 94 mm ; 1. : vers 22 mm ; Ép. max. : 4,3 mm. (Fig. 1). Le fragment
conservé appartient à la partie droite d'une plaque qui comprenait au moins trois
arcades. Depuis la droite se succèdent trois écoinçons où sont conservés successivement
les débris d'un calice avec support, d'une feuille ou grappe et d'une vrille en spirale, puis
ceux d'une tige sans calice, mais avec support, d'où partent une grappe, une feuille et
une vrille en volute, et enfin, dans l'angle droit, une vrille spiralée et une grappe. A
l'extrémité gauche conservée, part vers la gauche une arcade à moulure simple ; les
autres arcades comportent une rangée de perles et pirouettes doubles entre moulures.
Graffîte au dos.
5. Ép. max. : 4,5 mm. (Fig. 1). Les treize fragments suivants permettent de
reconstituer au moins deux arcades aux décors identiques, qui peuvent avoir appartenu à
une même plaque, qu'à droite, et à gauche sans doute, complétaient d'autres arcades.
Les écoinçons conservés comportent des feuilles et grappes à tiges croisées, issues de
calices à support, et des vrilles spiralées. Les arcades sont décorées d'un rang de perles
doubles et pirouettes entre moulures simples.
Graffîte au dos d'une des arcades reconstituées.
6. Ép. max. : 4,5 mm. (Fig. 1). Fragment appartenant au coin droit d'une plaque.
L'écoinçon comporte les débris d'une feuille et d'une grappe dont les tiges sortent d'un
calice à support. L'arcade présente une moulure large en boudin.
7. Des quelques autres éclats minuscules se rattachant à ce type de décor, on ne
peut rien tirer. LE COFFRET (?) D'IVOIRE DU «CHÂTEAU ROYAL» DE SHABWA 191 1991]
Remarques : L'arcade décorée de perles et pirouettes schématiques est connue sur des
objets d'ivoire dans des contextes coptes du ve s.4; elle apparaît d'ailleurs, à la même
époque, dans les œuvres produites, par exemple, en Italie du Nord5. L'utilisation des
placages en forme d'arcade, est connue par ailleurs, tant en Egypte6, qu'en Israël7. Dans
l'architecture des Hauts-Plateaux du Yémen, l'utilisation d'un décor de rinceau sur les
arcs et dans les écoinçons est attestée à partir du 11e s. de n. è., alors que l'arc lui-même
n'est pas attesté dans l'architecture des Basses Terres8.
Notons enfin que, si des décors d'arcades groupées par trois de part et d'autre d'une
scène centrale sont attestés en Arabie Méridionale sur des plaques de pierres sculptées et
inscrites9, nous n'avons pas la preuve que ce soit ici le cas.

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